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Une première recherche sur le transhumanisme nous conduit à son mouvement officiel et à son histoire. La meilleure approche, pour débuter notre investigation, consiste ainsi à nous rendre sur le site Humanity+ pour lire la déclaration officielle de ce mouvement94. À la lecture de cette déclaration, il apparaît que ce mouvement est tout d'abord une réflexion concernant la technique et les nouvelles technologies. Les transhumanistes défendent l'idée principale que la technique, et plus particulièrement les technosciences, vont modifier et améliorer notre monde, notre corps, ainsi que nos représentations du monde. Il y a chez les défenseurs de ce mouvement une volonté très forte d'élargir et d'améliorer « le potentiel humain » à la fois sur les plans physique et cognitif. Si l'on en croit cette déclaration, il serait catastrophique que la pensée de certains technophobes hautplacés puisse entraver cette « évolution ».

Le statut particulier de cette déclaration mérite que l'on lui consacre ici quelques lignes. Tout d'abord, reflétant leur image de mouvement jeune, les transhumanistes

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Rémi SUSSAN, « Bienvenue chez les posthumains », Sciences-humaines, n°. 233, janvier 2012 :

http://www.scienceshumaines.com/bienvenue-chez-les-posthumains_fr_28222.html

94 Cette déclaration est présente en annexe du présent travail. Le lecteur y trouvera trois versions, la

déclaration de 2009 en langue originale, notre traduction en français de cette même déclaration, ainsi qu'une traduction française d'une version antérieure datant de 2003.

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diffusent leur déclaration par le biais d'Internet. On ne trouve pas de versions papier, de livres ou de petits textes qui circuleraient sous le manteau. La pensée transhumaniste circule pour l'essentiel sur le Net, elle se développe rapidement et mondialement. La déclaration, une fois mise en ligne, est accessible à tous, et ce gratuitement. Très vite, elle se retrouve traduite dans de nombreuses langues permettant ainsi à cette pensée de se répandre et de se faire connaître du plus grand nombre. La déclaration a depuis sa première parution été remodelée et affinée, jusqu'à sa version finale en 2009. Pourtant, on constate un fait étrange : si le transhumanisme compte de nombreux partisans, et ce tout autour du globe, qui se réunissent en associations et débattent activement sur des forums internet, on remarque que la déclaration n'a pas été mise à jour partout, et notamment en France et en Italie. En effet, dans ces pays seule une ancienne version datant de 2003 est disponible. Or cette version, comme nous allons le voir, ne remplit pas au mieux ses conditions de succès. En effet, la dernière version de la déclaration transhumaniste est remarquablement mieux rédigée que les versions précédentes. Il y a ainsi une différence frappante entre la version de 2009 (dernière en date) et celle de 2003. Ce sont ces deux déclarations que nous allons analyser ici.

Ces déclarations visent principalement à faire connaître le mouvement transhumaniste et à encourager les gens à se questionner sur les préoccupations qui sont celles du transhumanisme mais qui concernent surtout, d'après cette déclaration, l'ensemble de l'humanité présente et future. Il semble que cette déclaration provoque une réaction souvent forte chez ceux qui la lisent, mais ne nous leurrons pas, cela aboutit – principalement en ce qui concerne la version de 2003 – régulièrement à : « mais qui sont ces fous ?». Cette déclaration a-t-elle été rédigée par des fous ? Nous nous proposons ici d'analyser la manière dont fonctionne cette déclaration et quels sont les procédés utilisés.

