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Décomposition du poids économique de l’espace francophone

Dans cette section, nous nous concentrons sur les indicateurs exprimés en parité de pouvoir d’achat qui permettent des comparaisons plus directes entre les pays (l’unité est alors le dollar international). Nous présentons tout d’abord l’évolution d’une sélection d’indicateurs pour l’ensemble de l’EF, en distinguant les différents ensembles géographiques définis comme suit24 (Tableau 5) avant de nous concentrer sur la répartition des indicateurs économiques au sein de ces sous-ensembles.

Tableau 5 : Regroupement géographique des pays de l’EF

Ensemble géographique Pays inclus

OCDE Belgique, Canada, Luxembourg, France, Israël,

Suisse

Afrique Sub-Saharienne (ASS)

Burundi, Bénin, Burkina Faso, Rép.

Centrafricaine, Côte d’Ivoire, Cameroun, Congo, Djibouti, Gabon, Guinée, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mali, Maurice, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo, République Démocratique du Congo

Maghreb Algérie, Maroc, Mauritanie, Tunisie

Belgique – Luxembourg (BLX) Belgique, Luxembourg

2.2.1 Part relative des sous-ensembles géographiques francophones

La part de l’espace francophone dans l’économie mondiale s’explique essentiellement par la présence des pays de l’OCDE (Belgique, Canada, France, Luxembourg, Israël, Suisse) qui représentent plus de 83 % du PIB en PPA de l’EF (Figure 9). On note toutefois, une légère diminution de leur part relative au sein de l’EF sur la période 2000-2009, passant de 85,7 à 82,6 % du PIB de l’EF.

24 Les pays absents de la liste ne font pas l’objet d’un regroupement en raison de la trivialité d’un tel regroupement (par exemple, Haïti se retrouverait seul dans la catégorie Amérique, de même pour le Liban dans la catégorie Asie)

Figure 9 : Evolution de la part relative du PIB en PPA des sous-ensembles géographiques au sein de l’EF, 2000-2009

Note : “Autres” désigne le Liban et Haiti

Source : calculs des auteurs à partir des données de la Banque Mondiale, 2012

Selon cet indicateur, les pays de l’OCDE sont suivis par les pays francophones du Maghreb qui représente environ 9,97 % du PIB de l’EF en 2009 (contre 8,2 % en 2000), les pays francophones d’Afrique Sub-Saharienne (6,2 % contre 5,1 %), le Liban (1,02 % contre 0,8 %) et Haïti (0,21 % contre 0,24 %).

Le classement des pays de l’EF est similaire lorsque l’on se concentre sur la moyenne simple du PIB par tête en PPA. On voit ainsi se dessiner deux catégories au sein de l’EF : le groupe des pays très riches (OCDE) dont la moyenne est supérieure à 27 000 dollars par individu et par an ; puis les pays ayant un PIB par tête annuel moyen inférieur à 13 000 dollars. Au sein du second groupe: le PIB par tête du Liban s’élevait à 13 030 dollars par an et par habitant en 2009 (contre 7 650 dollars en 2000), suivi par les pays du Maghreb (6 050 contre 3 740), l’Afrique Sub-Saharienne (4 150 contre 2 160) et enfin Haïti (1 170 contre 1 010).

Figure 10 : Evolution de la moyenne simple du PIB par tête en PPA par sous-ensemble géographique, 2000-2009

Source : calculs des auteurs à partir des données de la Banque Mondiale, 2012 0%

20%

40%

60%

80%

100%

2000 2003 2006 2009

Autres ASS Maghreb OCDE

0 10000 20000 30000 40000 50000

2000 2003 2006 2009

OCDE Liban Maghreb ASS Haiti

2.2.2 Décomposition du poids économique au sein de l’OCDE francophone

Le PIB en PPA total des pays de l’OCDE s’élève à 4 420 milliards de dollars en 2009,25 soit 83 % du PIB total en PPA de l’EF. On constate que la France compose près de la moitié de cette part, suivie par le Canada qui en représente près d’un quart (28,8 %), la zone Belgique-Luxembourg (9,9 %), la Suisse (7,9 %) et Israël (4,3 %).

