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Le deuil éternel d'Edgar Poe

Dans le document Revue française de psychanalyse (Paris) (Page 115-127)

Un poème d'Edgar Poe nous livre la clé de son étrange attitude envers la femme, faite d'attrait passionné et de répulsion terrifiée à la fois. Je veux parler d'Ulalume, ce poème astral et sépulcral écrit sous l'influence directe de la mort de Virginia. On s'en sou-vient : le poète s'y voit errant avec Psyché, son âme, par « une allée titanique de cyprès » en une nuit d'octobre. Un astre se lève à l'horizon du sentier : c'est Vénus-Astarté, distincte « avec sa double

corne ». Le poète veut aller vers l'étoile, Psyché terrifiée le re-tient ; malgré elle, il va de l'avant ; cependant, à la fin de l'allée, ils sont « arrêtés par la porte d'une tombe », qui est celle de la morte chérie du poète, « Ulalume ».

Le symbolisme de ce poème est tellement transparent que des écrivains non rompus à la psychanalyse l'ont compris d'emblée : une morte empêchait Edgar Poe d'aller vers l'amour normal, phy-sique et psychique à la fois, symbolisé par Vénus-Astarté. Hervey Allen (14), le biographe le plus autorisé de Poe, a vu dans cette morte Virginia. Nous, nous savons que le caveau d'Ulalume conte-nait plusieurs autres mortes : sous Virginia, Frances Allan ; plus bas encore Hélène Stanard ; et, tout au fond, la grande morte

déci-sive : la mère du poète, Elisabeth Arnold. Elle seule, dans la marche vers Astarté de son fils, avait assez de force pour s'opposer

victo-rieusement à l'instinct, à la nature, et savoir l'arrêter.

La même illusion d'optique temporelle faisant prendre le trans-fert pour son prototype a dicté à Baudelaire son interprétation de l'étrange conduite d'Edgar Poe à la veille du mariage du poète avec Mme Whitman. On sait qu'alors que tout était déjà prêt pour la cérémonie nuptiale, et que Mme Whitman avait posé pour condi-tion du mariage que Poe s'abstint désormais d'alcool, celui-ci se

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présenta devant elle en état d'ébriété ou au moins de violence simu-lant la pire ivresse. Baudelaire a écrit (4) que Poe fit cela exprès, dans le but de faire rompre son mariage et par là de rester fidèle à la mémoire de sa Virginia chérie. Le même raisonnement pourrait s'appliquer à sa fugue dernière, à la veille de son mariage avec Mme Shelton. Mais, dans les deux cas, il faudrait corriger : ce n'est pas consciemment que Poe agit ainsi, mais poussé par des mobiles obscurs et inconscients, et cette fidélité, il la gardait, non pas à Virginia, la dernière de ses mortes qu'il pleurait, mais à sa mère Elisabeth, la première en date des mortes dont il devait toute sa vie porter le deuil.

La vie d'Edgar Poe tout entière se passa, en effet, dans un deuil éternel. Ce n'est pas pour rien qu'il traversa la vie vêtu de noir ainsi que son corbeau. Sur toutes les heures de sa vie résonnait le fameux

Nevermore, le Jamais plus qui hante le dialogue de l'oiseau avec l'amant éploré de Lénore.

La fidélité dans l'infidélité

Cependant, cet état de deuil éternel, de deuil désolé, s'étendant sur toute une vie, la constitution humaine ne le supporte pas. L'ins-tinct sexuel d'Edgar Poe, refoulé mais non supprimé, s'insurgeait.

Il semble qu'Edgar Poe, dont l'hérédité alcoolique ne doit pas être sous-estimée, fût de constitution cyclothymique. Toute sa vie fut une longue alternance d'états d'excitation succédant à des états de dépression, tous deux de plus en plus accentués à mesure des progrès de l'âge. Aux états de dépression il tentait de remédier par l'alcool. Mais ni l'hérédité alcoolique, ni la constitution cyclothy-mique, qui rendent en partie compte de la dipsomanie de Poe, ne suffisent à expliquer le contenu psychologique de sa psychoné-vrose. Il y faut faire intervenir les dynamismes profonds de l'ins-tinct.

