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4. Les sites d’étude

4.2. Caractéristiques hydrodynamiques, sédimentaires et morphologiques 1. Caractéristiques communes aux trois sites

4.2.3. Détroit du Nord Pas-de-Calais, baie de Wissant

Fig. I-18: Extrait de la carte marine (SHOM) au niveau du site d’étude de Zuydcoote ainsi qu’un profil bathymétrique

entre la côte et le banc du Hills.

Fig. I-18:Extract of marine map (SHOM) at Zuydcoote and a profile bathymetry between the shoreline and the tidal banks named Hills.

Fig. I-19: A) Profil topographique type de la zone d’étude, Dune Dewulf (MAMASSPPAATTAAUUDD,, 2200111). B) Photographie de la 1

plage au pied de la dune Dewulf à marée haute. C) Micro falaise suite à un évènement tempétueux.

Fig. I-19:Typical perpendicular beach profile of the coast of Northern France, Dune Dewulf (MMAASSPPAATTAAUUDD,, 22001111). B) Study site from the dune cliff at high tide. C) Dune Cliff after a storm event.

4.2.3. Détroit du Nord Pas-de-Calais, baie de Wissant

La baie de Wissant constitue un site plus atypique en raison de sa configuration de baie. Egalement très étudiée au cours des dernières décennies (RRUUZZ EETT MEMEUURR--FEFERREECC, , 22000044 ;;

A

AEERRNNOOUUTTSS,, 22000055 ; ; AAEERRNNOOUUTTSS EETT HEHEQQUUEETTTTEE,, 22000066 ;; HEHEMMDDAANNEE, , 22000066 ; ; SESEDDRRAATTII, , 22000066 ; ; SESEDDRRAATTII E

ETT ANANTTHHOONNYY, , 22000077),, elle est définie par une hydrodynamique sédimentaire bien particulière. En effet, la baie de Wissant est non seulement caractérisée par un système barre-bâche, mais elle se distingue aussi par une sectorisation très marquée du trait de côte en zones d’érosion et d’accrétion (AAEERRNNOOUUTTSS, , 22000055).

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La baie de Wissant est également très prisée par les touristes en raison de son cadre particulièrement attrayant liée à la pratique de nombreuses activités nautiques. Elle est aussi malheureusement connue pour être assujettie à un recul du trait de côte particulièrement intense. La partie occidentale de la baie a en effet reculé d’environ 100 m, avec un pic à 250 m entre 1949 et 2000 (AAEERRNNOOUUTTSS EETT HEHEQQUUEETTTTEE, , 22000066) (Fig. I-20). De nombreux vestiges de la dernière guerre mondiale témoignent de ce recul important puisque plusieurs blockhaus autrefois perchés sur la dune sont maintenant au niveau de l’estran (Photo I-3). Ce recul intense est également remarquable au niveau de la digue de la commune de Wissant qui tente tant bien que mal de maitriser l’érosion de ce secteur (Photo I-4).

Photo I-3 : A) Erosion de la dune au sud de la baie lors d’un évènement tempétueux. B) Blockhaus au niveau de l’estran

parfois submergé lors des tempêtes.

Photo I-3 : Dune erosion a during storm event in the southern part of the bay. B) Partially submerged bunker on the foreshore.

Cette zone était pourtant il y a 60 ans assujettie à une accrétion des plus intenses. Comme en témoigne les photos suivantes (Photo I-4), le niveau du sable s’est abaissé d’environ 7 à 8 m en l’espace de seulement 9 ans. Un tel renversement de situation suggère un bouleversement de la circulation hydro-sédimentaire au sein de la baie, notamment en raison de l'érosion des petits fonds dans la baie (AAEERRNNOOUUTTSS EETT HEHEQQUUEETTTTEE, , 22000066).

En raison de cette évolution différentielle du trait de côte, la morphologie de la plage montre également de fortes variations longitudinales entre la partie ouest et la partie est. En effet, la zone à l’est de la baie, au niveau de la dune d’Amont est définie par une morphologie type à barres et à bâches bien marquée, alors que la partie ouest est beaucoup plus plane et moins prononcée où plusieurs bancs de tourbe affleurent, témoignant du caractère érosif de cette zone (SESEDDRRAATTII,, 22000066). La partie orientale est quant à elle en accrétion depuis quelques années (Fig. I-20 et Photo I-5), et c’est notamment au niveau de la dune d’Amont que nous avons établi notre zone d’étude, pour des raisons pratiques mais également pour que la morphologie entre les différents sites d’étude soit uniforme.

Chapitre II - Approche méthodologique et récapitulatif des données acquises lors de chaque expérimentation

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Photo I-4 : La digue de Wissant en 1998 (A) et en 2007 (B). Le niveau du sable s’est abaissé d’environ 8 m. C)

Submersion de la digue lors de la tempête de mars 2010.

Photo I-4 : Seawall of Wissant seaside resort in 1998 (A) and 2007 (B). Erosion has been responsible for 8 m beach lowering. C) Dyke flood during the storm event of March 2010.

Photo I-5 : Situation du trait de côte au niveau de la dune d’Amont dans les années 30 (A) et en 2010 (B). La dune

blanche végétalisée en 2010 se situe approximativement au niveau de la laisse de haute mer en 1930 témoignant d’une avancée du trait de côte et d’un apport de sédiment significatif.

