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Dédicace de trois lignes écrites sur trois blocs jointifs. Lettres régulières et profondément incisées

III. Légion III Gallica

5. Dédicace de trois lignes écrites sur trois blocs jointifs. Lettres régulières et profondément incisées

ROBERT (J. et L.), Bull. épig., 1939, 475 ; SEYRIG (H.), 1951, p. 199 = Antiquités syriennes, IV, p. 171 et 178 ; ROBERT (J. et L.), Bull. épig., 1940, p.179 ; IGLS, VII, 4034. POLLARD (N.), 2000, p. 118, 148 et 156.

214BURSTEIN (S.-M.), 1981, p. 99, n 6.

215LASSÈRE (J.-M.), 2007, p. 751.

53 γ [η] ΰ ΰ πβε αδ κξ δξ δ Σ( κμ) λ( ζδκμ) Σ( κυ) υ μ Ο ζπ α Ο εκυ εδηκμ ( εα θ αλξκμ) Ο Σ -| Ι η θ εθπθ εδη αμ Μαλε[δ]αθ μ εα Σ( κυ) ε[ε]δη κυ Μαλεδαθκῦ εα Σ( κυ) λ(βζ κυ) ε ηκυ λπ θ θ ίαγη ῖ δ εα θ ξ ζε κθ ίπη θ θ γβε | θ ηυʹ δέ

Au dieu Très-Grand, Saint et Propice de Baetocécé, Titus Aurelius Decimus, fils de Titus,

ὀatiἸ ἶ’Ulpia ἡeὅἵuὅ, ἵeὀtuὄiὁὀ ἶe (la légion III Gallica), avec ses enfants Decimia Marciana,

Titus Decimius Marcianus et Titus Aurelius Decimus, a fait faire le pavement avec des marches et a ἵὁὀὅaἵὄé l’autel ἶe ἴὄὁὀὐe, eὀ l’aὀ ἂἂἂέ

Li. 1 : le sigle ΡΧ (Bull. épig., 1939). Le rhô ὅuὄmὁὀté ἶ’uὀ petit chî indique, dans les textes grecs, le grade de centurion217. Les IGLS ont restitué dans le martelage le nom de la légion III

Gallica, suggéré par la proximité ἶe ἤaphaὀée ὁὶ ὅe tὄὁuvait le ἵamp pὄiὀἵipal ἶe l’uὀité. J.-P. Rey-Coquais dans les IGLS estime que les deux premiers enfants ont probablement été adoptés, car ils portent un gentilice différent de celui de leur père. Quant à N. Pollard, il suit cette hypothèse en estimant que seul le troisième enfant, qui porte le même

ὀὁm ὃue ὅὁὀ pèὄe eὅt Ἰilὅ uὀiὃue ἶ’uὀ maὄiaἹe léἹitimeέ Le fait que son nom soit mentionné à

la ἶeὄὀièὄe plaἵe ὅiἹὀiἸie vὄaiὅemἴlaἴlemeὀt ὃu’il eὅt le pluὅ jeune des trois enfants. Autrement dit, toujours selon N. Pollard, le centurion était vétéran lors de son mariage. Il est donc arrivé de Mésie pour servir dans une unité syrienne, probablement la III Gallica, et ὅ’eὅt

marié, après sa retraite, avec une Ἰemme ἶὁὀt le ὀὁm ὀ’eὅt paὅ ἵὁὀὀuέ ἠέ ἢὁllaὄἶ émet l’hὍpὁthèὅe ὃue leὅ eὀἸaὀtὅ aἶὁptéὅ étaieὀt ἵeuὌ ἶ’uὀ aὀἵieὀ maὄiaἹe ἶe ἵette Ἰemme, et ὃue leuὄ pèὄe ὅ’appelait pὄὁἴaἴlemeὀt Ἕaὄἵiaὀuὅ (ou Marcius), lequel pourrait être lui-même, à cause de son nom latin, un ancien soldat. N. Pollard pense que les inscriptions telles que celle-ci peuvent en effet révéler des mariages entre les soldats romains et des femmes indigènes,

aiὀὅi ὃue le maὄiaἹe ἶΥuὀ ὅὁlἶat aveἵ la veuve ἶe ὅὁὀ ἵamaὄaἶe ὁu ἶ’uὀ pὄὁἵheέ ἑ’eὅt ἵe

qu’ὁὀ a appelé lΥeὀἶὁἹamie iὀὅtitutiὁὀὀelle au ὅeiὀ ἶe lΥaὄmée218.

