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Crescendo

Les o b s e r v a t i o n s d u 17 s e p t e m r r e . Brusquem ent, le 17 sep­

tem bre, les observations se multiplient.. Plusieurs sont sensation­

nelles, notam m ent celle de Rome, où les témoins se com ptèrent p ar dizaines et peut-être par centaines de milliers : tous les badauds de la capitale italienne et des environs, des officiers, des aviateurs, e t pour couronner le to u t une station de rad ar de contrôle régional.

Va c a n c e s r o m a i n e s. L ’ « objet » ap p aru t aux premiers témoins à 16 h 45 G. M. T., et fu t aussitôt aperçu sur une vaste zone allant de la capitale à l’aéroport de Ciampino, à 17 kilom ètres de là, puis, un peu plus tard , ju sq u ’à la mer.

Il se présentait sous la forme d’un p etit point brillant. A Rome, certains le voyaient immobile, d ’autres ju rèren t qu’il se déplaçait, plus ou moins vite selon les témoins et les perspectives. A première vue (et c’est ce que crurent d ’abord ceux des Rom ains un peu au courant des m éthodes d ’observation de l’atm osphère), rien ne le distinguait d ’un vulgaire ballon-sonde.

Des journalistes téléphonèrent cependant à l’aéroport de Ciampino.

On leur d it que les services du com m andem ent m ilitaire de cet aéroport suivaient les m ouvem ents de l’objet depuis 16 h 45 G. M. T.

(voir plus haut). Il avait, ajo utaient les militaires, la forme d ’un

« demi-cigare » et volait à une altitu de de 1 200 m ètres à une vitesse pou vant aller ju sq u ’à 260-280 kilomètres. Quand il se déplaçait, une courte traînée de fumée lumineuse so rtait de sa pointe arrière.

A un certain m om ent, il fit une chute de 400 m ètres, puis reprit de la h au teu r en passant de la position horizontale à la position verticale (c’est-à-dire l’extrém ité pointue, d ’où so rtait la fumée, é ta n t dirigée vers le bas).

A ce m om ent, le com m andant m ilitaire de Ciampino alerta la sta­

tion m ilitaire de contrôle de P ratica di Mare, un p e tit village situé au bord de la mer à une tren tain e de kilomètres de Rome, et qui est dotée d ’un rad ar de contrôle régional, de plus vaste portée.

Les observateurs de P ratica di Mare réussirent à prendre l’engin dans le cham p de leur instrum ent et à l’observer pendant vingt minutes. Ils pu rent même noter l’existence d ’une sorte d ’antenne au milieu de l’appareil.

A 18 h 28, tous ces témoins v iren t l’objet s’éloigner rapidem ent vers la mer en direction du nord-ouest.

L ’observatoire astronom ique de Monte Mario n’avait rien remarqué.

Mais les astronom es déclarèrent qu’il ne pouvait s’agir d ’un bolide, ce qui semble évident si l’on songe à la durée de l’observation.

Le lieutenant Bruno Giustiniani, du com m andem ent m ilitaire de l’aéroport de Ciampino, qui é ta it de service au m om ent du phé­

nomène et qui l’observa attentivem ent, fit le surlendem ain la déclaration suivante aux journalistes :

« Le fait est à la fois incontestable et inexplicable. L ’objet étranger (pour lui donner un nom) é ta it capable de se déplacer rapidem ent et également de rester dans une immobilité absolue pendan t de longues minutes. Il dégageait une lumière très brillante de couleur argentée. C’est to u t ce que l’on peu t dire. »

F aisan t ensuite allusion à un article publié la semaine précédente p ar l’astronom e allemand H ans H a ffner dans l’hebdom adaire alle­

m and D i e Z e it, article qui expliquait les Soucoupes Volantes p ar des phénomènes de foudre en boule, le lieutenan t Giustiniani exprim a son scepticisme, alléguant les détails les plus caractéristiques de l’observation : forme bien délimitée, jets de fumée, antenne...

Notons que ce même 17 septem bre, quelques instants av an t l’ob­

servation de Rome, deux chasseurs de Pittigliano, en Toscane, avaient égalem ent été témoins d ’un phénomène aérien.

