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DEUXIÈME PARTIE : VIOLENCES SUBIES ET ÉCRITURE GENRÉE

DEUXIÈME PARTIE : VIOLENCES SUBIES ET ÉCRITURE GENRÉE

« Le sou e i d u e douleu est aussi u e douleu » écrit Tahar Ben Jelloun dans

Le Labyrinthe des sentiments261, et si le souvenir convoque toujours la mémoire, celle de Leïla Ma oua e se le d o de de souff a es et de iole es u elle te te d e o ise pa l criture. Ces douleurs ne lui appartiennent pas toutes, certaines sont h it es de oi es de fe es u elle a o ues, d aut es so t li es à la oi e histo i ue et olle ti e, ais toutes oha ite t da s l espa e de l itu e. La iole e, continuum de l histoi e alg ie e, fait ho à l histoi e pe so elle de la o a i e o e ous l a o s o t , et se et ou e, de fait, au œu de ot e o pus. Nous tenterons à présent de montrer quels mécanismes sont en jeu dans la mise en mots de cette violence. Co e t s a ti ule l e p essio de es t au atis es successifs d u poi t de ue th ati ue, s a ti ue et li guisti ue ? Quelles p o l ati ues so t à l œu e da s l i te tio o a es ue ?

Il apparaît très vite à la lecture des romans de Leïla Marouane que la violence est à la fois la ause de l itu e et le o e pa le uel s op e la solutio litt ai e du traumatisme. Omniprésente, elle doit être le socle de la réflexion littéraire pour bien o p e d e tous les e jeu de es œu es. É i e est d a o d u e iole e faite à

soi-e pou l i ai e. L i possi ilit d o e les t au atis es e à u jeu litt ai e et li guisti ue ui pe et d e et ou e la t a e et pa fois e, les origines. Pour cela, la fiction se met au service du processus de catharsis – plus ou moins conscient – à l œu e da s la a atio . L auteu e e p ou e les li ites jus u à violenter la matière romanesque et faire émerger la « substantifique moelle » des douleu s ph si ues et ps hi ues. Leïla Ma oua e est pas e ue l o appelle u e « écrivaine de la rupture » au sens de Kateb Yacine ou Rachid Mimouni, pourtant, elle utilise bien souvent les mêmes ressorts romanesques comme pour signifier son

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intention première et primordiale de « rompre » avec la violence.

Mais la violence serait-elle une question de point de vue ? Tout comme les otio s de Bie et de Mal, est-elle pas sou ise à des i sta es ui s e t e oise t et tissent une toile de références qui rendent sa définition subjective ? Pour éclaircir ces questions, une étude poussée des dynamiques textuelles, des procédés discursifs et de la ultipli it des st at gies st listi ues de ot e o pus s i pose. Nous t aite o s i i plus p is e t du t a ail de l i ai e o e a t les fo alisatio s, le statut des narrateurs, et nous tenterons de mettre au jour le positionnement de la o a i e fa e à la iole e u elle a o te, ais aussi elui de ses pe so ages et du lecteur. La question de la responsabilité des personnages vis-à-vis de leurs actes de violence se a e t ale da s ette a al se. E fi , il e faud a pas ig o e l i po ta e du fantasme et la dimension psychanalytique de notre corpus, qui interrogent d aut es o e s de o p e a e la iole e du el pou les pe so ages et d attei d e la silie e da s l espa e de la a atio .

Par la suite, nous nous intéresserons plus particulièrement à la question de l itu e au f i i . La a i e d i e le o ps se a le poi t de d pa t de ot e fle io su la atu e t a sg essi e de l itu e de la fe me maghrébine. Comment notre auteure dépasse-t-elle la uestio du ge e de l itu e ? Et quelles stratégies choisit-elle pou i e le fait d t e fe e au œu de la iole e ? Cette problématique nous amènera à nous interroger sur la fonction revendicatrice de ses its. De l it de fe e à l e gage e t f i iste il a u u pas ue Leïla Ma oua e f a hit all g e e t, ous e o t e o s les a ifestatio s da s l espa e de l itu e, ais aussi les li ites.

