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Chapitre 2 : Résultats

2.3 Deuxième méthode d’investigation : Associations entre les degrés de

ADHD

Une deuxième méthode d’investigation a été utilisée afin d’évaluer la relation entre le vagabondage de l’esprit et la vigilance ainsi que le contrôle exécutif. Le vagabondage de l’esprit a donc été modulé par une intervention de pleine conscience, soit le programme PEACE-ADHD, de façon à déterminer si les variables cognitives évoluent de façon similaire à cette variable. En effet, si une relation existe entre ces concepts, l’intervention devrait les modifier de façon similaire ou dépendante. Premièrement, un test-t apparié a permis de

-100 -50 0 50 100 150 200 250 0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 C o û t Vig ilan ce - T R et E rr eu rs ( %) Vagabondage de l'esprit (/25)

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déterminer qu’il y avait effectivement une différence significative entre les résultats en vagabondage de l’esprit pré-intervention et post-intervention : t(21) = -3.20, p = .004. Il semble donc qu’il y ait eu une amélioration du vagabondage de l’esprit suite au programme

PEACE-ADHD.

Tableau 4

Vagabondage de l’esprit avant et après l’intervention de PC

Moyenne (E.T.) P

Vagabondage de l’esprit /25

Pré 18.89 (2.56) .004**

Post 20.70 (3.10)

Figure 3. Vagabondage de l’esprit avant et après le programme PEACE-ADHD

Afin de déterminer si l’évolution des variables cognitives est associée au

vagabondage de l’esprit, des indices de changements (Λ) ont été calculés pour chacune des variables en soustrayant les résultats pré-intervention des résultats post-intervention. Un résultat positif du Λ en vagabondage de l’esprit révèle une amélioration de cette capacité.

Toutefois, pour les variables cognitives, un Λ négatif est synonyme d’amélioration puisqu’il reflète une réduction du coût.

0 5 10 15 20 25 Pré-test Post-test Vag ab o n d ag e d e l'esp rit (/2 5 )

Vagabondage de l'esprit

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Les participants ont été divisés en deux groupes équivalents séparés par la médiane (Me = 1) du Λ en vagabondage de l’esprit (faible amélioration : Groupe -, grande

amélioration : Groupe +). Le Groupe - regroupait des changements allant de -3.5 à 1, avec la plus grande fréquence observée pour 1 degré de changement. Les changements du Groupe + passaient de 2 à 8 degrés de changement, la majorité des valeurs se trouvant en bas de 5.5. Les deux groupes ont été comparés à l’aide d’une analyse de variance

multivariée (MANOVA) incluant deux variables dépendantes : le Λ en vigilance et le Λ en contrôle exécutif. Une donnée extrême univariée a été retirée des analyses puisqu’elle se situait à plus de 3.29 écarts-types de la moyenne. L’étude des résidus a permis de

déterminer que les conditions de linéarité, de normalité et d’homogénéité des variances étaient respectées. Avec un p < .001 et deux degrés de liberté, la distance de Mahalanobis a indiqué qu’aucune donnée ne constituait une donnée extrême multivariée. L’étude de la colinéarité a permis de déterminer qu’il y avait absence de multicolinéarité puisque l’ensemble des VIF était sous la valeur critique de 10. En utilisant le critère de Wilks, les résultats de la MANOVA ont démontré que les variables dépendantes combinées ne sont pas affectées par Λ en vagabondage de l’esprit, F (2, 18) = 1.98, p = 0.17, ηp2 = 0.18. Le

calcul de la MANOVA présente toutefois les résultats d’ANOVA pour chacune des variables dépendantes. Il en ressort un effet marginalement significatif pour le degré de changement en contrôle exécutif (F (1, 19) = 3.21, p = 0.09, ηp2 = 0.14) et une absence

d’effet pour le degré de changement en vigilance (F (1, 19) = 0.56, p = 0.46, ηp2 = 0.03).