Photo I-5: Shoreline evolution at the "Dune d’Amont" in the 30’s (A) and in 2010 (B). Vegetalized dune in 2010 is approximately at the same location of the high tide mark on the 1930's photograph showing a significant coast accretion. Le large de la baie est de nouveau caractérisé par un ensemble de banc tidaux et notamment le banc à la Ligne que l’on peut assimiler à un banc en drapeau (banner bank) (DYDYEERR EETT HUHUNNTTLLEEYY,,

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1999999). Ce corps sédimentaire long de 3,5 km et large de 500 m au maximum (CCLLAABBAAUUTT, , 11998888) s’appuie en effet sur l’extrémité SW de la baie caractérisée par le Cap Gris Nez et son orientation correspond à la dominance du courant de flot dirigé vers l’est (Fig. I-21, A). Sa formation résulterait des mouvements sédimentaires liés aux courants de marée particulièrement violents dans cette zone (> 1 m.s-1). Sa mise en place et sa présence est

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également responsable d’un phénomène de courants giratoires à l’intérieur de la baie (DYDYEERR EETT

H

HUUNNTTLLEEYY,, 11999999) (Fig. I-21, B). L’évolution du banc comparée à celle du littoral a montré une certaine corrélation (AEAERRNNOOUUTTSS,, 22000055).

Fig. I-20: Evolution du trait de côte de la baie de Wissant entre 1949 et 2000 (HHEEQQUUEETTTTEE EETT AAEERRNNOOUUTTSS,, 2200006) 6

Fig. I-20: Shoreline variation of Wissant bay between 1949 and 2000 (HHÉQÉQUUEETTTTEE EETT AAEERRNNOOUUTTSS,, 22000055)

Le banc joue un rôle fondamental dans la dissipation et la réfraction de la houle. La mise en place de cette gyre serait en partie responsable du devenir de la côte dans la partie SW de la baie. L’ensemble de la baie peut être alors définie comme une cellule sédimentaire à part entière (SSEEDDRRAATTII, , 22000066) sans pour autant la considérer fermer étant donné le fort contrôle hydrodynamique au niveau des petits fonds par les courants tidaux qui tendent à ouvrir la cellule (HHEEMMDDAANNEE, , 22000066). En raison d’un marnage plus important, l’estran peut parfois découvrir jusqu’à 550 m en période de vives eaux. Le système barre-bâche est dans la plupart des cas plus marqué avec la présence d’une barre de milieu de plage relativement massive. La pente de plage est de nouveau très faible entre le pied de dune et le bas de plage (Tan β ≈ 0,015) et diminue également au fur et à mesure que l’on se rapproche de la zone subtidale. Le cordon littoral qui borde la plage est similaire à celui de Zuydcoote, mais ne présente pas de falaise sableuse au niveau de notre zone d’étude. Ce cordon est toutefois interrompu par la présence des falaises calcaires situées à l’est de la zone (Photo I-6, A).

Chapitre II - Approche méthodologique et récapitulatif des données acquises lors de chaque expérimentation

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Fig. I-21: A) Extrait de la carte marine (SHOM) avec la localisation du Banc à la Ligne. B) Représentation schématique

de la formation d’un banc en drapeau (DYDYEERR AANNDD HHUUNNTTLLEEYY,, 11999999).

Fig. I-21: A) Extract of marine chart (SHOM) of Wissant Bay with the location of the tidal bank “à la Ligne”. B) Schematic representation of banner bank formation (DDYEYERR AANNDD HHUUNNTTLLEEYY,,11999999)

Photo I-6 : A) Limite entre la falaise calcaire et la dune d’Amont. La falaise continue derrière la dune et constitue donc

une falaise fossile surmontée d’une dune dite d’épaulement (Sipka, 1998). B) Mégarides au niveau de l’estran.

Photo I-6 : A) Boundary between the calcareous cliff (on the left) and the coastal dune (on the right). B) Megaripples on the foreshore.

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La dune est colonisée par des oyats puis évolue progressivement vers une dune boisée sur une largeur d’environ 600 m. En raison d’un fort hydrodynamisme et d’un apport en sédiment important au niveau de la dune d’Amont, des méga rides ont souvent été remarquées (SESEDDRRAATTII E

ETT ANANTTHHOONNYY, , 22000077) (Photo I-6).

L’ensemble de ces connaissances nous ont permis de déterminer la zone la plus adéquate pour cette étude. Elle se situe donc au niveau de la dune d’Amont à environ 1,5 km à l’est de la commune de Wissant. Les points d’accroche de la zone correspondent aux transects AM200 à AM400 déterminés par SSEEDDRRAATTII ((22000066)).

Fig. I-22: Localisation de la zone d’étude par rapport aux suivis topographiques réalisés par SESEDDRRAATTII ((22000066) )

Fig. I-22: Location of the study zone (Red dashed rectangle) and the beach profiles surveyed by Sedrati (2006). 4.2.4. Façade Manche, Hardelot plage

Le site d’Hardelot est beaucoup plus similaire à celui de Zuydcoote en termes de configuration spatiale. Caractérisée par un large estran ouvert, la côte fait face à la Manche et est localisée entre l’estuaire de la Baie de Canche et la station balnéaire d’Hardelot Plage. Le choix de la localisation de la zone d’étude a été dépendant de la morphologie locale de la plage. En effet, la partie méridionale est caractérisée par des affleurements tourbeux (Photo