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CHAPITRE 1 : LA VIOLENCE AU SERVICE D UNE ‘ÉFLEXION LITTÉ‘AI‘E

Nous a o s d jà p opos da s l i t odu tio , u e au he de d fi itio de la iole e, et ous ous so es heu t e à la di e sio a st aite d u tel e e i e. E effet, la violence ne peut se définir uniquement par ses manifestations physiques ou morales, mais elle doit impérativement être contextualisée afin de comprendre les mécanismes de son émergence dans une situation précise pour que son analyse soit pertinente. Dans la première partie de ce travail, nous avons contextualis l œu e de Leïla Marouane, et avons mis en évidence que la violence était située au croisement de la fi tio et de l histo iog aphie tel ue Paul ‘i œu l e te d da s Temps et récit262. Pou ta t, il e faud ait pas li ite l e p essio de la iole e à la seule dimension histo i ue, a la iole e est aussi da s ot e o pus, o stituti e de l itu e et t s souvent au service de celle-ci. Ainsi, écrire devient avant tout une mise en mots de l he de l itu e et la iole e et a s ite da s l espace romanesque un moyen de repousser les limites de la fiction dans une tension constante qui prend racine dans une esthétique de la rupture.

Comme la définit le TLFi dans sa seconde proposition, la violence met toujours en jeu au moins deux instances : elle ui o et l a te et elle ui le su it. Nous nous intéresserons ici à celles- i et à la a i e do t s o ga ise da s la a atio , la distribution des rôles. Mais une troisième instance est en jeu, aussi bien dans le réel que dans la fiction : le témoin, qui doit porter un jugement ; cautionner ou dénoncer ; t oig e ou p e d e pa ti. D u poi t de ue litt ai e ette t oisi e i sta e est primordiale puisque, comme le rappelle Sartre dans Qu’est-ce que la littérature ?

I i, o e pa tout, e est pas seulement la forme qui différencie, mais aussi la matière ; et est u e hose ue de t a aille su des ouleu s et des so s, e est u e aut e de s e p i e pa des ots. Les otes, les ouleu s, les fo es e so t pas des sig es, elles ne renvoient à rien qui leur soit extérieur.263

262Paul ‘i œu , Temps et récit I, L’i t igue et le it histo i ue, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais » 1983.

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É i e est pas si ple e t « représenter » mais « signifier ». Le rapport au réel est donc intrinsèquement biaisé, même chez les plus réalistes des écrivains. La volonté de restituer la réalité est déjà une volonté de sig ifia e, ui e iste pas da s le el. La iole e est do pas si ple e t a o t e, elle est sig ifi e da s l espa e du roman.

Le rôle de cette troisième instance qui participe de la signifiance de la violence da s le p o essus d itu e peut tre pris en charge par trois autres instances distinctes : l auteu , le a ateu , et le le teu . Da s ette pe spe ti e, ous analyserons les relations qui président ce triumvirat renouvelé du point de vue des focalisations, de la réception de la violence et du appo t si gulie u e t etie t la romancière avec ses personnages, mais aussi du rôle du lecteur dans cette lecture active et du statut du « sujet-lecteur » tel ue l e te de t Todo o et Mi hel Pi a d. E fi , la uestio de l a gu e tatio des otions telle que la pense Rabatel nous aidera à mettre en exergue les intentions de Leïla Marouane elle-même dans la mise en scène et en mots de la violence.

La pa t fa tas e des its ue ous a al so s e se a pas ig o e puis u à la lumière des théories mythocritiques et des travaux de psychanalyse du XXe siècle – de Freud à Lacan – nous tenterons de faire émerger la portée symbolique du fantasme da s le it, o stitutif de l a te d i e au e tit e ue la iole e, et o e pa le uel peut s op er la résilience, et nous montrerons comment il convoque des a h t pes i ilisatio els s pto ati ues d u t au atis e.