D ’après leur récit, les deux hommes, MM. Bacherini et Formiconi, auraient d ’abord entendu une série de détonations. L ev an t les yeux au ciel, ils auraient alors aperçu un engin « blanc et rond » qui se déplaçait lentem ent dans le ciel avec un m ouvem ent d’oscil­

lation latérale. L ’objet au rait ensuite accéléré et disparu à l’horizon en direction du sud-ouest. (On retrouvera pareil objet blanc, agité d ’oscillations à G raulhet en F rance, quelques semaines plus tard . L a signification possible de ce phénomène sera étudiée alors.) L ’objet de Pittigliano est-il le même que celui de Rome? Les des­

criptions ne coïncident guère. En revanche, les heures et les mou­

vem ents n ’excluent pas cette hypothèse : Rome est au sud de la Toscane.

En Fr a n c e. Donc, à 18 h 28, l’objet observé à Rome disparaissait vers le nord-ouest. Qu’y a-t-il au nord-ouest de Rome? La mer d ’abord, puis, ensuite, la France.

Or, en France, to u te une série d ’observations se succèdent à p artir de 19 h 15, c’est-à-dire trois qu arts d ’heure plus tard . Le plus grand nombre des témoins qui se sont signalés sont dans le centre du pays, et notam m ent à Clerm ont-Ferrand.

« J ’étais vendredi dernier à mon domicile, rue Champfleury, à Clerm ont-Ferrand, rapporte l’un d ’eux. R egardant par la fenêtre, j ’ai aperçu vers 19 h 15 un p etit nuage rose au-dessus du puy de Dôme. Il m ’intrigua par sa l'orme. En prenant des repères au moyen des lignes électriques qui b arren t le ciel en face de ma fenêtre, j ’ai pu voir qu ’il se déplaçait.

« J e suis alors allé chercher une p etite longue-vue que je possède et qui grossit environ vingt-cinq fois. J e n ’ai pas eu le tem ps de la m onter sur son pied, de sorte que mon observation é ta it un peu tremblée. Mais je me suis parfaitem ent rendu com pte qu’il s’agissait d ’un engin volant. J e voyais un gros point noir précéder la queue lumineuse. Il m ’é ta it d ’ailleurs impossible d ’évaluer la distance et la vitesse.

« J ’ai pensé un m om ent q u ’il s’agissait d ’un avion à réaction dont la traînée é ta it illuminée par le coucher du soleil. Cependant, je suis resté perplexe, car la traînée é ta it exceptionnellem ent lum i­

neuse, et, su rtou t, l ’objet et sa traînée ont d i s p a r u brusquem ent. » Une dizaine d ’autres témoins rap p o rten t les mêmes détails. Mais cinq d ’entre eux (qui ne se connaissent pas, et se trou vaien t au m om ent de l’observation en des lieux différents) sont plus précis : l’objet ressemblait à une sorte de cigare. Enfin, les deux témoins qui font la déclaration la plus précise — et eux non plus ne se connaissent pas — signalent un cigare en position oblique.

Voici la déposition de l’un d ’eux, ingénieur, ancien observateur d’artillerie.

Au m om ent où il aperçut l’étrange objet, il roulait en voiture. La région de Clerm ont-Ferrand est très montagneuse, avec des routes accidentées. L ’ingénieur et sa femme viren t d ’abord l’objet devant eux, à une altitu de angulaire assez faible. Ils stoppèrent pour

m ieux voir, mais l’objet disparut bientôt derrière la m ontagne.

« Afin de continuer à observer l’engin, j ’ai repris ma marche, et j ’ai pu ainsi le revoir à la sortie de nom breux virages de la route.

Au total, m a femme et moi avons pu observer cet engin à loisir pend ant six minutes. J ’ai cru to u t d ’abord à une comète d’un genre spécial. Mais en lisant les journaux et en voy ant qu ’un corps semblable av ait survolé Rome trois quarts d ’heure auparavant, j ’ai donné quelque im portance à mon observation. »

Un d r a m a t i q u e é p i l o g u e . Mais to u t cela n ’est rien. E n effet, l’hallucination collective née à Rome dans l’après-midi de ce jour (avec la complicité des radars) poursuivit sa progression sur la même ligne géodésique et tro u v a aux premières heures de la nuit sa conclusion dram atique près de Cénon, dans le départem ent de la Vienne, 220 kilomètres au nord-ouest de Clerm ont-Ferrand, 6 kilom ètres au sud de Châtellerault.

