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Le deuxième niveau d’agrégation ou « niveau intermédiaire »

CHAPITRE III - LE DÉTAIL DU CALCUL DE L’INDICE

2. Le deuxième niveau d’agrégation ou « niveau intermédiaire »

ou « niveau intermédiaire » (variété et poste)

2.1. Les variétés « ordinaires »

Pour chacune des variétés « ordinaires » on dispose d’indices de prix au niveau agglomération. Le passage au niveau national ne présente pas de difficulté particulière. On suppose seulement que la répartition des achats entre agglomérations d’une même taille ne bouge guère et qu’elle est proportionnelle à la population dénombrée lors du Recensement de 1990. En pondérant par ce chiffre de population croisé avec la consommation100 les indices par agglomération, on obtient l’indice de chaque variété base 100 en décembre de l’année précédente.

L’agrégation des indices de variétés appartenant à un même poste pose d’autres questions. On ne peut plus supposer que la répartition des achats entre les différentes variétés au sein d’un même poste reste stable. Il faudrait donc chaque année mettre à jour cette répartition. Ceci n’est fait actuellement que pour 10 à 20 % des variétés101, mais des progrès importants sont attendus dans les années à venir sur cette question.

2.2. Le cas des postes « produits frais »

L’indice national de chaque variété (cf. 1.2) est un indice de Laspeyres à base fixe obtenu comme moyenne arithmétique des indices par zone géographique pondérés par l’importance de la valeur des achats des ménages par strate102.

Étant donné que la présence de ces variétés sur le marché est fonction de la saison, le panier de référence qui sert au calcul de l’indice d’un poste varie d’un mois à l’autre mais est toujours le même pour un mois calendaire, quelle que soit l’année.

100. La répartition par taille d’agglomération de la consommation au niveau variété est fournie par l’enquête « budget de famille ».

101. Pour ce faire, on utilise toutes les données disponibles, issues soit de la comptabilité nationale lorsqu’elle est suffisamment détaillée, ce qui est assez rare, soit des enquêtes sur les budgets familiaux, soit des organisations professionnelles et, de plus en plus, des sociétés d’étude de marché.

102. Le prix moyen France métropolitaine de la variété publié au Bulletin mensuel de statistique est la moyenne harmonique des prix moyens par strate, pondérée par le poids des strates.

Moyenne harmonique et non moyenne arithmétique car les pondérations des strates sont des valeurs de consommation et non des quantités.

Le calcul de l’indice d’un poste « produits frais » présente la particularité que les pondérations des variétés au sein du poste varient au mois le mois alors même que la pondération du poste dans l’indice d’ensemble reste fixe. Ainsi, les tomates, par exemple, ont une pondération mensuelle variable dans le poste « légumes frais » mais celui-ci a une pondération fixe dans l’indice d’ensemble. Deux indices de mois différents sont difficilement comparables puisqu’ils font référence à deux paniers mensuels différents.

Chaque indice mensuel s’obtient de la manière suivante :

panier du mois m aux prix du mois m de n indice du mois m de l’année n =

panier du mois m aux prix moyens annuels 1992 Il peut en fait être considéré comme le produit des deux indices suivants (en notant Pm panier du moins m) :

Pm aux prix du mois m de 1992 x Pm aux prix du mois m de n Pm aux prix moyens annuels 1992 Pm aux prix du mois m de 1992 ou encore Indice (n ; m) = Indice (o ; m) x Indice sensible (n ; m)

Le premier de ces deux indices caractérise le profil (saisonnier) de l’année de base, c’est une donnée de départ. Le deuxième compare les prix du mois m de l’année courante aux prix du mois m de l’année de base (on l’appelle « indice sensible » car il donne une indication sur le niveau des prix compte tenu de la saison).

Cet indice du mois de l’année courante est tout aussi saisonnier que l’indice du mois correspondant de l’année de base. Par ailleurs, il est affecté par des aléas climatiques ou autres.

2.3. L’automobile

L’indice de l’automobile calculé de façon centralisée mérite par son importance un développement particulier.

L’indice mensuel du prix des automobiles repose sur le suivi d’un échantillon représentatif de véhicules neufs. L’échantillon comporte 160 véhicules environ dont le prix est relevé chez 65 concessionnaires de l’agglomération parisienne considérés comme représentatifs de l’ensemble de la France. Comme pour tout indice-chaîne de Laspeyres les quantités qui déterminent la composition du panier de référence sont fixes au cours d’une année calendaire et l’incidence sur le prix des modifications de

qualité des véhicules est gommée103. L’échantillon est revu chaque année en décembre pour tenir compte de l’évolution du marché.

Le prix de vente suivi est le prix T.T.C., compte tenu des promotions offertes à tous et compte non tenu des remises de gré à gré qui varient selon les clients (et sont inconnues).

