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DESCRIPTION DE ZOURITE

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5 © PHOTOTÈQUE VINCI CONSTRUCTION GRANDS PROJETS© PHOTOTÈQUE VINCI CONSTRUCTION GRANDS PROJETS

LA CENTRALE À BÉTON (POUR LE COULIS ET LE CLAVAGE ) Une centrale à béton a été intégrée à cette barge ( figure 8 ) afin de produire à bord le coulis de remplissage des sacs situés sous la pile afin d’assurer la por-tance sous toute la surface de la pile et le béton du clavage entre les 2 pre-miers éléments préfabriqués ( embase et tête de pile ).

LA VIE À BORD

Un équipage de 6 personnes suffit à piloter Zourite en comptant le capi-taine, le chef mécanicien et 4 marins.

Les espaces de vie et les bureaux per-mettent donc à 12 marins de séjourner sur la barge 24h / 24, afin de gérer les 2 postes de travaux. Ce sont eux qui assurent la sécurité des compagnons.

Le capitaine indique lorsque que la barge est sécurisée sur ses jambes et permet alors à l’équipe de génie civil de monter à bord. En cas d’évacua-tion, c’est à nouveau l’équipage de la barge qui gère l’opération. La barge est conçue pour accueillir un maximum de 50 personnes au total ( 38 compagnons au maximum pour les travaux de chan-tier ). Tous les organes de sécurité et le processus d’évacuation du navire sont dimensionnés en fonction de ce nombre. Les espaces de vie ( figure 10 ) sont aussi conçus pour accueillir en roulement les travailleurs du génie civil lors de leurs pauses.

LA CLASSIFICATION BUREAU VERITAS

En tant que navire battant pavillon fran-çais, Zourite a dû obtenir auprès des Affaires Maritimes ( Ministère des Trans-ports ) et sous le contrôle du Bureau Veritas, la classification suivante :

« Navire de charge d’une jauge brute supérieure à 500 tonneaux qui sera certifié pour effectuer des voyages internationaux ».

Son port d’immatriculation est Le Havre.

LA CONSTRUCTION EN POLOGNE La fabrication a eu lieu au nord de l’Eu-rope sur le chantier Crist à Gdynia en Pologne ( figure 11). La durée totale de construction sur le chantier naval a été de 15 mois.

LE TRANSPORT

La barge ne pouvait pas exécuter de voyage d’elle-même, de par les accé-lérations créées par la houle sur ce long trajet entre la Pologne et La Réunion en passant par le Cap de Bonne Espé-rance, ce qui a conduit l’équipe projet à organiser un dry tow ( remorquage à sec ) sur un navire semi-submersible de 223 m de long. Pour charger Zourite, le navire semi-submersible a été ballasté pour que son pont descende en des-sous du tirant d’eau du bateau chargé.

Puis, à l’aide de remorqueurs, Zourite a été amenée au-dessus du navire semi-submersible avant que ce dernier ne retire l’eau de ses ballasts pour remon-ter le colis chargé au-dessus de l’eau ( figure 12 ).

un chemin de ripage a été installé et le pont a été renforcé pour se confor-mer aux besoins du système de ripage ( figure 9 ).

C’est un système qui fonctionne avec des rails et des vérins sur coussins d’air.

Le déplacement est aussi réalisé à l’aide d’un vérin qui vient se clamper sur les bords du rail.

6- Propul- seurs Schottel 900 kW.

7- Passerelle de Zourite.

6- 900 kW Schottel thrusters.

7- Zourite gangway.

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© PHOTOTÈQUE VINCI CONSTRUCTION GRANDS PROJETS© SÉBASTIEN MARCHAL

Une fois le convoi arrivé à La Réunion, la procédure inverse a été réalisée pour décharger la barge : le navire semi-submersible a été ballasté pour libérer Zourite qui a alors été prise en charge par des remorqueurs jusqu’au port de La Réunion.

Il aura fallu 2 ans et 5 mois à l’équipe chargée de la barge pour assurer la conception, les appels d’offre, la construction et la livraison de la barge à La Réunion.

CYCLE ET MISE EN CADENCE Après une période de tests de la barge et de réalisation de la certification, la barge a pu installer sa première pile.

Voici la description complète du cycle type :

1- La barge s’approche du quai et vient buter sur des défenses et se placer en face du chemin de ripage terrestre. Les jambes sont alors des-cendues afin de déjauger la barge et placer le pont au niveau du quai.

Une poutre de transition est ajoutée pour faire le lien entre la barge et le quai.

2- L’embase est alors ripée sur la barge et posée sur les appuis spécifique-ment prévus pour cela. La sécuri-sation par saisissage de l’embase est alors requise afin d’encaisser les accélérations dues à la houle lors du transport sur site. La poutre de tran-sition est enlevée et la barge peut être remise à flot pour effectuer la navigation vers le site de pose.

8- Centrale à béton.

9- Système de ripage.

10- Espace de vie de Zourite.

8- Concrete mixing plant.

9- Sliding system.

10- Zourite living area.

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© PIERRE-EDOUARD DENIS© PHOTOTÈQUE VINCI CONSTRUCTION GRANDS PROJETS© PHOTOTÈQUE VINCI CONSTRUCTION GRANDS PROJETS

4- Le saisissage de l’embase est retiré et le pont roulant vient placer les apparaux de levage sur le colis.

Celui-ci est soulevé, translaté le long du pont et placé au-dessus de l’ouverture de la coque dans la barge. Là, l’embase est descendue à 40 cm du lit de pose et des vérins sont déployés pour stabiliser l’en-semble.

5- L’embase reste principalement maintenue par le pont roulant et

une partie de la charge seulement est transférée sur les vérins pour la stabilisation et le réglage fin.

6- L’équipe de génie civil entre alors en action pour venir injecter des sacs de coulis. Les sacs, accrochés au préalable à l’embase, viennent se gonfler à mesure de leur rem-plissage et épouser les imperfec-tions du lit de pose et permettre un contact maximal entre la sous-face de l’embase et le lit de pose.

3- Approchant la position théorique de la pile à mettre en place, le système de positionnement dyna-mique intégré est mis en marche afin de stabiliser la barge. Les jam- bes sont alors déployées et la barge est déjaugée de manière à ce que la coque soit surélevée de 4 m au-dessus du niveau de la mer. La barge est alors sécurisée et le capitaine autorise le personnel de chantier à utiliser le pont roulant.

11- Construction de la barge en Pologne.

12- Remorque à sec de Zourite.

11- Construction of the barge in Poland.

12- Towing the Zourite on dry land.

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© CRIST/ VIADUC LITTORAL