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UNE DÉCISION, RÉSULTANT DU

Dans le document presse plateformes IA systémique (Page 97-100)

BRASSAGE

DE DONNÉES

STATISTIQUES,

PEUT-ELLE ÊTRE

ÉTHIQUE ?

vertueuses ». Le québécois OBVIA et le français OTESIA ont signé la Déclaration de Montréal pour le développement responsable de l’intelligence artificielle, adoptée en 2018.

Des limites de l’automatisation aux limites à l’automatisation

Se focaliser sur la perfectibilité des algorithmes, est-ce le bon combat ? À propos de l’accident mortel impliquant une voiture autonome d’Uber en mars 2018, la technologie « ne prenait pas en compte l’éventualité de piétons traversant hors des clous » a indiqué le régulateur américain des transports NTSB dans un rapport publié en novembre 2019. Et d’ajouter concernant la femme de 49 ans qui a été tuée :

« Le système ne l’a jamais classée comme "piétonne" mais comme "objet" ». Aux États-Unis, « pour un emploi créé par Amazon, deux disparaissent » (voir supra). Quelle est la bonne mesure ? Dans le nouveau monde de l’IA, en cours de normalisation, la barre devra être placée très haut, non pas en visant les sommets de la capitalisation boursière des Gafam, mais plutôt à une hauteur qui semble jusqu’ici plus compliquée à atteindre, à hauteur d’homme – du choix humain, tel Bartelby et son « I would prefer not to ».

Françoise Laugée est ingénieur d’études à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, IREC (Institut de recherche et d’études sur la communication)

Sources :

– « La carte de paiement d’Apple accusée d’être sexiste », AFP, tv5monde.com, 10 novembre 2019.

– « Les mouvements des yeux peuvent-ils fonder la décision d’embauche ? », Anne Rodier, 28 novembre 2019.

– « Lancement de l’OTESIA, 1er observatoire sur l’Intelligence artificielle en France et en Europe », Université Côte d’Azur, univ-cotedazur.fr, 29 novembre 2019.

– « De la difficulté à imposer la transparence des décisions automatisées », Hubert Guillaud, internetactu.net, 13 décembre 2019.

– « Quelle éthique pour l’intelligence artificielle ? », entretien avec Martin Gibert, chercheur en éthique de l’intelligence artificielle à l’université de Montréal, Pascal Hérard, TV5monde.com, 20 décembre 2019.

– « La reconnaissance faciale est loin d’être fiable », Claude Fouquet, Les Echos, 23 décembre 2019.

– AI Now 2019 Report, AI Now Institute, ainowinstitute.org, December 2019.

– « Bruxelles envisage d’interdire provisoirement la reconnaissance faciale », Samuel Stolton, Euractiv.com, 20 janvier 2020.

– « Reconnaissance faciale : une start-up analyse les photos des réseaux sociaux pour la police américaine », lemonde.fr, 20 janvier 2020.

– « La police de Berlin renonce à la reconnaissance faciale », Luc André, L’Opinion, 28 janvier 2020.

– « Le commissaire européen Thierry Breton lève le voile sur la communication

de la Commission européenne sur la 5G », La Correspondance de la Presse, 29 janvier 2020.

– « Intelligence artificielle : l’UE peaufine sa stratégie », Cédric Vallet, Le Monde, 10 février 2020.

– « Façonner l'avenir numérique de l'Europe : la Commission présente des stratégies en matière de données et d'intelligence artificielle », communiqué de presse, Commission européenne, ec.europa.eu, 19 février 2020.

– Intelligence artificielle. Une approche européenne axée sur l'excellence et la confiance, Livre blanc, Commission européenne, ec.europa.eu, 19 février 2020.

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Née en 1873 à Saint-Mandé, Alice Guy est employée, à 20 ans, comme sténodactylo dans la société parisienne, Comptoir général de la photographie, et elle devient la secrétaire de Léon Gaumont.

