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Partant de cet état de fait, nous pouvons, en rassemblant les informa- tions collectées, commencer à formuler quelques hypothèses. Nous savons qu’en 2015 certains étudiants marocains préféraient les groupes Facebook aux blogs d’émigrés pour maintenir le lien avec leur vie passée au Maroc (Khouzaimi, 2015). Ces groupes Facebook étaient, par ailleurs, déjà contemporains de la blogosphère au moment de sa carto- graphie. En effet, S. Marchandise a réalisé, dans le cadre de l’Atlas, une e-Diaspora (Marchandise, 2014) entièrement centrée sur la présence27

27. http://www.e-diasporas.fr/wp/

marchandise.html

des étudiants émigrés marocains au sein de groupes Facebook. De plus, les mécanismes des réseaux sociaux (Facebook, Twitter. . .) ne sont pas

si éloignés que ça des fonctionnalités démocratisées par les blogs en leur temps (Kwak et al., 2010) : ils en reprennent certaines fonction- nalités (publication, création de liens, création de communautés. . .), en améliorent d’autres (vitesse de diffusion, intégration mobile. . .) et introduisent leurs propres règles (partage, retweet, flux d’informations et timeline. . .).

Arrivés à ce niveau de notre exploration, nous nommons maintenant auteurla personne ou l’ensemble de personnes ayant créé ou maintenu l’un des 47 blogs de la blogosphère marocaine. De même, nous nom- mons lecteur une personne qui visite, réagit ou laisse un commentaire sur l’un de ces sites.

Notre tâche d’exploration a ici pour but de comprendre, autant que faire ce pourra, le devenir d’un collectif en ligne éteint, c’est-à-dire une communauté pour laquelle peu ou plus aucune trace ne subsiste encore sur le Web vivant. Deux grandes hypothèses peuvent être for- mulées : 1) les blogs ont purement et simplement disparu de la surface du Web, les auteurs qui les ont créés n’ont pas voulu ou pu donner suite à cette présence sur la toile 2) les blogs se sont mués en une autre entité, migrant d’un territoire du Web (la blogosphère) à un autre (ici, les plateformes de réseaux sociaux). Nous chercherons donc, dans un premier temps, à identifier les indices archivés de cette possible mutation.

L’espace d’exploration est donc le suivant : un nombre connu et limité de sites Web observés pendant 10 ans, de 2008 à 2018. Grâce aux ar- chives de l’atlas e-Diasporas, nous disposons de 4 années de collectes (2010-2014), que nous allons étendre à 6 années grâce aux dates d’édi- tions des fragments Web (2008-2014), la période 2014-2018 sera, elle, couverte par les collectages d’Internet Archive.

Pour commencer, nous partons de la liste des 47 sites de la blo- gosphère que nous fragmentons (Section 4.3) et envoyons dans notre moteur d’exploration (Section 2.2). L’idée est ici de réaliser une même requête plein texte sur deux champs différents de nos fragments Web. Cette requête, nous la construisons à partir de mots clés que nous pensons être en rapport avec les réseaux sociaux, tels que :

facebook, twitter, instagram, pinterest, youtube, flicker, medium, myspace, google+, googleplus, tumblr, share, like, retweet, tweet, partager, aimer, social...

Ces mots-clés sont, ensuite, testés par rapport au contenu des champs

frag_textetfrag_labelde chaque fragment. Les requêtes àfrag_text

permettent de détecter d’éventuelles références aux réseaux sociaux dans le corps d’un texte : par exemple, un blogueur parlant de Twitter

dans l’un de ses billets. Les requêtes à frag_label sont supposées capturer et retourner les nœuds HTML dont les labels28

correspondant 28. Pour rappel, le label d’un nœud HTML est la concaténation de son nom, de son identifiant et de sa classe. à l’un des mots-clés : par exemple, un bouton partager sur facebook

présent sur une page Web. Nous cherchons donc, à la fois, du contenu textuel et des éléments de mise en forme.

#### bouton like facebook chez larbi.org

<iframe id="iframe_like" name="fbLikeIFrame_0" class="social­iframe" scrolling="no"  src="http://www.facebook.com/widgets/like.php?

width=300&amp;show_faces=0&amp;layout=button_count&amp;href=http://www.larbi.org/post/2011/02/Morocco­Feb20­ Maroc­20Fev" title="facebook" width="500" height="81" frameborder="0">

</iframe>

#### liste de comptes sociaux chez 7didane.org

<ul>    <li>

      <span>Sur twitter :</span>

      <span style="font­size: 11px; font­style: italic;"><a href="https://twitter.com/7didane">clique­ ici</a></span><br>

   </li>    <li>

      <span>Sur Facebook :</span>

      <span style="font­size: 11px; font­style: italic;"><a href="https://www.facebook.com/7didane">clique­ ici</a></span><br>

   </li> </ul>

#### widget twitter chez anasalaoui.com

<div class="textwidget">

<p style="text­align:center;"><a class="twitter" href="http://twitter.com/AnasAlaoui" title="Suivez­moi sur  Twitter ­ @AnasAlaoui" target="_blank">

#### badge flickr chez murmures.net

<div id="flickr­badge" class="widget widget_flickrbadge">    <h2 class="widgettitle">Mes Photos</h2>

   <div class="flickrbadge" align="left">       <!­­ Start of Flickr Badge ­­>

      <table id="flickr_badge_uber_wrapper" cellspacing="5" cellpadding="0" border="0">          <tbody>

      <tr>

       <td style="padding:0" class="flickr_badge_image" id="flickr_badge_image1" valign="center"  align="center"><a href="http://www.flickr.com/photos/kenzamurmures/561452263/"><img 

src="http://farm2.static.flickr.com/1308/561452263_0b79c5fe3c_s.jpg" alt="A photo on Flickr" title="Bord du  lac" width="75" height="75"></a></td>

      </tr>          </tbody>       </table>    </div>

   <!­­ End of Flickr Badge ­­> </div>

Figure 5.7: Exemples de fragments Web associés à divers réseaux sociaux