La déclaration transhumaniste a vu le jour sur le site de ce qui s’appelait originairement la World Association of Transhumanism et qui se nomme aujourd'hui Humanity+. On l'aura compris : cette déclaration, rédigée par un collectif de plus de vingt personnes, se présente comme la déclaration officielle du mouvement transhumaniste qui revendique une influence mondiale. Malgré les divergences d'opinions qu'il peut y avoir au sein de ce mouvement, cette déclaration présente la ligne de pensée commune de la plupart des penseurs du transhumanisme. Mais que vaut vraiment cette déclaration ? Quel statut est le sien ? Peut-on vraiment la concevoir comme officielle ? Il est difficile de ne pas chercher une analogie avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, ou encore avec le Manifeste du parti communiste. La déclaration transhumaniste ne semble avoir en

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commun avec La déclaration des droits de l'homme et du citoyen que ce nom de « déclaration ». Dans le cas de la déclaration de 1789, l'exercice visait principalement à instituer des droits aux citoyens, et on remarque qu'entre 1776 et 1789 il y eut plus de cinquante projets de déclarations différentes en Amérique et en Europe. Lors de l'année 1776, ce sont les États-Unis d'Amérique qui se sont prêtés au jeu de la déclaration afin d'obtenir leur indépendance vis-à-vis de l'Angleterre, la plus connue étant sans doute celle du 4 juillet 1776 : « la Déclaration d'Indépendance des États-Unis ». On constate, dans le cas des déclarations d'indépendance et de droits, que la déclaration possède une dimension performative qui institue un droit ou un état de choses. On entend ici déclaration au sens de « je déclare la séance ouverte », « je vous déclare mari et femme », comme le prouve le paragraphe final de la « Déclaration d'indépendance des États-Unis ».

En conséquence, nous les représentants des États-Unis d'Amérique, assemblés en Congrès général, […] publions et déclarons solennellement, au nom et par l'autorité du bon peuple de ces colonies, que ces colonies unies sont et ont le droit d'être des États libres et indépendants ; qu'elles sont dégagées de toute obéissance envers la Couronne de la Grande-Bretagne.95

Nous pouvons relever quelques points essentiels de cette déclaration. Tout d'abord, pour sa rédaction, ses auteurs se sont réunis en assemblée, il s'agit d'un travail collectif. Ensuite, la déclaration insiste sur le fait que ses auteurs sont des « représentants » et qu'ils parlent « au nom et par l'autorité » du peuple. Et enfin on est informé sur la nature de l'état de choses qui est instauré, à savoir la liberté et l'indépendance. La déclaration des droits de l'homme, quant à elle, institue, comme son nom l'indique des droits, que la constitution se doit d'appliquer et de faire respecter. La déclaration transhumaniste, qui est celle qui nous intéresse ici, ne semble pas répondre à ces critères. On constate, en effet, qu'elle n'institue rien, ni droit, ni état de choses, tout au plus elle met en garde, et exprime des idées. La déclaration transhumaniste n'a aucun pouvoir performatif, on lui assignera par conséquent une valeur assertive. On peut néanmoins lui concéder le fait qu'elle a été rédigée par un collectif d'auteurs, de sorte qu'elle semble refléter la pensée, non pas du peuple, mais d'une communauté, d'un groupe de personnes. Les articles 3, 4, 5 et 6 ne rendent pas tant compte de la pensée transhumaniste que de n'importe quelle posture critique et rationnelle. À bien y regarder, les spécificités propres à la déclaration transhumaniste sont contenues dans les articles 1, 2, 7 et 896.Deux propositions d'ouverture qui servent de prémisses et reflètent les croyances des auteurs, un ensemble de quatre propositions acceptables par tous, et deux

95 Stéphane R

IALS, La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Paris, Hachette, 1988, p. 495.

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propositions de fermeture qui expriment leurs revendications propres. Au final, cette déclaration semble être avant tout une vitrine pour un mouvement, un courant de pensée qui n'est d'ailleurs pas homogène en son sein. Elle donne pourtant des indications qui constituent une sorte de ligne directrice et commune aux penseurs se revendiquant « transhumanistes ». Néanmoins, si l'on supprime les deux propositions d'ouverture ainsi que les deux propositions de fermeture, on se retrouve face à quatre propositions qui peuvent refléter un très grand nombre de postures philosophiques ou politiques.