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É i e l he de l itu e de la iole e

Violenter la langue

Une impossible énonciation

Et u il s agisse de o e ts i fo els ou du cadre plus formaté des entretiens, l o iatio de leu p op e fo e ph si ue passe pa l e s. Le to de la oi se odifie, des larmes coulent, des rires éclatent, les corps se replient sur eux-mêmes, marquant une rupture dans la narration. Les oups u elles o t eçus, elles les dise t a e u e tai détachement, à la fois par habitude et par une nécessaire mise à distance de la souffrance liée à leur évocation. Ruptures et excès se retrouvent aussi dans leurs interprétations : si elles ont utilis la fo e est pa e ue, pouss es à out, elles o t app o h u seuil, elui de la folie.264

Ces observations, faites lors de témoignages de femmes victimes de violences conjugales sont la description exacte du comportement de Fatie, la narratrice et protagoniste du roman Le Châtiment des hypocrites. Ruptures dans la narration, ellipses, cynisme, excès des éclats de voix, des rires et des colères sont les éléments qui composent son récit, au point de rendre complexe la compréhension de certains événements pour le lecteur, nous y reviendrons dans la dernière partie. Mais, la violence subie par Fatie, tout comme celle perpétrée par Mme Amor (qui sont en réalité une seule et même personne) sont mises en lumière par le comportement de la narratrice. Il est i t essa t de e a ue ue lo s u il s agit de appo te les iole es su ies, do t o suppose l at o it , la a at i e, ui e ploie la t oisi e personne, reste très évasive, préférant les tournures elliptiques :

Une année plus tard, la finesse de son corps recouvrée, ses blessures refermées, droguée, on la déclara apte à quitter la maison des hauteurs, ses orangers en fleur, ses jasmins, ses os uets, et ses ou elles a a ades. […] E e a he, o tou a t la he où u nourrisson, sa petite, précisément, ce jour-là s pou o a, elle e pleu a i les o a ge s e fleur, ni les jasmins, ni les bosquets, et moins encore les bébés. Son passage dans les dje els l a ait, o s e doute, à ja ais d goût e de la atu e et de ses p odiges.265

Dans une volonté de se dista ie de la jeu e fe e u elle a t , u e jeu e

264 Clotilde Lebas, « La violence des femmes, entre démesure et ruptures », Coline Cardi et Geneviève Pruvost (dir.), Penser la violence des femmes, Paris, Éditions La Découverte, 2012, pp. 245-256. 265 Leïla Marouane, Le Châtiment des hypocrites, Paris, Éditions du Seuil, p. 27.

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femme qui « pa e u elle tait u e fe e, à isage et ollets d ou e ts […] devait jou ap s jou pe se u ou el iti ai e, t ou e u e ou elle use pou , tait bien le cas de le dire, brouiller les pistes. »266, Fatie li e u it f ag e t , ui est pas chronologique. De façon détachée, concise, la syntaxe imite la fulgurance et l late e t de sa oi e.

Leïla Ma oua e ui se la e sou e t de l h itage des i ai s de la p e i e génération, notamment Rachid Mimouni, tente de mener une réelle réflexion sur la violence et son expression. Comment rapporter une charge si importante de violence ? Co e t t oig e de l i di i le ? La romancière use de certaines stratégies déjà présentes da s l œu e i ou ie e o e pou sig ifie u e filiatio et u e o ti uit da s l app he sio litt ai e de la iole e.

