Numéro : PA2019-154
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À la suite de la reconstruction du pont de l’Accueil, il n’y aura plus de restriction hydraulique pour le passage des crues inférieures à 100 ans. En conditions futures, les niveaux d’eau pour les périodes de retour 2 ans et 100 ans seront donc inférieurs au niveau d’eau actuel, et par le fait même, les risques d’inondations en amont seront moins importants. Le tableau 1 présente les conditions d’écoulement naturel avec le pont existant et le tableau 2 présente les conditions d’écoulement naturel avec le pont projeté.
Tableau 1 : Conditions d’écoulement naturel avec le pont existant (ouverture libre de 11,5 m)
Conditions d’écoulement (Élévation du soffite des poutres : 12,5 m)
Période de retour (ans)
Débits (mcs)
Sans pont Pont existant
Vitesse
* Vitesses moyennes aux abords du pont modélisé.
Tableau 2 : Conditions d’écoulement naturel avec le pont projeté (ouverture libre de 19,6 m)
Conditions d’écoulement au pont
Période de retour
(ans)
Débits (mcs)
Sans pont Pont projeté
Vitesse
* Vitesses maximales aux abords du pont modélisé.
Les résultats de modélisation du tableau 2 indiquent que le niveau d’eau amont est inférieur en conditions actuelles comparativement aux conditions projetées. Ces résultats sont explicables par la restriction plus importante engendrée par la structure actuelle sur l’écoulement et qui se traduit par une mise en vitesse de l’écoulement et une réduction des niveaux d’eau sous la structure.
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De façon sommaire, la nouvelle structure engendrera les bénéfices suivants :
Largeur d’écoulement (ouverture) passant de 11,5 m à 19,6 m;
Section hydraulique estimée passant de 42 m2 à 68 m2;
Capacité hydraulique de la structure passant de 140 m3/s à 200 m3/s;
Réduction de la vitesse d’écoulement sous le pont (- 40 %) en crue 100 ans et réduction de la perte de charge hydraulique causée par l’ouvrage;
Diminution de l’entrave potentielle à la circulation des glaces;
Ajustement de l’axe d’écoulement par l’augmentation de la largeur d’écoulement;
Diminution des risques d’érosion des deux rives en amont et en aval du pont par la présence d’un enrochement ceinturant l’ouvrage projeté.
3. Assurer l’intégrité de ces territoires en évitant le remblayage et en démontrant que les travaux, ouvrages et constructions proposés ne peuvent raisonnablement être localisés hors de la plaine inondable
La reconstruction du pont de l’Accueil incluant les ouvrages de protection connexes est située à l’intérieur des limites de la zone inondable de faible (0-20 ans) et de grand courant (0-100 ans) et ne peut être réalisée à l’extérieur de la plaine inondable.
Durant les travaux, l’entrepreneur devra effectuer des remblais temporaires dans la zone inondable, mais ceux-ci seront retirés en totalité à la fin des travaux. La superficie d’empiétement permanente du pont et de l’enrochement dans les zones 0-2 ans, 2-20 ans et 20-100 ans est identifiée et illustrée sur les plans en annexe.
La route sera fermée à la circulation automobile pendant les travaux et un chemin de détour temporaire sera maintenu en fonction durant toute la durée des travaux par le dépôt à neige de la Ville accessible par via le boulevard Wilfrid-Hamel. Une passerelle sera aménagée afin de maintenir le passage pour les piétons, et ce, en toute sécurité pendant les travaux. Les fondations de la passerelle temporaire prévues à l’aval des travaux seront vraisemblablement à l’intérieur de la zone 0-100 ans.
Les superficies affectées par les travaux seront restaurées et des mesures de protection contre l’érosion seront réalisées telles qu’un empierrement de calibre adéquat ou une végétalisation.