Le 22 mars 1895, elle est aux côtés de Léon Gaumont pour assister à la première projection d’images animées au monde, organisée par les frères Lumière à Paris avec L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat, réalisé par Louis Lumière.

À l’époque, les films servent à vendre des caméras. « Fille d’un éditeur, j’avais beaucoup lu, pas mal retenu…

Je pensais qu’on pouvait faire mieux. M’armant de courage, je proposai timidement à Gaumont d’écrire une ou deux saynètes et de les faire jouer par des amis. Si on avait prévu le développement que prendrait l’affaire, je n’aurais jamais obtenu son consentement. Ma jeunesse, mon inexpérience, mon sexe, tout conspirait contre moi.

Je l’obtins cependant, à la condition expresse que cela n’empiéterait pas sur mes fonctions de secrétaire »,

explique-t-elle dans son Autobiographie d’une pionnière du cinéma, texte qui date de 1953 mais qui ne sera édité vvqu’en 1976 (éditions Denoël-Gonthier), huit ans après sa mort.

Avec sa première réalisation La Fée aux choux en mars 1896, Alice Guy signe la naissance de la fiction

cinématographique en images réelles (et non en dessin animé), à l’instar de Louis Lumière avec L’Arroseur arrosé et Georges Méliès avec La Partie de cartes.

Entre 1897 et 1907, elle tourne plus de 200 films. Elle est scénariste, réalisatrice et productrice.

Elle invente des effets spéciaux tels que le ralenti, l’accéléré, les surimpressions et les fondus.

Elle prend la direction, en 1905, du grand studio Gaumont à Paris, le plus important du monde à l’époque, qu’elle a encouragé à construire. En 1906, elle met en scène La vie et la mort du Christ, film d’une durée de 34 minutes, avec 300 figurants et 25 décors.

En 1907, elle suit aux États-Unis l’homme qu’elle vient d’épouser, tous les deux travaillant pour Gaumont.

Elle réalise des films policiers, des westerns, des films d’action. « Be Natural », demande-t-elle à ses acteurs,

« ni maquillage ni par cœur ».

Elle lance sa société de production Solax en 1910. Elle crée son propre studio, équipé d’un laboratoire de traitement des pellicules, d’un atelier de fabrication de décor et un autre de conception de costumes. Installé à Fort Lee dans le New Jersey, c’est l’un des plus importants studios de cinéma aux États-Unis. En 1912, elle réalise Un imbécile et son argent, premier film joué uniquement par des acteurs afro-américains.

Elle est la femme la mieux payée des États-Unis : 25 000 dollars de salaire mensuel. Mais la chance tourne…

divorce, faillite de sa société de production due à la mauvaise gestion de son mari parti sur la côte ouest avec une actrice. La Flétrissure sera son dernier film, réalisé à Hollywood, qui sortira le 14 mars 1920.

À son retour en France en 1922, ruinée, « Mademoiselle Alice » ne retrouvera pas sa place dans le cinéma.

L’Académie des César a annoncé, le 13 février 2020, la démission de son conseil d’administration. Ce sabordage répond, entre autres choses, aux critiques concernant l’absence d’égalité entre les femmes et les hommes dans un milieu où devrait régner la liberté de création. Cet événement incite La rem à rendre hommage à une inventrice, auteure de centaines de films, qui n’a jamais eu la notoriété qui devrait être la sienne dans l’histoire du cinéma.

FL

Sources :

– « Alice Guy, pionnière oubliée du cinéma mondial », Hélène Février, Terriennes, tv5monde.com, 20 mai 2014.

– « Alice Guy, la pionnière oubliée », Véronique Le Bris, Les Echos, 11 mai 2018.

– « Alice Guy, la pionnière du septième art », Anne Bernas, rfi.fr, 8 mars 2019.

Pour découvrir Alice Guy et l'histoire de la naissance du cinéma :

par l’Institut de recherche et d’études sur la communication (IREC), dirigé par Francis Balle, professeur à l’Université Paris 2.

ISSN 2428-0356 - 15 €

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