L itu e i ou ie e d ploie l late e t du it afi de e ett e e ause la li a it e i t oduisa t des l e ts d i oh e e ou de uptu e à l i t ieu de la fi tio . Le it révoque le statut du narrateur comme voix narrative unique et incontestée. Il multiplie les perspectives narratives et use du procédé de contiguïté pour faire coexister les discours les plus contadi toi es. Il fa o ise la f ag e tatio du dis ou s litt ai e pa l i se tio de genres littéraires appartenant au mythe ou à la légende, au monde du fantastique et même à celui du polar.267

La structure même du roman Le Châtiment des hypocrites a pour effet de rendre, dès les premières pages, le lecteur actif et concerné. Le récit se divise en quatre parties : une première page qui ne peut être identifiée comme un prologue ou un i ipit, ais o siste e u e i t odu tio ise e ide e pa l utilisatio d u e poli e de a a t e diff e te du este du te te et ue l o e et ou e ue da s la dernière partie qui fait office de long épilogue. Cette introduction annonce le reste du récit comme une analepse. En témoigne la dernière phrase : « Ce jour de canicule exceptionnelle sous le ciel parisien, barbotant dans une mare de sang, Mme Amor se remémora enfin Mlle Kosra. »268 La se o de pa tie du o a s i titule « Livre premier », et contient la première partie du récit de Mme Amor à la troisième

266 Ibid., p. 13.

267 Faouzia Bendjelid, « L itu e de la uptu e da s l œu e o a es ue de ‘a hid Mi ou i », [en ligne], I sa i at, Revue alg ie e d’a th opologie et de s ie es so iales, N°37, 2007, consulté le 18 octobre 2016, http://insaniyat.revues.org/4211.

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personne, depuis so e l e e t pa les oudjahidi es jus u à sa e o t e a e so a i et leu a iage, et se lôt su u e ph ase si ilai e à elle de l i t odu tio : « Alo s l ou li lui pa ut si o possi le, du oi s essai e. Ci a es du a t, et jus u à e atin de canicule exceptionnelle sous le ciel parisien, désespérant de et ou e so ahie d olie , pataugea t da s u e a e de sa g, il lui fut dou de le pratiquer. »269 Une troisième partie intitulée « Livre deuxième » constitue la deuxième partie du récit de Mme Amor après une ellipse de cinq ans. Le récit, toujours à la troisième personne, reprend au moment où son mari Rachid commence à montrer des sig es d a se e. Leu a iage at de l aile ais la jeu e fe e e sait pas encore pourquoi. En réalité, le lecteur apprendra plus tard que le mari de Fatie a tout appris de son passé. Les deux époux cherchent à avoir un enfant, et après plusieurs fausses couches, Mme Amor est une nouvelle fois enceinte. Cette partie concerne avant tout le processus de résilie e du pe so age jus u à l a te fi al ui est o u du le teu u à la fi d u lo g pilogue si ilai e d u poi t de ue t pog aphi ue à la page d i t odu tio : « À o etou , l au e poi tait, et o a i tait plus ue purifié. Il était cuit. Irré e si le e t uit. Lo s ue je l ai d oup , pas u e goutte de sa g est e ue poisse le pa uet u il e ait de i ue . »270 Cette structure a ati e et e ide e l i possi ilit pou l h oï e – qui est aussi la narratrice – ai si ue pou l auteu e d o e la iole e et de la o t e .

D aut es l e ts ie e t soute i l id e d u e diffi ile e p essio de la violence subie. De nombreuses digressions viennent couper le récit de Mme Amor et rendre la compréhension complexe pour le lecteur. Elles permettent de combler e tai es ellipses a ati es, le plus sou e t à e ou s, et e fo e t l i p essio de dyschronologie dans le récit :

[…] Cathie, ette fe e-formidable-compliquée-mais-fo ida le, la sœu de Pie ot, so ami non convié à la mairie, u elle e o aissait pas, hez ui elle a ait fait le age, elle ie d a aussi, ette fe e u il o aissait depuis l adoles e e, u e fille de sa it , dans le Val-Fourré, une fille si bien, si belle, à deux doigts de devenir mannequin, qui finit pa s essa e au th ât e, ui i it u e pi e où les pe so ages e s e p i aie t u e citations et maximes connues, cette femme aux multiples talents, dixit son mari, plus tard en quête de spiritualité, qui avait bivouaqué dans les plaines du Tibet, sur les traces du