Ainsi, les individus qui se sont le plus améliorés en vagabondage de l’esprit (Groupe +) ont obtenu un degré d’amélioration marginalement plus élevé en contrôle exécutif (M = -3.96,

ET = 30.78) que le Groupe - (M = 20.17, ET = 30.89). Il ne semble toutefois pas y avoir de

différence quant au niveau de changement en vigilance pour ces groupes (Groupe +, M = - 6.77, ET = 42.73; Groupe -, M = -29.01, ET = 84.97). Ainsi, il semble que les deux groupes ne diffèrent pas quant à leur Λ en vigilance, mais marginalement quant à leur Λ en contrôle

exécutif. Une analyse de puissance réalisée à partir du logiciel GPower 3.0 a permis de déterminer la taille d’échantillon nécessaire à la détection d’un effet significatif en

considérant les paramètres des analyses choisies. Elle indique que 84 participants auraient été nécessaires afin déceler un résultat significatif pour cette analyse. Il semble donc que l’effet ne soit pas significatif en raison d’un manque de puissance associé à la taille de

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l’échantillon. Un nombre limité de participants supplémentaires auraient permis de déterminer si un effet significatif était présent pour cette relation.

En second lieu, des corrélations ont été calculées entre les degrés de changement des deux variables cognitives et celui du vagabondage de l’esprit sur l’ensemble des données, indépendamment des groupes. Après vérification une donnée extrême a été retirée des analyses puisqu’elle se situait à plus de 3.29 écarts-types de la moyenne.

Tableau 5

Corrélations de Spearman entre le Λ vagabondage de l’esprit et les Λ des performances cognitives Λ Vagabondage de l’esprit (r) P Λ Contrôle exécutif Coût TR + Erreurs -0.39 0.078 Λ Vigilance Coût TR + Erreurs 0.02 0.926

Figure 4. Relation entre les changements en vagabondage de l’esprit et en contrôle exécutif suite au programme PEACE-ADHD

-60 -40 -20 0 20 40 60 80 100 -6,00 -4,00 -2,00 0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 Λ C oû t C on tr ôle ex éc utif - T R et E rr eu rs ( %) Λ Vagabondage de l'esprit

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Figure 5. Relation entre les changements en vagabondage de l’esprit et en vigilance suite au programme PEACE-ADHD

Les résultats présentés au Tableau 5 révèlent une absence de corrélations statistiquement significatives. Toutefois, le Λ en contrôle exécutif présente un coefficient de corrélation de force modérée et marginalement significatif. Ceux-ci doivent être interprétés avec prudence puisqu’ils n’atteignent pas tout à fait le seuil de signification. Une analyse de puissance à partir du logiciel GPower 3.0 démontre qu’un groupe de 75 participants aurait pu faciliter la détection d’un résultat significatif. Il semble donc que la puissance statistique ait été réduite par la faible taille d’échantillon, mais qu’un plus grand bassin de participants aurait pu permettre de déceler un effet significatif. Les résultats ne révèlent pas de relation entre le vagabondage de l’esprit et la vigilance. La comparaison des coefficients de corrélation de la vigilance (0.02) et du contrôle exécutif (-0.39) indique également une relation nettement plus forte entre le contrôle exécutif et le vagabondage de l’esprit. Cette relation prédominante entre le contrôle exécutif et le vagabondage de l’esprit est aussi appuyée par le niveau de signification près du seuil pour cette association. L’analyse visuelle des nuages de points permet de tirer les mêmes conclusions. Ainsi, il semble qu’il n’y ait pas de relation entre la vigilance et le vagabondage de l’esprit suite à l’intervention. Plusieurs indices appuient toutefois une relation possible et modérée entre le contrôle exécutif et le

-250 -200 -150 -100 -50 0 50 100 -6,00 -4,00 -2,00 0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 Λ C oû t Vig ilan ce - T R et E rr eu rs ( %) Λ Vagabondage de l'esprit

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vagabondage de l’esprit. Les analyses de puissance indiquent qu’avec un nombre légèrement plus élevé de participants, il aurait été possible que l’effet soit significatif.

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Chapitre 3 : Discussion

L’objectif principal de l’étude était donc d’évaluer la relation entre le vagabondage de l'esprit et le contrôle exécutif ainsi que la vigilance chez les enfants ayant un TDAH. L’objectif secondaire était de comparer la force de cette association spécifiquement pour chacune des fonctions cognitives. Pour ce faire, deux méthodes d’investigation ont été utilisées : 1) évaluer les relations entre les variables avant une intervention de PC; 2) évaluer les relations entre les Λ de changement des variables suite à l’intervention PEACE-ADHD. D’abord, les relations entre les résultats à une tâche de vagabondage de l’esprit ainsi qu’à une tâche de vigilance et une tâche de contrôle exécutif ont été comparées à l’aide de corrélations de Spearman. Il était attendu qu’une relation inverse entre les variables soit révélée, de sorte que les enfants qui font davantage de vagabondage de l'esprit auraient de moins bonnes performances cognitives, et que la relation entre le contrôle exécutif et le vagabondage de l’esprit soit plus forte. Les résultats indiquent toutefois clairement qu’aucune des variables cognitives n’était significativement corrélée au vagabondage de l’esprit avant l’intervention. La force des relations n’a pas été comparée étant donné les faibles coefficients de corrélation.

