• Aucun résultat trouvé

Par ailleurs, outre la concentration d’OAA en région parisienne, une autre zone géographique interpelle par son nombre important d’OAA, à savoir la zone circonvoisinant la Bretagne, la Basse-Normandie et les Pays-de-la-Loire, et éventuellement en y incluant les OAA de l’Indre-et-Loire. Cette zone, composée d’une dizaine d’OAA (dont Les enfants de Reine de Miséricorde, Children of the Sun, et Les enfants avant tout qui finalisent une centaine d’adoptions chacun), représente 383 adoptions réalisées en 2008, 480 en incluant les OAA de l’Indre-et-Loire et Lumière des enfants soit 1 quart des adoptions par OAA, et 1 tiers en incluant les 3 OAA précédemment mentionnés (soit autant que l’Île-de-France). Les autres OAA sont plus ou moins isolés sur le reste du territoire. On notera néanmoins la présence de 3 OAA (dont le Comité de Lille avec 48 adoptions) dans la ville de Lille pour 77 adoptions réalisées, et surtout la présence de 4 OAA (dont le Comité de Lyon avec 49 adoptions) dans la région Rhône-Alpes éloignés au maximum d’une centaine de kilomètre l’un de l’autre, cumulant 98 adoptions pour 2008. Enfin, on mentionnera également l’activité du Comité de Cognac, du Comité de Marseille, et de Ti-malice (Creuse) qui représentent 45 adoptions pour les 2 premiers et 48 pour le dernier.

On dénote ainsi 2 "pôles" majeurs dans la concentration des OAA à savoir l’Île-de- France, comme on pouvait s’y attendre, et, de façon plus surprenante (ne serait-ce que par le nombre d’habitants), le Nord-Ouest de la France avec les départements bretons, normands et ligériens. Ce constat constitue un élément selon lequel ces départements connaissent un niveau de développement de l’adoption internationale (structurellement, administrativement et moralement) supérieur aux autres départements français. On pourra éventuellement localiser 2 zones de moindre importance comme la région lilloise et rhône-alpine. Par rapport à la population, on pourra également s’étonner de la faible emprise des OAA dans le Nord-Est, le Sud, et le Sud-Ouest de la France, ce qui peut s’interpréter comme le fait que l’adoption est relativement moins pratiquée dans ces zones que dans celles précédemment citées.

2.2.2. Le rôle de proximité : étude de cas

La répartition particulière des OAA au Nord-Ouest de la France laisse supposer que la demande d’adoption internationale est assez importante dans cette région pour que les structures associatives soient autant développées. Il est intéressant de voir si les départements à proximité de ces OAA sont incités à démarcher par leur biais ou si les parents s’orientent vers tel ou tel OAA de façon aléatoire (ou en fonction de paramètres particuliers). Par ailleurs, s’il s’avère qu’il y a un ou des circuits préférentiels(s) entre certains OAA et certains départements, on pourrait expliquer le profil des adoptés suivant le pays d’origine avec lequel travaille tel ou tel OAA.

On analysera donc la situation de 5 départements qui ont mis à disposition ces informations après la demande auprès des Conseils Généraux, plus un autre département (le Bas-Rhin) dont on avait quelques-unes de ces informations (même si elles ne correspondent pas à la période souhaitée).

2.2.2.1. L’adoption par OAA en Alpes-Maritimes

Entre 2008 et 2009, 19 adoptions internationales par OAA se sont réalisées par des parents dépendant des Alpes-Maritimes. Les parents peuvent démarcher auprès de 17 OAA habilités100, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne qui se base à la vingtaine. On ne compte qu’un seul OAA au sein de la région PACA qui demeure habilité (le Comité de Marseille).

Ici, le paramètre de proximité des OAA par rapport au département est assez négligeable. Aucune adoption n’a été réalisée auprès du Comité de Marseille, seul OAA de la région distant d’une centaine de kilomètres seulement. L’OAA sollicité le plus proche se trouve être Edelweiss accueil (Haute-Savoie), dans un rayon de 200 kilomètres. Le second plus proche se trouve être De Pauline à Anaëlle, situé en Corrèze (à plus de 400 kilomètres). Ainsi, parmi les 5 OAA habilités les plus proches (dans un rayon de 600 kilomètres, seuls 3 ont été sollicités et ne cumulent que 4 adoptions au total sur 19 réalisées, soit 1 sur 5. C’est autant que le nombre d’adoptions réalisées via Les enfants de Reine de Miséricorde, implanté dans la Manche et presque 3 fois moins que via les OAA de la région parisienne (dont 7 adoptions réalisées par Médecins du monde).

La situation est assez délicate à analyser. Si la proximité peut expliquer pourquoi certains parents s’orientent vers les OAA proches, il n’y a pas fondamentalement de raison pour que d’autres OAA dans le même cas soient écartés. Les frais peuvent éventuellement expliquer une partie de ce rejet pour le Comité de Marseille101 puisqu’ils sont globalement supérieurs à ceux d’Edelweiss accueil102

. Ce raisonnement a ses limites puisque le Comité de Montauban et De Pauline à Anaëlle, quasiment à même distance des Alpes-Maritimes et habilités respectivement pour la Pologne et la Russie, ont une différence de frais de 6 000 € (2 830 € de frais pour le premier et 8 800 € pour le second). La préférence pour une nationalité de l’enfant est aussi à réfuter puisque la majorité des enfants adoptés dans les Alpes-Maritimes entre 2008 et 2009 sont dans 1 tiers des cas asiatiques (soit la part la plus importante par rapport aux autres continents) ce que propose exclusivement le Comité de Marseille.

100

Ce nombre d’habilitation peut légèrement varier pour l’année 2010.

101 3 847 € pour l’Inde, 6 114 € pour la Chine, 9 449 € pour le Népal, et 9 763 € pour le Vietnam, sans

compter les frais engagés par le déplacement (billets d’avion, logement…).

102 4 913 € pour la Chine, 5 180 à 5 980 € pour le Brésil et 6 435 € pour le Pérou, sans compter les frais