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Pour commencer, il importe de discuter de l’expérience vécue avec le rituel de partage instauré dans la classe pendant ces quatre mois. Ces constats permettent de dégager quelques aspects positifs concernant l’implantation du rituel dans la classe. Ensuite, il s’impose de ressortir les nouvelles connaissances engendrées par cette expérience. Puis, il est important d’examiner les bienfaits que ce processus de réflexion a apportés sur la pratique enseignante.

4.1 Les aspects positifs du rituel

En premier lieu, le cercle magique est une expérience à reconduire étant donné sa facilité de gestion et l’engouement qu’il a suscité chez les élèves. En effet, sa séquence est très facile à suivre et chaque enseignant peut l’adapter selon ses besoins. Aussi, comme les thèmes abordés rejoignent le vécu des élèves, ils ont de la facilité à s’exprimer sur ces derniers et à lier les émotions à des situations vécues quotidiennement. Il faut bien entendu nuancer ces propos, car tel que constaté dans les points précédents, certains élèves peuvent tout de même éprouver des difficultés. En plus, comme le rituel est fixe dans le temps, il apoprte un élément de sécurité aux élèves. Cela contribue à diminuer l’anxiété de certains, car ils connaissaient d’avance le moment et le thème des rencontres.

En deuxième lieu, cette expérience amène le constat qu’il est possible d’instaurer un rituel de partage dans une classe de première année et tout cela dans un climat de respect. Il a été surprenant de voir se développer une petite communauté d’entraide et le rituel y a joué un rôle important. En l’espace de quelques mois, les élèves sont devenus plus tolérants, plus empathiques et plus débrouillards, surtout dans la résolution de conflits. Ils ont appris à se soutenir et à se faire confiance. Ils ont surtout appris à se respecter dans leurs différences.

En troisième lieu, en ce qui concerne la gestion de classe, ce rituel apporte plusieurs bénéfices. Premièrement, l’idée d’impliquer les élèves dans toutes les étapes libère l’enseignant de certaines tâches, par exemple, la gestion du cercle. Il devient alors plus disponible pour observer et intervenir auprès de certains enfants. De plus, comme ces derniers sont aussi impliqués dans l’établissement des règles, ils en connaissent clairement les conséquences et le nombre d’interventions diminue. En effet, les élèves n’ont d’autres choix que de respecter les règles qu’ils ont établies. Deuxièmement, la mise en place du rituel permet de réaliser toute l’importance des routines dans une classe. En effet, les routines déjà instaurées dans la classe contribuent grandement à la réussite du rituel. Elles facilitent la mise en place du rituel, par exemple, elles rendent les moments de déplacement en cercle faciles à gérer. Troisièmement, il appert qu’une activité d’une telle envergure nécessite une bonne préparation de l’enseignant et une bonne planification pour éviter les pertes de temps et la désorganisation du groupe. Les explications données lors de la mise en place doivent être claires et les attentes de l’enseignant doivent aussi être bien annoncées. De plus, il faut sans cesse reformuler les idées des élèves afin d’éviter que les propos soient mal compris par les autres ou que le sujet ne soit pas respecté.

4.2 Les connaissances acquises

Tout d’abord, le rituel permet la création de liens uniques entre les élèves comme le mentionne Jensen (2009). Ainsi, ils apprennent à s’appuyer les uns sur les autres et à développer une confiance mutuelle. Cette confiance s’est transformée en empathie et il a été possible d’observer la formation de la «social glue» énoncée par Jensen (2009, p.140) De plus, les élèves développe un grand sens de la communauté. C’est en s’écoutant et en partageant les émotions vécues que les élèves s’ouvrent aux autres.

Ensuite, tel que mentionné par Jensen (2001), les rituels sont supposés avoir une action de réduction du stress chez les enfants et améliorer la disponibilité au travail. En effet, c’est en apprenant à reconnaître et mieux gérer les émotions à travers le rituel que les élèves ont été en mesure de réduire leur stress et de se placer en état de disponibilité face aux apprentissages. Les observations des élèves ciblés telles qu’Élise et Diane soutiennent cette affirmation.

4.3 Les retombées sur la pratique enseignante

Ce long processus de réflexion au sujet des rituels enclenché il y a plusieurs années arrive à un aboutissement. Au fil des ans, ce mécanisme de réflexion a amené plusieurs questionnements sur les pratiques enseignantes. Ainsi, les lectures effectuées, les cours suivis, les discussions entamées permettent d’apporter des modifications à la pratique enseignante afin d’adapter l’enseignement en fonction des clientèles d’élèves qui composent les classes d’aujourd’hui.

L’expérience du rituel aide à mieux comprendre l’importance des routines et des rituels dans une classe du primaire, surtout lorsque cette classe comprend des élèves avec des besoins particuliers. Dans la littérature, il est possible de lire sur l’importance des routines et des rituels, mais il faut vivre les moments ritualisés pour en réaliser toute l’importance. La gestion de classe comporte plusieurs routines et rituels. Ils sont tous aussi importants les uns que les autres, car ils simplifient la vie de la classe. Les routines rendent de simples tâches automatiques, évitent la perte de temps et amènent les élèves vers l’autonomie. Voici quelques exemples de routines utilisées dans une classe :

 Procédurier imagé du matin : défaire le sac, sortir la collation, sortir l’anneau de mots, lire le mot du jour

Quant aux rituels, ils permettent de créer des liens plus profonds avec les élèves et facilitent ainsi l’installation d’un bon climat d’apprentissage dans la classe. Voici quelques exemples de rituels utilisés depuis longtemps dans la classe:

 Accueil du matin : salutation et main sur l’épaule, discussion avant de commencer la journée, rituel d’étirement par la suite.

 Rituel marcher-parler pour consolider des notions apprises en classe.

Le rituel du partage permet d’observer les élèves et outille l’enseignant pour mieux intervenir. Il est primordial d’observer les élèves et d’apprendre à les connaître le plus rapidement possible afin d’être en mesure d’intervenir de la façon la plus appropriée possible, selon leurs besoins et en fonction de leurs caractéristiques particulières.

Finalement, un processus de réflexion de ce genre est parfois de mise pour faire le point sur une pratique enseignante, car il est important de constamment s’informer et de se former tant que professionnel œuvrant auprès des enfants.