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Chapitre I physiologie du postpartum

D) Reprise de la cyclicité ovarienne

4) Déroulement du Retour de la cyclicité ovarienne

La reprise de l'activité ovarienne chez la vache commence très tôt en période post-partum. Cette activité se caractérise par le développement et la régression de petits (diamètre inférieur à 4 mm) et moyens (5 à 9 mm de diamètre) follicules. La sélection du premier follicule dominant se fera entre 7 et 15 jours postpartum. Ce follicule est surtout observé au niveau de l'ovaire controlatéral à la corne précédemment gravide (108).

Une à trois vagues folliculaires, sont observées avant la première ovulation qui a lieu environ entre 15 et 25 jours post-partum. Le deuxième cycle postpartum présente deux ou trois vagues folliculaires et la deuxième ovulation aura lieu entre 30 et 35 jours post-partum. Enfin, les cycles ultérieurs seront, eux, réguliers ; et les ovulations seront associées à un comportement œstral normal.

17 Figure N°3: Les vagues folliculaires chez la vache et contrôle hormonal du cycle sexuel (100)

La reprise de l'activité ovarienne se fait progressivement et plus rapidement chez les vaches laitières que chez les vaches allaitantes (162).

Au cours du cycle œstral bovin, le développement des follicules ovariens se produit dans un effet de vague de départ à l’émergence et le recrutement de deux à six follicules de 4 à 6 mm de diamètre (140). Un de ces follicules est sélectionné pour continuer à croître et à devenir le follicule dominant, tandis que les autres follicules deviennent atrétiques et régressent « voir Figure N° 3» .Chaque vague folliculaire est précédée par une augmentation de concentration sérique de FSH (1). La sélection du follicule dominant résulte de la production de l'œstradiol, et un feedback négatif de la FSH, le follicule devient ensuite LH dépendant (82).

Cependant la sécrétion précoce de la progestérone en début de la phase lutéale, supprime la fréquence des impulsions de la décharge LH et le premier follicule dominant devient atrétique.

Inversement, et à la fin du cycle, après la lutéolyse l’augmentation de la fréquence des impulsions de LH, stimule la croissance d'un autre follicule dominant qui augmente les concentrations plasmatiques d'œstradiol, qui ensuite stimule un pic de LH et l'ovulation.

18 Tout au long de la gestation, l'émergence périodique régulière de vagues folliculaires anovulatoires se produit en réponse à la FSH récurrentes, sauf pour les 21 derniers jours de gestation en raison de la concentration plasmatique très élevée de progestérone et d'œstrogènes.

Après la parturition, les concentrations d'hormones stéroïdes diminuent aux valeurs basales, dans les jours qui suivent le vêlage il y a une augmentation des concentrations plasmatiques de FSH ce qui stimule l'émergence de la première vague folliculaire postpartum. Par la suite, le premier follicule dominant est sélectionné autour du 10éme au 12éme jour post-partum (139),

(14).

Ces événements se produisent chez toutes les vaches au post-partum indépendamment des maladies du péripartum, de l'environnement ou des carences alimentaires.

Toutefois, le premier follicule dominant a trois destinées possibles : l'ovulation et la formation du corps jaune (retour de l'activité cyclique de l'ovaire), atrésie avec émergence d'une ou plusieurs vagues folliculaire sans ovulation (anœstrus) ou la formation d'un kyste folliculaire (14).

En Europe, 70-80 pour cent des premiers follicules dominants sont ovulatoire chez les vaches laitières nourries d'un régime alimentaire approprié alors que chez les vaches allaitantes l'ovulation précoce des follicules dominants lors du postpartum est moins fréquente (134).

L'intervalle prolongé du retour à la cyclicité ovarienne chez la vache allaitante est une expression de leur incapacité à ovuler, plutôt que le défaut de développer des follicules dominants.

Le principal facteur déterminant le sort des follicules dominants est la fréquence des impulsions de LH; l'ovulation se produit généralement une fois la fréquence de l'impulsion de LH atteint un pulse par heure.

Par conséquent, les facteurs qui affaiblissent la fréquence des impulsions de LH dans la période postpartum peuvent retarder le retour de l'activité cyclique de l'ovaire.

Ces facteurs à l'origine d’anœstrus ont tendance à être plus fréquents chez les la vache allaitante, et comportent :

19 D’après (Ball et Peters-2004), ces facteurs sont l’allaitement, le niveau de production laitière, la nutrition, le poids corporel, la note d'état corporel, la génétique, la saison, et le statut utérin. Le principal facteur causant l’anœstrus chez les vaches laitières est un bilan énergétique négatif.

Une caractéristique intéressante de la croissance folliculaire dans les 4 semaines du post- partum, c'est qu'il ya moins de follicules dominants ou corps jaunes dans l’ovaire ipsilatéral à la corne auparavant gravide, par rapport avec l'ovaire controlatéral (146).

Toutefois, la présence d'un follicule dominant dans l’ovaire ipsilatéral, bien que moins fréquent, est un facteur positif marqueur de la fécondité ultérieure.

Le retour anticipé de l'activité ovarienne cyclique est généralement accepté comme étant bénéfique pour la fertilité ultérieure (41), d'autres auteurs ont signalé l'inverse (150).

En outre, il est suggéré que la première ovulation précoce en présence d'une infection utérine peut conduire à un pyomètre avec persistance d'un corps jaune en présence de pus dans la cavité utérine (125).

Les éleveurs observent rarement l’œstrus au moment de la première ovulation postpartum chez les bovins et dans un nombre important d'animaux la première phase lutéale est relativement courte.

Lors de la pratique de l'observation continue, l'œstrus est détectable à la première ovulation dans environ 50 % des vaches et 95 % à la seconde ovulation.

Il a été suggéré qu'une période de dominance de progestérone avant l'ovulation est importante pour l'expression œstrale.

Figure N°4 : schémas de la reprise de l'activité cyclique de l'ovaire chez une vache laitière pendant les 20 premiers jours postpartum

20

Lorsque l'involution utérine(-) progresse, il y a une augmentation transitoire de la concentration plasmatique de FSH (―), suivie par l'apparition de plusieurs follicules> 4mm diamètre (●), avec une sélection ultérieure d'un follicule dominant (●) et de l'atrésie des follicules subordonnés (○).

Le sort du premier follicule dominant est dépendant de la fréquence d'impulsions LH, qui est dans ce cas suffisante pour provoquer l'ovulation (*), et la formation ultérieure d'un corps jaune sécrétant la progestérone (...), annonçant le retour de l'activité cyclique de l'ovaire (145), (10).