Nous nous proposons ici d'examiner plus en détail la construction de cette déclaration. Pour ce faire, nous étudierons successivement les huit articles de la déclaration de 2009, mais avant il nous faut dire quelques mots sur la version antérieure de cette déclaration (datant de 2003) qui circule en France.

La différence entre ces deux versions explique peut-être, entre autres choses, que le transhumanisme ne soit pas très connu en France et très dévalorisé. En effet, dans la version de 2003, des projets « fous » sont énoncés directement dans l'article 1. Tout le champ lexical lié à la raison et au principe de précaution et de responsabilité (que l'on retrouvera dans la version de 2009) est à peine utilisé, et les quelques termes mentionnés le sont de manière beaucoup trop allusive. En outre, les risques liés aux nouvelles technologies sont évoqués de façon plus imagée. Il est à noter, par ailleurs que le terme « catastrophique », présent dans l'article 5, concerne non pas le « mauvais usage des technologies » mais leur non-usage.

Si on constate une grande différence entre les deux versions de cette déclaration, cela n'a rien de surprenant. En réalité, le contraire aurait été plus dérangeant, car cela aurait voulu dire que ce mouvement était finalement mort-né. Aussi, le fait que la déclaration ait été reprise et modifiée prouve le dynamisme de ce jeune mouvement, qui au fil du temps affine ses stratégies de communication et de surcroît, sort de sa technophilie originaire pour se diriger vers une pensée philosophique exigeant un certain recul critique, bien qu'on ne puisse pas a priori lui retirer sa dimension idéologique.

1) L'article 1 joue son rôle de prémisse, il se pose comme une assertion et se veut une vérité (objective). Il semble remplir la condition de sincérité nécessaire à une bonne réception du discours. Il est clair que les promoteurs du transhumanisme croient ce qu'ils disent lorsqu'ils prétendent que l'humanité va changer grâce à la technologie. En outre, il convient de noter que les rédacteurs de cette déclaration prennent des précautions, ils n'affirment pas que l'humanité va changer, mais qu'elle est « susceptible » de changer. Dans

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un second temps, les promoteurs du mouvement transhumaniste nous font connaître leurs motivations, à savoir triompher de la « souffrance », des « déficiences cognitives », etc. Cette fois, non contents de remplir la condition de sincérité, ils apparaissent comme ayant les meilleurs intentions du monde, très proches de celles des humanistes classiques et de John Stuart Mill97.

2) L'article 2 pourrait apparaître comme de la propagande, mais toujours avec un minimum de retenue comme peut en témoigner la présence du verbe « croire ». Or, tous ceux qui ont étudié ce mouvement savent que ce n'est pas là une simple croyance : les transhumanistes sont pour la plupart convaincus que « le potentiel de l'humanité n'est pas encore, pour l'essentiel, réalisé ». Dans la seconde moitié de cet article, on nous fait miroiter l'avenir radieux que pourrait connaître l'humanité si le discours transhumaniste était pris au sérieux.

3) Cependant, le troisième article nous montre que ces utopistes que sont les penseurs du posthumain ne sont pas naïfs. Bien au contraire, ils sont conscients que des désastres catastrophiques peuvent advenir de par « le mauvais usage des technologies ». Ce qu'on relève ici, c'est que pour eux, la technologie n'est pas mauvaise en elle-même, le seul risque et danger réside dans son « mauvais usage », ce qui ne va pas de soi. Nombre de détracteurs, en effet, insistent sur le fait que les nouvelles technologies sont intrinsèquement contre-nature et qu'elles vont à l'encontre de la « sacralité du corps humain ». Habermas considère par exemple que le clonage est un crime contre l’espèce humaine. Cet article sur les risques et les dangers est plus long et plus développé que le précédent qui envisage un avenir radieux. Par cette stratégie, les transhumanistes n'ont pas l'air de passer pas pour des inconscients, mais pour des individus responsables, conscients des risques encourus si aucun plan n'est mis en place pour réguler les nouvelles technologies.