Dans le cadre des travaux de démolition des unités de fondation du pont actuel et de la construction du futur pont, l’entrepreneur devra concentrer l’écoulement des eaux au centre de la rivière à l’aide d’un batardeau de palplanches. Les travaux pourront ainsi être réalisés à sec. En fonction de la nature de l’ouvrage qui implique des travaux simultanés de part et d’autre du cours d’eau, la rivière sera déviée à l’aide de deux batardeaux installés simultanément sur les deux rives de la rivière.
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Afin de maintenir les services d’utilité publique en fonction durant les travaux, des conduits seront placés sur une poutre temporaire en amont de l’ouvrage dont les éléments de fondation seront en rive (blocs de béton) ou dans la zone inondable réglementée (pieux). Ces éléments seront retirés à la fin des travaux et ne limiteront pas davantage la largeur d’écoulement que les ouvrages temporaires pour la reconstruction du pont.
L’entrepreneur sera responsable de la gestion des eaux de la rivière sous le pont et sera tenu de minimiser la perte de capacité hydraulique et la durée des travaux pendant laquelle cette structure sera nécessaire. De plus, pour les travaux de reconstruction du pont, il sera interdit de rétrécir la largeur de la rivière de plus de 8,5 mètres, ce qui laissera une ouverture libre supérieure au 1/3 de la largeur de la structure existante. En fait, cette largeur imposée à l’entrepreneur correspond au géométriquement requis pour la démolition/construction des ouvrages dans le cours d’eau.
Lorsque la reconstruction du pont sera terminée, l’entrepreneur enlèvera les palplanches et les travaux d’enrochement de protection aux approches du pont pourront être réalisés. Les rives de la rivière seront réaménagées sur une distance d’environ 7 mètres en amont et 16 mètres en aval du pont projeté.
Le passage du réseau d’égout sanitaire de type siphon inversé sous le lit du cours d’eau est justifié par la configuration du réseau sanitaire global du secteur. La géométrie projetée est similaire à la géométrie existante, mais l’ouvrage est déplacé en aval de la structure afin de faciliter les opérations éventuelles d’entretien. Les zones d’excavation requises pour la pose de cet ouvrage sous le lit du cours d’eau seront restaurées par une remise en état complète du lit du cours d’eau représentative des conditions existantes. La réalisation de cet ouvrage sera limitée dans le temps, faite en condition d’étiage et contrôlée par des mesures de gestion des eaux et de protection de l’habitat et des sédiments adaptés.
4. Protéger la qualité de l’eau, la flore et la faune typique des milieux humides, leurs habitats et considérant d’une façon particulière les espèces menacées ou vulnérables, en garantissant qu’ils n’encourent pas de dommages; les impacts environnementaux que la construction, l’ouvrage ou les travaux sont susceptibles de générer devront faire l’objet d’une évaluation en tenant compte des caractéristiques des matériaux utilisés pour l’immunisation.
Durant la phase construction, de nombreuses mesures d’atténuation seront mises en place afin de minimiser les impacts sur le milieu naturel. Ces mesures d’atténuation visent notamment la protection du milieu aquatique (contrôle de l’érosion et des sédiments, faune aquatique, etc.) et du milieu terrestre (végétation), la qualité de l’eau et des sols, la qualité de l’air et le climat sonore, la qualité de vie des citoyens, la sécurité publique et la gestion des matières résiduelles/dangereuses.
En phase d’exploitation, aucun impact négatif n’est envisagé sur la qualité de l’eau, la flore ou la faune.
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Qualité de l’eau
La qualité de l’eau de la rivière Lorette est fortement influencée par les activités humaines à l’intérieur du bassin versant. En amont du bassin versant, la rivière Lorette prend sa source dans une zone boisée, traverse ensuite dans une zone agricole avant de s’écouler en zone urbaine. Selon l’Indice des Diatomées de l’Est du Canada (IDEC), la qualité de l’eau correspond à un milieu eutrophe altéré par l’activité humaine (Genivar, 2013).
