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DEUXIÈME PARTIE : LA VISION DE L’AUTRE ET DE SOI DANS LA FICTION A TRAVERS LE ROMAN

161 La deuxième partie de notre travail consiste à dévoiler les idées les comportements qui ont survécu en Afrique après le démantèlement du système colonial ainsi qu’à interroger le personnage africain dans son univers géographique sur la question de l’image qu’il a de soi et de l’Autre. L’Autre représente une figure de l’altérité plus ou moins inquiétante. En effet, le terme altérité recouvre plusieurs sens, c’est un mot pluriel, aux connotations diverses inhérentes aux réalités qu’il traduit, aux situations qu’il détermine, aux objets qu’il évoque :

autre infériorisé, parfois déshumanisé, voire diabolisé, Autre indigène, colonisé, esclavagisé ou massacré, Autre déviant, criminel, malade ou fou, objets de l’attention d’un Michel Foucault (1926-1984), Autre racial, Autre social (le pauvre), Autre de genre (la femme), tous apparaissent en fait éminemment construits, comme l’est lui aussi le sujet prétendument « universel » de l’Occident, blanc, mâle et chrétien.334

L’Autre se présentera aussi comme une figure antinomique, contradictoire dans une forme de transformation, de mutation de soi-même (un autre soi-même). Donc au travers de l’analyse de l’espace fictionnel, lieu dans lequel se déploient les personnages, l’intérêt sera accordé aux différentes manifestations, aux différentes interprétations de l’Autre et de soi-même dans l’expression des mouvements, dans la signification des êtres et des imaginaires. Il s’agira de s’interroger sur les personnages en relation avec leur milieu socioculturel. Comment les protagonistes réagissent-ils face à l’Autre à la carnation autre ? Comment les romanciers décrivent-ils les distinctions raciales et culturelles présentes en Afrique ? Dans cette partie, le regard sera centré sur l’Afrique, dans son rapport avec les identités (personnelle, sociale, culturelle) actuelles ; l’Afrique sera interrogée dans son projet existentiel, en se demandant comment la perception qu’on se fait de l’Autre conditionne les rapports qu’on entretient avec lui, si l’on peut percer à jour les différents phénomènes, les diverses situations qui expliquent encore aujourd’hui l’acceptation ou le rejet de l’Autre dans son altérité. C’est donc se demander si, en Afrique, la question de la couleur de la peau a un impact dans les rapports entre les individus et la société.

Dans le premier chapitre intitulé La perception du Blanc en Afrique : un regard complexe, notre préoccupation sera d’interpréter l’altérité raciale et culturelle. Il s’agira d’analyser et de comprendre le discours des personnages à propos de l’image que le Blanc possède en Afrique. En d’autres termes, il sera question de voir si l’image que le Blanc

162 endossait à l’époque coloniale est encore vivace et influence le comportement des sujets africains.

Dans le deuxième chapitre, L’albinisme et ses corollaires, il s’agira d’interroger le phénomène de l’albinisme et ses conséquences en Afrique, en montrant par exemple comment le personnage de l’albinos est accueilli aussi bien dans sa famille que dans la société. À cet effet, il s’agit d’interroger l’altérité physique dans une même réalité culturelle et sociale. Autrement dit, l’étude du personnage de l’albinos dans le roman africain permettra de cerner son regard et celui d’autrui par rapport à la maladie de l’albinisme tout en observant les situations qu’il traverse dans sa différence corporelle sachant que la couleur de sa peau est distincte de celle des Africains qui sont en majorité mélanodermes. Comment les protagonistes identifiés dans la trame romanesque perçoivent-ils l’albinos, de quelle manière vivent-ils, interprètent-ils cette différence de phénotype. Dans, cette réflexion, le personnage de l’albinos sera au cœur du sujet, afin d’appréhender les différents aspects qui tournent autour de sa personne, surtout qu’aujourd’hui il est encore objet de préjugés ne cadrant pas avec la réalité. Á travers une analyse romanesque, notre souci sera ainsi de voir comment le personnage de l’albinos évolue dans l’univers fictionnel, s’il est possible pour lui de construire son identité à la fois personnelle et sociale malgré sa différence physique.