Vers 22 h 30, en effet, M. Yves David, dem eurant à Montgamé (Vienne), circulait à bicyclette sur la route départem entale 1, allant de Vouneuil-sur-Vienne à Cénon. La n uit é ta it obscure, car la lune, en cette période d ’équinoxe e t cinq jours après son opposition, n ’é ta it pas levée à 22 h 30. De plus, cette région est bocagère, avec des haies et de nom breux boqueteaux. M. David ne distin­

guait qu’assez mal la route, à peine éclairée par la maigre dynamo de sa machine.

Soudain, alors q u ’il arrivait à proxim ité du lieu dit le Pontereau, non loin de Cénon, il fu t envahi par une curieuse impression de malaise. Il sentait dans to u t son corps une sorte de fourmillement, de picotement, « comme si j ’avais été électrisé », raconta-t-il plus tard . Ne parv enant plus à pédaler, il s’arrêta et descendit de sa bicyclette. La dynam o ne to u rn an t plus, il se tro uv a alors dans l’obscurité. E t tandis qu’en roulant son attention é tait concentrée sur la petite tache de lumière projetée par sa lampe, il put, après quelques instants, s’habituer à l’obscurité e t voir un peu plus loin.

La désagréable impression de picotem ent n ’av ait pas disparu. En fait, il était paralysé.

C’est alors qu’il aperçut non loin de lui, posé sur la route, un engin bizarre dont il évalua les dimensions (a u ta n t qu’il é ta it possible de le faire dans la pénombre) à trois m ètres de large sur un m ètre d ’épaisseur.

Epouvanté, ne pouvant bouger, il resta un long m om ent à contem­

pler l’objet, aussi immobile que lui-même. Cela dura un certain temps. Puis, il v it une silhouette se détacher de la masse sombre et se diriger vers lui. C’é ta it un être de petite taille, beaucoup plus p e tit q u ’un homme. Il s’avança ju sq u ’à M. D avid, le toucha à l’épaule, ém it un son semblable à un bru it de voix inhum ain et incompréhensible et retourna vers l’engin, où il disparut.

Quelques secondes plus tard , la masse sombre projeta une sorte de lueur verdâtre, s’envola à une vitesse foudroyante et disparut dans le ciel au-dessus des arbres.

En même tem ps M. Yves D avid recouvrait l’usage de ses membres.

T rem blant de peur, il p u t rem onter à bicyclette et rentrer chez lui à Montgamé, où il raconta sa m ésaventure.

Notons q u ’au m om ent où fu t recueilli son récit, ni l'affaire de Rome ni celle de Clerm ont-Ferrand n ’étaient encore connues.

Ra p p r o c h e m e n t s e t h y p o t h è s e s. N aturellem ent, l’hypothèse la plus vraisem blable est l’hallucination. J e ne nie pas cette expli­

cation, mais constate q u ’elle pose un problème aussi inextricable que l’explication contraire, celle de l’observation réelle.

D ira-t-on que toutes ces observations au sol, ces rencontres avec des « petits êtres », sont le résu ltat d ’une psychose? Que M. David, par exemple, av ait lu dans les jo urnau x le récit des rencontres précédentes? Soit. Mais outre que cela revient à expliquer l’œuf par la poule et la poule p ar l’œuf, il fau t noter que les récits pré­

sentent de notables différences. Les seuls récits diffusés le 17 sep­

tem bre étaient celui de M. Mazaud 1 et celui de M. Dewilde 2, d a ta n t d ’exactem ent une semaine. Or, les trois observations ne se recoupent et ne se rejoignent qu’à la réflexion, non pas à travers des images, mais à travers des raisonnem ents. Exem ple : M. Mazaud, qui ne v it p a s l ’o bjet à terre, rapporte que l’être «sembla se m ettre à genoux, et que c’est quelques secondes après seulem ent qu’il v it une masse sombre s’élever en l’air entre les branches du bois ».

M. Yves David, lui, ne v it pas le pilote supposé se m ettre à genoux : mais il observa que l’ « engin » n ’a v a it p a s p l u s d ’un mètre de h a u ­ teur. On est libre de déduire que le « pilote » rencontré par M. Mazaud d u t se courber pour pénétrer dans un engin n ’ay an t pas plus d’un m ètre de hau t, mais cela est un raisonnem ent.

E n fait, les différences que l’on note entre les observations

corres-1. P . 54.