Dans un deuxième temps, il semble que l’intervention PEACE-ADHD ait effectivement permis de moduler le vagabondage de l’esprit des patients, ce dernier étant amélioré significativement suite au programme. Les participants ont donc été divisés en deux groupes selon la médiane du Λ en vagabondage de l’esprit (faible amélioration/grande amélioration). Une MANOVA a été effectuée afin de comparer les deux groupes sur leur niveau de changement en vigilance et en contrôle exécutif. Il était attendu que les participants ayant obtenu une amélioration plus importante du vagabondage de l'esprit soient également les participants ayant obtenu une diminution plus importante des coûts dans leur performance cognitive. La MANOVA a révélé que les variables dépendantes combinées ne sont pas affectées par le degré de changement en vagabondage de l’esprit. Une différence marginalement significative a toutefois été identifiée entre les deux groupes quant à leur Λ en contrôle exécutif. Bien que marginal, ce résultat soulève que les participants du Groupe + sont possiblement ceux qui ont connu le plus d’amélioration en contrôle exécutif. Cette différence de groupe n’était pas présente pour la vigilance.

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Des corrélations de Spearman entre chacun des Λ cognitifs et le Λ de vagabondage de l’esprit ont aussi été calculées. Les mêmes hypothèses que pour la première méthode d’investigation étaient attendues : qu’il y ait une relation inverse entre les variables cognitives et le vagabondage de l’esprit et que le contrôle exécutif soit davantage associé au contrôle exécutif que la vigilance. Les corrélations ont révélé une relation marginalement significative, modérée et inverse entre le Λ en vagabondage de l’esprit et le Λ en contrôle exécutif. Le nuage de points reflétait que la relation était présente pour la majorité des participants et qu’elle n’était pas seulement le produit de quelques données. Aucune relation avec le Λ en vigilance n’a été identifiée et le coefficient de corrélation pour cette variable était faible. Bien que seulement marginalement significative, les résultats suggèrent qu’il pourrait y avoir une relation de force modérée entre le contrôle exécutif et le vagabondage de l’esprit alors qu’aucune association n’est présente entre la vigilance et le vagabondage de l’esprit.

La présente étude amène un éclairage nouveau sur plusieurs aspects de la recherche sur le vagabondage de l’esprit, et particulièrement auprès des enfants ayant un TDAH. Les sections suivantes présenteront donc : les implications méthodologiques, cliniques et théoriques.

3.1 Contributions méthodologiques

À notre connaissance, les seules autres études ayant évalué le vagabondage de l’esprit à l’aide d’une méthode d’échantillonnage de pensées chez des enfants sont Ye, Song, Zhang et Wang (2014) et Zhang, Song, Ye et Wang (2015). Une autre étude a également utilisé la tâche d’échantillonnage de pensées durant la passation d’une tâche de mémoire de travail avec des jeunes de 11 à 13 ans, mais sans adaptation (Mrazek, Phillips, Franklin, Broadway, & Schooler, 2013). Aucune autre étude n’aurait utilisé cette méthode durant une tâche de méditation chez des enfants. Le mémoire a ainsi permis de développer une nouvelle tâche permettant de mesurer le vagabondage de l’esprit, chez les enfants, en contexte de méditation.

Les résultats indiquent une amélioration significative à la tâche d’échantillonnage de pensées suite à l’intervention PEACE-ADHD, ce qui suggère que celle-ci est sensible au changement apporté après quelques semaines d’entraînement à la PC, chez des enfants ayant reçu un diagnostic de TDAH. La sensibilité au changement de ce type de tâche après un

