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Démarche stratégique de lutte contre les prédateurs en milieu pastoral

6. ETAT DES LIEUX DE LA GESTION DES DECHETS DANGEREUX

6.2. Etat de gestion des pesticides au niveau des pâturages

6.2.4. Démarche stratégique de lutte contre les prédateurs en milieu pastoral

a) La lutte préventive

La lutte préventive intéresse plus les nuisibles comme les criquets. Avec l’aide de la coopération internationale, des équipes de prospection sont en œuvre durant les périodes indiquées de l’année afin de suivre l’évolution de la situation des populations. La surveillance des autres pestes agricoles est du ressort des agriculteurs. Cependant les services de protection des végétaux procèdent aussi à l’identification des pestes afin de déterminer les zones à risque d’infestation qui compromettent la sécurité alimentaire.

Au niveau de la population, la lutte préventive consiste à la destruction de l’agent causal dans les zones de pâturage et environnant. Les populations utilisent également les grains de neem broyés avec de l’huile pour prévenir les attaques des insectes. A cela s’ajoute l’utilisation du Tabac et du piment.

b) La lutte curative

S’agissant de la lutte curative, les invasions acridiennes sont gérées au niveau national voire sous régional. En ce qui concerne les autres ravageurs, les paysans confrontés aux problèmes de pestes se rapprochent des services compétents pour éventuellement recevoir des conseils de lutte qu’ils vont appliquer sur le terrain. Aussi, les services décentralisés de protection des végétaux jouent un rôle d’appui conseil très important à ce niveau. Les grains de neem et autres mélanges de pesticides permettent de lutter contre les maladies et les ravageurs identifiés dans les champs ou plantations.

PGPDD – PRAPS2 Tchad 2020 Page 66 c) Lutte biologique

Les méthodes biologiques consistent en l’utilisation d’organismes vivants ou de leurs produits contre des organismes jugés nuisibles. Les organismes prédateurs ou parasites au service de la lutte biologique peuvent être des bactéries, des champignons, des virus, des nématodes… On parle aussi d’auxiliaires lorsqu’on évoque l’ennemi naturel d’un organisme nuisible. C’est cette méthode qui sera priviligiée par le projet. Les principales méthodes biologiques sont:

• La lutte biologique par utilisation de prédateurs

C’est le cas de la plupart des coccinelles qui se nourrissent de pucerons (Aphides), aussi bien l'adulte que la larve, jouant ainsi un rôle important en agriculture. En plus des coccinelles, les insectes comme le Phonoctonus qui est le prédateur de Dysdercus.

• La lutte biologique par utilisation de parasitoïdes

En lutte biologique, les trois ordres les plus utilisés sont les Hyménoptères (87,3 %), les Diptères (12,5 %) et les Coléoptères (0,2 %). Il existe aussi les Hyperparasitoïdes, qui sont parasitoïdes des précédents.

• Utilisation de méthodes culturales

C’est l’ensemble des méthodes culturales défavorisant les ravageurs des récoltes. Il existe toute une panoplie de lutte culturale comme les rotations de cultures, les bicultures ou plusieurs associations de plantes, l’anticipation ou le retardement des saisons de semis ou de récolte, l’assainissement des plantations après les récoltes, le sarclage des mauvaises herbes aux alentours des plantations, les jachères, etc.

• Utilisation de biopesticides

Plus de 59 familles et 188 genres de plantes sont utilisés pour la répression des insectes ravageurs. Ces plantes contiennent des substances qui ont des propriétés anti-appétantes, répulsives ou même insecticides. Généralement, à part quelques propriétés intéressantes comme la répulsion ou la dissuasion de prise alimentaire, cette méthode est similaire à la lutte classique par utilisation de substances chimiques. Les micro-organismes peuvent être des virus, des bactéries, des champignons ou des nématodes ennemis d’arthropodes, de champignons ou de bactéries phytopathogènes.

Le biopesticide le plus célèbre est à base du sous produit d’un micro-organisme, il s’agit des produits à base de Bacillus thuringiensis. Ces produits sont en réalité à base de cristaux de toxines synthétisées par cette bactérie. Ces toxines provoquent une fois ingérées par les chenilles des lésions intestinales. Il existe d’autres biopesticides aussi performant tel que le Green Muscle produit à base d’un champignon Metarhizium anisopliiae et utilisé contre les acridiens et autres insectes ravageurs.

Biopesticides à base d’extraits de plantes

Certaines plantes telles que le neem, l’ail, le coton, l’oranger, le tagète et le girofle sont connus pour avoir des propriétés insecticides, fongicides et même nematicides. Ces extraits sont souvent des huiles à action physique ou des substances plus ou moins purifiées à action répulsive.

PGPDD – PRAPS2 Tchad 2020 Page 67 d) La lutte physique

La lutte mécanique

Elle sera favorisée par le projet et fait appel à des outils de travail du sol (sarcleurs) qui agissent à différentes profondeurs du sol. Ces techniques permettent non seulement d'arracher et de détruire les adventices, mais elles sont aussi bénéfiques pour la culture car elles brisent la croûte du sol, l'aèrent, activent la microflore, diminuent l'évaporation de l'eau et facilitent la pénétration de la pluie (limitant ainsi les ruissellements). Sont également inclus dans les moyens de lutte physique: les paillis et la plasticulture.

e) La lutte intégrée

La lutte intégrée dont les détails du principe de base sont donnés en annexe 4, est une stratégie adoptée pour la lutte contre les pestes. Elle vise à combiner toutes les méthodes de lutte possibles et utiles contre le ravageur. Elle comprend le piégeage, le meilleur matériel de plantation, le contrôle biologique et l’utilisation rationnelle des pesticides. Cependant, l’utilisation des méthodes alternatives et plus spécifiquement de la lutte intégrée n’est pas courante malgré les efforts entrepris bien que l’emploi des pesticides ne soit pas aussi systématique et important du fait de la cherté des produits par rapport à la capacité financière de la majorité des agriculteurs. Les grains de neem et la lutte mécanique sont couramment utilisés par les producteurs pour gérer les maladies et les ravageurs.

La lutte intégrée est une stratégie adoptée pour la lutte contre les pestes dans pratiquement tous les pays. Les autres alternatives à la lutte chimique en protection des végétaux, sont entre autres:

✓ la lutte biologique ;

✓ les pratiques culturales ;

✓ l’utilisation de ressources phytogénétiques ;

✓ l’utilisation des biopesticides ;

✓ la lutte physique;

✓ les mesures prophylactiques;

✓ la Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs (GIPD).

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7. ÉVALUATION DES RISQUES ET IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET