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CHAPITRE 1 : PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT CHEZ L’ENFANT

2.1. Développement intellectuel

Cette période est en fait divisée en 2 stades selon Piaget : une période de préparation entre 2 et 6-7 ans appelée « stade préopératoire » au cours de laquelle on voit apparaître l’intelligence représentative chez l’enfant c’est à dire l’évocation d’objets absents grâce à leur représentation mentale et une période entre 7 et 11-12 ans appelée « stade des opérations

concrètes » pendant laquelle l’enfant va devenir capable de généraliser, de classer, de tenir

compte de différents points de vue et d’en tirer des conséquences.81 La fin de ces étapes de développement est en général marquée par l’entrée de l’enfant au collège

2.1.1. Période pré-scolaire (2 à 6-7 ans)

2.1.1.1. Développement des opérations

intellectuelles

Piaget utilise le terme des « préopératoires » pour caractériser cette période parce qu’il considère que l’enfant ne maîtrise pas certaines opérations logiques, qui pour l’adulte semblent une évidence. Ainsi, si on découpe un gâteau en parts, la quantité totale du gâteau avant et après découpage reste la même mais un enfant, à ce stade, répondra qu’il y a plus de gâteau une fois découpé malgré la réversibilité de l’opération (on pourrait rassembler les parts pour reformer le gâteau entier).159

On peut donc voir qu’il existe une confusion entre l’imaginaire de l’enfant et la réalité

extérieure physique et logique. L’enfant fait preuve d’une pensée très intuitive qui s’appuie

beaucoup sur la perception sans prendre appui sur la logique.81

2.1.1.2. Le langage

A partir de 3 ans, l’enfant produit en général des phrases de plusieurs mots mais la moyenne de vocabulaire reste inférieure à 1000 mots. Ce vocabulaire s’enrichira d’environ 500 mots par an.

A la fin de la période de « préparation », le problème des articles pour différencier le genre et le nombre des mots sera totalement résolu.

18 Les conjugaisons des verbes apparaissent un peu après 3 ans, vers 6 ans l’enfant maîtrise le présent, le passé et une ébauche du futur. C’est à cette période que l’on constate des fautes de conjugaison telles que « j’ai mouru ».88

2.1.1.3. Aspects cognitifs

Comme dit précédemment, cette période donne accès à l’enfant à la pensée symbolique. Les caractéristiques de cette pensée sont : l’animisme (attribuer des caractéristiques vivantes aux objets), le finalisme (tout a une raison et un but mais pourquoi ?), l’artificialisme (les montagnes poussent parce qu’on plante des cailloux), le réalisme (l’enfant traite les images mentales comme de véritables substituts d’objets, par exemple les images de rêve sont réelles).

A ce stade, l’enfant n’est toujours pas capable de généralisation, par exemple quand il pense « chat », il pense au sien de façon égocentrique.81

L’enfant a l’esprit très vivant et peut être un très bon orateur même s’il tend à exagérer beaucoup dans ses histoires. On note aussi que beaucoup de parents se trouvent un peu embarrassés par leurs enfants quand ceux-ci reproduisent des situations domestiques plus que réalistes.91

2.1.1.4. Autres aspects : motricité et dessin

De Meur et Staes (1981) distinguent différentes étapes du développement du schéma corporel :

la connaissance des différentes parties du corps : un peu avant 3 ans et jusqu’à 4 ans, l’enfant apprend à différencier les différentes parties du corps les unes par rapport aux autres.

l’orientation spatio-temporelle : vers 4-5 ans l’enfant peut accomplir un travail sensoriel plus élaboré : par exemple, il peut observer le dessin d’un bonhomme stylisé et reproduire les mêmes gestes soit avec le modèle sous les yeux, soit de mémoire ou bien les yeux bandés reconnaître un objet en le touchant et en suivant son contour.

l’orientation spatio-corporelle : vers 5-6 ans l’enfant peut parvenir à l’exécution de mouvements coordonnés dans une figure d’ensemble, par exemple, plier les genoux en levant les bras.159

19 La plupart des enfants de 3 ans manifestent un intérêt important pour la production de « gribouillis ». Le fait même de laisser des traces est pour eux une activité fascinante. Des études ont contribué à dégager dans les dessins des enfants les étapes suivantes :

le réalisme fortuit vers 3 ans : le hasard fait que la trace sur le papier ressemble plus ou moins à un objet ou un personnage quelconque.

le réalisme manqué entre 3 et 4 ans : l’intention préalable à la réalisation du dessin existe mais les capacités motrices nécessaires font défaut. C’est la période de l’ « homme têtard », l’enfant se rend compte que la ressemblance auparavant obtenue était fortuite et qu’il ne parvient pas à chaque essai à représenter des images préméditées.

le réalisme intellectuel : les tracés deviennent plus sûrs, le dessinateur reproduit ce qu’il sait du modèle et non pas ce qu’il en voit ; c’est le cas des effets de transparence où le corps est présent sous les habits par exemple88. Ainsi l’enfant n’hésite pas, dans le cadre d’une maison dont il vient de dessiner la façade, à représenter l’intérieur des pièces qui la composent, ses habitants dans leur tâche familière, les meubles, etc.…

2.1.2. Période scolaire (6 à 11-12 ans)

Entre 6 et 11-12 ans, les mystères se dissipent : l’enfant va à l’école, apprend, produit, s’affronte à l’autorité et/ou à ses pairs. L’enfant n’est plus un petit enfant, il devient un « grand » tout en restant un enfant ; l’adulte peut lui confier des responsabilités nouvelles qu’il ne pouvait assumer avant. C’est l’âge de raison.

2.1.2.1. Acquisitions des principales

conservations

Les principales acquisitions sont :

la réversibilité : l’enfant exerce ses actions en pensée (additionner, classer) donc de façon réversible. Si on verse le contenu d’un verre dans un récipient plus large, l’enfant comprend que le volume reste le même (alors qu’au stade précédant il pensait qu’il y avait moins d’eau dans le second récipient).

les structures de classification linéaires comme chien< animaux<êtres vivants et les emboîtements inclusifs comme parmi 16 fleurs, il y a 8 tulipes dont 4 rouges.

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les schémas de conservation de poids, de volume.81

2.1.2.2. Evolution du langage

A 6 ans, l’enfant, toute catégorie confondue, a acquis 2500 à 3000 mots. Vers 9-10 ans, le locuteur est capable de conter de véritables mini-aventures dans lesquelles les héros et les divers épisodes prennent corps.

Une acquisition importante à cet âge est la lecture et l’écriture ; l’enfant peut grâce à la maîtrise de ce moyen de communication élargir son champ de connaissance, avoir accès à tout un domaine de transmission d’informations entre adultes qui, jusque là, n’était pas pour lui mais pour ceux qui savaient lire.159

2.1.2.3. Motricité

A cet âge, l’enfant a complètement acquis l’équilibre, et sa marche comme sa course sont aussi habiles que celles d’enfants plus âgés.

Il est à noter que les différences, déjà notables au stade précédent, deviennent très marquées : les garçons sont forts habituellement et les filles plus précises, mieux coordonnées.

En ce qui concerne le dessin, les jeunes créateurs se trouvent alors plongés en pleine phase de

réalisme, en général parfaitement maîtrisée.88

2.2. Développement affectif et social