Figure 11 : Répartition du PIB en PPA entre les pays de l’EF appartenant à l’OCDE, 2009

Figure 12 : Evolution du PIB par tête en PPA au sein des pays de l’OCDE de l’EF, 2000-2009

Source : calculs des auteurs à partir des données de la Banque Mondiale, 2012

Source : calculs des auteurs à partir des données de la Banque Mondiale, 2012

Si l’on considère le niveau de richesse par habitant, le Luxembourg arrive en tête avec une moyenne s’élevant à environ 82 890 dollars par an et par habitant en 2009, contre 53 660 en 2000, suivie par la Suisse (45 100 contre 31 740), le Canada (37 842 contre 28 410), la Belgique (36 720 contre 27 650), la France (33 540 contre 25 170), et Israël (25 470 contre 23 530).

2.2.3 Décomposition du poids économique au sein du Maghreb francophone

Rappelons que les 4 pays du Maghreb francophone représentent 9,97 % du PIB total en PPA de l’espace francophone en 2009. Au sein de ce groupe, l’Algérie est le pays ayant le poids économique le plus important en 2009 avec 285 milliards de dollars soit 53,4 % du PIB en PPA total du Maghreb francophone, suivi par le Maroc (27,2 %), la Tunisie (17,9 %) et enfin la Mauritanie (1,5 %).

25 Il s’agit de dollars courants internationaux, que nous simplifions dans le reste de cette section par dollar.

France

Figure 13 : Répartition du PIB PPA au sein des pays du Maghreb de l’EF, 2009

Source : calculs des auteurs à partir des données de la Banque Mondiale, 2012

Figure 14 : Evolution du PIB par tête en PPA au sein des pays du Maghreb de l’EF,

2000-2009

Note : abréviations pays décrites dans le Tableau 19 ; Source : calculs des auteurs à partir des données de la

Banque Mondiale, 2012

Les pays francophones de l’Afrique Sub-Saharienne représentent, en 2009, 6,2 % du PIB en PPA total de l’EF soit 330 milliards de dollars. A titre de comparaison, le PIB en PPA de l’Algérie s’élève la même année à 285 milliards de dollars. Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée Equatoriale, le Sénégal, la République Démocratique du Congo et le Gabon composent la moitié du PIB en PPA de l’Afrique Sub-Saharienne francophone.

Algérie

Figure 15 : Répartition du PIB en PPA entre les pays francophones d'Afrique Sub-Saharienne, 2009

Note : abréviations pays décrites dans le Tableau 19 ; “Autres”

désigne le Tchad, le Bénin, le Rwanda, la Guinée, le Niger, le Togo, le Burundi, la Rép.Centrafricaine, Djibouti et les

Comores

Source : calculs des auteurs à partir des données de la Banque Mondiale, 2012

Figure 16 : Evolution de la moyenne du PIB par tête en PPA des pays de l’ASS francophone,

2000-2009

Note : abréviations pays décrites dans le Tableau 19 ; “Autres”

désigne le Mali, le Togo, Madagascar, la Rép. Centrafricaine, le Niger, le Burundi et la RDC

Source : calculs des auteurs à partir des données de la Banque Mondiale, 2012

A l’instar des autres sous-groupes, l’analyse de la richesse des pays francophones d’Afrique Sub-Saharienne révèle un classement différent et plus inégal. Ainsi, le PIB par tête en PPA de la Guinée équatoriale est le plus élevé avec une hausse spectaculaire entre 2000 et 2009 : passant de 8 120 à 34 960 dollars, soit une multiplication par 4 du revenu par tête, qui s’explique par les bénéfices tirées de l’exploitation du pétrole26. Le Gabon est le deuxième pays le plus riche de l’Afrique Sub-Saharienne francophone avec un PIB par habitant en PPA annuel égal à 14 270 dollars en 2009, suivi par Maurice avec 13 000 dollars. Ces trois pays sont suivis de loin par le Congo dont le PIB par tête en PPA s’élève à 3 940 dollars, Djibouti (2 290 dollars) et le Cameroun (2 330 dollars). Le reste du classement des pays de l’Afrique Sub-Saharienne francophone s’échelonne entre 330 (RDC) et 1 880 (Sénégal) dollars en PPA par habitant et par an.

26 Ces données sont à interpréter avec prudence : bien que la Guinée Equatoriale soit le pays le plus riche de l’EF d’Afrique Sub-Saharienne en termes de PIB par habitant, plus de la moitié de la population (76,8 % selon la Banque Mondiale, 2006) vit sous le seuil de pauvreté révélant une très forte inégalité dans la répartition de la richesse du pays.