Toutefois, on peut expliquer cette situation autrement ἶ’apὄèὅl’uὅaἹe observé dans les provinces occidentales, par exemple en Germanie et en Gaule, où selon F. Bérard, les citoyens

217LASSÈRE (J.-M.), 2007, p. 1098.

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romains pouvaient Ἰaἴὄiὃueὄ ἶ’apὄèὅ leuὄ ἵὁἹὀὁmeὀ ἶeὅ Ἱeὀtiliἵeὅ pὁuὄ leuὄὅ eὀἸaὀtὅ, ἵaὄ le

choix était libre219. Dès lors, on peut penser que le gentilice des deux premiers enfants a été forgé sur le cognomen du père et que leur cognomen est dérivé du gentilice du grand-père maternel, solution alternative de celle de N. Pollard.

La ville ἶ’ἡeὅἵuὅ se situe sur la rive droite du Danube en Mésie inférieure, où la légion III Gallicaὅ’était y probablment installée lors de guerre civile de 68-69 apr. J.-C. (voir p. 34).

La mention des marches et des pavements dans les inscriptions montre la générosité du donateur220έ ἑet autel ἶevait ὅe plaἵeὄ eὀ haut ἶeὅ maὄἵheὅ, eὀtὁuὄé ἶ’uὀe ὅuὄἸaἵe ἶalléeέ

Ἔa ἵὁὀὅéἵὄatiὁὀ ἶ’uὀ autel ἶe ἴὄὁὀὐe eὅt pluὅ iὀtéὄeὅὅaὀteέ ἑ’était pὄὁἴaἴlemeὀt une affaire

rituelle221.

Date Ἀ Ἔ’aὀ ἂἂἂ ἶ’χὄaἶὁὅ ἵὁὄὄeὅpὁὀἶ ὡ ńκηήńκἄ apὄέ Jέ-C. Aradus (Arwad).

Arwad est une île méditerranéenne, située à quelque deux kilomètres de la côte

ὅὍὄieὀὀe, ἶ’uὀe ὅupeὄἸiἵie mὁἶeὅte ἶ’eὀviὄὁὀ ὅept ἵeὀtὅ mètὄeὅ ἶu ὀord-ouest au sud-est, et de

tὄὁiὅ ἵeὀtὅ mètὄeὅ ἶe ἶ’ἓὅt eὀ ἡueὅt222έ Ἔ’île avait uὀe impὁὄtaὀἵe ὅtὄatéἹiὃue ἶuὄaὀt

l’aὀtiὃuité223έ ἓlle Ἰὁὄmait uὀ ὄὁὍaume vaὅὅal ἶu ὄὁi ἶe ἢeὄὅe et Ἰὄappait ὅeὅ mὁὀὀaieὅ ἶ’aὄἹeὀt

en toute souveraineté224. Elle a été la dernière place de résistance contre Alexandre le Grand lors de ses campagnes en Phénicie avant ὃu’il ὅe ἶiὄiἹe veὄὅ l’χὅie centrale. Straton, fils de

ἕéὄὁὅtὄate, ὄὁi ἶ’χὄaἶὁὅ, a ὄeçu Alexandre eὀ lui ὁἸἸὄaὀt uὀe ἵὁuὄὁὀὀe ἶ’ὁὄ et la ὅὁumiὅὅiὁὀ

ἶu ὄὁὍaume aὄaἶieὀ, ὃui ὅ’éteὀἶait juὅὃu’ὡ ἥiἹὁὀ et Ἕaὄiamme ὡ l’iὀtéὄieuὄ ἶu paὍὅ225. Les

veὅtiἹeὅ leὅ pluὅ impὁὄtaὀtὅ ὅὁὀt leὅ ὄeὅteὅ ἶ’uὀe eὀἵeiὀte eὀ ἴlὁἵὅ, et ἶeuὌ ἵhὢteauὌ ἵὄéὀeléὅ, le premier situé au pὁiὀt ἵulmiὀaὀt ἶe l’île et l’autὄe pὄèὅ ἶu pὁὄt226.

219 BÉRARD (F.), 2015, p. 193 et 195. 220IGLS, IV, 1259. 221IGLS, VII, p. 70. 222IGLS VII, p. 15. 223DUSSAUD (R.), 1927, p. 121.

224SEYRIG (H.), 1951, p. 193-220 = Antiq. Syr., IV, p. 185.

225DUSSAUD (R.), 1927, p. 121.

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6. Cippe carré de basalte, avec une corniche. 59 cm x 52cm x 52 cm. Belles lettres latines. h.l. 1ère li. 5,2 cm, 2ème li. 5,9 cm. Lettres grecques de hauteur variée Ἀ ἀ ἵmέ ὡ l’avaὀt dernière ligne. Deux martelages. Musée du Louvre.