269 Ibid., p. 92. 270 Ibid., p. 219.

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dalaï-la a, et ui a ait e o t la sple deu d Allah, ette fe e li e ui pa tait, e e ait, epa tait, ui l a ait fait la gui , et pleu e , ui de ou eau lui e e ait, complètement transformée, Khadija rebaptisée, et à qui non seulement il ouvrait large son œu , ses as, ais o ga isait sa ie, so appa te e t, u il s tait e is à pei d e e e t, à d a asse des o jets supe flus, et de sa p op e fe e, elle, Fati a Kos a […].271 Pourtant, elles sont aussi du propre aveu de Mme Amor, essentielles pour la compréhension du lecteur : « Mais passons : ces digressions, tout compte fait, mêmes essentielles pour le récit, sont un véritable calvaire. »272

La temporalité du récit en est un autre exemple. Dans Le Châtiment des

hypocrites, deux cadres temporels se superposent : le présent de narration

correspondant au discours de Mme Amor, identifiée comme étant la narratrice ho odi g ti ue, et le pass o espo da t au it u elle fait de so histoi e pass e. La focalisation interne soutient ce schéma, ce qui permet au lecteur de comprendre que Fatie et Mme Amor sont une seule et même personne. Cependant, un troisième a ateu , h t odi g ti ue, est p se t lo s u il s agit de d i e M e A o e t ai de raconter. Ce narrateur utilise la troisième personne lui aussi, et son point de vue e te e ouille u te ps les pistes de l ide tifi atio pou le le teu , ais de o euses i ises e de t o pte de sa p se e, ai si ue l utilisatio du dis ou s indirect et du discours indirect libre :

Bon, dit-elle, elle do e a les d tails plus ta d. Il lui faut, pou l heu e, pou sui e ette e o stitutio . Elle e s la e pas de gaiet de œu , da s ette e o stitutio , ais elle doit e fi i . Il lui faut situe les aiso s, l o igi e de cette haine soudaine, de cet effroyable mépris. Afin de tourner la page. Commencer une nouvelle vie. Qui sera un troisième essai. Ca ui e te te ie a ie . Et u u elle appa tie t à la at go ie hu ai e ui su it tout court, autant y survivre, disons, avec dignité.273

D aut es i di es ette t e ide e et e he t e e t te po el. Ai si, lorsque Fatie caresse « so e t e ui o e çait à s a o di »274, Mme Amor « passe la main sur son ventre plat. »275, le narrateur hétérodiégétique orchestrant ainsi pour le lecteur les différents temps du récit. Notons que ces phénomènes de

271 Ibid., p. 113. 272 Ibid., p. 107. 273 Ibid., p. 116. 274 Ibid., p. 110. 275 Ibid., p. 112.

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polyphonie énonciative se retrouvent dans La Vie se uelle d’u isla iste à Pa is, le

narrateur Mohamed racontant lui aussi son histoire à une narratrice extérieure au récit. Da s e as p is, d aut es i di es pe ette t d ide tifie ette a at i e comme étant Loubna Minbar/Leïla Marouane, nous y reviendrons. Dans le cas de Mme Amor, la convocation de la mémoire est douloureuse, et la syntaxe de la a at i e i ite l late ent de cette mémoire. Certaines constructions syntaxiques la distancient de son récit : énumérations et répétitions de certaines structures montrent la fragmentation des souvenirs liés à la violence. Cependant, le statut de Mme Amor/narratrice évolue au fil de la narration. Au départ discrète, elle prend de plus en plus de place à partir du « Livre deuxième » g â e à l i se tio de des iptio s faites pa le a ateu e t ieu de M e A o e t ai de li e so histoi e, jus u à passe da s l pilogue du « elle » au « je », effaçant ainsi totalement le narrateur hétérodiégétique et assumant seule la fin et le dénouement tragique du récit. Ce basculement discursif signe sans doute la fin du processus de résilience dépassé par

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