Au cours des années récentes, le prix des automobiles a été affecté à certaines périodes par des mesures qu’il a fallu traiter de façon spécifique : obligation du pot catalytique fin 1992, primes gouvernementales « Balladur » puis « Juppé ». Il peut être intéressant de détailler comment ces dernières ont été incorporées dans l’indice104.

Pour relancer les achats des automobiles neuves, les gouvernements Balladur puis Juppé ont décidé d’accorder une aide à tout acheteur d’une voiture neuve contre remise d’un véhicule de plus de 10 ans d’âge (8 ans pour la prime « Juppé ») immatriculé en France105.

Pour un achat d’automobile neuve accompagné d’une reprise de véhicule d’occasion, l’hypothèse est habituellement faite que l’on peut distinguer deux prix de transactions élémentaires : le prix d’achat d’une part, le prix de revente d’autre part.

Dans le cas particulier qui nous occupe, on a considéré que la mesure gouvernementale affectait essentiellement le prix d’achat des voitures neuves. En effet, l’intention affichée était de relancer le marché du neuf. Toutefois, la prime gouvernementale n’a pas été prise en compte dans sa totalité car les véhicules anciens apportés par les particuliers n’avaient pas tous une valeur nulle. On a donc estimé la valeur moyenne de reprise de ces vieux véhicules puis on l’a défalquée de la prime gouvernementale. À cette dernière, certains constructeurs ont ajouté des promotions variables selon les modèles dont il a bien évidemment été tenu compte.

Enfin, pour retracer l’effet de ces mesures, il a fallu pour chaque modèle obtenir des professionnels la part des ventes mensuelles concernées.

Il en est résulté un profil heurté de l’indice des prix du poste « automobile » ainsi que l’indique le graphique ci-après. Outre les mesures « Balladur » et « Juppé », il ne faut pas oublier, si l’on veut comprendre ce graphique, la hausse de la TVA de 18,6 % à 20,6 % au 1er août 1995 ainsi que l’effet des changements de millésime (en janvier pour les voitures étrangères, en juillet pour les françaises) et de modèles tout au long de l’année.

103. Voir au 4.1 comment l’on procède pour le traitement de l’« effet qualité ».

104. Pour le traitement du pot catalytique voir plus loin le traitement de l’« effet qualité ».

105. La prime « Balladur » était de 5000 F pour tout achat de voiture neuve, la prime « Juppé » de 5000 F pour l’achat d’une petite voitur e (inférieure à 5 CV) et de 7000 F pour les autres.

Évolution de l’indice des prix des véhicules neufs de 1994 à 1997 comparée à celle de l’indice d’ensemble

2.4. Les spécialités pharmaceutiques

L’indice du poste « spécialités pharmaceutiques » est aussi un indice calculé centralement. Il est établi à partir des prix « autorisés ou conseillés », toutes taxes comprises, de la quasi totalité des médicaments, relevés dans un échantillon représentatif d’officines. Les prix « autorisés » des pro duits remboursables sont les prix réels, les prix « conseillés » des produits non remboursables peuvent, en revanche, différer des prix réels pour le consommateur106. Cet indice est établi à partir de 6 700 présentations issues de 4 100 médicaments107 représentant environ 98 % des ventes108. Ce taux de couverture proche de l’exhaustivité dépasse largement ceux qui

106. Les produits non remboursables ne représentent que 8 % de l’échantillon en chiffre d’affaires brut.

107. Par « médicament » on entend l’ensemble des « présentations » ayant le même nom, par exemple « Doliprane ». Une des présentations de ce médicament sera, par exemple, « Doliprane en comprimés sécables 500 mg, boîte de 16 ».

108. Non compris les ventes des produits de parapharmacie.

‘Balladur’

‘Juppé’

sont habituellement pratiqués dans les autres secteurs. Les nouveaux médicaments qui apparaissent sur le marché sont intégrés lors de chaque mise à jour annuelle.

L’indice est un indice-chaîne de Laspeyres. La structure de pondération est actualisée chaque année et reste fixe en cours d’année. L’indice prend en compte certains changements de prix liés à la modification de la présentation des médicaments, mais ne peut pas enregistrer toutes les variations de prix sous-jacentes à l’introduction de nouveaux produits. On sait que la fixation des prix du médicament fait l’objet d’un contrôle approfondi. On peut penser qu’à l’occasion de l’introduction sur le marché de nouveaux produits, les laboratoires pharmaceutiques procèdent à des augmentations de prix. Ces augmentations ne sont pas retracées dans l’indice car l’on ne sait pas aujourd’hui mettre en correspondance le prix de ces nouveaux produits et le prix des anciens. Néanmoins, la diffusion prochaine de génériques d’un prix plus bas que les médicaments actuellement présents sur le marché, à effet thérapeutique identique, devrait se traduire par une baisse de l’indice, toutes choses égales par ailleurs (cf. annexe 4).

3. Le troisième niveau d’agrégation : « le niveau