CIL, III, 186 ; ILS, 2657 ; IGR, III, 1016 : IGLS, VII, 4016.

FROEHNER (W.), 1865, p. 218, n° 116 ; RENAN (E.), 1864, p. 33-35 ; LEDRAIN (E.), 1900, p. 50, n° 105 ; CHAPOT (V.), 1907, p. 81 ; VON DOMASZEWSKI (A.), 1908, p. 94 ; RITTERLING (E.), 1905, listes de centurions ; ϊ ἐἤἡἩχ (ἓέ), 1993, p. 95, n° 33 ; SPEIDEL (M.-A.), 1998, p. 185, n° 30.2 ; RICHIER (O.), 2004, p. 403, n° 368.

M(arco) Septimio, M(arci) f(ilio), Fab(ia tribu), Magno (centurioni) | leg(ionis) [III Ga]l(licae)] iter(um) et leg(ionis) IV Scy[thi]cae e[t] | leg(ionis) XX V(aleriae) V(ictricis) iter(um) et leg(ionis) I Miner(viae) et leg(ionis X Fr(etensis) II | L(ucius) Septimius Marcellus fratri optimo.

Μ λεπδ ΢ π δη πδ, Μ λεκυ υ δ, Φαί( α), Μ ΰθ δ ( εα κθ λξῃ) | ζ ΰ θκμ ΰʹ

[Γαζα ]δε μ ίʹ εα ζ ΰ( θκμ) ʹ ΢ευγδε μ εα | ζ ΰ( θκμ) εʹ Ο αζ λ αμ δεβφ λκυ

ίʹ εα ζ ΰ( θκμ) αʹ Μδθ λ|κυ αμ εα ζ ΰ( θκμ) δʹ Φλ βθ αμ ίʹ ♣ | Λκ εδκμ ΢ π ηδκμ

Μ λε ζζκμ ζφ δ ΰαγ δέ

A Marcus Septimius Magnus, fils de Marcus, de la tribu Fabia, centurion de la légion III

Gallica pour la seconde fois, de la légion IV Scythica, de la légionXX Valeria Victrix pour la seconde fois, de la légion I Minervia, de la légion X Fretensis pour la seconde fois, Lucius Septimius Marcellus, à son excellent frère.

Le contenu des deux textes, grec et latin, est identique.

L. 1 : un grand iota Ἱὄavé apὄèὅ le ἵὁἹὀὁmeὀ Μ ΰθ δέ Ἔa pieὄὄe ἶevait pὁὄteὄ le sigle ΡΧ et ἵὁmme ἶaὀὅ l’iὀὅἵὄiptiὁὀ pὄéἵéἶeὀteέ

L. 2 : le nom de la légion a été martelé, soit lors d'insurrection de Caius Avidius Cassius en 175, soit lors de sa tentative de rébellion en 218-219. A. Renan a constaté le sigma final du

ὀὁm ἶ’uὀité dans le texte grec. Le nom de la légion dans les inscriptions grecques est

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ϊ’apὄèὅ ἤeὀaὀ (χέ), le Ἱeὀtiliἵe Septimius permet de dater le texte à une époque

postérieure à Septime Sévère227. O. Richier pense que Magnus était soit le Ἰilὅ ἶ’uὀ ὀὁtaἴle ayant reçu la citoyenneté romaine au début de l’épὁὃue ὅévéὄieὀὀe, ὅὁit le Ἰilὅ ἶ’uὀ vétéὄaὀ ἶe la flotte228. Cependant Rey-Coquais (J.-ἢέ) ἶate l’iὀὅἵὄiptiὁὀ ὡ la Ἰiὀ ἶu Ἑer siècle ou le début du IIe, grâce à la forme des caractères et à la pὄéὅeὀἵe ἶe l’iota adscrit. Il ajoute que le gentilice Septimius se rencontre même avant le règne de Septime Sévère229.

Marcus Septimus Magnus est ὁὄiἹiὀaiὄe ἶ’χὄaἶὁὅ, ἵὁmme l’atteὅte uὀe autὄe inscription honorifique antérieure à la nôtre230. Il est inscrit dans la tribu Fabia, qui est celle des colons de Beryte et ἶ’Ἐeliὁpliὅ, taὀἶiὅ ὃue leὅ ἥὍὄieὀὅ ὃui pὁὅὅèἶeὀt la ἵitὁὍeὀὀeté romaine à titre personnel sont inscrits généralement dans la tribu Quirina. Rey-Coquais (J.-P.), suppose que Marcus, le père, a peut-être obtenu la citoyenneté avant le milieu du Ier siècle, car la tribu Fabia était celle des premiers empereurs, juὅὃu’ὡ ἦiἴèὄeέ