2. P. 59.

pondent exactem ent à celles que les m éthodes de la critique histo­

rique tiennen t pour une présom ption de véracité. Les historiens jugent suspect un fa it rapporté par plusieurs sources en des term es identiques, car, disent-ils, cela laisse supposer que ces sources se sont copiées entre elles, ou ont recopié une source commune. Au lieu q u ’un fait réel est to u jo u rs rapporté par les tém oins en des term es légèrement différents. Cette m éthode des concordances trop exactes fu t d ’ailleurs utilisée avec succès par la police en ce mois de septem bre 1954 pour confondre une im posture. Q uatre jeunes gens de l’Amiénois qui, peu après l’affaire d ’Acheux 3, avaient rapporté à la police une « observation » faite à Estrées-Déniécourt, fu rent démasqués après une semaine d ’enquête par suite des merveilleuses correspondances que cette observation présentait avec celle de MM. R enard et Degillerboz. Les policiers trouvèrent les coïncidences un peu tro p parfaites, relevèrent des contradictions dans le récit des qu atre plaisantins e t obtinrent finalem ent l’aveu que l’incident av ait été inventé de to utes pièces. Ils furen t tra d u its en justice et condamnés pour outrage à m agistrat. E n tre paren­

thèses, cette affaire m ontre le sérieux des enquêtes menées p ar la police pendant cette époque.

C’est aussi un raisonnem ent (et non une image) qui peut relier la paralysie de M. Dewilde et celle de M. David. M. D avid cru t être paralysé av an t d ’avoir rien vu. Ce qui frappa l’opinion dans le cas Dewilde, c’est le « rayon paralysant », très science- fiction.

De ce « rayon », M. David semble n ’avoir rien retenu. P our déduire le deuxième cas du prem ier par psychose hallucinatoire, il fau t supposer que M. D avid s’est dit, consciemment ou non : « Dewilde a été paralysé et illuminé, mais les deux phénomènes étaient entre eux sans autre rap p o rt que la coïncidence dans le tem ps. Donc je peux être paralysé sans être éclairé. » Cette dém arche m entale n’est pas celle des psychoses.

Si l’on v eut tro u v er une coïncidence d ’im a g e s, et donc filiation hallucinatoire, entre le cas D avid e t un au tre cas semblable, il fau t plu tô t traverser l’A tlantique et évoquer l’histoire racontée par R uppelt dans son livre R e p o r t on U F O ’S, chapitre H o a x or H orror? Là aussi, le chef boy-scout éprouva des picotem ents et des fourmillem ents dans l’obscurité, et av a n t d ’avoir rien vu.

3. p . 47.

Seulement, l’histoire du boy-scout am éricain n’est connue en France que depuis le printem ps 1956.

Mais enfin, adm ettons l’explication p ar l’hallucination, et même la m ystification pure et simple. Reconnaissons que les raisonne­

m ents ci-dessus ne peuvent entraîner une conviction scientifique, q u ’ils se discutent, et même qu’on po u rrait leur tro uv er des appli­

cations absurdes. T out cela, je l’adm ets. Repoussons donc comme nul et non avenu to u t ce qui p eut être repoussé du récit de M. David.

Que reste-t-il? Que ce monsieur d it avoir vu ceci et cela entre Vou neuil et Cénon le 17 septem bre, et que cette région est s ituée s u r la géodésique R o m e -C le rm o n t-F e rra n d . Coïncidence? Bien. Ajoutons-y donc une au tre coïncidence :

Ce même 17 septem bre, il y a un dernier cas d ’objet non identifié.

A Chaudolas, dans l’Ardèche, des gens affirment avoir vu passer une Soucoupe Volante. Leur témoignage est mauvais, rien ne le prouve, et voir passer une Soucoupe V olante est une occupation absurde. Mais je ne l’ai pas inventé : voir, p ar exemple, le P a r i s i e n libéré du 29 septem bre. Or, C h au do las est situ é s u r le p l u s court c hem in entre R o m e et le p e t it ho m m e de M . D a v i d . Cela ne signifie rien? C’est vrai. A quoi peut bien correspondre cette géodésique où viennent se succéder toutes les hallucinations et m ystifications du 17 septem bre? Dieu seul le sait. Mais le fait est là : il y a le 17 septem bre q u atre groupes de témoignages, et la ligne qui va du prem ier au second se poursuit ju sq u ’au troisième, et de là ju sq u ’au quatrièm e. Que l’on retourne cette constatation comme on voudra, les plus belles prouesses dialectiques n ’y changeront rien.

