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L’échantillon à l’étude est composé de 108 adolescents (garçons : 57,4%; filles : 42,6%) dont l’âge moyen est de 14,3 ans (ET = 0,96). Un peu plus de 85% de l’échantillon fréquentent l’école. Environ la moitié des adolescents de l’échantillon présente au moins un autre motif de signalement en plus des troubles de comportement sérieux, la négligence étant le motif de signalement secondaire le plus fréquent, présent chez 44,4% de l’échantillon. Un examen plus approfondi des problèmes de comportement, tels qu’évalués par les intervenants de la DPJ, permet de constater que les principales manifestations des troubles de comportement dans l’échantillon à l’étude sont la violence verbale et physique, la toxicomanie et les fréquentations à risque. Enfin, parmi les jeunes de l’échantillon, 21,3% ont reçu des services dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale des adolescents (LSJPA) avant et/ou pendant leur participation à la présente étude, en plus des services reçus dans le cadre de la LPJ. Le Tableau 1 présente l’ensemble des caractéristiques des adolescents prenant part à l’étude.

Les parents répondants sont âgés en moyenne de 43,8 ans (ET = 6,06) et sont en majorité des mères biologiques (68,5%). Celles-ci sont membres de familles monoparentales dans près de la moitié des cas. Pour ce qui est du niveau de scolarité des parents répondants, près de 60% rapportent des études secondaires, complétées ou non. Le revenu familial s’élève à moins de 19 999$ dans 22,9% des familles de l’échantillon, à entre 20 000$ et 59 999$ pour 46,7% et à plus de 60 000$ pour 30,5% de l’échantillon. Les familles de l’échantillon sont composées majoritairement de 2 enfants. Le Tableau 2 fournit l’ensemble des caractéristiques des parents répondants et de leur famille.

Procédure

La sollicitation des jeunes et des parents a été effectuée par l’intervenant du centre jeunesse lors de l’étape de l’évaluation/orientation (É/O). La figure 1 présente le processus

d’intervention en protection de la jeunesse. L’intervenant informait alors les parents et le jeune de l’existence du projet et leur demandait leur autorisation pour transmettre leurs coordonnées à l’équipe de recherche. Il leur remettait ensuite une lettre expliquant les objectifs de la recherche et les prévenait qu’ils seraient rejoints par téléphone par un membre de l’équipe de recherche. Lors de ce contact avec l’équipe de recherche, le parent et le jeune avaient de nouveau l’occasion de refuser de participer à l’étude. Lorsque la famille acceptait de prendre part à l’étude, un moment était fixé pour l’entrevue. Dès le début de cette entrevue de collecte de données, les participants étaient invités à signer les formulaires de consentement.

La collecte des données auprès des jeunes et des parents a été réalisée à l’aide d’un questionnaire comprenant une série de questions fermées. Cet instrument a été administré à domicile par un intervieweur. Le jeune était invité à remplir son questionnaire en présence de l'intervieweur dans un espace à l'écart des autres membres de la famille afin d'assurer la confidentialité de ses propos. Pendant ce temps, le parent était convié à remplir seul son questionnaire. Lorsque l’entrevue avec le jeune était terminée, l’intervieweur poursuivait l’administration du questionnaire avec le parent et s’assurait que ce dernier avait répondu à toutes les questions le concernant. La passation de l’instrument avec les jeunes nécessitait de 30 à 40 minutes. Pour leur part, les parents avaient besoin d’entre 45 et 60 minutes pour remplir leur questionnaire.

Instruments

Les données ont été recueillies à l’aide d’instruments de mesure administrés aux jeunes et aux parents. Les caractéristiques des jeunes et des familles (p. ex. sexe, âge, revenu, scolarité, etc.) sont mesurées à partir des dossiers des usagers et de questions incluses dans les questionnaires administrés.