La carrière de ἝaἹὀuὅ ὀὁuὅ Ἰait peὀὅeὄ ὃu’il a Ἰait la pluὅ Ἱὄaὀἶe partie de sa carrière

eὀ taὀt ὃu’ὁἸἸiἵieὄ eὀ ἡὄieὀt, maiὅ ὃu’il a sans doute aussi ὅeὄvi ailleuὄὅ ὅaὀὅ ὃu’ὁὀ puiὅὅe

préciser les dates de ses services. Il a commencé sa carrière dans la légion III Gallica avec deux centurionats, a continué dans la légion IV Scythica, puis dans la légion XX Valeria Victrix de nouveau avec deux centurionats, ensuite dans la légion I Minervia, et a terminé son service dans la légion X Fretensis où il était centurion bis.

Les mutations ἶe ἝaἹὀuὅ ἶ’uὀe léἹiὁὀ ὡ l’autὄe ont été considérées par Von Domaszewski comme des promotions, mais ὀ’a paὅ ἶὁὀὀé la teneur de ces promotions231.

M.-χέ ἥpeiἶel peὀὅe ὃue il ὀ’Ὅ a peut-êtὄe paὅ ἶ’ὁὄἶὄe ἵhὄὁὀὁlὁἹiὃue ἶaὀὅ leὅ ἵeὀtuὄiὁὀatὅ

mentionnés sur la pierre.

La légion I Minervia fut créée par Domitien en 83 apr. J.-C. pὁuὄ la ἵampaἹὀe ὃu’il devait mener eὀ ἕeὄmaὀieέ Ἑl l’a ὀὁmmée au ἶéἴut I Flavia232, puis I Flavia Minervia en l’hὁὀὀeuὄ ἶe la ἶéeὅὅe Ἕiὀeὄve et ἶe ὅa Ἰamilleέ ἓlle a ὄeçu, apὄèὅ la ὄévὁlte ἶe ἥatuὄὀiὀuὅ, des titres supplémentaires, pia fidelis Domitiana233. La légion a cantonné à Bonna (Bonn) en

227RENAN (E.), 1864, p. 34

228RICHIER (O.), 2004, p. 404.

229SCHULZE (W.), 1966, p. 229 ; FAURE (P.), 2013, p. 929, n° 33.

230IGLS, VII, 4015.

231VON DOMASZEWSKI (A.), 1908, p. 94, n° 3 = DOBSON (B.), 1967, p.v 94.

232CIL, XIII, 8062.

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Germanie inférieure entre 86 et 359 apr. J.-C., et fut détruite par les Parthes à Sindjar, en Mésopotamie, en 360 apr. J.-C234.

La légion XX Valeria Victrix a été ὅaὀὅ ἶὁute ἵὄéée paὄ ἡἵtavieὀ ὡ l’épὁὃue ἶu triumvirat235. Ses titres, ou du moins le premier, ont été utilisés après que Valerius Messallinus eut écrasé la révolte de Pannonie. On a considéré que les deux titres faisaient allusion à une victoire de l’empeὄeuὄ Valérien236.

Date : fin du Ier - début du IIe s. Nahr el-Kalb.

Le site se trouve à 15 km au nord de Beyrouth, sur la route qui mène vers Byblos (Jbeil), où de nombreuses stèles antiques et modernes ont été identifées datant à partir du roi de Babylone Nabuchodonosor Ier au VIe s. av.-C.

7. Inscription rupestre gravée dans un cartouche à queues d'arondes, sur le rocher, à l'embouchure de Nahr el-Kalb. (Planche IV, 1).

I. Syrie, 1845 ; CIL, III, 206, p. 973 ; ILS, 5865. BRU (H.), 2011, p. 31.

Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurelius / Antoninus Pius Felix Augustus / Part(hicus) maximus Brit(annicus) max(imus) Germ(anicus) maximus / pontifex maximus / montibus inminentibus / Lyco flumini caesis viam delatavit / per [[leg(ionem) III Gallicam]] / Antoninianam suam

L'empereur César Marcus Aurelius Antoninus, Pius Felix Auguste, très grand vainqueur des Parthes, très grand vainqueur des Bretons, très grand vainqueur des Germains, grand pontife,

a élargi la voie en fendant la montagne dominant le fleuve Lycos par sa légion III Gallica Antoniniana.

234FARNUM (J.-H.), 2005, p. 15.

235PARKER (H.-M.-D.), 1985, p. 271.