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programme de PC avait seulement été démontrée chez des adultes auparavant (Morrison, Goolsarran, Rogers, & Jha, 2014; Mrazek, Franklin, et al., 2013). La nature auto-rapportée de la tâche semble donc convenir aux enfants plus jeunes (7 à 11 ans), et ce, même sans expérience de méditation. Tous les participants ont été capables de réaliser la tâche à l’ensemble des temps de mesure. La validité de la tâche de Mrazek et al. (2012) et sa corrélation avec différents indicateurs de performance (mémoire de travail, compréhension de lecture, test d’aptitudes générales) avaient déjà été démontrées chez des adolescents et des adultes (Mrazek, Phillips, et al., 2013; Smallwood & Schooler, 2006; 2015). Les paramètres de passation de la tâche semblent avoir permis une meilleure isolation du concept de vagabondage de l’esprit chez les enfants ayant un TDAH. En effet, l’environnement de passation était dépourvu de distractions visuelles ou auditives durant toute la tâche. Une image d’une enfant qui médite était projetée à l’écran durant la tâche ce qui permettait un rappel des consignes rapides aux enfants et réduisait la charge en mémoire de travail, ce qui est une adaptation nécessaire pour cette clientèle qui présente souvent des troubles de la mémoire de travail.

La tâche comporte également certaines limites. D’abord, puisqu’il est seulement demandé aux enfants d’évaluer leur niveau de concentration sans donner davantage de détails, il n’est pas possible de déterminer la source de leur vagabondage que celle-ci soit interne (pensées) ou externe (bruits). Une question pourrait toutefois être ajoutée à la fin de la tâche afin de questionner explicitement les participants sur leur source de distraction. Cela permettrait d’enrichir les données issues de cette tâche et d’apporter un meilleur éclairage sur le phénomène de vagabondage de l’esprit. Pour continuer, la tâche dépend de la capacité des enfants à s’auto-observer et à évaluer adéquatement leur niveau de concentration, ce qui peut être une source de biais importante. La nature indicée de la tâche permettait toutefois d’éviter que les participants soient plongés dans des périodes de vagabondage de l’esprit de longue durée et leur offrait un moment de réflexion précis pour évaluer leur niveau de concentration. Il n’existe, pour l’instant, aucune tâche permettant d’évaluer le vagabondage de l’esprit par des mesures aussi directes, mais moins dépendantes des capacités méta- cognitives des participants. Certains chercheurs avancent également qu’il serait nécessaire de développer des mesures permettant non seulement de déterminer la fréquence, mais également les moments de début et de fin d’un épisode de vagabondage de l’esprit afin de

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mieux comprendre le phénomène (Hasenkamp, 2017; Smallwood & Schooler, 2015), ce que ne permet pas notre tâche.

Enfin, il semble que la tâche d’échantillonnage de pensées adaptée aux enfants avec un TDAH pour cette étude ait une bonne faisabilité même auprès d’enfants sans expérience en méditation et qu’elle soit sensible aux changements chez cette population clinique. La procédure pourrait donc être reprise dans le cadre d’autres études mesurant le vagabondage de l’esprit en contexte de méditation chez les enfants. Afin de la rendre plus informative, une question pourrait être ajoutée à la fin de la tâche visant à définir les sources de distraction des participants.

3.2 Contributions cliniques

Rappelons d’abord que quelques études ont démontré des effets positifs des interventions de PC sur la réduction des symptômes du TDAH ainsi que sur certains déficits cognitifs de ces enfants (Haydicky, Wiener, Badali, Milligan, & Ducharme, 2012; van de Weijer- Bergsma, Formsma, de Bruin, & Bögels, 2012; van der Oord, Bögels, & Peijnenburg, 2012; Zhang et al., 2017). Une réduction du vagabondage de l’esprit suite à des interventions brèves de PC a également été constatée chez des adultes en bonne santé physique et mentale (Morrison et al., 2014; Mrazek, Franklin, et al., 2013; Mrazek, Smallwood, & Schooler, 2012; Rahl et al., 2016; Zanesco et al., 2016). La présente étude semble toutefois être la première à valider cette relation avec la population des enfants ayant un TDAH.

Cette donnée est particulièrement importante d’un point de vue clinique puisqu’il est reconnu que le vagabondage de l’esprit entraîne des conséquences fonctionnelles, notamment sur le plan académique (Mooneyham & Schooler, 2013; Smallwood, Fishman, & Schooler, 2007). En effet, le vagabondage de l’esprit est associé à une plus faible performance à une grande variété de tâches cognitives (Mooneyham & Schooler, 2013), dont les mesures d’aptitudes générales (Mrazek, Smallwood, Franklin, et al., 2012) et la compréhension en lecture (Smallwood, McSpadden, & Schooler, 2008). En plus des atteintes à la performance dans les tâches cognitives, le vagabondage de l’esprit est associé à une plus grande propension à l’hyperactivité, et de façon plus générale, à une plus grande variabilité dans les comportements (Seli et al., 2014). Il semble également que les périodes de vagabondage de l’esprit soient associées à des sentiments plus négatifs (Killingsworth & Gilbert, 2010).