Mais, dira-t-on, le m ot « coïncidence » a bien été inventé pour désigner quelque chose : le hasard, qui est au fond de la natu re et des phénomènes naturels. P our une fois, qu atre groupes de m ythom anes e t de farceurs se sont trouvés alignés de Rome à Châtellerault. Enregistrons ce hasard, et passons.

L ’éventualité d ’autres hasards n ’é ta n t point exclue a p r i o r i , pour­

suivons notre exam en des témoignages du mois de septem bre.

Sa m e d i 18. On note ce jour-là trois observations en F rance : la première au m ont Valérien, dans la banlieue ouest de Paris, à 3 heures du m atin, deux tém oins; la deuxième à Lyon, cinquante- cinq m inutes plus ta rd , un tém oin; la troisième à Lodève, dans l’H érault (midi de la France), à 19 heures, trois témoins qui voient l’objet disparaître vers le sud.

Une heure et q u a rt plus tard , on commence à rap po rter d ’Afrique to u te une série d ’observations, toutes très curieuses.

Ca s a b l a n c a (Ma r o c) , 20 h 15. A ce m om ent, M . G üitta, de Casablanca, roule en voiture sur la route côtière. Soudain, il aperçoit dans son rétroviseur une sorte de masse grisâtre qui fonce dans sa direction. M . G üitta se cram ponne au volant, courbe instinctivem ent l’échine, et quelques secondes plus ta rd la masse grise le double sur sa gauche en rase-m ottes à une vitesse fou­

droyante. Le passage de l’objet est suivi d ’un violent déplacem ent d ’air f r o id qui, malgré les efforts du pilote pour m aintenir la direction, aspire et déporte la voiture sur la gauche. Aucun bruit.

M . G üitta entrevoit pend an t quelques secondes l’ob jet qui disparaît devant lui à l’horizon : c’est une espèce de disque gris de petites dimensions.

Il y a dans cette observation, recueillie par la commission d ’enquête privée O uranos, deux détails d ’un extrêm e in térêt : l’air froid et l’aspiration après le passage de l’objet. Ils se com plètent parfaite­

m ent, car ils indiquent tous deux derrière l’objet une très forte dépression.

Co t e-d’ Iv o i r e, 20 h 30. Un q u a rt d’heure plus tard , les obser­

vations com mencent à se succéder en grand nom bre en Côte- d ’Ivoire, plus de 3 000 kilom ètres au sud de Casablanca, en Afrique- Occidentale française.

Un objet lum ineux de couleur rouge et de forme soit circulaire, soit elliptique suivant les témoins, est aperçu dans le ciel de D anané à 20 h 30 par un grand nombre de personnes. Arrivé à vive allure, il s’immobilise dans le ciel. Témoins :

1° Le chef de poste de gendarm erie de D anané et sa femme;

M. Roux, médecin-chef du poste médical; le révérend père Myard, des missions de Lyon; le chef de subdivision, e t deux femmes, tous ces tém oins réunis dans la cour de la Résidence.

2° A quelques centaines de m ètres de là, le docteur Mariani, chef du secteur trypanosom iase n° 13, M. Sory Diallo, agent de la maison Planché, un auxiliaire de gendarmerie, e t une femme, Mme Bois.

L’objet reste immobile jusq u’à 21 h 05, brillant en silhouette sur le fond noir mais limpide du ciel. Il disparaît alors à vive allure sur l’horizon.

Les témoins n ’on t pu se faire aucune idée de son altitude, qui p araît cependant avoir été faible : en effet, il suffisait d ’un écart de quelques centaines de m ètres pour transform er la silhouette circulaire en ellipse. Sous l’effet de la stupeur, nul n ’a pensé à relever les angles pour calculer la parallaxe.

Un peu plus ta rd , une observation identique est faite à Souvré, à 250 kilom ètres au nord-ouest d ’A bidjan, où l’objet arrive à vive allure du fond de l’horizon, s’immobilise pen dan t plusieurs m inutes

Un peu plus ta rd , une observation identique est faite à Souvré, à 250 kilom ètres au nord-ouest d ’A bidjan, où l’objet arrive à vive allure du fond de l’horizon, s’immobilise pen dan t plusieurs m inutes

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