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RESULTATS ET DISCUSSION

B. Détermination de la CMF

Un petit volume des tubes qui n’ont pas montré de prolifération fongique (10 mg/mL et 5mg/mL des deux extraits en plus de la concentration 2,5 mg/mL du Carthamus tinctorius a été ensemencé sur un milieu solide (PDA) puis incubé pendant 72 h.

Contrairement aux résultats de la CMI, l’extrait de l’Ammodaucus leucotrichus a montré un pouvoir inhibiteur fort à celui de l’extrait du Carthamus tinctorius dont la concentration 10 mg/mL a correspondu à la CMF de l’extrait de l’Ammodaucus leucotrichus(figure 56 + figure 57).

Figure .56 : Résultats du CMF l’extrait de l’Ammodaucus leucotrichus.

Quoique nous avons observé une légère croissance fongique à la concentration de 10 mg/mL du Carthamus tinctorius, cette croissance a été plus importante à la concentration 5 mg/mL du même extrait (figure 60).

Figure. 57 : Résultats du CMF, l’extrait de Carthamus tinctorius. D’après les résultats de la CMI et de la CMF, nous avons calculé le rapport CMF/CMI. Si ce rapport est supérieur à 4, l’extrait est qualifié fongistatique, mais s’il est inférieur à 4, l’extrait est qualifié alors fongicide (Marmonier, 1990).

Témoin

C. tinctorius 10 mg/mL

Témoin C. tinctorius5mg/mL A.leucotrichus 5 mg/mL A. leucotrichus 10 mg/mL

Résultats Evaluation de l’activité fongique

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Il résulte, à partir des rapports CMF/CMI que l’extrait de l’Ammodaucus leucotrichus exerce des effets inhibiteurs de type fongicide avec un rapport CMF/CMI estimé à 2. Par contre, il parait que extrait du Carthamus tinctorius exerce des effets inhibiteurs de type fongistatique parce que la CMF est supérieur à 10 mg/mL contre une CMI de 2,5 mg/mL.

3. Discussion

Notre étude s’est portée d’une part sur une enquête ethnobotanique de deux plantes cultivées dans la région d’Adrar, et d’autre part sur l’évaluation de leurs pouvoirs antimicrobiens. Nos résultats de l’enquête ethnobotanique ont montré que les graines d’Ammodaucus leucotrichus constituent la partie la plus utilisée de cette plante. La poudre de ces graines est consommée pour soigner certaines affections qui touchent le tube digestif. Il en est de même pour les fleurs du Carthamus tinctorius qui sont prises pour remédier certaines pathologies telles que les affections de tubes digestifs et dermatologiques. Il a été rapporté que le genre Fusarium est à l’origine de plusieurs affection dermatologiques qui peuvent être mortelles chez les personnes immunodéprimées (van Diepeningen et al., 2015 ; Rayet al., 2016). De plus de la résistance du genre Fusarium aux traitements antifongiques conventionnels tel que les azolés et les triazolés, de nombreux antifongiques de synthèse deviennent toxiques suite à une utilisation prolongée (Campoy&Adrio, 2017). Dans notre étude, l’évaluation du pouvoir antifongique a montré que l’extrait d’Ammodaucus leucotrichus a exercé des effets inhibiteurs de type fongicide contre le Fusarium oxysporum, tandis que l’extrait du Carthamus tinctorius a exercé des effets inhibiteurs de type fongistatique. Nos résultats sont en accord avec ceux trouvé par Delshad et al. (2018) qui ont rapporté une activité antimicrobienne de l’extrait méthanolique des fleurs du Carthamus tinctorius contre Cryptococcus neoformans. L’extrait méthanolique d’Ammodaucus leucotrichus a été rapporté aussi d’avoir des effets antibactériens et antifongiques contre une large gamme des bactéries et des champignons (Sebaa et al., 2018) ce qui confirme les effets fongicides observés du d’Ammodaucus leucotrichus.

Les effets antifongiques des extraits étudiés pourraient être attribués à leurs métabolites secondaires. Une étude phytochimique de l’Ammodaucus leucotrichus a montré que cette dernière contient les flavonoïdes, les tannins, les saponosides, les coumarines, les acides phénoliques, les alcaloïdes, et les glycosides (Asdjal et al., 2018). Une autre étude a montré que le Carthamus tinctorius contient les stéroïdes, les glycosides, les saponosides, et les tanins (Turgumbayeva et al., 2014). Il a été démontré que les polyphénols, les alcaloïdes, et les terpenoides ont des effets antimicrobiens (Iwasa et al., 2001; Cushnie& Lamb, 2005; Gul& Hamann, 2005; Ríos&Recio, 2005; Khan et al., 2005; Orhan et al., 2007 ; Tongnuanchan et Benjakul, 2014). L’activité

43 | P a g e antimicrobienne des huiles essentielles, terpenoides, les rend aptes d’être utilisées comme additifs alimentaires (Tongnuanchan et Benjakul, 2014). En fin, l’utilisation des polyphénols et les terpenoides comme adjuvants aux traitements antifongiques a été proposée (Zacchino et al., 2017).

Conclusion

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Conclusion

La première approche de cette étude s’est portée sur l’élaboration d’une enquête ethnobotanique de deux plantes (l’Ammodaucus leucotrichus et Carthamus tinctorius) utilisées dans la région d’Adrar pour guérir ou moduler plusieurs affections. La deuxième approche s’est portée sur l’évaluation du pouvoir antifongique des plantes ainsi étudiées. L’enquête ethnobotanique a révélé que l’Ammodaucus leucotrichus est très souvent utilisée pour apaiser les troubles digestifs. Tandis que le Carthamus tinctorius est utilisé comme traitement des troubles digestifs et des affections dermatologique.

Les résultats de l’évaluation de l’activité antifongique ont montré que l’Ammodaucus leucotrichus exerce une activité fongicide et le Carthamus tinctorius exerce une activité fongistatique contre le Fusarium oxysporumf.sp albedinus. Ces résultats sont promettant en termes de l’utilisation des métabolites secondaires du Carthamus tinctorius et d’Ammodaucus leucotrichus comme adjuvants aux traitements antifongiques.

En perspective, il serait intéressant d’étudier la composition phytochimique des plantes étudiées ainsi, de tester leurs pouvoirs antimicrobiens sur d’autres souches microbiennes.

Les effets secondaires indésirables associés à l’utilisation des médicaments de synthèse chimique font penser à la recherche des alternatives en explorant les substances bioactives qui peuvent exister dans la nature, avec moins de toxicité sur la santé humaine.

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