Donc, l'instinct sexuel de Poe, s'insurgeant contre le refoule-ment que l'éducation d'Edgar lui avait imposé, cherchait à se libé-rer. Mais alors, sur quel mode ?

Rank (15), dans sa belle étude sur Don Juan, inspirée des vues de Freud, a montré comment le grand conquérant de femmes ne recherche, au fond, dans chaque femme, qu'une seule : la mère, laquelle reste cependant inaccessible à jamais. D'où

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tion chaque fois renouvelée de Don Juan aux bras de chaque nou-velle conquête, et la constitution de ces « séries » féminines où la mère apparaît au bout telle une limite inattingible.

Mais nous avons pensé, et ceci justement à l'occasion de notre étude sur Poe, qu'à l'inconstance de Don Juan pourrait bien s'ad-joindre un autre mobile. Peut-être, malgré tout ce que ceci peut

avoir d'un truisme apparent, faudrait-il ajouter que si Don Juan, si désespérément, passe, vole, de femme en femme, c'est pour s'arracher à la fixation maternelle qui l'écrase, autant que pour y revenir. Je dirai plus : le mobile premier qui pousse Don Juan vers les femmes, c'est d'abord la tendance à l'infidélité, le même

senti-ment qui fait ouvrir avec joie et fracas une fenêtre' à l'air libre à qui étouffe en une chambre confinée où le même air passe et repasse en les poumons. Dans l'enfance déçu par la mère, qui refusa à l'enfant le don sensuel total d'elle-même qu'il rêva, l'enfant mâle, petit Don Juan, se tourne vers le inonde accessible pour y chercher d'autres objets. Et il porte alors comme un défi à la mère, par lui abandonnée, dans chaque nouvelle conquête qu'il poursuit.

Mais secondairement la mère revient le reprendre. C'est alors que la fixation du fils à la mère, si bien décrite par Rank, se fait jour ; l'automatisme de répétition qui domine nos vies éclate. La mère qu'on fuyait dans l'objet vers lequel la fuir, reparaît chaque

fois, dans cet objet même, comme le refoulé reparaît, dans les symptômes, au sein du refoulant. Dans chaque femme étreinte par Don Juan renaît la mère, et c'est autant parce qu'elle est trop

la mère que parce qu'elle ne l'est pas assez, que Don Juan doit aban-donner chacune de ses conquêtes et poursuivre sans fin sa chasse désespérée.

Les oeuvres d'Edgar Poe témoignent de ce double mécanisme dans l'âme de leur auteur. Trois contes en particulier en font foi : Morella, Ligeia et Eléonora.

Dans chacun de ces trois récits, le poesque héros nous est d'abord présenté comme l'époux éperdûment attaché à une femme

extra-ordinaire, en quelque lieu lointain, hors l'espace et le temps réels.

L'époux aime l'épouse d'amour aussi passionné qu'éthéré, — ainsi que Poe seulement savait aimer ! Amour calqué sur le souvenir inconscient qu'Edgar Poe avait dû garder de son amour infantile pour sa mère, après le refoulement de celui-ci. Mais bientôt le des-tin, de son doigt inexorable, vient toucher la femme aimée ; une

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maladie de langueur s'empare d'elle, elle dépérit lentement et enfin meurt. Le héros, inconsolable, lui jure un deuil éternel.

Cependant, ce deuil justement est au-dessus de ses forces. Dans Morella, le veuf s'attache si intensément à la fille de la défunte qu'un sentiment de culpabilité obscur mais profond vient le péné-trer ; dans Ligeia et Eléonora, il mène à l'autel une autre femme,

Rowena ou Ermengarde. Ermengarde nous est présentée comme assez semblable à la disparue; Rowena, au contraire, est douée d'une beauté de type opposé à celle de Ligeia ; elle a les yeux bleus et les

cheveux blonds, tandis que les cheveux et les yeux de Ligeia sont de la teinte du corbeau. Mais en vain le héros a tenté l'infidélité totale

à la morte : il ne lui échappera pas. Rowena est frappée, par la main spectrale de Ligeia qui lui verse le poison, de la même maladie que celle-ci : elle lui devient identique, elle meurt comme elle, et

son cadavre lui-même, à la fin, se mue en la personne de Ligeia.