Le troisième chapitre concernera La réflexivité sur l’Afrique : regard sur l’Afrique et les Africains. Ce sera une réflexion basée sur l’Afrique noire francophone et les Africains à travers le regard et la sensibilité des auteurs africains. À travers cet axe de recherche, a priori, le problème de l’altérité physique (corporelle), raciale et culturelle ne se posera pas. En effet, il s’agira d’un examen du sujet noir africain inscrit dans une situation géographique spécifique qui est principalement la sienne. Ses déplacements géographiques mais aussi, ses changements physique, psychologique et idéologique seront examinés dans des thématiques diverses. On verra par exemple comment le noir, pris ici au sens métaphorique, est assimilable à l’expression de la douleur, de la souffrance, de la maladie, de la fatalité, de la misère sous toutes ses formes. De ce point de vue, la couleur noire sera vue comme plurielle, multiple, elle sera ainsi déclinée en faisant allusion aux difficultés de l’existence comme une couleur des impressions et des visions négatives sur l’Afrique qui dominent le discours des personnages. Par ailleurs, au-delà de ce pessimisme voire même de l’afro-pessimisme devant une société africaine en désagrégation, où le personnage dépérit en se confrontant à la laideur du monde qui l’entoure, dans un autre sens, on verra comment le noir symbolisera, cette fois, la couleur

163 de la peau, notamment la peau très foncée en tant que couleur indésirable qui entraînera ainsi le personnage à une détestation de lui-même jusqu’à tenter une métamorphose physique : l’obtention de la peau claire.

164 Chapitre I : La perception du Blanc en Afrique : un regard complexe

dans la fiction romanesque

I.1.La représentation de l’homme blanc dans la conscience collective

La découverte des côtes africaines par les Occidentaux a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire individuelle et collective des Africains. En effet, le Blanc qui symbolise cette intrusion dans ces sociétés a souvent été associé à la colonisation et à l’expansion religieuse. Pendant la période coloniale, les ouvrages montrent que les Africains ont construit tout un imaginaire autour de la figure de l’homme blanc. Ces images variaient en fonction de la relation établie entre le colon et l’indigène, entre l’ecclésiastique et les fidèles. Bernard Mouralis par exemple parle du fonctionnement de la machine coloniale en montrant comment les différents acteurs de ce système ont influencé la société tout comme les individus. De l’administrateur colonial, en passant par le commerçant, le prêtre ou l’instituteur, tous autant qu’ils sont ont participé à l’émergence non seulement d’une collectivité mais aussi à la création d’un imaginaire que les autochtones interprèteront à leur convenance, selon leur ressenti. Nous ne reviendrons pas sur la profusion de portraits de Blancs ayant jalonné la littérature négro-africaine, ni sur les circonstances qui ont permis de décrypter ce personnage toutefois plurivoque ; ce qu’il faudrait souligner ici c’est que le personnage blanc dans le paysage colonial possédait un rôle incontournable dans la gestion de l’appareil sociétal. C’est pourquoi, d’aucuns considèrent qu’il a été responsable de la désorganisation des sociétés traditionnelles africaines :

Étranger, venu dans un pays par les hasards de l’histoire, il a réussi non seulement à se faire une place, mais à prendre celle de l’habitant, à s’octroyer des privilèges étonnants au détriment des ayants droit. Et cela, non en vertu des lois locales, qui légitiment d’une certaine manière l’inégalité par la tradition, mais en bouleversant les règles admises, en y substituant les siennes.335

Ce discours d’Albert Memmi exprime clairement les différentes manifestations, les divers visages de la colonisation, de l’occupation, de la domination de l’homme blanc dans les divers espaces africains. Ces dernières décennies, les sociétés africaines subsahariennes ont connu moult remous politiques, économiques et sociaux. La période des indépendances des pays africains apporte une nouvelle ère avec le démantèlement du système colonial. Aussi avec la décolonisation, le renouveau social, l’émancipation des peuples africains, l’éclosion des nouvelles idées riment avec une Afrique autonome, où l’image de l’homme blanc est

335 Albert Memmi, Le portrait du colonisé précédé de Portrait du colonisateur, Éditions Corréa, Paris, 1957, Éditions Gallimard pour l’édition de 1982, p.36.

