• Aucun résultat trouvé

Diagnostic des plus importants joueurs commerciaux de Montréal

Afin de faire un portrait de la maturité des entreprises par rapport au DD, et ainsi, de déceler si celles-ci l’intègrent à leurs pratiques liées à leurs parcs immobiliers, les rapports annuels, les rapports de DD ou les rapports de responsabilité sociale d’entreprise des dix plus grandes entreprises siégeant à Montréal seront analysés. Un minimum de dix entreprises est sélectionné afin d’assurer une certaine fiabilité aux résultats de l’analyse.

4.2.1 Sélection de l’échantillon

Pour sélectionner les entreprises qui formeront l’échantillon, le « Top 500 des plus grandes sociétés québécoises en 2015 » mis sur pied par le journal Les Affaires sert de base. Donc, en extrayant les dix plus grandes entreprises, tout en prenant soin de valider que leur siège social (bureau principal au Québec ou Canada) est situé à Montréal, l’échantillon se compose de : Sobeys Québec, George Weston (filiales : Weston Food et Loblaw), Métro, la société d’État Hydro-Québec, BCE (Bell), Banque Nationale, Bombardier, Québecor, Société de Transport de Montréal et la Coop fédérée. En les regroupant, ces entreprises emploient plus de 200 000 personnes au Québec. (Les Affaires, 2015)

4.2.2 Entreprises responsables, actions variées

Certaines entreprises ont amorcé des démarches de DD, incluant plusieurs actions concrètes et portantes, sans toutefois s’adresser directement au bâtiment durable. Par exemple, Sobeys et Metro ont fait beaucoup de progrès en matière de durabilité sans toutefois s’être prononcés directement au sujet des pratiques de gestion immobilière. De plus gros enjeux, tels que les réfrigérants, la chaîne d’approvisionnement ainsi que les matières résiduelles (Sobeys, 2015; Metro, 2015) pourraient expliquer ce fait. Du côté de George Weston et ses filiales, l’entreprise pose des actions au niveau de la conformité règlementaire, la réduction des sacs de plastique par sa filiale Loblaw, l’augmentation et de saines habitudes d’alimentation, par exemple

57

(Loblaw, 2015). Également, l’entreprise a créé une fondation qui possède comme champ d’action la conservation des terres et du territoire (The W. Garfield Weston Foundation, 2014). Québecor a pour sa part concentré ses actions sur l’utilisation responsable des ressources naturelles, la gestion des matières résiduelles et la sensibilisation, par exemple (Québecor, 2015). Enfin, La Coop Fédérée mise beaucoup sur la sensibilisation, les événements écoresponsables ainsi que les bioproduits et les énergies renouvelables (La Coop Fédérée, s.d.).

4.2.3 Entreprises responsables, actions orientées vers l’immobilier

Les autres entreprises du lot sélectionné aux fins de diagnostic incluent dans leurs stratégies de durabilité et de responsabilité corporative des actions en matière d’immobilier durable. Ces organisations ont toutes, de près ou de loin, utilisé les certifications environnementales de bâtiment pour, d’une part, atteindre leurs objectifs termes de performance environnementale et, d’autre part, officialiser les mesures qui ont été entreprises sur leurs effectifs immobiliers.

Dans son rapport de responsabilité environnementale de 2014, Bell (BCE) fait part de plusieurs initiatives environnementales, notamment sur le plan de l’immobilier. En effet, depuis 2010, Bell Canada a certifié 44 immeubles avec BOMA BESt® au Canada. Son campus de Montréal a reçu la certification LEED® niveau certifié, s’ajoutant aux deux autres bâtiments certifiés que Bell exploite, dont son campus de Mississauga (niveau Argent) ainsi que leur centre de données écoresponsable (niveau Or). Au total, 64 % des employés de Bell (18 236 personnes) travaillent dans des immeubles certifiés BOMA BESt® ou LEED®. En superficie globale des immeubles détenus ou loués par l’entreprise, cela représente 71 % ou 8,7 millions de pieds carrés. En outre, Bell a commencé à mettre sur pied, en 2014, une stratégie immobilière durable qui « vise l’ensemble des activités qui peuvent avoir une incidence sur l’environnement ». Cette stratégie a, pour les quatre prochaines années, pour objectif principal de collaborer avec les propriétaires et les gestionnaires d’immeubles afin de maintenir les certifications et certifier davantage d’immeubles, afin d’augmenter le nombre d’employés travaillant dans des espaces certifiés. De plus, Bell veut bonifier sa stratégie immobilière durable pour y inclure des champs d’action supplémentaires, mais parallèles, tels que le stationnement et l’entretien ménager écologique. (BCE, 2014)