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L'inscription date sûrement ἶ’avant 214, parce que Caracalla est Germanicus en 213 et Arabicus Adiabenicus eὀ ἀńἁήἀńἂέ Ἔ’aἴὅeὀἵe de ces deux derniers titres favorise une telle datation.

Des vexillations de la légion III Gallica ont pris en charge l'amélioration de routes côtières en préparant la guerre parthique de Caracalla en 216-217. Le nom de la légion a sans doute été martelé après avoir été punie par ÉlaἹaἴalέ Ἔ’épithète Antoniniana est déjà attestée pour la légion237.

Date : avant 214 apr. J.-C. Baalbek.

8. Base découronnée. Dimensions : 8 x 55 x 51 ; h.l. li. 2-6 : 4 cm, et 7-8 : vers 8 cm. (Planche IV, 2).

CIL, III, 14387i ; ILS, 9198 ; AE, 2004, 82 ; IGLS, VI 2798, pl. VII.

DOBSON (B.), 1978, p.218, n° 95 ; MAXFIELD (V.-χ), ńλκń, pέ ńκἄ Ἁ ϊ ἐἤἡἩχ (E.), 1994 ; ALFÖLDY (G.), 2002, p. 144 ; WOLFF (C.), 2004, p. 8, n° 3 ; SPEIDEL (M.-A.), 2007, pp. 263-270 ; MITCHELL (S.), 2012, p. 347.

- - - bello] / Co[m]magenico donis donato a[b] / [I]mperatoribus corona aurea tor[quibus] / [a]rmillis phaleris honorat(o) albat(a) dec[ur]s(ione) / ab Imp(eratore) primo pilo leg(ionis) III Gall(icae) honorato / IIviralib(us) ornament(is) decret(o) decur(ionum) / M(arcus) Antonius Hoplonis l(ibertus) / Hennunes ob merita

À - - -, dans la guerre de Commagène, décoré par les empereurs d'une couronne d'or, des colliers, des bracelets, des phalères, honoré par l'empereur de la parade en tenue blanche, primipile de la légion III Gallica, honoré des insignes des duumvirs par décret des décurions, Marcus Antonius Hennunes, affranchi d'Hoplo, en raison de ses mérites.

À la fin de la République et sous l'Empire, le nom de l'affranchi comporte généralement le prénom et le gentilice de son ancien maître238. On peut penser à une situation

237Voir l’iὀὅἵὄiptiὁὀ ὀὺ ἅ et p. 48.

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analogue pour ce qui concerne Marcus Antonius Hennunes. Il porte peut-être la séquence onomastique de son maître, qui se serait donc nommé, lui-même, M. Antonius Hoplo. Le cognomen grec πζπθ indique une origine orientale. Il était peut-être de la colonie de Baalbek, où il a été honoré par les habitants. Th. Mommsen se demande s'il n'y aurait pas des liens de parenté entre lui et L. Antonius Naso, fils de Marcus Antonius, qui avait une brillante carrière de la fin du Ier siècle239. L’affranchi a un cognomen sémitique qui donne le sens de « il a fait grâce ».

Le royaume de Commagène fut annexé en 72 apr. J.-C. par L. Caesennius Paetus, gouverneur de Syrie entre 70 et 73. Les décorations de notre primipile montrent qu'il était, lors de cette guerre, centurion dans une unité non précisée240. J.-P. Rey-Coquais a pensé à la légion XII Fulminata en rapprochant le perssonage et son compatriote C. Velius Rufus, primipile de cette dernière légion, qui avait été envoyé par Vespasien à la cour du roi parthe pour ramener les fils du roi Antiochos IV, Callinicos et Epiphanès, réfugiés chez Vologèse241.

Ainsi, nous pouvons dater la carrière d'Antonius Hoplo d'après la guerre de Commagène, où il était centurion. Par contre, la détermination de la légion avec laquelle il a

été décoré reste hypothétique, parce qu'on pourrait proposer d'autres légions syriennes, notamment la VI Ferrata, qui formait le corps principal de l'armée de Caesennius Paetus242.

ἣu’uὀ centurion se déplace parmi les légions d'une province est une pratique habituelle. C'est

pourquoi l'on doit estimer que ce centurion a été décoré par Vespasien dans la guerre de Commagène, fait qui lui a ouvert le chemin vers un primipilat dans une légion voisine, la III

Gallica.

En revanche, on peut imaginer que M. Antonius Hoplo est le fils d'une famille aristocratique locale, et ὃu’il eὅt né entre 45 et 55 apr. J.-C. Il était centurion ex equite romano

plutὲt ὃu’uὀ léἹiὁὀὀaiὄe aὍaὀt ὅuivi le ὅἵhéma tὄaἶitiὁὀὀel, ce qui lui a abérgé la durée de

service nécessaire pour atteindre le grade de primipile. Il a été décoré par les deux empereurs Vespasien et son fils Titus. Enfin, il reçoit le droit de participer à la parade en tenue blanche

albata decursio.