165 revisitée, réinventée. Dans ce chapitre, il s’agira de rendre compte de la perception du personnage blanc dans la conscience collective, de se demander comment dans la société moderne, les Africains appréhendent le Blanc en convoquant aussi bien les représentations imaginaires qu’effectives.

Par rapport à l’interprétation romanesque, la société moderne africaine comme toutes les sociétés actuelles utilise d’abord les préjugés pour appréhender l’homme blanc. Ces préjugés inscrits dans la conscience collective sont un outil efficace pour dire, et qualifier les Blancs comme nous le montre L’Impasse. « Tous disent que, de toute façon, les Blancs, que ce soit des hommes ou des femmes, ce n’est que des égoïstes, des mauvais. » 336

Joseph qui connaît cette antienne pour avoir vécu en France, pense que ses parents « expriment seulement ce que les gens d’une race peuvent raconter comme hideurs sur une autre, quoi ! Ça ne me choque pas beaucoup puisque les Blancs font la même chose. »337 Les propos de Joseph corroborent une situation qui prend forme en mettant à l’écart l’individu pour ne considérer que le groupe ethnique. Les préjugés qui ne reposent finalement sur aucune vérité objective puisque c’est l’expression d’une succession de croyances stériles, s’adaptent et s’expriment au gré du groupe racial qui veut stigmatiser un autre groupe. Il s’avère que, le plus souvent, les préjugés qui desservent les Blancs en Afrique sont relatifs à leur comportement et à leurs mœurs souvent jugés débridés ou anormaux : ceux-ci sont donc à l’origine de la décadence des us et coutume africaines. Pour illustrer cette idée, la femme africaine qui veut s’émanciper ou qui échappe au schéma ordinaire que l’on rencontre dans la société est aussitôt perçue comme une femme à la mentalité européenne, mentalité qui n’est pas forcément appréciée dans la société africaine, par exemple si une femme africaine décide de ne pas se marier ou si elle choisit de ne pas enfanter.

La représentation du Blanc, en plus du préjugé qui précède le discours, peut-être aussi le résultat de l’expérience vécue par les immigrés en métropole comme dans Bleu, Blanc Rouge d’Alain Mabanckou, où un des protagonistes dit à son fils qui doit se rendre en France : « Ne pas toucher les femmes des Blancs. Il avait entendu dire par l’un de ses amis, un cuisinier qui avait vécu en Europe, que le Blanc n’hésitait pas à employer l’arme à feu ou la tronçonneuse pour une question de femme alors que nous, au pays, si on le désirait on pouvait

336

Daniel Biyaoula, L’Impasse, Présence Africaine, Paris, 1996, p.56.

166 épouser plusieurs femmes. »338 La réaction du Blanc n’est plus entendue dans ce contexte comme une réaction individuelle, elle est plutôt considérée comme un trait du comportement propre au groupe des Blancs ; les témoignages des immigrés ou les anecdotes influencent ainsi de nombreux Africains qui les prennent pour argent comptant. Ces quelques exemples montrent que la perception du Blanc en Afrique dépend du domaine que l’on appréhende, les mentalités figurant parmi les choses que les personnages romanesques auront tendance à critiquer.

