• Aucun résultat trouvé

Diagnostic de la filière solaire en Afrique de l’Ouest

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 176-180)

CONSTRUCTION D’UN POLE IN TEGRE POUR L’ENERGIE SOLAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST

I- Diagnostic de la filière solaire en Afrique de l’Ouest

1.1- Objectifs (politiques) mal définis

Les objectifs spécifiques de la filière solaire en Afrique de l’Ouest restent mal définis, tant à  l’échelle des Etats que de la région, traduisant l’absence de vision claire et de stratégie, même  si la volonté de développement est acquise à travers les récentes initiatives.

En effet, à  l’échelle  régionale,  l’IRED  (Initiative  régionale  pour  l’énergie  durable)  et  l’ECREEE (Centre des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de la CEDEAO)  ont affiché des objectifs généraux non spécifiques à la filière solaire.

L’IRED se fixe pour objectif « une augmentation de la proportion d’énergies renouvelables et  durables dans le parc de production d’électricité : cette proportion passerait de 36% (contient la part d’hydroélectricité) en 2007 à 82% en 2030 ». Cet objectif ne précise pas la contribution que pourrait apporter la filière solaire.

De  même,  l’objectif  de  l’ECREEE  reste  général  et  ne  précise  pas  la  contribution  pour  la  filière spécifique de l’énergie solaire : « Contribuer au développement économique, social, et environnemental  de  l’Afrique  de  l’Ouest  à  travers  l’amélioration  de  l’accès  aux  services  énergétiques, modernes, fiables et abordables, la sécurité énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie et l’impact du changement climatique sur le système énergétique. Cet objectif sera atteint à travers la promotion des marchés régionaux pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. L’objectif spécifique de l’ECREEE  est de créer des conditions d’encadrement favorables et un environnement approprié pour les marchés  des  énergies  renouvelables  et  de  l’efficacité  énergétique,  à  travers  les  activités  d’appui pour réduire les barrières existantes » (ECREEE, 2011)

1.2- Limites des actions

Le  schéma  synthétique  de  la  filière  de  l’énergie  solaire  en  Afrique  de  l’Ouest  (chapitre  3)  évalue la qualité des interactions entre les différentes catégories d’acteurs, en identifiant les  limites de leurs actions respectives.

171 La figure suivante, qui reprend le schéma de la filière dans sa forme, insiste sur les limites des actions des acteurs de la filière solaire en Afrique de l’Ouest.

Absence de vision et de stratégie de développement de la filière de la part des pouvoirs publics. Faiblesse des subventions accordées à la recherche.

Les organisations de la société civile, les entreprises et les ménages, malgré leur volonté d’adopter les technologies  solaires ne bénéficient ni de

mécanismes d’appui, ni d’un  environnement fiscal incitatif

Inexistence de véritables associations jouant les rôles de diffusion de

l’information et de défense des intérêts  des consommateurs.

Insuffisance des partenariats avec des entreprises et les organisations de la société civile, débouchant sur des projets concrets de diffusion des technologies solaires.

Figure 35 : Insuffisance des interactions dans la filière solaire en Afrique de l’Ouest Le tableau suivant répertorie les limites des actions des acteurs de la filière solaire en Afrique de l’Ouest.

Acteurs Limites des actions

Pouvoir public Absence de vision et de stratégie : cadre réglementaire et institutionnel non construit

Recherche Formation

Insuffisance de moyens humains, techniques et financiers ; Résultats non intégrés dans des projets de terrain

Organisations de la société civile

moyens financiers limités

Entreprises Politique fiscale non incitative Cadre juridique non incitatif

Consommateurs Absence de lobbying auprès des décideurs

Tableau 26 : Insuffisance des actions dans la filière solaire en Afrique de l’Ouest ; Enquêtes de terrain (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal, 2010 – 2011)

1.3- Cloisonnement des projets

1.3.1- Analyse du cadre logique (ACL)

La quasi-totalité des agences et institutions de développement ont adopté l’analyse du cadre  logique comme outil de base de leur méthodologie d’intervention pour plusieurs raisons : Selon l’UE (2002), les termes « approche du cadre logique » ou « analyse du cadre logique » se réfèrent à la fois aux phases d’analyse et de planification.

l’ACL  est  une  technique  permettant  aux  parties  prenantes  d'identifier  et  d'analyser  les  problèmes, puis de définir les objectifs à atteindre ainsi que les activités à entreprendre à cet effet. Elle sert aux planificateurs à tester la conception d'une ébauche de projets pour s'assurer de sa pertinence, de sa faisabilité et de sa viabilité. La matrice du cadre logique est l’aboutissement de L’ACL. En plus de son utilité dans la préparation des programmes et des projets, l'ACL constitue aussi un outil de gestion pour la mise en œuvre et l'évaluation. Elle  sous-tend la préparation des programmes d'action et la mise en place d'un système de suivi durant la mise en œuvre, et offre un cadre d'évaluation (YODA, 2004).

1.3.2- Matrice du Cadre logique

La matrice (tableau ci-dessous) du cadre logique comporte plusieurs éléments : la hiérarchie des objectifs visés par le projet ; les facteurs externes influençant le succès du projet ; la méthode de suivi et d’évaluation du projet.

173 Hiérarchie des objectifs Indicateurs Vérification Hypothèses Objectifs globaux : qualitativement et en matière de délai Avantages directs destinés aux groupes cibles qualitativement et en matière de délai

Produits ou Services tangibles apportés par le qualitativement et en matière de délai

idem Si les résultats sont

obtenus, quelles

Si les activités ont été effectuées, quelles hypothèses doivent être confirmées pour obtenir les résultats ? Tableau 27 : Matrice de cadre logique ; YODA, 2004

1.3.3- Cloisonnement des acteurs

La  plupart  des  projets  réalisés  par  chacun  des  catégories  d’acteurs  (Pouvoir  politique ; entreprises privées ; ONG ;  Recherche)  le  sont  suivant  la  méthodologie  de  l’ACL  ou  des  méthodologies similaires. La figure suivante montre le cloisonnement des acteurs à travers les séparations existantes entre leurs projets (approches en silo) et l’inexistence d’une structure  fédératrice  ayant  pour  but  de  mutualiser  l’ensemble  des  connaissances  et  des  capacités  produites lors de la mise en œuvre des différentes initiatives.

Diagnostic de la filière énergétique

Figure 36 : Cloisonnement des acteurs, des projets et de leurs produits

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 176-180)