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L’ensemble de ces conséquences peuvent aussi avoir des effets directs et importants sur la performance scolaire et au travail, sur la conduite automobile, et sur la compréhension écrite (Mooneyham & Schooler, 2013; Smallwood et al., 2007). Les résultats de la présente étude appuient donc l’idée qui émerge dans la littérature selon laquelle le développement des habiletés de PC pourrait être un antidote aux multiples conséquences fonctionnelles du vagabondage de l’esprit (Mooneyham & Schooler, 2013; Mrazek, Franklin, et al., 2013).

3.3 Contributions théoriques

Vagabondage de l’esprit et PC

La diminution du vagabondage de l’esprit suite à l’intervention de PC correspond également aux prédictions des modèles neuropsychologiques de la PC (Hasenkamp et al., 2012; Malinowski, 2013; Vago & Silbersweig, 2012). En effet, les trois modèles prédisent une réduction de la fréquence des distractions, un engagement plus efficace et un

désengagement plus rapide des sources de distraction par la pratique de la PC. L’intervention de PC permettrait d’entraîner une variété de processus attentionnels et exécutifs, notamment le contrôle exécutif, et ces améliorations résulteraient en une

réduction du vagabondage de l’esprit (Hasenkamp et al., 2012; Malinowski, 2013; Vago & Silbersweig, 2012). Les résultats de la présente étude révèlent quelques indices d’une relation entre le contrôle exécutif et le vagabondage de l’esprit, ce qui correspond aux prédictions de ces modèles. Les détails de cette relation seront discutés dans une section subséquente. Les résultats appuient ainsi le fait que la réduction du vagabondage de l’esprit serait l’un des mécanismes permettant d’expliquer les bénéfices de la PC sur une variété d’indicateurs psychologiques et fonctionnels (Isbel & Summers, 2017). Ainsi,

l’entraînement à la PC permettrait une réduction du vagabondage de l’esprit, et cette réduction entraînerait à son tour divers bénéfices sur le fonctionnement des participants. Une étude de notre laboratoire a d’ailleurs démontré une amélioration du fonctionnement chez des enfants ayant un TDAH suite au programme PEACE-ADHD (Simard, 2018), ce qui concorde avec notre hypothèse quant aux bénéfices fonctionnels. En définitive, l’étude actuelle contribue donc à identifier certains mécanismes sous-jacents de la PC qui

demeurent à ce jour peu étudiés (Isbel & Mahar, 2015) et nous encourage à poursuivre l’investigation de ces processus de changement.

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Vagabondage de l’esprit et vigilance

En ce qui concerne le vagabondage de l’esprit et la vigilance, la présente étude a révélé une absence claire de relation entre ces variables, et ce, à l’aide des deux méthodes d’investigation, ce qui contredit les hypothèses a priori puisqu’une relation entre les deux variables était attendue. Ces résultats ne concordent pas avec certaines études qui avancent que le coût en vigilance serait associé à la fréquence de vagabondage de l’esprit et que cette fréquence augmenterait avec le temps passé à la tâche (Randall et al., 2014; Thomson et al., 2015). La disparité entre les résultats de la présente étude et les données de précédentes études pourrait être expliquée par des aspects développementaux. En effet, tel que démontré par Vézina, Sanscartier et al. (2018), les performances en vigilance des patients ayant un TDAH ne se distingueraient de celles des contrôles qu’à partir de l’adolescence et à l’âge adulte, mais sont intactes à l’enfance. Les études ayant testé la relation entre la vigilance et le vagabondage de l’esprit ont été réalisées sur des patients adultes uniquement. Une hypothèse explicative pourrait donc être que le vagabondage de l’esprit et la vigilance ne sont pas associés à l’enfance, mais qu’ils le deviennent à partir de l’adolescence. Il est également possible que les patients ayant un TDAH aient un fonctionnement différent du reste de la population en ce qui concerne le vagabondage de l’esprit. En effet, le vagabondage de l’esprit a été lié directement à leur symptomatologie (Seli et al., 2015), mais la grande majorité des

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