C'est dans Ligeia que ce double mécanisme de la fidélité dans l'infi-délité apparaît le plus intégralement. Dans Morella, l'accent est plu-tôt porté sur la fidélité fatale, de par l'identité d'aspect comme de nom de la fille avec la mère. Dans Eléonora, au contraire, c'est sur l'infidélité que l'accent porte : en vertu de l'autorisation miséricor-dieuse de la morte, le héros peut garder sa seconde épouse Ermen-garde. Mais nous le soupçonnons : les motifs du pardon de la morte,

qui ne seront révélés que « dans le ciel », sont sans doute qu'Er-mengarde, au fond, réincarne Eléonora.

Or, dans sa vie même, Edgar Poe fut semblable aux héros de ces contes. Fixé à la mère mourante et morte de son enfance, il s'épuisait en efforts pour la fuir. Cependant, il ne pouvait que tirer sur sa chaîne sans parvenir à la briser. Virginia, son plus durable attachement, ne devint le grand amour de sa vie qu'en sachant tousser et cracher le sang, telle autrefois Elisabeth. Mais alors, quand elle se mettait à trop ressembler à la morte, son époux, effa-rouché par la trop grande ressemblance, était pris de terreur. Ter-reur de la tentation trop grande de l'enfance, terreur générale de l'inceste et terreur plus particulière, croyons-nous, de la réalisation sado-nécrophile, à laquelle l'instinct de Poe le portait. C'est alors que l'époux de Virginia partait, allait boire à la taverne avec des hommes, fuyant auprès d'eux son hétérosexualité de nature ter-rible. C'est aussi alors, quand Virginia devint de plus en plus ter-riblement attirante pour lui en approchant de sa fin, qu'il s'éprit:

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avec une subite violence, comme pour se libérer, de Frances Osgood, la première des grandes passions de la fin de sa vie.

Mais il suffit de regarder le portrait de Frances Osgood pour constater la ressemblance générale de la frêle poétesse avec la frêle actrice, mère du poète : les mêmes grands yeux dans le même visage émacié, surtout la même tuberculose. Le mari de Virginia

avait beau recourir, pour fuir sa terrible fixation première, inces-tueuse et nécrophile, à l'infidélité en cascade — d'Elisabeth à

Vir-ginia, de Virginia à Frances Osgood, —

pour lui, sans fin, Ligeia devait se réincarner dans Rowena.

On aura beau objecter que la compulsion d'Edgar Poe à l'infidé-' lité le poussait parfois vers des femmes tout à fait indemnes de tuberculose et même de langueur, telles Elmira Royster, Mary De-vereaux ou Annie Richmond, nous pourrons répondre que ce sont là justement les cas où il approcha le plus d'une libération de sa néfaste fixation sado-nécrophile. Mais alors l'interdiction de toute sexualité qu'il portait en lui se chargeait, en le poussant vers l'alcool, de l'écarter de sa belle, et de le garder fidèle à sa mère ché-rie, mourante et morte, jusqu'au jour de' sa propre mort.

