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Sihem Ait Hammou

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des acteurs locaux dans le développement de leur es- pace. Le processus de développement repose sur la valorisation des ressources locales d'un territoire, à partir d'une coordination et d'une solidarité d'acteurs autour de réseaux de relations (Pecqueur, 2001). La valorisation du potentiel local des zones fragiles qui disposent de très peu de moyens et de ressources et qui sont très peu concurrentielles, est souvent axée sur la mise en avant des produits et des services iden- titaires liés au territoire. Il s’agit des ressources pro- pres au territoire qui lui permettent de « se différencier du territoire voisin plutôt que d’être en concurrence sur des productions standards » (Pecqueur, 2005), Les exploitations de ces zones défavorisées peuvent en spécifiant et différenciant leur production avoir des produits de qualité qui dégagent une valeur ajoutée supérieure au produits standardisés (Bessaoud, 2005). La valorisation locale dans les zones difficiles semble être une bonne stratégie de développement territorial, car ces territoires difficiles marginalisés s’y prêtent bien à cette dynamique. Certain auteurs soutiennent l’idée selon laquelle ces zones « sont même le mieux placées que les zones « favorables » pour inventer et mobiliser. Les zones difficiles sont plus à même de pratiquer le développement territorial car elles sont dans l’obligation de se mobiliser et donc de valoriser « le capital social » et la gouvernance territoriale » (Compagne et Pecqueur, 2009).

La valorisation des ressources locales d’un territoire permettrait de créer une plus-value économique réelle en assurant un revenu supérieur aux produc- teurs, de façon durable. La différenciation des pro- duits du terroir est un enjeu d’appropriation de rente et de position dominante (Ilbert et Petit, 2005). Des observations empiriques ont, en effet, permis de met- tre en évidence l'existence de rente dite de qualité ter- ritoriale (Mollard, 2001), Cette rente résulte de la combinaison de la qualité intrinsèque du produit et son ancrage en un lieu spécifique avec son histoire et

son savoir-faire (Lacroix, Mollard et Pecqueur, 1998). Ce processus de valorisation permet de mobiliser les acteurs locaux autour d’une activité locale en assu- rant des revenus viables et durables.

Le développement des zones défavorisées est dépen- dant de l’organisation de ses acteurs sous différentes formes, ce qui donne naissance à des stratégies de dé- veloppement sous formes d’initiatives de groupe d’ac- teurs locaux, dans de nombreuses zones rurales marginalisées. Le concept de valorisation locales des ressources locales a été fortement mobilisé au nord mais relativement peu mobilisé dans les pays du Ma- ghreb (Landel, 2011). Il permet aux régions margina- lisées qui ont peu de facteur standard de production, de mettre en avant leurs dotations spécifique (produit spécifique, savoir-faire, réputation) au service du dé- veloppement territorial, ces dotations ou ressources spécifiques ancrées territorialement constituent la vrai force des territoires ( Landel et Senil, 2009, Colletis et Pecqueur,2004, François et al, 2006) puisque per- mettant « une différenciation durable, c'est-à-dire non susceptible d’être remise en cause par la mobilité des facteurs » (Colletis et Pecqueur, 2004).

Les appellations d’origines et autres signes de qualité sont considérés comme outil de valorisation des res- sources locales. Ils constituent pour les territoires un enjeu fondamental dans la mesure où le potentiel existant est exploité et valorisé. De nombreux cher- cheurs considèrent, les appellations d’origines comme outils de valorisation qui peuvent avoir des effets po- sitifs sur la valorisation du produit d’origine et donc sur les revenus des acteurs ruraux et sur la vitalité des territoires, y compris les plus marginaux, En France par exemple, l’AOC huile d’olive de Nyons a eu un effet très positif sur toute la région.

Il n’y a pas de pays au monde où l’origine géogra- phique ne soit associée à des produits. La pratique qui consiste à désigner les productions locales par leur lieu d’origine, c’est-à-dire par le nom géographique

de l’endroit où elles ont été élaborées, est universelle. Le principe de la protection de l’origine a été adopté à l’échelle internationale. Nos régions sont pourvues de produits présentant des attributs de qualité spéci- fique indissociables des lieux où ils sont produits. Cette spécificité offre aux produits de terroir un po- tentiel pour faire partie d’une démarche de dévelop- pement durable. La mise en valeur de nos produits de terroir permet aux petites exploitations agricoles même celles de petites tailles et défavorisées de mieux vivre des ressources locales, valoriser économique- ment le potentiel local en produits de qualité permet de produire plus et mieux avec des pratiques simples respectueuses de l’environnement (FAO, 2009). La différenciation des produits de terroir sur le mar- ché, par la mise en avant de la qualité spécifique peut permettre d’améliorer les revenus des producteurs lo- caux et favoriser une dynamique locale, tout en par- ticipant à la préservation et la promotion des savoirs-faire traditionnels et des ressources naturelles locales (Vandecandelaere, 2009). Les produits de ter- roir peuvent être une source de valeur ajoutée au tra- vers de leur reconnaissance sur les marchés, en permettant soit aux produits différenciés d’accéder à un marché de niche, soit en empêchant leur dispari- tion sur des marchés où ils sont menacés par des pro- duits plus compétitifs. Ceci peut contribuer à assurer des revenus décents aux producteurs locaux dans la mesure où la valeur ajoutée est redistribuée de façon équitable, et que les bénéfices sont répartis entre les différents stades de la filière (FAO 2009).

Afin que les produits de nos terroirs soient identifiés, labellisés, protégés, encouragés et commercialisés. Le décret exécutif n° 13-260 du 28 Chaâbane 1434 cor- respondant au 7 juillet 2013 fixe le système de qua- lité des produits agricoles ou d’origine agricole, il définit le mode d’organisation et de fonctionnement du système national de labellisation.

Les productions localisées présentent une grande di-

versité. Elles sont aujourd’hui très convoitées dans la mesure où la mise en avant de leur origine peut ap- porter une plus-value économique réelle. Celle-ci est renforcée par la possibilité de faire formellement état de l’origine géographique à travers une réglementa- tion de protection. La valorisation des ressources ter- ritoriales a permis dans les pays de la méditerranée l’émergence de bien des territoires. C’est dans une stratégie de développement territoriale que l’Algérie a choisi de s’inscrire pour valoriser ses produits de ter- roir, de ce fait la question essentiel que l’on se pose est de savoir Quel est le mode de gouvernance le plus

adéquat à l’émergence des produits de terroir datte Deglet Nour de Tolga et l’huile d’olive de Kabylie?

Afin de répondre à notre interrogation nous émettons les hypothèses suivantes :