L’autre image du Blanc relève de son rôle économique en Afrique. Le discours des personnages romanesques n’a rien à voir avec les préjugés répandus dans la société, car il s’agit d’un discours tenu par les intellectuels ou les cadres pour dénoncer une situation effective dans l’univers économique africain. Certains protagonistes de Trop de soleil tue l’amour de Mongo Béti, décrivent le Blanc comme une figure puissante, influente du monde des affaires :

- Nous n’aimons pas beaucoup les Français ici, déclarait le patron ; ces gens-là n’ont jamais oublié qu’ils ont été nos maîtres. Regardez ce qui s’est passé au Rwanda. Ils sont prêts à tout pour maintenir leur emprise ici. Écoutez-moi là : pourquoi je dois passer par un concessionnaire français d’ici, et non pas un compatriote, si je veux acheter une voiture japonaise ? Pourquoi pas un compatriote concessionnaire ? Pourquoi nous sommes indépendants alors si nous ne pouvons même pas avoir un des nôtres concessionnaires de marques japonaises ? Où ça se passe comme ça ailleurs ? […] Les Français, nous n’en voulons plus ici, mais alors plus du tout. Mais est-ce que c’est leur problème ? D’abord ce fut leur foutu franc CFA, une vraie calamité. Et voilà qu’ils viennent en plus nous casser les pieds avec leur francophonie.339

Le narrateur traduit l’impact du Blanc dans les transactions économiques africaines où on a l’impression qu’il joue un rôle déterminant. Dans ce cadre, c’est comme si les Africains subissaient encore la pression européenne dans la gestion de leur économie. De fait, que ce soit la présence des Blancs à des postes privilégiés ou à responsabilité, ou encore l’implantation de nombreuses firmes européennes qui ont des monopoles en Afrique, tout porte à croire qu’au-delà du concept de mondialisation qui peut justifier la présence des investisseurs étrangers en Afrique, la participation de l’Europe à l’instar de la France est mal perçu, voire même contestée par certains Africains. Et l’histoire coloniale pourrait être l’une des raisons qui expliquerait le rejet des Français dans l’espace économique. Pour les

338

Alain Mabanckou, Bleu Blanc Rouge, Présence Africaine, Paris, 1998, pp.112-113.

167 Africains, tout se passe comme s’il s’agissait de néocolonialisme, une autre façon, avec d’autres méthodes de s’ingérer dans les affaires africaines. Benjamin Rubbers affirme à ce propos :

Le Blanc » traîne une réputation de cupidité sans aucune vergogne envers les Congolais : « Aucune moralité ne peut être attendue de leur part car leur seule intention est de tirer profit de la situation », juge une autorité administrative du Katanga. C’est cette rapacité foncière qui les pousse à venir au Katanga pour en « piller » les ressources au préjudice des Congolais, et personne ne les croit guère lorsqu’ils justifient leur présence par le désir de venir en aide à la population (coopération) ou par celui de mener une recherche scientifique (université) […] 340

Les intentions de l’homme blanc, ses projets peuvent parfois paraître douteux, voire intéressés aux yeux des Africains. C’est une image qui est en corrélation avec la période coloniale en Afrique. Pour les intellectuels, les Français n’ont pas changé leur regard sur l’Afrique et sur les Africains et ils auraient une mainmise, une emprise concernant les affaires africaines. Par ailleurs, on peut voir parmi les textes que nous étudions l’effet inverse dans lequel en politique, un des protagonistes de Trop de soleil tue l’amour utilise l’imposture pour manipuler ses compatriotes (les leaders politiques). Alors qu’il y a un désaccord entre les leaders politiques présents dans la salle de réunion « parmi eux des intellectuels renommés, qu’on soupçonnait l’âme de cette fronde intolérable »341

l’homme à la saharienne fait intervenir Georges le toubab pour apaiser les esprits. L’intervention du toubab, sa force de persuasion a suffi à calmer toute l’assistance. L’image du Blanc agit cette fois comme autorité.

Par ailleurs, du point de vue de son statut social, ce n’est pas tant le personnage blanc qui retient l’attention mais plutôt ce qu’il représente. Il est synonyme de richesses matérielles (voiture, belles maisons…) d’abondance, d’argent ; le sentiment populaire suppose que l’homme blanc ne connaît pas la pauvreté et l’indigence. Les préjugés liés au rang social favorable de l’homme blanc sont simplement une reprise des clichés du Blanc de l’époque coloniale, qui vivait dans l’opulence. C’est incontestablement une image positive du Blanc qui perdure encore dans l’imaginaire collectif actuel.

