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D´etection quadratique

4.4 G´en´eration d’impulsions femtosecondes

5.1.2 D´etection quadratique

Par hypoth`ese, le signal d´etect´e S(2)(t) est maintenant une forme bilin´eaire du champ ´electrique E(t). L’hypoth`ese d’invariance par translation dans le temps nous permet d’´ecrire ce signal de mani`ere similaire `a la polarisation non-lin´eaire du second ordre (voir eq. 2.47), soit

S(2)(t) =

Z Z

R(ω1, ω2)E(ω1)E(ω2) exp(−i(ω1+ ω2)t)1

2

o`u R(ω1, ω2) est la r´eponse bidimensionnelle du syst`eme de d´etection, d´efinie telle que R(ω1, ω2) = R(ω2, ω1). On peut ´egalement exprimer S(2)(t) `a l’aide de sa transform´ee de Fourier inverse selon

S(2)(t) = Z S(2)(ω) exp(−iωt)(5.6) avec S(2)(ω) = Z R(ω1, ω− ω1)E(ω1)E(ω− ω1)1(5.7)

Comme plus haut, le signal ´electronique mesur´e S(2)(t) sera limit´e par le temps de r´eponse fini TR de la chaˆıne de d´etection, typiquement de l’ordre de 1 ns. Cela signifie que sa transform´ee de Fourier inverse S(2)(ω) doit s’annuler d`es lors que |ω| >> 1/TR. Cette propri´et´e, valable quelle que soit le champ E(ω), implique que la fonction r´eponse R(ω1, ω2) tende elle-mˆeme vers z´ero d`es lors que |ω1 + ω2| >> 1/TR, grandeur qui est de l’ordre du GHz. La fonction R(ω1, ω2) est donc tr`es fortement localis´ee sur la droite ω1+ ω2 = 0. A l’inverse, la variation le long de cette droite est relativement lente, et correspond `a la courbe de sensibilit´e spectrale du d´etecteur. Exprim´ee en longueur d’onde, l’´echelle caract´eristique de variation de la sensibilit´e spectrale est typiquement de l’ordre de la centaine de nanom`etres, soit plusieurs dizaines de THz dans l’espace des fr´equences.

Dans le domaine optique la fr´equence centrale ω0 est naturellement tr`es sup´erieure `a 1/TR, ce qui implique que les seuls termes contribuant `a l’int´egrale dans l’´eq. 5.5 sont ceux o`u ω1et ω2sont de signes contraires. En utilisant la notation complexe du champ ´electrique E(ω) = (E(ω)+E(−ω))/2, on en d´eduit

S(2)(t) = 1 2

Z Z

R(ω1, ω2)E(ω1)E(−ω2) exp(−i(ω1+ ω2)t)1 2π dω2(5.8) ou encore S(2)(t) = 1 2 Z Z

R(ω1,−ω2)E(ω1)E2) exp(−i(ω1− ω2)t)1

2

(5.9)

L’´eq. 5.7 devient alors

S(2)(ω) = 1 2

Z

R(ω1, ω− ω1)E(ω1)E1− ω)1

(5.10)

Ces deux derni`eres ´equations montrent que le profil temporel du signal produit r´esulte en g´en´eral `

a la fois du profil temporel du champ ´electrique et de la r´eponse du d´etecteur. Consid´erons deux cas particuliers int´eressants, correspondant aux cas o`u la dur´ee de l’impulsion est respectivement tr`es longue ou tr`es courte.

5.1. D ´ETECTION AUX FR ´EQUENCES OPTIQUES 85 Cas d’une impulsion longue

Consid´erons dans un premier temps le cas d’une impulsion longue, o`u plus pr´ecis´ement d’une impulsion de largeur spectrale faible par rapport `a la bande spectrale couverte par le d´etecteur. En d’autres termes, on pourra n´egliger la variation de la fonction R(ω1, ω2) le long de la droite ω1+ ω2 = 0. On ´ecrira donc

R(ω1, ω2) = 2ξ(ω1+ ω2) (5.11)

o`u la fonction ξ(ω) est une fonction centr´ee sur ω = 0 et dont la largeur spectrale est de l’ordre de 1/TR, la bande passante du syst`eme de d´etection. On obtient alors