Hydro-Québec investit des millions de dollars dans la recherche et développement pour développer solutions d’efficacité énergétique, entre autres. La société d’État, étant elle-même une entreprise dépendante de l’environnement, se positionne parmi les pionniers du développement durable au Québec et se définit comme une « entreprise responsable et respectueuse de l’environnement ». En ce qui concerne sa flotte de bâtiments, elle compte 15 édifices certifiés BOMA BESt®, dont six l’ont été en 2014.(Hydro-Québec, 2014)

58

En plus d’actions dignes d’un précurseur dans le domaine financier, telles qu’une gestion optimale de son bilan de carbone, l’analyse des pratiques de ses fournisseurs, la compensation de ses émissions, la Banque Nationale du Canada se démarque par les caractéristiques écologiques de ses bâtiments. L’institution financière, qui figure parmi les banques ayant la meilleure performance environnementale au monde selon le classement The World’s Greenest Banks 2014, du magazine renommé Bloomberg Markets, a arrimé ses pratiques d’aménagement aux systèmes LEED®, et applique désormais celles-ci à tous ses projets. Actuellement, la Banque Nationale a certifié quatre immeubles sous le système LEED® et d’autres projets sont également en cours. De plus, la tour abritant son siège social a obtenu en 2014 la certification BOMA BESt® niveau 4, soit le plus haut niveau de ce système d’évaluation. (Banque Nationale du Canada, 2014) Le dernier rapport d’activité publié par Bombardier, en 2013, n’énonce pas de mesures directes quant à son effectif immobilier (Bombardier, 2013). La réduction des impacts négatifs liés à la consommation d’énergie et aux GES figure toutefois parmi les priorités de l’organisation. Des actions permettant une meilleure efficacité énergétique, une meilleure gestion de l’eau et des déchets ainsi que des certifications environnementales de certains bâtiments fait partie des réalisations de 2013 de Bombardier, sans toutefois s’appliquer spécifiquement à Montréal, mais davantage ailleurs dans le monde (Bombardier, 2015). Enfin, la STM constitue en soi un leadership au chapitre du DD sur la scène québécoise, qui se confirme par les prix et récompenses qu’elle accumule d’année en année. La portée de ses actions s’étend bien au- delà du bâtiment durable. Elle a récemment construit et mis en service en janvier 2014 l’un des plus innovants centres de transport au monde, le centre de transports Stinson, un projet hautement médiatisé. Cet immeuble, certifié LEED® Or, consomme 60 % moins d’énergie par mètres carrés que les autres installations de surface de la STM. Tout comme pour son centre de transports Stinson, l’organisation vise une certification LEED® pour la reconstruction du complexe Crémazie. (STM, 2014) Dans son Plan de DD 2020, la STM projette d’appliquer plusieurs mesures d’efficacité énergétique à toutes ses autres infrastructures, à viser une certification LEED® pour tout nouveau projet de construction et de viser une certification de bâtiment durable (LEED®, BOMA BEST® ou autre) pour les projets de modernisation (STM, 2013).

4.2.4 Conclusion du diagnostic

Pour ce présent sous-chapitre, on peut croire que les entreprises qui n’identifient pas l’efficacité énergétique ou les émissions de GES comme un enjeu majeur pour leur organisation et pour leurs parties prenantes sont celles qui ne vont pas de l’avant avec des actions orientées vers le bâtiment durable. Les mesures prises par ces entreprises ne sont toutefois pas négligeables par rapport à d’autres dimensions du DD.

59

D’un autre côté, les entreprises qui ont engagé des démarches envers le bâtiment durable utilisent souvent les bénéfices que ces derniers apportent pour atteindre leurs objectifs de durabilité. Ces derniers présentent généralement leurs démarches comme un élément faisant partie de la dimension stratégique de l’entreprise. Généralement, les systèmes de certification sont clairement identifiés dans les documents de durabilité des organisations, ce qui porte à croire qu’une certaine fierté en découle, sinon que ces dernières s’appuient sur la crédibilité de ces systèmes pour démontrer leurs accomplissements aux parties prenantes.