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M. LEYNAUD Vincent

6. Le diabète

6.1. Le traitement occidental du diabète

Les animaux diabétiques ne peuvent pas guérir de leur maladie. En effet, il est impossible de faire refonctionner le pancréas correctement. L’objectif du traitement est donc d’apporter un confort de vie et de limiter les répercutions sur les autres organes.

• L’insuline

On apporte quotidiennement de l’insuline à l’animal. Ce traitement est contraignant et coûteux. Cependant, sans, traitement, la durée de vie moyenne d’un chien diabétique est inférieure à 1 an. L’insuline utilisée le plus fréquemment est l’insuline dite lente, qui est extraite de pancréas de porc. Elle doit être injectée deux fois par jour à 12 heures d’intervalle. La dose est ajustée grâce à un suivi de glycémie sur 12 à 24 heures. Le but est ici d’obtenir une glycémie comprise entre 1 et 2,5 g/L tout au long de la journée. Parfois le diabète peut se compliquer d’une acido-cétose métabolique, avec la production d’une grande quantité corps cétoniques par le métabolisme. Dans ce cas, le traitement nécessite l’utilisation d’insuline rapide avec des repas au moment des injections jusqu’à la disparition de la cétonurie. On l’utilise à 0,2 UI/kg une fois puis 0,1 UI/kg toutes les heures par voie intramusculaire. La glycémie doit être prise toutes les une à deux heures. Lorsqu’on atteint une glycémie inférieure à 2,5g/L on passe à 0,1 à 0,5 UI/kg toutes les quatre à six heures par voie intramusculaire ou sous cutanée si l’état d’hydratation est normal. On veut obtenir une glycémie entre 1 et 2,5 g/L (88).

• Un régime alimentaire adapté

En plus de la prise en charge par insulinothérapie, la mise en place d’un régime adapté est un paramètre indispensable à la réussite du traitement. L’alimentation doit être riche en

hydrates de carbones complexes et en fibres, mais pauvre en graisse. Les repas doivent être donnés à heures fixes. Le but est ici de limiter les fluctuations physiologiques du taux de glycémie après le repas. L’animal en surpoids doit maigrir, mais pas trop rapidement. Des gammes de croquettes diabétiques de bonne qualité existent. Les friandises doivent être supprimées. De plus, un exercice physique régulier et peu intense est recommandé, comme la marche par exemple.

• La stérilisation

Concernant les chiennes entières, la stérilisation est recommandée car la progestérone interfère avec la sécrétion d’insuline. Cela rend le diabète plus difficile à gérer (74).

• La fluidothérapie

En cas de complications notamment avec une déshydratation et un mauvais état général associé au diabète acidocétosique, une fluidothérapie doit être mise en place. On utilise du NaCl 0,9% supplémenté en potassium à raison de 25-30 mEq/l (ou plus si la kaliémie est connue). On peut aussi utiliser du bicarbonate de sodium si la réserve alcaline est inférieure à 12 mEq/L. Lorsque le traitement à base d’insuline permet d’obtenir une glycémie entre 1 et 2,5 g/L, on change alors de soluté pour avoir un soluté de 2/3 de glucose et 1/3 de ronger lactate ou bien du NaCl 0,9% supplémenté en potassium à 20-25 mEq, à 40-60 mL/kg/j. On réalise cela jusqu’à ce que l’acidocétose disparaisse (88).

• L’exercice

L’exercice est également recommandé dans le cas de diabète. En effet il permet de diminuer la masse graisseuse et donc l’insulinorésistance, il accroit la mobilisation de l’insuline injectée en augmentant le débit sanguin et stimule les transporteurs de glucose dans les cellules musculaires. Le mieux est un exercice mesuré et réalisé tous les jours à la même heure pour éviter une hypoglycémie.

contraintes humaines et financières sont non négligeables. De plus l’insulinothérapie n’est pas sans effets secondaires : hypoglycémie en cas d’augmentation de la dose trop importante puis une hyperglycémie par effet rebond (sécrétion de néphrine, de glucagon), persistance des signes cliniques à cause d’une dose ou une administration non adaptées, formation d’anticorps contre l’insuline à cause d’injections répétées d’insuline de bœuf ou encore allergies à l’insuline. L’acupuncture peut donc ici intervenir comme aide voire comme traitement alternatif pour faciliter la mise en place du traitement.

6.2. Le traitement du diabète par acupuncture

6.2.1. Le diabète en médecine traditionnelle chinoise

La représentation du diabète par la médecine traditionnelle chinoise n’est que peu présente dans la littérature. Le contrôle de l’hyperglycémie est cependant possible par acupuncture, qui apparaît comme un traitement complémentaire voire alternatif en cas de diabète sucré.

6.2.2. Les points utilisés

v E 27 : Il règle le Qi de l’Estomac, le réchauffeur intérieur et les Intestins

v E 28 : Il permet de réguler la circulation des Fluides dans le Réchauffeur Inférieur.

v E 29 : Il permet d’améliorer la sensibilité à l’insuline.

v Rte 6 : Il nourrit le Yin des Reins et corrige l’humidité.

v Rte 7 : Elle règle la Rate et le Foie et retire l’Humidité

v V 20 : C’est le point assentiment de la Rate. Il nourrit le Yin de la Rate et le Sang. Il tonifie le Yang et le Qi de la Rate.

Figure 33 : Traitement du diabète par acupuncture (171, 169, 170) 6.2.3. Techniques et protocole acupunctural

Une étude menée en 2014 sur des rats diabétiques induits par la streptozotocine a montré que la stimulation par acupuncture au laser à 650 et 980 nm sur le point V 20 avait une action antihyperglycémiante.

Une autre étude menée sur des rats a montré qu’une séance d’acupuncture avec stimulation électrique améliorait la sensibilité à l’insuline. Les points utilisés étaient les suivants E 27, E 28, E 29 ainsi que Rte 6 et Rte 7 de chaque côté. Ces points étaient stimulés en basse fréquence (2Hz) avec une intensité variant entre 0,8 mA à 2,2 mA. Pour la stimulation manuelle, les aiguilles ont été tournées de 180° dix fois toutes les 5 minutes lors du traitement de 45 minutes (14). Ces résultats sont conformes à plusieurs autres études (67, 128).

Cependant, l’acupuncture ne peut agir sur les animaux diabétiques que si ceux ci ont des diabètes non insulinodépendant. En effet l’acupuncture ne peut être efficace qu’en cas de persistance de sécrétion d’insuline. Chez les patients obèses, on observe de fortes concentrations en glucose et en insuline dans le sang. En effet on observe ici une insulinorésistance, avec une baisse d’affinité pour l’insuline des récepteurs des cellules cibles.

Dans cette affection, l’acupuncture peut permettre de diminuer le taux de glucose et d’insuline mais également de diminuer le poids des animaux obèses. Elle agit notamment en

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