4) De surcroît, l'article 4 met l'accent sur l'usage de la raison et la rationalité est largement mise en avant. Il faut « comprendre », « réfléchir consciencieusement » et « débattre ». Les auteurs de cette déclaration formulent ici des moyens pratiques et concrets pour penser « l'élimination des risques » et « les applications bénéfiques », notamment par l'intermédiaire « d'espace de discussions » et « des décisions responsables ».

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5) Dans un cinquième temps, ils déclarent une chose avec laquelle peu d'entre nous seraient en désaccord, à savoir qu'il est nécessaire et juste de préserver la santé, de réduire les souffrances, de combattre les maladies, etc. Ils continuent à développer leur pensée en suggérant que les projets de ce type soient « abondamment financés ». Les buts et les motivations des transhumanistes apparaissent ici proches de ceux des humanistes.

6) L'article 6 introduit une dimension politique dans la déclaration, faisant ainsi du projet transhumaniste une affaire publique, qui concerne l'ensemble de la cité. Il est important ici de souligner l'usage de termes tels que « sérieux », « responsabilités », « préoccupation », « intérêt », « moral », qui ne font que confirmer le caractère rationnel et responsable des transhumanistes tel qu'il a été mis en avant dans les articles précédents. On retrouve également l'importance de la mise en place d'une évaluation, voire d'une équation opportunités/risques. En rhétorique, cela s'appelle un discours délibératif : il s'agit de convaincre en montrant l'utilité et l'avantage du projet, ainsi que la nécessité d'y adhérer.

7) Si nous avons relevé l'importance de l'emploi de certains termes dans les articles précédents, c'est principalement dans le but de montrer comment ils contribuent à faire accepter plus facilement les articles 7 et 8 aux lecteurs, articles qui exposent des considérations typiquement transhumanistes et non plus seulement des « banalités » et « évidences » humanistes. Suite aux notions de responsabilité morale, de dignité et autres présentes dans les articles 3, 4, 5 et 6, l'article 7 s'ouvre avec l'idée de « bien-être », qui doit être étendu à tout être sensible. Jusque là, rien de franchement extraordinaire ou extravagant, sauf que cet article insiste également sur la nécessité de promouvoir le « bien être » à des « intelligences artificielles ». En d'autres termes, cela revient à dire qu'il faut penser des droits pour les robots et peut-être même leur accorder une dignité, chose qui demande une ouverture d'esprit assez large. Rappelons, et nous y reviendrons par la suite, que le transhumanisme se situe souvent dans le camp des différents mouvements de libération des minorités. Ici, c'est en réalité le concept même de la définition de l'homme et de la communauté morale qu'il nous faut repenser98.

8) Enfin, le dernier article prône la liberté des individus et un large éventail de choix à respecter. C'est finalement ici, en guise d'ouverture, une fois que les articles précédents ont été (plus ou moins) acceptés par le lecteur, que se dévoilent les vraies ambitions du transhumanisme, qui se situent logiquement dans la continuité de ce qui a été annoncé plus haut. L'article 8 se veut en quelque sorte la conclusion d'un raisonnement

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logique. « L'épanouissement personnel » est mis en avant. En somme, les modifications et augmentations technologiques de l'être humain ont pour but de permettre à l'individu de s'épanouir et à l'humanité de réaliser l'essentiel de son potentiel. Il est évident que cette déclaration use d'une stratégie efficace dans le but de faciliter la réception des idées transhumanistes.

