II.3 Érosion interne : développement d’un dispositif « Hole Erosion Test optimisé»
II.3.5 Déroulement d’un essai d’érosion
o Montage de la cellule
Avant la réalisation de chaque série d’essai, la cellule est montée tout d’abord dans le dispositif
sans l’éprouvette de sol, puis une circulation d’eau est imposée pour assurer la saturation de la
canalisation de l’ensemble du dispositif. Ensuite la cellule est isolée du reste du dispositif par
la fermeture des vannes amont et aval et l’éprouvette de sol est montée dans la cellule. La vanne
en amont de la cellule et les vannes de purge sont ouvertes et l’air est chassé des différents
compartiments de la cellule. Ensuite la vanne avale est ouverte et un écoulement à faible
différentiel de pression (de l’ordre de 10 kPa) a permis d’assurer la saturation complète de tout
le dispositif. Cette dernière étape permet aussi d’évacuer les particules solides pouvant être
présentes dans le conduit, suite au forage, et qu’il est nécessaire d’évacuer pour ne pas altérer
le signal de turbidité durant l’essai d’érosion.
o Application de la pression d’entrée
Pour chaque modalité d’essai, une étude préliminaire a été réalisée pour déterminer le niveau
minimal de la pression d’entrée initiale nécessaire pour amorcer l’érosion d’une éprouvette de
sol donné. Les essais ont été réalisés par augmentation progressive de la pression d’entrée
jusqu’au seuil correspondant au début de l’érosion. Les essais suivants ont été réalisés ensuite
directement avec le seuil de pression d’entrée.
Plateau mobile de la presse
Plateau fixe de la presse
Couche de sol à compacter
Moule de compactage
Support de piston
Piston de compactage
Mandrin de perçage
Foret de perçage
Guide de perçage
Éprouvette de sol
Plateau fixe du tour
Dans le cadre de cette étude, les essais ont été réalisés par imposition et contrôle de la pression
d’entrée en amont de la cellule.
Durant l’essai d’érosion, le système permet d’appliquer un niveau de pression constant à
l’entrée de la cellule (Figure II.8.a). Au fur et à mesure de l’agrandissement du conduit en raison
de l’érosion, et notamment dans le cas où les pressions imposées sont supérieures à 300 kPa, la
pression appliquée peut diminuer légèrement durant l’essai. L’essai est arrêté lorsque la
pression appliquée chute de plus de 30 % par rapport à la pression initiale.
o Déroulement d’essai et suivi du processus d’érosion
Un exemple de suivi des différents paramètres lors d’un essai d’érosion sur le limon sans
traitement est présenté dans la Figure II.8. L’évolution du processus d’érosion est suivie par le
signal de turbidité (Figure II.8.c). De manière globale, trois phases peuvent être distinguées :
Phase 1 (0 - 10 s) : elle correspond à l’évacuation des particules de sol présentes dans le
conduit (résidus de forage). L’application instantanée du différentiel de pression en
amont peut causer aussi un arrachement des particules en amont de l’éprouvette formant
ainsi une forme conique. Cette phase n’est pas considérée dans le traitement du
processus d’érosion.
Phase 2 (10 - 40 s) : le processus d’érosion proprement dit commence par une
augmentation rapide de la masse du sol érodée (Figure II.8.b). Le départ de particules
engendre un agrandissement progressif du diamètre du conduit, provoquant ainsi une
augmentation du débit traversant le conduit (Figure II.8.d) ainsi qu’une diminution
progressive du différentiel de pression. Dans cette phase, le taux d’érosion calculé (cf.
chapitre II.3.2) augmente suite à l’augmentation de la contrainte de cisaillement
hydraulique calculée (Figure II.8.e et Figure II.8.f).
Phase 3 (40 - 90 s) : au début de cette phase, l’érosion des particules du sol provoque
un agrandissement important du conduit. Au-delà de ce niveau, l’augmentation du
diamètre du conduit engendre une chute du différentiel de pression entre l’amont et
l’aval de l’éprouvette (Figure II.8.b). Ceci engendre donc une diminution des particules
de sols érodées et une augmentation du débit traversant le conduit de l’éprouvette
(Figure II.8.c et Figure II.8.d). La chute du différentiel de pression appliqué provoque
aussi une diminution de la contrainte de cisaillement hydraulique appliquée (Figure
II.8.f) et qui a comme conséquence une diminution du taux d’érosion du sol (Figure
Figure II.8 : Résultats typiques d’un essai d’érosion HET réalisé sur le limon non traité
a) b)
c)
e) f)
A la fin de l’essai, l’éprouvette du sol est démontée de la cellule et le conduit rempli avec de la
paraffine liquide, ce qui permet d’accéder la forme réelle longitudinale du conduit érodé (Figure
II.9 et Figure II.10). La forme de la section transversale et son diamètre sont aussi déterminés.
Les éprouvettes avec une forme longitudinale non uniforme, ou avec des sections transversales
irrégulières n’ont pas été prises en considération.
Figure II.9 : Exemple de l’évolution de la section transversale du conduit d’une éprouvette de limon traité avec
3 % de chaux.
Figure II.10 : Forme du conduit final après érosion. Vue en coupe longitudinale réalisée après remplissage en
du conduit érodé en paraffine.
Après le traitement des résultats et le calcul de l’évolution du rayon, le taux d’érosion et la
contrainte de cisaillement hydraulique peuvent être calculés en fonction du temps. Un exemple
de la loi d’érosion déterminée à partir du traitement des données issues d’un essai HET est
donné dans la Figure II.11. L’exemple présenté montre en effet une relation linéaire entre �̇ et �.
Conduit initial (après forage)
a) b) c)
Conduit final érodé
État de l’éprouvette après compactage
(Φ3 mm) (Φ
moy~10 mm)
Conduit final érodé
(Φ
moy~16,5 mm)
(150 mm)
Figure II.11 : Exemple de loi d'érosion issue d’un essai HET (cas du limon sans traitement).
Dans le document
Comportement hydromécanique et érosion des sols fins traités
(Page 101-105)