239CIL,III, 14387; ILS, 9199 ; PFLAUM (H.-G.), Carrières, n° 36 ; IGLS,VI, 2781 ; DOBSON (B.), 1978, p. 203, n° 75.

240MAXFIELD (A.-V.), 1981, p. 186.

241JOSÈPHE, Guerre des juifs,VII.7.1-3.

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M.-χέ ἥpeiἶel peὀὅe ὃue ἵet hὁὀὀeuὄ ἶὁit êtὄe iὀteὄpὄété ἵὁmme uὀe maὀœuvὄe ἶe

cavalerie spectaculaire et difficile, effectuée en présence de l'empereur ou même avec sa participation, lors d'un événement festif pour une grande victoire militaire243.

Nous n'avons à ce jour que quatre exemples d'albata decursio, et notre inscription est l'un ἶ’eὀtὄe eux. Tous sont datés entre Néron et Trajan et sont décernés pour reconnaître les services de centurions de hauts niveaux.244 Parmi les quatre exemples, un seul diffère des autres, celui de M. Iulius Rufus, qui ne se réfère pas comme les trois autres à des succès militaires. Toutefois, il n'avait pas atteint le grade de primipile, il était centurion secundus princeps prior, ἵ’eὅt-à-dire, deuxième centurion de la deuxième cohorte245.

S. Mitchell et D. French s'accordent avec J.-P. Rey-Coquais pour situer l'inscription après la mort de Domitien à cause de sa damnatio memoriae. Ils pensent que le graveur a évité la difficulté de donner son nom en l'ignorant. Pour B. Dobson, par contre, le silence du texte sur le nom de Domitien ne signifie pas forcément que l’empeὄeuὄ eὅt mὁὄt ὁu ὃue ὅa

damnatio memoriae a déjà été décidée. À ce sujet, je partage l’aviὅ de B. Dobson, en ajoutant que le texte lui-même, ne qualifie pas non plus Vespasien et Titus par leurs propres noms, mais se contente de les désigner par le titre imperatoribus, comme dans le cas de Domitien.

Date : sous Domitien.

9. Bloc de calcaire brisé dans sa partie inférieure. Belles lettres. Il était, en 1955, dans la cour du grand temple, du côté est-nord-est. Près de l'ancien musée des fouilles, à gauche après

l’entrée. Dim. 57 x 26 cm. h.l. 5 cm. (Planche V, 1).

IGLS, VI, 2783, pl. XVII.

COTTON (H.-M.), 2009, p. 51, n° 30 ; ECK (W.), 2014, p. 143, n° 101.

Fa]b(ia) Antonino | (centurioni) / [leg(ionis) - - - M]aced(onicae) |(centurioni) leg(ionis) III Gallic(ae) / [cu]ratori alarum trium / [- - - -]N[- - - -]TENAE veteran(ae) / [- - -]VLO[

243SPEIDEL (M.-A.), 2007, pp. 264-269.

244À Héliopolis (Baalbek), Lucius Antonius Naso : CIL, III, 14387 et K ; ILS, 9199 ; PFLAUM (H.-G.),

Carrières…, n° 36 ; IGLS,VI, n° 2781 ; DOBSON (B.), 1978, p. 203, n° 75. À Beyrouth, Cn. Iulius Rufus: AE, 1998, 1435. À Ankara, M. Iulius Rufus : MITCHELL (S.), 2012, n° 164.

245F. Bérard a traité cette question dans ses conférences de l'épigraphie latine du monde romain, qui ont eu lieu à l'École Pratique des Hautes Études, année scolaire 2013-1014 : voir l'Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 146, 2015, 2013-2014.

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À - - - (Tribu) Fabia Antoninus, centurion de la légion V Macedonica, centurion de la légion III Gallica, curateur de trois ailes - - - - Sebastena ? - - veteranae- - - ?

La ville de Héliopolis (Baalbek), comme toutes les colonies romaines246, nous a livré un grand nombre d'inscriptions latines. Parmi les 344 inscriptions publiées dans l'IGLS VI, 201 sont en latin et 143 en grec247.

