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Chapitre VI : Résultats

4. Degré d’affinité (PA) entre les trois espèces

Pour vérifier le degré d’affinité (PA) entre les trois taxons étudiés, les caractères écologiques, microphytodermiques et phytochimiques développés par la CPG/SM ont été numériquement analysés en utilisant l'indice de similitude selon la méthode de Sokal et Sneath. En plus de ces trois paramètres étudiés, nous avons pris en considération les caractères morphologiques issus de la bibliographie évoquées en chapitre 04 (Tableau 02).

Selon les conditions écologiques que développe chaque espèce, nous constatons que R. chalepensis est liée à R. montana par rapport à R. angustifolia. Le dendrogramme (Figure 49) place R. montana entre R. chalepensis et R. angustifolia. Ceci est dû au fait que R. chalepensis présente un degré d'affinité plus élevé (Tableau 14) avec R. montana (50%) que R. angustifolia (38,46%).

Nous constatons d'après les caractères morphologiques des espèces étudiées que R. chalepensis est liée à R. angustifolia. Le dendrogramme (Figure 50) place R. angustifolia entre R. chalepensis et R. montana. Ce placement est le résultat d’un degré d'affinité plus élevé (Tableau 15) entre R. chalepensis et R. angustifolia (53,84%) par rapport à R. montana (17,64%).

Suivant l’étude épidermique, il est clair que R. chalepensis est liée à R. montana par rapport à R. angustifolia. Le dendrogramme (Figure 51) construit sur la base de la présence de divers types stomatiques sur les deux faces foliaires des trois espèces étudiées (Tableau 10) place R. montana entre R. chalepensis et R. angustifolia. Ceci est dû au fait que R. chalepensis présente un degré d'affinité plus élevé (Tableau 16) avec R. montana (62,5%) que R. angustifolia (50%).

L’indice de degré d’affinité (PA) construit sur la base de la diversité qualitative des constituants en HE des trois espèces étudiées (Tableau 12), a dévoilé que R. chalepensis est liée à R. angustifolia par rapport à R. montana. Le dendrogramme (Figure 52) place R. angustifolia entre R. chalepensis et R. montana. Ceci est dû au fait que R. chalepensis présente un degré d'affinité plus élevé (Tableau 17) avec R. angustifolia (26,92%) que R. montana (20%). Cette affinité s’explique par une abondance des constituants appartenant à la classe de cétones, aldéhydes et alcools.

Tableau 14 : Degré d'affinité (%) entre les trois espèces en fonction de leur écologie

Ruta chalepensis Ruta montana Ruta angustifolia Ruta chalepensis 100

Ruta montana 50 100

Ruta angustifolia 38,46 20 100

Tableau 15 : Degré d'affinité (%) entre les trois espèces en fonction des caractères morphologiques

Ruta chalepensis Ruta montana Ruta angustifolia Ruta chalepensis 100

Ruta montana 17,64 100

Ruta angustifolia 53,84 25 100

Tableau 16 : Degré d'affinité (%) entre les trois espèces en fonction de la présence de divers types stomatiques

Ruta chalepensis Ruta montana Ruta angustifolia Ruta chalepensis 100

Ruta montana 62,5 100

Ruta angustifolia 50 50 100

Tableau 17 : Degré d'affinité (%) entre les trois espèces en fonction des caractères phytochimiques de leurs huiles essentielles.

Ruta chalepensis Ruta montana angustifolia

Ruta angustifolia Ruta chalepensis 100

Ruta montana 20 100

Figure 49 : Dendrogramme représentant la liaison entre les trois espèces comme révélé par les valeurs de degré d'affinité basées sur

les conditions écologiques.

Figure 51 : Dendrogramme représentant la liaison entre les trois espèces comme révélé par les valeurs de degré d'affinité basées sur

la présence des types stomatiques.

Figure 50 : Dendrogramme représentant la liaison entre les trois espèces comme révélé par

les valeurs de degré d'affinité basées sur les caractères morphologiques.

Figure 52 : Dendrogramme représentant la similarité entre les trois taxons comme révélé par

les valeurs de degré d'affinité basés sur les caractères des composés phytochimiques.

Afin d’établir des relations de parenté entre ces trois taxons étudiés nous avons associé entre les données écologiques, morphologiques, microphytodermiques et phytochimiques. Pour le traitement de ces données, les méthodes fondées sur le principe de la phénétique ont été utilisés. L’application de ces méthodes nécessite l’utilisation d’algorithmes de calcul UPGMA qui signifie Unweighted Pair Group Method with Arithmetic Mean. UPGMA utilise un algorithme de clusterisation séquentiel dans lequel les relations sont identifiées dans l'ordre de leur similarité. Le point de départ de cet algorithme est un tableau de distances. Nous avons calculé les distances entre ces espèces à travers le calcul des distances, entre les quatre caractères étudiés (Tableau 18).

La première étape de l'algorithme consiste à rechercher la plus petite distance non nulle qui est de l’ordre de 1,27 = Dist (Rc,Ra) et c'est la distance qui sépare l'espèce Ruta chalepensis de l'espèce Ruta angustifolia. Le point de branchement est positionné à la distance 1,27/2=0,64. Ces deux espèces sont groupées dans un même cluster avec un nœud ancêtre (Figure 53). D’après le principe de la phénétique, ces deux taxons sont proches parce qu'elles possèdent un ancêtre commun récent.

Dans la suite, on peut calculer une nouvelle matrice de distance entre le cluster (Rc,Ra) et Ruta montana par la formule suivante : dist (Rc,Ra),Rm = (dist Rc,Rm + dist Ra,Rm)/2= 1,73 ; un nouveau nœud se forme entre Ruta montana et le cluster (Rc,Ra) (Figure 53).

Certains caractères sont plus discriminants que d'autres et le digramme est mieux résolu. Les méthodes phénétiques sont facilement applicables pour les données phytochimiques (moléculaires), alors qu’il est plus difficile de calculer des distances à partir des ressemblances morphologiques ou écologiques. De ce fait, et en comparaison avec l’indice de degré d’affinité (PA) calculé précédemment, nous pouvons déduire que le caractère le plus discriminant est le caractère pytochimique de l’huile essentielle des trois taxons étudiés. Ce dernier rapproche R. chalepensis de R. angustifolia par la richesse en cétones et aldéhydes. On note également une forte ressemblance au niveau des critères morphologiques chez les deux taxons, ce qui n’est pas le cas chez R. montana et R. chalepensis qui sont très dissemblables morphologiquement et qui malgré les conditions écologiques qu’ils peuvent partager ne se regroupe pas dans un même cluster.

Tableau 18 : Matrice de distance entre les trois taxons basée sur les quatre caractères étudiés (écologiques, morphologiques, microphytodermiques et phytochimiques)

Ruta chalepensis Ruta montana angustifolia

Ruta angustifolia

Ruta chalepensis 0

Ruta montana 1,46 0

Ruta angustifolia 1,27 2 0

Figure 53 : Dendrogramme montrant les relations de parenté entre les taxons du genre Ruta étudiés sur la base de l’UPGMA