340 Benjamin Rubbers, Faire fortune en Afrique, anthropologie des derniers colons du Katanga, Karthala, Paris, 2009, p.76.

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I.2.Le Blanc : symbole de richesse

La question de la position sociale du Blanc en Afrique est un sujet qui a inspiré beaucoup d’auteurs qui l’ont exploité selon plusieurs angles. Ainsi, par rapport à ce fait, Bernard Mouralis, décrivait la réaction des autochtones en ces termes : « On notera dans ce passage l’idée que le héros se fait des Blancs. Ces derniers constituent une masse indistincte – et par nature puissants comme le prouvent les bâtiments qu’ils utilisent. »342

Aussi remarque-t-il que « Denis Oussou-Essui insistait surtout sur la puissance des Blancs et leurs droits exorbitants. C’est cet aspect qui est le plus souvent retenu, mais certains insistent également sur le goût des Européens pour l’argent. »343

Les analyses de Mouralis qui reposent sur les romans négro-africains inspirés des années coloniales, montrent non seulement l’image que les différents protagonistes coloniaux renvoyaient à cette époque, mais dévoilent par-dessus tout le début de sa supposée richesse foncière dans l’esprit des autochtones. Albert Memmi soulignait la situation sociale favorable des colonisateurs :

Spontanément, mieux que les techniciens du langage, notre voyageur nous proposera la meilleure définition qui soit de la colonie : on y dépense moins. On rejoint la colonie parce que les situations y sont assurées, les traitements élevés, les carrières plus rapides et les affaires plus fructueuses. Au jeune diplômé on a offert un poste, au fonctionnaire un échelon supplémentaire, au commerçant des dégrèvements substantiels, à l’industriel de la matière première et de la main d’œuvre à prix insolites.344

En effet, ces propos d’Albert Memmi rendent compte des avantages dont bénéficiaient les colons dès qu’ils étaient engagés dans le projet colonial. Les moyens mis en œuvre pour accompagner les nouveaux arrivants dans l’espace social africain donnent une appréciation du niveau de vie qui les attendait. Il est certain que le colonial n’avait rien à envier aux métropolitains encore moins aux autochtones. Pour l’Africain de cette époque, le Blanc incarnait donc la richesse, le pouvoir et c’est la raison pour laquelle la couleur de sa peau sera très emblématique car associée au bonheur, au bien-être. Toutefois dans la création romanesque contemporaine, comment les auteurs décrivent-il le sujet blanc ? Comment les autochtones le perçoivent-ils ?

342

Bernard Mouralis, Individu et collectivité dans le roman négro-africain d’expression française, Annales de l’Université d’Abidjan série D, tome 2, Lettres 1969, p. 44.

343

ibid. p.44.

169 Aujourd’hui, cette image de l’homme blanc reste inchangée, il inspire toujours autant la fortune, l’aisance comme nous le présente le narrateur de L’Impasse : « Mes neveux continuent de me chanter sans fioriture que tout le matériel qu’il y a chez les Blancs, eh bien, eux ils ne pensent qu’à ça, que c’est un peu le paradis pour eux qui ne connaissent que l’indigence, la faim, la maladie… tous les maux quoi ! que leur idéal, le but de leur vie, c’est les lumières de Paris. Moi ça me remue jusqu’à l’âme leurs mots alourdis de misère. »345

Le discours de ses enfants rêvant de bonheur, a une forte résonance qui propulse le personnage blanc loin des abîmes et des préoccupations du genre humain. Il semble que le Blanc perd ses caractéristiques humaines puis qu’il est censé ne point connaître les tourments relatifs à l’espèce humaine comme par exemple la faim, la misère, le dénuement. En outre, les personnages africains des romans examinés pensent que le Blanc est synonyme de prospérité

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