Deux nécrophiles manifestes : Bertrand et Ardisson

Nous ne possédons malheureusement pas d'analyse, faite sur le vif, d'aucun cas de nécrophilie, mais l'étude du cas d'Edgar Poe, nécrophile non manifeste, mais inhibé et sublimé, nous a suggéré les réflexions suivantes :

Il semble que la mort, l'état de mort, le fait d'être un cadavre, puisse devenir, chez certains pervers psychopathes, un attribut

essentiel de l'objet d'amour. Cet attribut aurait été adjoint, par le destin, dans l'enfance, à un objet d'amour initial, souvent à la mère, et l'enfant, resté fixé à celle-ci, comme il arrive si fréquem-ment, reste du même coup fixé à ses attributs. De même que cer-tains recherchent, par exemple, la chevelure rousse dans leurs objets d'amour, parce que le roux était la couleur des cheveux maternels, de même d'autres rechercheront le teint, la chair cada-vérique parce que l'objet d'amour initial leur apparut, pour la

der-nière fois, doué de ces attributs. Il y aurait là une origine biogra-phique de certains cas de nécrophilie.

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Pour tenter de confronter des cas manifestes réalisés de nécro-philie à la nécrophilie inhibée, latente, sublimée de Poe, j'ai

cepen-dant recherché dans les annales médico-légales les documents rela-tifs aux deux cas les plus célèbres de nécrophilie : le cas du ser-gent Bertrand et celui d'Ardisson, le vampire du Muy. Quelques

sommaires que puissent être les données qu'ils nous livrent, ils ne laissent pas d'être instructifs.

Je rappellerai d'abord succinctement le cas de Bertrand (16).

Bertrand, dont l'affaire fit.en son temps tellement de bruit, passa le 10 juillet 1849, devant le deuxième Conseil de Guerre de Paris, qui le condamna à un an de prison. C'était un jeune militaire d'aspect soigné et agréable, doux et blond, jouissant d'une certaine culture, estimé dans son régiment. Il avait été pris escaladant le mur du cimetière Montparnasse. Il était accusé et convaincu de violations nocturnes de sépultures, accompagnées de mutilation de cadavres, de cadavres de femmes ordinairement, avec lesquels il aurait d'ailleurs parfois cohabité. II faisait, en un mot, en grand, ce qu'Edgar Poe — l'inhibé — se contentait de rêver, à témoin l'his-toire de Bérénice. Sur l'enfance de Bertrand nous ne savons mal-heusement presque rien : on ne recherchait pas alors cette sorte de données. Nous apprenons seulement, par l'étude du docteur Lunier, que « le père, la mère et le frère unique de Bertrand sont cultiva-teurs », et qu'il avait eu un frère et une soeur morts en bas âge.

Quel rôle ces morts, survenues sans doute au cours de sa propre enfance, purent-elles jouer dans la genèse de la nécrophilie de Ber-trand ? Nous ne le savons naturellement pas. Nous savons seule-ment par lui-même ce qui suit : « Dès l'âge de 7 à 8 ans, on remar-qua en moi une espèce de folie, mais elle ne me portait à aucun excès. Je me contentais d'aller me promener dans les endroits les' plus sombres d'un bois, où je restais quelquefois des journées entières dans la plus profonde tristesse. » Les nécrophiles ne sont

souvent pas des gens très gais.

Je résumerai à présent le cas d'Ardisson (17).

Victor Ardisson, le vampire du Muy, né en 1872, était fils d'une femme de mauvaise vie, qui l'abandonna lorsqu'il avait quatre ans, et d'un père inconnu. Gardé alors par Honoré Ardisson, homme de moeurs douteuses, vivant d'expédients et de rapines, son père puta-tif, avec lequel avait vécu sa mère en dernier lieu, il avait souffert du plus déplorable manque d'éducation. II couchait tout petit à trois

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avec son père et les maîtresses successives de celui-ci : mendiantes ramassées sur les. routes. Il avait été séduit presque enfant encore par elles, et initié par elles au coït. La voracité de l'enfant, quant à la nourriture, était très grande (elle devait d'ailleurs rester celle de l'homme fait). « Doué d'un grand appétit, il dévorait dans un seul repas des quantités considérables d'aliments. Il supportait ensuite des privations prolongées sans jamais se plaindre. Toujours triste, ne montrant ni entrain ni gaieté, il se tenait à l'écart, évitant le contact des enfants de son âge. » Nous apprenons encore qu'Ardisson était d'un caractère doux et obéissant, et de plus, un

simple d'esprit. A la puberté, il désirait toutes les femmes, mais, vu son aspect peu engageant et sa gaucherie, les filles le méprisaient et se moquaient de lui. Il se contentait de regarder les filles uriner,

