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en milieu tropical humide

I. D ESCRIPTION DU PARASITE

III. 1. Description du milieu : climat, environnement et populations

La zonalité bioclimatique conditionne la diversité des milieux naturels, la densité des populations mais aussi la distribution géographique des organismes, dont de nombreux agents pathogènes. L‟environnement bioclimatique engendre des écosystèmes favorables ou non à ces organismes dont le toxoplasme fait partie. Des considérations sur l‟épidémiologie de

T. gondii en zone tropicale humide ne sauraient se concevoir sans une présentation du climat et de l‟environnement associé. De cette manière, nous pourrons mieux appréhender les conditions particulières de ce milieu qui pourraient interférer dans le cycle du toxoplasme.

II I. 1. 1. D élimitation de la zon e t ropic ale humide

Plus qu‟une limite géographique nette (entre les tropiques), c‟est surtout une limite environnementale, type savane-steppe, qui va nous indiquer les zones sous influence tropicale humide. La carte suivante (figure 2) donne une idée plus précise de la localisation de cette zone.

Figure 2 : Les zones tropicales humides dans le monde (d'après Losch, 1996).

Les tropiques humides représentent un total d'environ 20 millions de kilomètres carrés essentiellement en Afrique centrale, Asie du Sud-Est et en Amérique latine avec plus de 70 pays représentés pour partie (région) ou dans leur totalité et de nombreuses îles (annexe 3). Elles englobent l‟ensemble de la zone équatoriale (Locatelli, 2000).

II I. 1. 2. Caracté ristiqu es gén é ra les de s zon es c li matique s de s tropiqu es hu mide s

Ces zones sont caractérisées par une chaleur constante avec de faibles amplitudes thermiques annuelles (inférieures à 12°C) (Puig, 2001). La température moyenne mensuelle est toujours supérieureà 18°C quel que soit le mois de l‟année (Oliver, 2005). A cette chaleur vient s‟ajouter un régime hydrique particulier avec des pluies fréquentes et saisonnières plus ou moins marquées (mars-avril et septembre-octobre) (Puig, 2001). On considère comme tropicales humides les régions où la pluviométrie annuelle moyenne est supérieure à 1500 millimètres et où la saison sèche ne dépasse pas 4 mois (Losch, 1996). Enfin, en ce qui concerne les sols de ces régions, ceux-ci vont être généralement ferrugineux avec la formation de cuirasse latéritique dans les zones découvertes (villages, pistes…) sur lesquelles les eaux de pluies vont ruisseler pouvant entraîner des problèmes d‟érosion.

On distingue deux principaux types de climats dans ces zones :

La zone équatoriale

Les terres situées à proximité de l‟équateur comptent parmi les plus humides de la planète. Les précipitations y sont abondantes tout au long de l‟année (précipitations annuelles supérieures à 2000 mm, pouvant aller jusqu‟à 5000 mm) et l‟humidité atmosphérique y est permanente (Puig, 2001). La température moyenne mensuelle est de 27°C tout au long de l‟année et les vents sont rares (Oliver, 2005). Cependant, l‟ensoleillement y est tout de même réduit par la présence permanente de nuages (nébulosité) avec seulement 2000 heures d‟ensoleillement par an en moyenne (Puig, 2001; Walsh, 1996). On peut noter l‟existence d‟une saison sèche inférieure à 3 mois (saison sèche imparfaite car il y a des pluies à cette période) (Puig, 2001).

En l‟absence d‟intervention humaine, ces régions sont caractérisées par une couverture de forêts denses appelée la forêt pluviale tropicale. Ces immenses espaces forestiers rendent les déplacements difficiles et n‟autorisent pas ou ralentissent les installations humaines à grande échelle.

La zone tropicale humide ou subéquatoriale

Le climat tropical humide se retrouve de part et d'autre de la zone équatoriale. Il se différencie de cette dernière par une alternance de saison sèche et de saison humide plus contrastée : les températures restent relativement élevées avec des moyennes mensuelles qui oscillent entre 18-21°C en hiver et 24-27°C en été. Certaines parties de cette zone connaissent deux pics de précipitations. Ceux-ci se situent entre 1000 et 2000 mm par an (Oliver, 2005). Ce type de climat occupe la majeure partie de la ZTH.

Dans le cas de la zone tropicale humide, le couvert végétal correspond à de la forêt moyennement dense ou à des savanes selon l'humidité.

De façon générale, l‟association chaleur et humidité, ajoutée aux rythmes saisonniers spécifiques de ces zones, a façonné les paysages de ces régions et permis la prolifération de formes de vie d‟une grande diversité, que l‟on retrouve aussi bien chez les hôtes et vecteurs d‟agents pathogènes que chez les agents pathogènes eux-mêmes (figure 3).

II I. 1. 3. Caracté ristiqu es gén é ra les de s population s humain es de ces zones

Environ 1,5 milliard de personnes vivent en zone tropicale humide. La majorité appartient à des pays en voie de développement avec le plus souvent un environnement sanitaire défavorable. Ces populations présentent des densités variables d‟un continent à l‟autre. Ainsi, l‟Afrique comme l‟Amérique tropicale humide sont aujourd‟hui encore peu peuplées, avec des densités allant respectivement de 5 à 166 habitants/km2 et 3 à 126 habitants/km2 alors que l‟on trouve des taux de 26 à 1229 habitants/km2 pour l‟Asie tropicale humide (Usherbrooke, 2010). Ces populations vont se partager entre les grandes agglomérations et les zones rurales. Le pourcentage de population urbaine varie selon les pays et les continents considérés. Sur les continents africain et asiatique, ce pourcentage tourne autour de 50%, à quelques exceptions près, alors qu‟en Amérique centrale et du Sud ce pourcentage est plus proche des 80% avec là aussi quelques exceptions (Usherbrooke, 2010). De ce fait, une des caractéristiques de ces zones va être la coexistence d‟un milieu naturel relativement conservé (forêt ou savanes), mais malheureusement actuellement menacé (déforestation), et de zones telles les villes marquées par les activités humaines. Toutefois, il faut relativiser le côté urbain des grandes agglomérations : s‟il est indéniable dans les parties centrales (centres historiques) de ces villes où se concentre l‟activité administrative et tertiaire, il se transforme dès que l‟on s‟éloigne de celles-ci et que l‟on arrive dans les zones d‟habitations d‟abord de standing, puis très vite populaires où les services urbains de base (eau, assainissement, voirie, électricité) ne sont pas toujours assurés. De plus, dans cette périphérie qui a tendance à s‟étaler dans l‟espace, on trouve une forte proportion de populations d‟origine rurale qui occupent le sol de manière irrégulière. Il va en découler un fonctionnement qui ressemble plus à celui du village que de la ville (animaux d‟élevages dans les rues, pas de réelle clôture entre les maisons, effluents d‟eaux usées pouvant s‟écouler à l‟air libre, chemins de terre…). Cette description varie selon les pays et surtout les niveaux de développement de chacun, mais de manière générale on peut dire que les grandes agglomérations en zone tropicale humide forment des mosaïques très complexes où l‟habitat et les infrastructures sont distribués de façon extrêmement inégales en fonction du cadre socioéconomique et des origines des populations qui y vivent.

III. 2. Spécificités de la transmission de T. gondii en milieu tropical