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1.1 Le contexte de réalisation et de publication de l’étude

1.1.1 Identité des auteurs

Cette étude a été menée par une équipe composée d’un chercheur (Hamd., D.), d’un médecin (Prof. Bourbeau, J.) et d’un manager (Sedeno, M.) tous membre du centre de recherche clinique et d’épidémiologie respiratoire de l’institut pulmonaire de l’université de McGill, ainsi que d’une infirmière spécialisée en soins à domicile pour les malades pulmonaires chroniques (Nault, D.).

1.1.2 Le nom et type de revue

COPD : Journal of chronic obstructive pulmonary disease est une revue publiée jusqu’à 6 fois par an par le groupe de publication Taylor&Francis.

Accès https://www.tandfonline.com/toc/icop20/current

1.1.3 Le lieu de l’étude

L’étude se déroule à Montréal, Québec, au Canada et date de 2009. 1.1.4 Les objectifs pratiques

L’objectif pratique de l’étude est de prouver l’efficacité d’un programme de self-management avec un plan d’action écrit incluant une prescription antibiotique et de corticoïde sur la reconnaissance et réponse à une exacerbation ainsi que sur l’utilisation des services de santé (visite aux urgences/hospitalisation/visite non planifiée chez le médecin traitant).

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1.2 L’objet de l’article et le cadre théorique

1.2.1 Objet de la recherche

L’impact d’un programme de self-management et de l’utilisation adéquate d’un plan d’action spécifique sur l’utilisation des systèmes de santé.

1.2.2 Question de recherche

Un programme de self-management avec un plan d’action, incluant une prescription antibiotique et de corticoïde spécifique aux exacerbations, et un suivi d’un « case manager » a-t-il une influence sur la survenue de celle-ci et l’utilisation des services de soins (Urgences/Hospitalisation/Visite chez le médecin traitant) ?

1.2.3 Hypothèse de travail

N’est pas nommée en tant que telle mais peut être déduite : Un programme thérapeutique de self-management avec un plan d’action, incluant une prescription d’antibiotique et de corticoïde spécifique aux exacerbations et un suivi d’un « case manager », permet au patient de reconnaitre les symptômes d’une exacerbation de sa BPCO et d’initier seul son traitement. Cela aurait un impact positif sur l’utilisation des systèmes de soins.

1.2.4 Cadre théorique de la recherche

Les auteurs ne s’appuient pas sur un cadre théorique dans cette recherche 1.2.5 Principaux concepts et/ou notions utilisées

Le principal concept présenté est celui de self-management et d’efficacité dans la réponse à la survenue d’exacerbations.

Le concept de self-management a été enseigné sur sept modules que l’on peut retrouver dans le programme « Living well with COPD ».

- Module1 : Techniques de respiration, de conservation d’énergie dans les activités de la vie quotidienne, de relaxations

- Module2 : Prévenir et contrôler les symptômes à travers des techniques d’inhalation - Module3 : Compréhension et utilisation du plan d’action pour les exacerbations aiguës - Module4 : Adopter un mode de vie sain (tabac, nutrition sommeil, émotions, sexualité) - Module5 : Loisirs et voyage

- Module6 : Exercices simples à domicile

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1.3 Méthodologie de la recherche

1.3.1 Outil pour la récolte de données

La collecte des données a été effectuée par des évaluateurs indépendants via des entretiens téléphoniques mensuels sur 12 mois. Les interviews portaient sur la présence de l’aggravation d’un symptôme, comme des expectorations purulentes, une quantité d’expectoration augmentée ou d’une détérioration de la dyspnée sur au moins 24h, ce qui correspond à une exacerbation dans cette étude. La durée des exacerbations, les combinaisons de traitements initiés en autonomie par le patient, le temps de décision avant de commencer la prise, la durée de la prise et l’utilisation des services de santé.

1.3.2 Population de l'étude

L’échantillon de l’étude était constitué de 166 patients âgés de 65 ans et plus (âge moyen = 69.1), avec une répartition équivalente en matière de genre, vivant à domicile et atteintes de BPCO modérée à sévère, avec un faible niveau d’éducation.

Le recrutement des participants a été réalisé à travers sept hôpitaux du Québec.

1.3.3 Type d'analyse

Il s’agit d’une recherche étude rétrospective multicentrée, randomisée contrôlée sur 12 mois avec un groupe expérimental (GE) et un groupe témoin (GT). Dans le groupe témoin, les patients continuaient d’être suivis par leur médecin traitant et pouvaient continuer de se rendre dans des centres de soins, dont l’accès est gratuit. Les patients dans le groupe expérimantal recevaient :

- Sept modules d’éducation, durant 7 à 8 semaines, sur le programme d’auto-management « Bien vivre avec la BPCO ». Les séances d’une heure par semaine, se sont déroulées à domicile. Le programme s’est basé sur la connaissance de la BPCO, sur les techniques de respiration, sur la relaxation, les traitements, et sur l’utilisation du plan d’action en cas d’exacerbation.

- Un plan d’action personnalisé écrit avec une prescription pour initier une automédication de corticoïde et d’antibiotiques

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1.4 Présentation des résultats

1.4.1 Principaux résultats de la recherche

- Une plus grande proportion dans le GE a été traitée par antibiotiques et prednisone lorsque deux symptômes majeurs ou plus s’aggravaient (p <0.001).

- Le GT n’a été traité que par antibiotique ou n’a pas reçu de traitement lors d’exacerbation sur deux symptômes majeurs (p<0.001).

- Lors d’exacerbations traitées par antibiotique et prednisone dans les 2 groupes, le GE avait un risque réduit d’hospitalisation (p<0.001), de visites des services des urgences (p<0.001), et de visites non programmées chez le médecin traitant (p<0.001).

- Une tendance, non significative, montrait que les patients du GE étaient plus nombreux à initier leur traitement dans les trois jours suivant l’apparition d’un symptôme. Mais au terme des 12 mois de suivi, les patients du GE réagissaient d’avantage que ceux du groupe témoin (GT) (p=0,068).

1.4.2 Conclusions générales

L’étude montre que les patients sont capables d’acquérir des compétences adéquates en ce qui concerne l’utilisation de traitements en cas d’exacerbations. Qu’ils sont plus enclins à demander de l’aide plus rapidement. La présence d’un case manager qui entretient un suivi sur le très long terme avec le patient permet à ce dernier d’intégrer au fur et à mesure les connaissances et les compétences nécessaires pour répondre efficacement aux exacerbations.

1.4.3 Particularité ou originalité de l’étude

Il s’agit de la première étude qui démontre que les patients sont capables d’acquérir les compétences spécifiques à l’utilisation de traitements antibiotiques et corticoïdes. En cas de survenue d’exacerbations ces nouveaux comportements parviennent à réduire significativement l’utilisation des services de soins.

À partir des résultats de l’étude, les auteurs proposent d’évaluer l’efficacité d’un plan d’action seul et d’un programme similaire mais moins intense.

1.5 Ethique

Les données ont été recueillies avec l’accord des patients. L’analyse et l’interprétation des données ont été évaluées par un comité d’experts pour s’assurer que les exacerbations reportées étaient bien associées à des causes respiratoires et que l’utilisation des systèmes de soins n’était

89 pas liée à d’autres problèmes de santé. Le groupe contrôle a reçu à la fin de l’étude le plan d’action avec les explications associées.

2. Démarche interprétative