La structure existante accélère l’érosion des berges et par le fait même un apport de matières en suspension (MES) durant les périodes de fort débit. L’agrandissement de la largeur d’écoulement sous le pont projeté aura comme effet de diminuer les vitesses d’écoulement et les risques d’érosion à proximité de la structure. La mise en place d’enrochement de protection permettra de protéger les rives contre les risques d’érosion à proximité du pont.
En phase construction, la qualité de l’eau pourrait être altérée par l’apport en sédiment dans la rivière et des déversements accidentels de produits pétroliers. Des mesures d’atténuation seront présentées dans le devis – Protection de l’environnement qui accompagnera la demande de certificat d’autorisation qui sera transmise au MDDELCC dans le cadre de la reconstruction du pont de l’Accueil.
Flore
La bande riveraine à proximité du pont est de faible largeur, soit inférieure à 5 mètres.
Le couvert végétal est caractérisé par des espèces communes adaptées aux milieux urbains et typiques de milieux riverains. Afin de valider la présence d’espèces floristiques menacées, vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées, une demande a été déposée au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). Selon le CDPNQ, aucune espèce floristique à statut particulier n’a été répertoriée dans la zone d’étude.
Suite à la reconstruction du pont, le recouvrement végétal des enrochements de protection permettra d’optimiser le milieu naturel ainsi que la stabilisation des berges.
De plus, l’agrandissement de l’ouverture d’écoulement pourrait favoriser la mise en place d’herbiers aquatiques en raison des baisses de vitesse anticipées et à l’accumulation de sédiments fins.
Faune
La faune qui fréquente le secteur du pont de l’Accueil est peu diversifiée et typique des milieux urbains fortement perturbés. En raison de la rivière, la faune qui fréquente ce secteur inclut essentiellement des espèces aquatiques et semi-aquatiques, telles que des poissons, amphibiens et reptiles et des oiseaux. Par contre, l’état actuel du milieu contribue à limiter grandement la qualité de l’habitat du poisson. Malgré que la tortue des bois, espèce faunique susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable a été répertoriée dans la rivière Lorette, le projet ne risque pas d’affecter des habitats de qualité pour cette espèce. Celle-ci n’est pas susceptible de fréquenter les secteurs touchés par le projet de manière significative.
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Mis à part l’habitat du poisson, aucun habitat faunique n’est répertorié à proximité du projet.
Malgré l’agrandissement de l’ouverture d’écoulement, la mise en place des culées du pont et de l’enrochement représente un empiétement permanent d’environ 355 m2, ce qui occasionne une perte d’habitat de 332 m2 pour la faune aquatique et semi-aquatique.
Milieux humides
Aucun milieu humide n’est présent à proximité des travaux. Le milieu humide répertorié le plus près du pont de l’Accueil est localisé en rive droite de la rivière, à environ 70 m en aval du pont, soit à l’embouchure de la rivière Lorette avec la rivière Saint-Charles.
5. Démontrer l’intérêt public quant à la réalisation des travaux, de l’ouvrage ou de la construction
La reconstruction du pont de l’Accueil est d’intérêt public et vise à assurer la sécurité et la protection des infrastructures. La section d’écoulement du pont projeté sera augmentée et les risques d’inondation en amont seront minimisés.
La réfection du pont de l’Accueil faisait partie des interventions proposées dans le cadre du projet de réaménagement de la rivière Lorette. Cette proposition a été décrite dans l’étude d’impact et présentée dans le cadre des audiences publiques du BAPE liées à ce projet global.
La réfection du pont de l’Accueil s’inscrit dans une planification de travaux d’envergure en collaboration avec le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports. Tout retard dans la réalisation des ouvrages selon la séquence établie pourrait mettre en péril le calendrier de réalisation convenu par les autorités du Ministère et de la Ville de Québec.
Camille Gélinas, ing.
Annexes : Plan Ouvrages d'art S0294, Empiétements existants plaines inondables, POA160986 no 1p/2p
Plan Ouvrages d'art S0294, Empiétements projetés plaines inondables, POA160986 no 2p/2p