C’est principalement sur la demande de notre groupe que des cellules ultra minces
ont ´et´e construites. Auparavant, depuis une dizaine d’ann´ees, des cellules commercialis´ees
´etaient r´ealis´ees pour des ´epaisseurs nominales comprises entre 10 µm et 1 mm, avec
une assez grande impr´ecision sur l’´epaisseur locale. Par exemple, une cellule d’´epaisseur
nominale vendue 10µm, mesurait en r´ealit´e 14±4µm d’un bord `a l’autre (mesure effectu´ee
par interf´erogramme [Briaudeau th`ese][21]). Il y a alors eu un saut technologique entre ces
cellules commercialis´ees construites par emboˆıtement de deux cylindres l’un dans l’autre
sur lesquels sont coll´ees des fenˆetres non parall`eles entre elles faute de plan´eit´e et une
Fig. 2.1 – Photographie de cellules minces : `a gauche fenˆetre en YAG (30 `a 1300 nm), `a
droite fenˆetre en saphir (200 `a 600 nm)
cellule d’´epaisseur inf´erieure `a 1 µm.
C’est en f´evrier 2001 que D. Sarkisyan fabriqua la premi`ere cellule ultra mince en saphir
avec des fenˆetres en YAG grˆace `a une technique de collage du saphir `a haute temp´erature.
La r´ealisation de cette cellule est n´ee d’une nouvelle conception inspir´ee d’un prototype de
notre groupe, qui s’´etait r´ev´el´e inop´erant, o`u les deux fenˆetres ´etaient maintenues espac´ees
par un anneau d’or. Une fois la technique mise au point, il en fabriqua plusieurs autres sur
le mˆeme mod`ele en YAG mais aussi en saphir (figure 2.1). Ces cellules sont constitu´ees de
fenˆetres circulaires d’un diam`etre de l’ordre de 20 mm ou bien de forme ovo¨ıde de taille
comparable. Les ´epaisseurs des fenˆetres sont assez grandes (2.5 mm) afin d’assurer une
excellente qualit´e de polissage et de plan´eit´e. Un d´epˆot de Al
2O
3, `a environ 5 mm du
bord des fenˆetres, en forme d’anneau ou en trois plots distincts, permet de maintenir les
deux fenˆetres espac´ees l’une de l’autre. La largeur nominale de ce d´epˆot est comprise entre
300 et 600 nm suivant les cellules. Un trou a ´et´e pr´ealablement creus´e dans la longueur
des fenˆetres afin d’y introduire le queusot ou le r´eservoir `a c´esium (voir figure 2.2). Les
2.2. DESCRIPTION ET G ´EOM´ETRIES DES CELLULES MINCES 43
deux fenˆetres et le queusot sont alors assembl´es puis coll´es au niveau de leur pourtour
[Sarkisyan 01][29].
Fig. 2.2 – Vue en coupe de la cellule
L’´evacuation de l’air dans la cellule (le pompage) est effectu´ee `a des temp´eratures de
400
◦C pendant plusieurs heures afin d’´eliminer le plus d’impuret´es possible par d´esorption,
celles-ci pouvant provoquer un ´elargissement collisionel additionnel. Puis une phase de
remplissage permet d’introduire l’´el´ement atomique souhait´e dans le queusot. Nous avons
demand´e un remplissage en C´esium afin d’obtenir des r´esonances avec les modes de surface
du YAG ou du saphir (voir chapitre 4-5-6).
Notons ici que par construction, ces cellules minces comportent un petit angle sur leurs
fenˆetres comme le montre la repr´esentation en coupe de la figure 2.2. Cet angle permet de
bien s´eparer les trois faisceaux r´efl´echis, tout d’abord pour pouvoir les distinguer les uns
des autres, et ensuite pour ´eviter des interf´erences dans les cavit´es form´ees par les trois
plans r´efl´echissants constitu´es des deux faces externes et du plan des deux faces internes
1.
Revenons un instant sur la phase de pompage. Lorsque la pression interne diminue,
les fenˆetres subissent alors la pression atmosph´erique sur leurs surfaces et se d´eforment.
C’est ainsi que la distance entre les fenˆetres est g´en´eralement plus petite au centre et plus
grande sur les bords (l`a o`u se situent les plots d’espacement). Sur la photographie de la
figure 2.1, o`u l’on observe la cellule en r´eflexion, les r´egions tr`es minces (moins de 200 nm)
apparaissent plus fonc´ees, puis les franges d’interf´erences montrent l’agrandissement de
1. Comme discut´e au chapitre 1, les deux faces internes de la cellule sont fortement parall`eles et tr`es