•léchait ensuite leur urine. Il se masturbait et buvait son propre sperme. Mais bientôt « le hasard voulut que son père adoptif rem-plaçât le fossoyeur et qu'il prit Victor pour aide ». Une jeune fille morte, déterrée par lui un soir, fait perdre à Ardisson la tête. « Ma belle ! Ma belle ! », s'écrie-t-il. Il est affolé par ses beaux seins qu'il tète : il rêve ensuite d'elle toute la nuit. Il violera bientôt d'autres cadavres.

Mais notre vampire part pour son service militaire. En Corse, au régiment, il a, des mois durant, une maîtresse, Marie, à l'opulente poitrine. De retour au Muy, et sans maîtresse à présent, il est repris par le goût des cadavres et recommence à les violer de nuit. « Il y

en avait de toutes jeunes, dit-il, âgées de 4 ou 5 ans ; il y en avait de 50 ou de 60 ans ; il y en avait de beaucoup plus âgées ; toutes me procuraient la même satisfaction. » D'ordinaire, il ne possédait pas deux nuits de suite la même, ni ne pratiquait avec la même deux fois de suite le coït. Il avait cependant ses préférences excep-tionnelles. « Une superbe fille, âgée de 15 à 16 ans, qui possédait une magnifique poitrine, ayant été inhumée dans le courant de l'hiver 1900, Victor prit avec elle un tel plaisir, plaisir qui se renou-vela cinq ou six fois dans la nuit, que, par exception, il a conservé le souvenir de son nom..., et pendant six mois il rêva toutes les nuits de cette fille, l'imaginant tantôt morte, tantôt vivante. »

D'un autre cadavre, violé six mois plus tard, « ce qui était resté dans sa mémoire..., c'est que cette femme avait de gros seins, qu'il

suça avec frénésie » -— « Je me rappelle, dit-il, avoir sucé les ni-chons de cette femme comme un enfant tète sa mère. » Et à

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truction il avait dit « qu'il aurait volontiers coïté avec sa mère si celle-ci le lui avait demandé ».

Par ailleurs, quand il violait les cadavres, il semblait à' Victor qu'ils étaient vivants. Il parlait à ces filles mortes, il leur deman-dait « si elles le trouvaient joli garçon, si elles éprouvaient du plai-sir ; il leur avouait son amour. Il était surpris d'ailleurs de ne pas obtenir de réponse, car les maçons avec lesquels il travaillait lui avaient dit que les cadavres parlaient ».

Ardisson suçait régulièrement à ses mortes les seins, les organes génitaux, la bouche et les yeux. II dit n'avoir pratiqué sur elles que le coït vaginal. Il était affecté d'anosmie complète.

Ardisson se trahit pour avoir rapporté chez lui le cadavre d'une petite fille de trois ans et demi, qu'il garda quinze jours durant avant que son père putatif, alerté par l'odeur, ne le découvrit. A la suite du rapport médico-légal le déclarant irresponsable, il fut interné, le 21 décembre 1901, à l'asile de Pierrefeu, où il vit encore.

Telle est cette observation, qui diffère sensiblement de celle de Bertrand. Ce cas n'est d'ailleurs pas très instructif du point de vue psychique. Car chez ce grand arriéré, que les femmes repoussaient, et qui était affecté d'anosmie totale, les cadavres pouvaient plus aisément que pour un autre remplacer les vivantes qui lui man-quaient.

Lès deux formes de ta nécpophilie

Jones, dans son livre récemment paru, sur « Le Cauchemar et les Superstitions du Moyen âge » (18), dont il me communique les épreuves comme ce travail était presque achevé, consacre une page

fort intéressante à la nécrophilie. Après avoir rattaché cette

fort intéressante à la nécrophilie. Après avoir rattaché cette

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