Nous devons désormais interroger cette déclaration sous un nouvel angle : en effet, si cette déclaration transhumaniste ne peut se rapprocher de la tradition des déclarations d'indépendance et des droits, pouvons nous la rattacher à une autre tradition, à un autre exercice, tel que par exemple celui du manifeste ? Le manifeste est traditionnellement utilisé dans deux domaines principaux : la politique et les arts. Notre déclaration ne semble pas répondre particulièrement à ces critères. Il semble néanmoins y avoir certains points communs. L'un des prérequis du manifeste, c'est qu'il soit, si ce n'est rédigé, signé par un collectif. Pour Marc Angenot,

le manifeste, au sens le plus général, décrit, justifie et recommande à l'auditeur une attitude, une pratique. Une thèse quelconque, politique, sociale ou esthétique, est assertée et défendue de sorte que le lecteur est invité à prendre position. […] le manifeste est un genre démonstratif […] dont il a la brièveté nécessaire et le même caractère d'interpellation. […] ce qui semble caractériser le genre du manifeste […] c'est justement le caractère « manifeste » de sa structure démonstrative [...] la rhétorique du manifeste est une rhétorique de la continuité explicite : elle pose fortement dans l'énoncé ce qui ailleurs pourrait être présupposé ou laissé à l'état latent.99

La déclaration que nous venons d'étudier ici paraît répondre à suffisamment de critères pour être qualifiée de « manifeste »100. En outre, on trouve également la volonté de diffuser un message internationalement. La déclaration, avons-nous dit plus haut, a été traduite en plusieurs langues. Le Manifeste du parti communiste s'est vu doté de préfaces spécifiques à chaque édition. On compte par exemple la préface à l'édition allemande de 1883, celle de l'édition anglaise de 1888, celle de l'édition polonaise de 1892 ou encore celle de l'édition italienne de 1893. La langue, que ce soit pour le communisme ou pour le transhumanisme, n'est donc pas un problème. La déclaration transhumaniste a en effet été traduite en plusieurs langues et circule mondialement grâce à internet. Le mouvement transhumaniste

99 Marc A

NGENOT, La parole pamphlétaire : contribution à la typologie des discours modernes, Paris, Payot, 1982, p. 60-61.

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De plus, il paraît tout à fait concevable et intéressant de rapprocher la déclaration transhumaniste de la tradition des manifestes du futurisme italien et de lire les deux parallèlement, en miroir, afin de faire surgir des pistes de réflexions dignes du plus grand intérêt. Cette réflexion à notamment été amorcée par Barbara Meazzi le 22 janvier 2014 à la MSH-Alpes lors d'un séminaire de recherche sur le transhumanisme animé par Jean-Yves Goffi et Isabelle Krzywkowski.

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et le mouvement communisme visent tous les deux à susciter l'adhésion du plus grand nombre afin de se développer et d'obtenir un pouvoir politique. Cependant, si on peut faire une analogie entre le communisme et le transhumanisme, de par leur philosophie que l'on pourrait qualifier de prosélyte, nous pouvons avoir quelques réticences à en conclure que la déclaration transhumaniste est un manifeste. Le manifeste du parti communiste se veut un texte destiné aux ouvriers, aux prolétaires. Rappelons ici la sentence finale du manifeste « Prolétaires de tous le pays, Unissez-vous ! ». Certes la déclaration transhumaniste et le manifeste communiste n'ont pas le même poids politique mais on relèvera cependant un point commun qui relie ces deux textes. En effet, les communistes et les transhumanistes se retrouvent, et c'est là le centre de leurs argumentation, sur la volonté de mettre en place un projet émancipateur. Les communistes veulent émanciper le prolétaire de l'exploitation et mettre fin à la tyrannie des patrons. Les transhumanistes quant à eux désirent émanciper l'être humain de ses contraintes biologiques et mettre fin à la tyrannie de la nature101.

Les personnes qui ont rédigé la déclaration transhumaniste sont pour la plupart des scientifiques et des philosophes, bien qu'on y trouve également une minorité d'artistes et, chose plus gênante, des ingénieurs et des entrepreneurs (pour qui développer une idéologie technophile peut s'avérer rentable). Nick Bostrom et Max More sont sûrement les deux acteurs les plus influents et les plus connus du transhumanisme, représentant chacun une