La supervision parentale

La supervision parentale est évaluée par le Parental Monitoring Scale, un questionnaire comprenant six énoncés et développé par Silverberg et Small (1991). Cet instrument permet d’évaluer les perceptions du jeune et du parent quant à la supervision parentale. Les énoncés évaluent autant les règles et la surveillance active du parent (p. ex.,

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dans la version du questionnaire complété par les adolescents, « Lorsque je sors, mes parents me demandent où je vais ») que les connaissances parentales quant aux allées et venues de l’adolescent (p. ex., dans la version du questionnaire complété par les adolescents, « Mes parents savent où je suis après l’école ») et le dévoilement spontané de l’adolescent (p. ex., dans la version du questionnaire complété par les adolescents, « Je dis à mes parents avec qui je prévois sortir »). Le jeune et son parent doivent évaluer chacun des énoncés sur une échelle de type Likert en cinq points, allant de « jamais » à « toujours ». Plus le score est élevé, plus la supervision parentale est importante. Cet instrument présente de bonnes propriétés psychométriques avec des coefficients de cohérence interne de ,70, ,77 et ,73 respectivement dans des études de validation auprès d’adolescents en 1992, 1994 et 1996 (Li et al., 2000).

Dans le cadre de la présente étude, le questionnaire obtient un coefficient de cohérence interne de ,65 pour la version complétée par les jeunes et de ,83 pour la version des parents.

Les conflits parent-enfant

La présence de conflits entre le parent et le jeune est évaluée par une version abrégée du Conflict Behavior Questionnaire (CBQ), développé par Robin et Foster (1989). Il comprend 20 items qui permettent d’évaluer les perceptions de l’adolescent et du parent quant au degré de conflits et de communication négative au sein de leur relation (p. ex., « On ne s’entend pas très bien », « Les discussions entre nous sont frustrantes », « Nous nous disputons au sujet des règles »). En se basant sur les deux dernières semaines, ils doivent évaluer chacun des énoncés à partir d’une échelle de type Likert en cinq points allant de « jamais » à « toujours ». Plus le score est élevé, plus les conflits et la communication négative perçus par le jeune sont importants. La version longue de cet instrument présente une cohérence interne de ,90 ainsi qu’une fidélité test-retest allant de ,37 à ,85 selon les études (Foster, Prinz, & O’Leary, 1983; Robin, 1981).

Dans la présente étude, un degré de conflits a été établi, un score moyen de moins de 3 au questionnaire correspondant à un degré faible de conflits et un score moyen de plus

de 3 correspondant à un degré élevé de conflits. Les coefficients de cohérence interne sont excellents, de ,94 pour la version des adolescents et de ,95 pour la version des parents.

Les problèmes de comportement de l’adolescent

Les problèmes de comportement extériorisés et intériorisés du jeune sont mesurés à partir de l’inventaire des comportements de l’enfant, mieux connu sous le nom du Child Behavior Checklist/6-18 (CBCL) (Achenbach & Rescorla, 2001). Ce questionnaire de type Likert en trois points, complété uniquement par le parent dans le cadre de la présente étude, est construit de manière à différencier le comportement pathologique de celui dit normal. Il comprend 113 items qui décrivent des comportements pouvant être présents chez les jeunes et qui permettent de mesurer la perception du parent quant à plusieurs dimensions des comportements actuels du jeune. Pour chacun des énoncés, le parent doit évaluer, en pensant à la situation de son enfant au cours des six derniers mois, jusqu’à quel point il s’avère « toujours ou souvent vrai », « plus ou moins vrai » ou « faux ». Les scores aux sous-échelles des comportements dits délinquants et des comportements dits agressifs sont additionnés afin d’obtenir le score des problèmes extériorisés. Le score des problèmes intériorisés est la somme des scores attribués aux sous-échelles d’anxiété/dépression, de retrait et de somatisation. Les scores sont ensuite transformés en score T, dont la moyenne pour l’ensemble de la population est de 50 avec un écart-type de 10, selon le sexe et l’âge du jeune. Le score T permet d’établir si le jeune présente un problème de comportement dépassant le seuil clinique. Toutefois, dans la présente étude, le score brut sera utilisé pour l’ensemble des analyses. Cet instrument présente une excellente fidélité test-retest, de ,92 pour les problèmes extériorisés et de ,91 pour l’échelle des problèmes intériorisés. Il obtient également des coefficients de cohérence interne élevés, de ,94 pour les problèmes extériorisés et de ,90 pour les problèmes intériorisés (Achenbach & Rescorla, 2001).

Dans la présente étude, les coefficients de cohérence interne sont de ,87 et de ,82 pour les problèmes extériorisés et intériorisés respectivement.

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