Antoninus est un centurion sorti du rang équestre, ex equite romano. Ensuite, il exerce la curatelle des trois ailes, dont la seule lettre N indique le nom de la première. Il est possible ὃue lΥapeὌ avaὀt ἓἠχἓ, liἹὀe ἂ, ὅὁit l’haὅte veὄtiἵale ἶe ἦέ Ἔe Ἰait ὃui peὄmet ἶe ὄeὅtitueὄ le nom de l'ala Sebastena attestée en Syrie en 88248. Enfin, il est probable que la IIIe aile, dont le nom commence par veterana soit l'ala veterana Gallorum attestée en Syrie en 88249, ou l'ala veterana Gaetulorum connue en Judée en 86250. En tous cas, il n'est pas nécessaire qu'Antoninus commande une unité stationnée en Syrie, car d'autres restitutions encore sont possibles251.

Ἑl eὅt pὁὅὅiἴle ὃu’χὀtὁὀinus soit revenu dans sa ville natale à la fin de sa carrière. Nous avons d'autres militaires de rang équestre à Héliopolis252.

Date : R. Mouterde propose le Ier siècle, maiὅ ὅeulemeὀt ἶ’apὄèὅ la forme des lettres. Sanctuaire de Baalbek. (Planche V, 2).

On remarque sur un échantillon d'une vingtaine d'inscriptions gravées dans l'enceinte du sanctuaire, 17 textes en latin et 3 textes en grec. Ils sont dédiés aux empereurs ou aux membres de leur famille. Les dédicants, dans les textes latins, sont le plus souvent des militaires253, ἶeὅ ἶéἵuὄiὁὀὅ ἶe la ἵὁlὁὀie ἶ’ Ἐéliὁpὁliὅ ὁu ἶeὅ ἵitὁὍeὀὅ ὄὁmaiὀὅ254. Par contre, un des textes grec est dédié aux Sévères par Antonius Silvanus, vétéran et ancien bénéficiaire,

246La ville de Héliopolis avait le statut de colonie romaine depuis l'époque d'Auguste.

247ECK (W.), 2014, p. 142. 248RMD, III, 329, 330 et 331. 249CIL, XVI, 35. 250CIL, XVI, 33. 251CIL, VIII, 15529. 252IGLS,VI, 2782, 2783, 2786, 2787, 2789, 2798, 2844, 2788. 253IGLS, VI, 2711, 2712, 2714 et 2744. 254BRU (H.), 2011, p. 109.

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originaire d'Apamée255. Une autre des inscriptions grecques est une dédicace à Zeus Héliopolitain pour la sauvegarde d'Hadrien256. La dernière inscription est fragmentée et non datable257. Au total, 19 inscriptions sont datables entre la mort de Vespasien et la fin de la première Tétrarchie258.

10.Inscription complétée par un fragment trouvé pendant les fouilles de 1900-1901, dans un mur arabe du «vestibule» du temple. (Planche VI, 1 et 2).

CIL, III, 138, p. 970 = 14385b ; ILS,4283, p. 182 ; AE, 1906, 187a ; IGLS, VI, 2711, pl. XII. BRU (H.), 2011, p. 109 et 136, fig. 15.

[I(ovi) O(ptimo) M(aximo) V(eneri)] M(ercurio) ♣ diis Heliopol(itanis) ♣/ pro sal(ute) ♣ [et] victoriis d(omini) n(ostri) Antonini Pii Fel(icis) Aug(usti) et Iuliae Aug(ustae) matris d(omini) n(ostri) castr(orum) [sen]at(us) patr(iae) [Aur(elius) Ant(oninus)] / Longinus specul(ator) leg(ionis) III Gall(icae) [An]toninianae capita columnarum dua aerea auro inluminata sua pecun[ia ex] / voto l(ibens) a(nimo) s(olvit)

À Jupiter Très Bon, Très Grand, à Venus, à Mercure, dieux d'Héliopolis, pour le salut et les victoires de notre seigneur Antoninus, Pieux, Heureux, Auguste et de Julia Augusta, mère de notre seigneur, des camps, du sénat, de la patrie. Aurelius Antoninus Longinus, speculator

de la légion III Gallica Antoniniana, a dédié les chapiteaux de deux colonnes, en bronze

ἶὁὄé, ὡ ὅeὅ Ἰὄaiὅ, eὀ aἵἵὁmpliὅὅemeὀt ἶe ὅὁὀ vœu, ἶe tὁut ἵœuὄέ

Voir la suivante.

11.Le même texte que l'inscription précédente, gravé sur la plinthe, haute de 20 cm et longue de 174 cm. (Planche VI, 3).

255IGLS, VI, 2744.

256IGLS,VI, 2727.

257SEG, XIX, 889.

