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III.4 Les transformations explicites dans Amaya

III.4.3 Déroulement d’une transformation

Nous montrons, à l’aide d’un exemple, le déroulement d’une transformation explicite dans Amaya. Nous décrivons d’abord comment sont représentées les requêtes, puis comment cette représentation est utilisée pour leur interprétation, ensuite nous expliquons comment se déroule la génération de la structure cible.

Prenons comme exemple la transformation dans un document HTML d’une suite de titres de deux niveaux (h1 et h2) entrecoupés d’éléments quel-conques (*) en une structure de liste titrées imbriquées s’écrit :

Listes Titrées:(h1,(C1:*)+,(h2,(C2:*)+)*)+; { h1 > dl:dt; C1 > dl.dd:*; h2 > dl.dd.dl:dt ; C2 > dl.dd.dl.dd:*; }

L’ensemble des requêtes de toutes les expressions de transformation dé-clarées est représenté sous la forme d’un automate qui est éclaté en fonction de la profondeur des requêtes. Ainsi, l’interprétation de l’expression de transfor-mation donnée en exemple produit l’automate de reconnaissance de structure présenté figures 23. La génération de cet automate ne se fait que lors de la première transformation d’une session d’édition. L’automate est alors gardé en mémoire et utilisé lors des transformations suivantes.

L’automate construit est éclaté de façon à obtenir un automate pour chaque niveau de structure de l’ensemble dans les requêtes interprétées. Chacun de ces automates de niveau permettant de déterminer quelles parties de requêtes re-connaissent une séquence d’éléments voisins, appelée sous−requête (partie Exp_requête de la règle Noeud_composé de la grammaire de la section III.4.2.1).

Les transitions d’un automate de reconnaissance sont étiquetées par le nom du type correspondant à la transition et un ensemble de couples d’identificateurs : le premier identifie de façon unique la sous−requête à laquelle appartient le nœud représenté par la transition, il est appelé ide. Si la descendance de ce nœud est spécifiée par la requête, le second identificateur, appelé idinf, identifie la sous−requête définissant cette descendance dans l’automate du niveau infé-rieur, il est nul sinon.

L’automate présenté dans la figure 23, ne représente qu’une sous−requête et aucune transition ne fait référence à une sous−requête car aucune descen-dance de nœud n’est définie dans la requête. Par conséquent le couple d’identi-ficateurs associé à chaque transition est : (ide = 1, idinf = 0).

h1 (1 0) h2 (1 0) * (1 0) h2 (1 0) * (1 0)

* (1 0) * (1 0)

h1 (1 0)

h1 (1 0)

Figure 23 : Automate de reconnaissance de la requête (h1,(C1:*)+,(h2,(C2:*)+)*)+

La figure 24 montre les automates des deux niveaux de structure construits lors de l’interprétation d’une seconde requête : h1, (ol[li+]|ul[li+]) qui reconnaît un titre suivi d’une liste numérotée (ol) ou non (ul). L’interpré-tation de cette requête étend l’automate de niveau 0 de la figure 23 et produit un automate de niveau 1 pour reconnaître les sous−requêtes (li+). Les tions associées aux nœuds parents des sous−requêtes référencent les transi-tions correspondantes dans la sous−requête par le deuxième paramètre de leur couple d’identificateurs (ul (2 1) et ol (2 2)). Notons que deux couples d’identificateurs sont associés à la transition représentant le nœud h1 dans l’automate de niveau 0 car cette transition est utilisée pour la reconnaissance des deux requêtes.

Automate de reconnaissance − niveau 1 ul (2 1) ol (2 2) h1 (1 0) h2 (1 0) * (1 0) h2 (1 0) * (1 0) * (1 0) * (1 0) h1 (1 0) h1 (1 0) (2 0)

Automate de reconnaissance − niveau 0

li (1 0) (2 0) li (1 0)

(2 0)

Figure 24 : Automates de reconnaissance des deux requêtes

L’algorithme de reconnaissance parcourt l’arbre de structure de l’instance source depuis le niveau le plus bas jusqu’aux éléments constituant la sélection. Chaque ensemble d’éléments frères (qui ont le même parent) est analysé par l’automate du niveau correspondant. Si cet ensemble est reconnu en utilisant des transitions portant toutes un ou plusieurs identificateurs ide, ces identifica-teurs sont remontés au niveau supérieur et seules les transitions ayant un identificateur idinf appartenant à cet ensemble permettent la reconnaissance du niveau supérieur.