S(2)(t) =

Z Z

ξ(ω1+ ω2)E(ω1)E(−ω2) exp(−i(ω1+ ω2)t)1

2 2π =

Z Z Z

ξ(t) exp(i(ω1+ ω2)t)E(ω1)E(−ω2) exp(−i(ω1+ ω2)t)1 2π dω2dt = Z ξ(t) Z E(ω1)e−iω1(t−t′)1Z E(−ω2)e−iω2(t−t′)2dt = Z ξ(t)E(t − t)E(t− t)dt = Z ξ(t) E(t − t) 2 dt (5.12) soit S(2)(t) = ξ(t)⊗ |E(t)|2 (5.13)

Le signal mesur´e est ainsi le produit de convolution entre l’intensit´e temporelle de l’impulsion et la fonction ξ(t), qui peut donc s’interpr´eter comme la r´eponse impulsionnelle de la chaˆıne de d´etection. Dans le cas id´eal o`u la dur´ee de l’impulsion est tr`es sup´erieure `a TR, on peut n´egliger la variation lente du champ dans l’´eq. 5.12 et on obtient simplement

S(2)(t) = Z ξ(t)dt  |E(t)|2 = ξ(ω = 0)|E(t)|2 = 1 2R(ω0,−ω0)|E(t)|2 (5.14) Le signal mesur´e reproduit donc fid`element l’intensit´e temporelle I(t) = |E(t)|2. Notons que le signal est ici ind´ependant de la phase temporelle de l’impulsion. Il est par contre sensible `a la phase spectrale puisque cette derni`ere quantit´e gouverne le profil temporel de l’impulsion.

A l’inverse, si la dur´ee de l’impulsion est tr`es inf´erieure `a TR (tout en restant suffisamment longue pour que l’hypoth`ese initiale d’une r´eponse spectrale constante reste valide), on voit que c’est au contraire la fonction ξ(t) qui peut ˆetre suppos´ee constante dans l’´eq. 5.12. On obtient alors S(2)(t) = ξ(t) Z E(t) 2 dt (5.15)

impul-sionnelle du syst`eme de d´etection. Ce n’est pas l’impulsion qui est caract´eris´ee par le d´etecteur, mais au contraire la r´eponse impulsionnelle du syst`eme de d´etection qui est d´etermin´ee par une excita-tion pouvant ˆetre assimil´ee `a une distribution de Dirac. La seule information que l’on peut extraire sur l’impulsion est alors l’int´egrale de l’intensit´e temporelle, c’est `a dire l’´energie de l’impulsion.

Cas d’une impulsion ultra-courte

Consid´erons maintenant le cas d’une impulsion femtoseconde, dont la dur´ee est tr`es inf´erieure au temps de r´eponse des d´etecteurs disponibles. Dans ce cas extrˆeme, nous venons de voir que le profil temporel du signal S(2)(t) est enti`erement gouvern´e par le temps de r´eponse du syst`eme de d´etection. La seule information accessible sur l’impulsion est donc l’int´egrale du signal mesur´e

S =

Z

S(2)(t)dt = S(2)(ω = 0) (5.16)

Cette grandeur peut ˆetre d´etermin´ee `a l’aide de l’´eq. 5.10, ce qui nous donne

S = 1 2 Z R(ω1,−ω1)E(ω1)E1)1(5.17) ou encore S = Z RS(ω)|E(ω)|2(5.18)

o`u RS(ω) = R(ω,−ω)/2 est par d´efinition la r´eponse spectrale du d´etecteur. Dans le cas o`u la largeur spectrale de l’impulsion est suffisamment ´etroite par rapport `a la r´eponse spectrale du d´etecteur, on peut simplement ´ecrire

S = RS0)

Z

|E(ω)|2

(5.19)

Le signal mesur´e est alors simplement proportionnel `a l’´energie de l’impulsion, et on retrouve le r´esultat ´enonc´e plus haut (voir eq. 5.15). Dans le cas o`u le spectre est plus large - ce qui correspond par exemple au cas d’impulsions de dur´ee inf´erieure `a quelques dizaines de femtosecondes - il faut tenir compte de la r´eponse spectrale du d´etecteur : le signal correspond `a l’int´egrale de recouvrement entre la r´eponse spectrale RS(ω) et la densit´e spectrale d’´energie de l’impulsion |E(ω)|2, comme indiqu´e par l’´eq. 5.18. En conclusion, nous avons d´emontr´e le r´esultat g´en´eral suivant : Le signal produit par un syst`eme de d´etection quadratique, stationnaire et invariant par translation dans le temps est insensible `a la phase spectrale ϕ(ω) de l’impulsion. Ce r´esultat concerne notamment le cas d’une impulsion femtoseconde mesur´ee `a l’aide d’un dispositif purement ´electronique.

5.2. MESURE DE L’INTENSIT ´E 87

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