258Vespasien est divinisé (IGLS, VI, 2761) ; Titus est divinisé (IGLS, VI, 2762) ; deux textes sous Hadrien (IGLS,VI, 2714 et 2727) ; Antonin le Pieux (IGLS, VI, 2715) ; deux textes sous Marc Aurèle et Vibia Aurelia Sabina (IGLS, VI, 2763 et 2764 ; huit inscriptions sous les Sévères et une autre date au début de IIIe siècle (IGLS, VI, 2711, 2712, 2713, 2744, 2745, 2765, 2766, 2767 et 2768) ; sous Gordien III (IGLS, VI, 2716) ; sous Dioclétien (IGLS, VI, 2771) ; sous Galère (IGLS, VI, 2772) Ἁ ἶ’ autὄeὅ « ἴéὀéἸiἵiaiὄeὅ impéὄiauὌ » ὀ’ étant pas identifiables à coup sûr.

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CIL, II, 138b, p. 970 = 14385b ; AE, 1906, 187b ; IGLS, VI, 2712, pl. XII.

BRU (H.), 2011, p. 109 et 136.

[I(ovi) O(ptimo)] M(aximo) V(eneri) M(ercurio) ♣ diis Heliupol(itanis) ♣ pro sal(ute) ♣ [et victorii]s d(omini) n(ostri) Antonini Pii Fel(icis) Aug(usti) et Iuliae Aug(ustae) matris d(omini) n(ostri) castr(orum) senat(us) patr(iae) Aur(elius) Ant(onius) Longinus specul(ator) leg(ionis) I[II Gall(icae)] [Antoninia]nae capita columnarum dua aerea auro inluminata sua pecunia ex voto l(ibens) a(nimo) s(olvit) ♣

À Jupiter Très Bon, Très Grand, à Venus, à Mercure, dieux d'Héliopolis, pour le salut et les victoires de notre seigneur Antoninus, Pieux, Heureux, Auguste et de Julia Augusta, mère de notre seigneur, des camps, du sénat, de la patrie. Aurelius Antoninus Longinus, speculator

de la légion III Gallica Antoniniana, a dédié les chapiteaux de deux colonnes, en bronze

ἶὁὄé, ὡ ὅeὅ Ἰὄaiὅ, eὀ aἵἵὁmpliὅὅemeὀt ἶe ὅὁὀ vœu, ἶe tὁut ἵœuὄέ

La titulature impériale date les deux textes entre 212 et 217 apr. J.-C. Le contexte de ces deux inscriptions et leur emplacement aux Propylées montrent que le sanctuaire de Baalbek était consacré à la grande Triade Héliopolitainne, Jupiter, Venus et Mercure.

Aurelius Antoninus Longinus, speculator259 de la légion III Gallica, leur a consacré deux chapiteaux des colonnes des propylées rehaussés en bronze doré pour la sauvegarde et la victoire de Caracalla et Julia Domna. Il semble que l'utilisation de métal précieux ait été traditionnelle dans le sanctuaire de Baalbek, car un affranchi impérial de Septime Sévère a également offert un chapiteau de bronze doré à ses frais à l'empereur Caracalla260. En tout cas, les chapiteaux corinthiens sont rehaussés en bronze doré dans l'architecture hellénistique ou romaine. Les acanthes et les volutes, en bronze ciselé et doré à la feuille, sont fixées à un

calathos261 de pierre supportant le poids de l'entablement.

Le fait que Longinus porte les deux gentilices de Caracalla est une chose tout à fait habituelle après la constitution antoninienne de 212.

259Un speculator légionnaire était dans l'officium du gouverneur. Voir le commentaire conernant Aelius Verecundinus, centurion de la légion IV Scythica, l’inscription n° 72.

260IGLS, VI, 2713.

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La légion III Gallica eὅt hὁὀὁὄée paὄ l’épithète Antoniniana sous Caracalla262, sans doute en liaison avec la participation de cette unité dans la guerre parthique de cet empereur263.

Date : 212-217 apr. J.-C. Sidon (Saida)

12.Dans le mur d'un pavillon du jardin El-Yafouri, appartenant à M. Ayoub Abela (E. Renan). Pas de mesures.

CIL, III, 152 (p. 371) ; RENAN (E.), 1864, p. 380.

D(is) M(anibus) / Octavi/us Maxi/mus mil(itis) leg(ionis) / III Gal(lica).

Aux Dieux Mânes. Octavius Maximus a servis dans la légion III Gallica.

Le contexte du texte ne nous donne aucun indice sur l'époque de l'inscription. La formule Dis Manibus peut être considérée comme un élément de datation ἶ’avant le milieu de IIe siècle. Néanmoins, l'absence du prénom rend difficile uὀe telle hὍpὁthèὅe, paὄἵe ὃu’elle ὀe se généralise ὃu’à partir du IIIe siècle. Partant de cette dernière idée et du fait que Sidon est