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I. L’APPROCHE INTERACTIONNISTE DANS LES SCIENCES DU LANGAGE

8. La démarche à suivre

Une fois que le choix situationnel a été fait une deuxième étape se présente c’est-a-dire comparer le même type d’interaction dans deux pays différents avec la même langue . Quelle sera la procédure à suivre pour une étude comparative ? Si nous nous fions à la deuxième définition du verbe « comparer » présentée dans le dictionnaire Hachette (1997)1 nous trouverons ceci : « . Comparer à, avec : établir un rapprochement entre (des choses, des personnes) auxquelles on reconnaît des points communs. Baudelaire compare le poète à un albatros. Comparer sa vie avec celle des autres. » Ici, notre but est de comparer le fonctionnement interactionnel dans des commerces similaires dans des cultures différentes. Nous allons essayer de « reconnaître les points communs » ainsi que les différents qui existent.

Les données peuvent être similaires et proches, mais elles sont généralement loin d’être identiques. Nous pouvons penser que le fait de choisir d’étudier et d’analyser dans une perspective comparative le même type d’interaction dans deux pays différents le déroulement des interactions qui se présentent dans notre corpus ( confidence , débat radiophonique , consultation médicale.) est suffisant pour analyser et comparer des données a priori identiques

Nous nous rendons compte que les pratiques langagières des deux programmes radiophoniques sont presque totalement identiques 2 et du coup que le déroulement de l’interaction est affecté par ces pratiques propres à chaque pays ; l’Algérie et la France et à chaque société. Par la forme elles sont identiques, mais par le fond ne sont que similaires, et plus souvent encore différentes. Afin de pouvoir comparer deux ‘’situations’’ de gestion de la relation , suffisamment analogues, suppose au préalable de dégager les caractéristiques et le fonctionnement spécifiques de chacune des deux émissions radiophoniques envisagées.

Il s’agit effectivement de mettre en parallèle deux systèmes de comportements langagiers ainsi que le déroulement de l’interaction afin de mettre en évidence les différences et les rapprochements qui existent entre ces émissions radiophoniques dans la gestion de la confidence lors de la réalisation des interactions.

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Cette supposition est venue après plusieurs heures d’écoute et de réécoute des émissions enregistrées des deux programmes en question

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L’analyse des interactions dans une perspective comparative consiste alors à mettre en évidence les deux systèmes d’interaction afin de pouvoir dégager les similitudes et les différences qui apparaissent.

2.3.2 Comparaison et rapport à la langue

Nous tenons à souligner un point précis concernant la méthode d’analyse appliquée. La démarche suivie repose sur l’analyse interactionniste française et c’est sous un œil interactionniste que nous abordons les analyses des interactions radiophoniques algérienne et française.

Le choix de cette démarche de travail répond à un point : Le courant interactionniste, les études et recherches dans ce domaine ne se sont pas assez développées en Algérie et en France. C’est –à-dire comparer le fonctionnement d’un même genre interactionnel dans deux pays différents avec la même langue. Il est important de signaler que les travaux sur la le fonctionnement de la confidence radiophoniques sont presque rares.

2.4 Le choix des situations pour une étude comparée

Le choix des situations présente une étape importante dans la démarche à suivre. Nous pouvons choisir d’étudier un seul genre interactionnel dans deux pays différents dans la même langue . Un rapprochement qui peut être de nature historique ou géographique : plus les pays sont éloignés historiquement et géographiquement, plus les différences culturelles sont importantes et les similitudes sont peu évidentes plus la réalisation du corpus est difficile voire Tout dépend de la nature des commerces choisis et de la proximité culturelle.

Un rapprochement qui peut être de nature historique ou géographique : plus les pays sont éloignés historiquement et géographiquement, plus les différences culturelles sont importantes et les similitudes sont peu évidentes plus la réalisation du corpus est difficile voire impossible. Un des principaux problèmes des analyses interculturelles est de nature méthodologique. Plusieurs facteurs entrent en jeu :

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1. Types des interactions

Il faut en tout premier lieu définir la nature, le type des interactions à étudier. Dans le cas de cette recherche, les interactions à étudier sont des interactions dans des programmes radiophoniques. C’est pour répondre à notre choix premier celui de comparer des interactions appartenant à des pays différents et non des types d’interactions différents que le choix d’un même type d’interaction s’impose.

2. Même type de d’interactions

Une fois que le choix est fait, la deuxième étape se présente ; il faut comparer ce qui comparable. Nous ne pouvons pas les interactions dans un débat radiophonique en langue X, à celles des interactions dans une confidence radiophonique en langue Y. Ceci pour dire que certaines études qui ont été faites dans le domaine de la comparaison, avaient pour objet d’analyse un corpus assez large constitué de nombreux types de commerces fort différents à étudier.

Ce type d’analyse est certes possible dans le sens où une certaine homogénéité dans les pratiques culturelles existe et est présupposée. Un fonctionnement plus ou moins similaire qui permettra d’établir une base pour toute analyse comparative interculturelle. Nous citons Traverso : « La fiabilité de la comparaison repose en premier lieu sur le choix de situations, sinon similaires, du moins comparables »1.

3. Un choix limité

Le choix qui se présente pour la constitution du corpus semble de plus en plus limité, difficile et plusieurs problèmes font face surgissent : Une procédure d’élimination s’installe ; il faut trouver le même type de d’interaction dans les deux pays avec une forme, une image extérieure du moins assez semblable.2 Il est indispensable de trouver des situations équivalentes pour comparer les caractéristiques communicatives des deux pays . Cette démarche obligatoire limite bien notre choix pour la réalisation du corpus et nous éloigne parfois de notre idée de départ.

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Markaki Vassiliki, Sara Merlino, Lorenza Mondada, Florence Oloff, Véronique Traverso. Choix de langues et gestion de la participation dans des réunions internationales.. Mondada, Lorenza ; Nussbaum, Luci. Interactions

cosmopolites : l'organisation de la participation plurilingue., Lambert Lucas, Limoges,, 2000. P.34 2

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Un deuxième problème se pose et peut mettre « des bâtons dans les roues », c’est la réalisation du corpus, les enregistrements à effectuer. Là aussi, la tâche est loin d’être simple, bien qu’on ait opté pour l’enregistrement audio, une technique plus ou moins pratique, par son utilisation et sa mise en fonction la qualité du son reste primordiale, il est important que C. «notre corpus de 40 confidence , 20 du programme algérien et 20 du programme français , enregistrées( le cas du programmes algérien et téléchargées( le cas di programme français ) sur ordinateurs.

Il s’agit donc d’un corpus qui permet une étude comparative dans des situations similaires : l’études des interactions radiophoniques en tant que type d’interaction qui se déroule d’une manière assez ritualisées l’enregistrement soit assez clair et que le nombre des participants en interaction reste raisonnable.

Ces deux points mentionnés ci-dessus montrent que le choix de la situation ne dépend pas toujours de nous et de l’objectif que nous nous sommes fixée au départ, mais plutôt d’une situation qui se définit par elle-même.

Chapitre

2

la radio : un dispositif médiatique pour

les interactions :

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