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Introduction

La description de notre travail de recherche, a consisté à observer les pratiques langagières, au sein d’une communauté cible, entre enseignants et apprenants dans l’école primaire Ali Boukhalfa, située au centre ville de la wilaya de Batna, pendant l’année scolaire 2009/2010.

Nous viserons à recueillir les données pertinentes, en organisant avec les enseignants cibles, des rencontres de travail portant sur le fonctionnement de leurs pratiques langagières et de l’utilisation de la L1 (arabe algérien / arabe dialectal). C’est dans cet esprit, qu’un groupe d’enseignants fut constitué pour notre échantillon nécessaire aux critères souhaités. Deux enseignantes expérimentées de l’école Ali Boukhalfa, avec lesquelles nous avons suivi d’une manière satisfaisante l’activité du programme pendant les heures de classe, n’ont pas pu se déplacer dans les écoles primaires, que nous les avons choisies pour leur disponibilité, mais situées en zone rurale. Ces enseignantes seront remplacées par deux enseignants de cette même école.

Selon les enseignantes, les changements qui ont touché l’enseignement, depuis les années 1970/1980, particulièrement le plus apparent, le volume horaire accordé au cours de français, s’est avéré important pour une meilleure qualité de l’enseignement. Ceci dit, nous disent-elles, que les relations instaurées depuis peu, entre l’école et la famille, ont eu pour tâche l’implication des parents dans le processus scolaire des apprenants, ce qui explique, les taux de réussite qui sont chaque année de plus en plus élevés, avoisinant 98%. Elles estiment également que la majorité des parents francophones sont des cadres dans l’administration, ou segmentés dans des professions libérales (médecin, pharmacien…), s’investissent dans la scolarité de leurs enfants. Une telle situation a un effet positif sur l’apprentissage des apprenants, ce qui d’ailleurs dispense l’enseignant à recourir à la L1.

Notre corpus sera complété par d’autres écoles primaires, principalement en zone rurale, pour mieux cerner l’objet de notre travail de recherche, s’inscrivant davantage dans le domaine de la sociolinguistique. Nous avons opté pour quatre écoles

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primaires, une à la périphérie de la ville de Batna, deux à El Madher, distantes de 30 km de cette ville, et une à Djerma, prés d’El Madher.

Nous avons remarqué que les apprenants des écoles primaires situées dans les zones reculées, zones rurales, sont le plus souvent défavorisés. L’enseignement dans cet environnement et dans ces conditions sociales, ne permettent pas à ces mêmes apprenants de s’épanouir, comme c’est le cas des apprenants dans la ville, le cas de l’école Ali Boukhalfa. Aussi, il faut souligner, que l’enseignant donne ses cours, à ces apprenants, dans les mêmes conditions, et les mêmes situations, et ce qui nous intéresse le plus, c’est qu’il se trouve dans une situation dynamique d’influences réciproques, entre lui et ces apprenants. Donc, se sont les influences qui s’exercent sur les pratiques langagières de l’enseignant, que nous nous proposons d’analyser, et de vérifier si l’enseignant fait recours à la L1, en classe.

Nous avons commencé à recueillir nos données, dans les différentes écoles primaires, en respectant nos préoccupations méthodologiques, après-avoir présenté, lors du premier cours, notre projet de travail aux enseignants, sans toutefois, donner tous les détails de notre recherche, nous nous sommes contentés de dire que nous prétendions observés le déroulement du cours. Nous leur avons donc, expliqué qu’ils devaient s’enregistrer, à l’aide de dictaphone et d’un caméscope. Nous ne leur avons imposé aucune condition de travail, si ce n’est d’agir le plus naturellement.

Nous y avons suivi, les activités des enregistrements au mois de mai 2010, avec quelques séances, mais les apprenants, en période des examens de fin d’année scolaire étaient surmenés. A la suite de ce premier travail, nous avons programmé d’autres séances d’enregistrement, au niveau de chaque école, au mois de septembre 2010. Des relations préalablement ont été renouées avec les responsables d’écoles et les enseignants. Les apprenants, cette fois-ci apparaissent avec plus de vigueur.

Nous avons constaté que certains passages d’enregistrement, soient relativement longs, n’ont pas été repris dans la transcription, nous avons sélectionné les cours en vue d’une analyse à la fois qualitative et quantitative des phénomènes d’alternances codiques.

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Chapitre 1 : Dépouillement du questionnaire

Introduction

Il nous semble important d’entamer une analyse à la fois qualitative et quantitative des motivations et fonctions des alternances codiques, ensuite, nous présenterons un modeste travail portant sur le déroulement des séances enregistrées auprès des enseignants des écoles choisies, principalement l’École Ali Boukhalfa.

1-1- Le questionnaire d’enquête

De manière beaucoup plus concrète, nous nous appuyons sur les résultats des 100 exemplaires du questionnaire, que nous avons fait passer à des enseignants de français, de différentes écoles primaires, et dont nous avons pu récupéré seulement 45 exemplaires. Ces questionnaires sont destinés à cerner les rapports de l’enseignant algérien de français avec les apprenants en classe primaire.

L’échantillon est donc composé de 45 enquêtés dont 51,11% de sexe féminin soit un total de 23 et 48,89% de sexe masculin soit un total de 22.

En dépit, de nos faibles moyens financiers et en raison de l’éloignement de certaines communes rattachées à Batna, nous avons limité notre enquête aux seuls enseignants exerçant dans dix-neuf écoles à Batna et dix écoles à la périphérie de la ville de Batna1 où le français est très peu présent dans l’environnement social.

Lors d’une première enquête au mois de Mai 2010, nous avons invité les enseignants de différentes écoles à répondre dans l’anonymat aux questionnaires remis, et d’enregistrer quelques séances avec la classe de 5ème

, mais en raison des compositions, des examens de passage aux apprenants et des vacances d’été, cette campagne n’a pu aboutir dans de bonnes conditions. Finalement nous avons procédé à une nouvelle démarche en Septembre 2010 dans le souci de donner à notre enquête une représentation complète, en intégrant les enseignants qui étaient absents.

Ainsi, le recueil de données à été effectué principalement par :

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- La passation de questionnaires aux enseignants, répartis en rubriques :

 Les pratiques langagières de l’enseignant algérien de français en classe primaire.

 La pratique langagière de l’enseignant en milieu informel (cellule familiale, entourage avec le français).

 Alternance codique de l’enseignant en classe.

 L’influence du comportement des apprenants sur les pratiques langagières de l’enseignant en classe.

-Les apprenants,- ruraux/citadins,

-vivants dans un milieu favorisé ou défavorisé, -issus des familles riches ou pauvres,

-ayant des parents francophones ou non francophones, -mono/bi/ ou plurilingues,

Ont-ils une influence sur les pratiques langagières de l’enseignant en classe ?

- Ces apprenants en question, les considérez-vous comme un élément déclencheur des alternances codiques dans les pratiques langagières de l’enseignant algérien de français en classe ?