Un ensemble d’éléments frères est reconnu par un automate si et seulement si il existe une suite de transitions qui a les propriétés suivantes :

1. La suite des noms de types associés aux transitions est égale à la suite des noms de types des éléments successifs.

2. La suite des transitions mène à un état final de l’automate (représenté en gras sur les figures 23 et 24).

3. Il existe au moins un ide tel que chaque transition soit définie par un couple (ide, idinf) où idinf est égal à 0 ou bien appartient à l’ensemble des ide reconnus par l’automate de niveau inférieur appliqué aux des-cendants de l’élément reconnu par le nœud associé à la transition. Le résultat de la reconnaissance sur un niveau est l’ensemble des ide ré-pondant à la troisième propriété.

Une table de nommage des éléments est construite durant la reconnaissance pour associer aux éléments de la source les règles relatives aux nœuds de la requête. L’algorithme ne détaille pas la reconnaissance d’attributs qui est une extension de l’égalité entre le type de l’élément et le type exprimé dans la re-quête.

Le résultat de l’évaluation de requêtes est ensemble de transformation dont les requêtes ont été reconnues par l’instance source. Dans le cas d’un appel explicite, cet ensemble est présenté à l’utilisateur pour lui permettre de sélec-tionner une transformation de son choix, Dans le cas d’un appel induit, la transformation correspondant à la première requête de l’ensemble est appli-quée.

L’application des règles de transformation se fait lors d’un parcours de l’arbre de structure de la source. L’instance source est préalablement déconnectée du corps du document pour pouvoir générer les éléments définis dans les règles de transformation directement dans la structure du document et pouvoir ainsi véri-fier qu’ils sont conformes à la structure générique du document.

La figure 25 montre la construction de l’instance cible par l’application des règles h1, C1, h2 et C2, et illustre le rôle des nœuds de placement et des nœuds de construction.

• La règle h1 (présentée en mauve) crée l’élément de placement dl et l’élément de construction dt.

• La première application de la règle C1 (rouge foncé) ne crée pas l’élé-ment de placel’élé-ment dl car c’est déjà le dernier élél’élé-ment du niveau le plus haut de la structure du document cible, par contre l’élément de placement dd est créé car il ne correspond pas au type du dernier élément du second niveau de structure (dt). L’étoile en fin de règle signifie que l’élément p est copié dans la structure cible.

• La seconde application de la règle C1 (rouge clair) ne génère pas de nœuds de placement car ceux−ci sont déjà présents dans la branche la plus à droite de la structure crée. Seul l’élément ol est copié.

• La première application de la règle h2 (bleu foncé) crée l’élément de placement dl et l’élément de construction dt, tandis que la seconde ne crée que l’élément dt ( l’élément dl étant déjà créé par les règles précé-dentes).

• L’application des règles C2 copie les éléments source (ul et table) dans la structure cible. h1 p ol h2 ul h2 table dl dt dd p ol dl dt dd ul dt dd table structure source structure cible

Figure 25 : Application des règles de transformation en liste titrée Nous n’avons pas représenté sur la figure la descendance des éléments source. Cette descendance est simplement transférée depuis l’instance source dans les éléments correspondant dans l’instance destination. Par exemple, la descendance de h1 est transférée dans l’élément dt. Les éléments p, ol, ul et table ainsi que leur descendance sont transférés dans l’instance destination car les règles qui leur sont associées se terminent par le symbole ’*’.

La transformation est effectuée par deux parcours de l’arbre de structure des éléments source. Le premier évalue les requêtes des différentes expressions de transformation, le second permet la génération des éléments de la structure cible.

Ces deux parcours sont rendus nécessaires pour laisser à l’utilisateur la possibilité de sélectionner une transformation après que la reconnaissance des requêtes a été effectuée et qu’un sous−ensemble des transformations a été pré−sélectionné. Cette interaction doit évidemment se faire préalablement à la phase de génération de l’instance cible. Dans le cas d’un appel induit, les deux parcours de la structure sont également effectués car l’algorithme de recon-naissance des requêtes effectue un parcours ascendant de l’arbre de structure

de la source, tandis que la génération fait un parcours dans l’ordre préfixe, donc en descendant dans l’arbre de structure.