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La culture du risque se définit par faire prendre conscience aux publics (citoyens, professionnels des secteurs d'activité liés à l'ASN, associations, journalistes…) que le risque 0 n'existe pas, de ne pas nier que l’accident est possible mais sans tomber dans le fatalisme. Il s’agit également de leur donner les clés pour qu’ils sachent comment agir en cas de situation d’urgence en adoptant les bons réflexes comme se mettre à l’abri, écouter les médias ou prendre un comprimé d’iode sur ordre des pouvoirs publics.

Plusieurs actions sont mises en œuvre pour informer les publics : échanger au sein de réunions publiques auprès du grand public et des populations situées près des centrales nucléaires, débattre au sein des commissions locales d'information (CLI) entre élus, représentants d’associations de protection de l’environnement, des intérêts économiques et d’organisations syndicales de salariés représentatives et des professions médicales, ainsi que personnalités qualifiées et membres de l'ASN, communiquer sur Internet, diffuser sur divers supports (sites Web, Transparence, Lettre ASN, Rapport annuel sur l'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France…), créer des expositions en partenariat avec l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) consacrées à la culture du risque, accueillir des scolaires au Centre d’information, intervenir dans les établissements scolaires, proposer aux élus municipaux de présenter les expositions ASN-IRSN afin de sensibiliser les citoyens aux éventuels situations de crise et communiquer sur la campagne 2016 autour de l’iode.

L’ASN intervient auprès des maires, des pharmaciens, des médecins généralistes et des écoles pour qu'ils adoptent un rôle de conseil et d’information auprès des citoyens.

L'Autorité leur fournit notamment un kit composé d’argumentaires et de questions-réponses.

La priorité est mise sur les PPI c'est-à-dire le Plan Particulier d'Intervention (plan de secours spécifique établi par l'État visant des risques liés à l'existence et au fonctionnement d'installations ou d'ouvrages déterminés).

Lors des réunions d'information, le grand public pose des questions très concrètes et ancrées dans leur vie quotidienne comme « que dois-je faire en cas d’accident d’une centrale nucléaire ? », « peut-on utiliser son téléphone ? », « pourquoi je ne peux pas aller chercher mes enfants à l’école ? »…

L'Autorité de sûreté nucléaire a initié plusieurs actions pour sensibiliser les professionnels du secteur du nucléaire ou de la radioprotection à cette culture du risque. Il s'agit des exploitants d'installations nucléaires de base (INB) et d'installations du cycle du combustible, des transporteurs, des utilisateurs de rayonnements ionisants du secteur médical et de l'industrie, des constructeurs et fournisseurs de sources…).

Régulièrement, l'Autorité les contacte soit de manière individuelle soit par l'intermédiaire de leurs organisations professionnelles telles que les sociétés savantes de la radioprotection (la Société Française de Radioprotection, l'International Radiation Protection Association - IRPA), médicales (Société française radiothérapie oncologique - SFRO, Association Française du Personnel Paramédical et d'Electroradiologie - AFPPE, Société Française des Physiciens

Médicaux - SFPM, …) et industrielles (Confédération Française pour les Essais Non Destructifs - Cofrend…), les syndicats professionnels et les conseils de l'ordre pour :

• les alerter sur la réglementation qui touche leur métier et leur expliciter la manière dont celle-ci interfère dans leur pratique professionnelle quotidienne.

• leur faire comprendre les enjeux. Par exemple, les médecins donnent la priorité à sauver des vies plutôt que de surveiller leur exposition aux rayons en portant un dosimètre sur l’index pendant qu’ils opèrent car la bague les gêne dans leurs différentes manipulations (ils estiment que leur main est moins précise avec).

• diffuser les bonnes pratiques à travers des schémas : montrer où le professionnel doit se placer pour recevoir le moins possible de rayons, comment créer un zonage sûr autour du scanner…

Parfois, l'ASN doit faire face à certains professionnels qui n'ont pas conscience des risques réels qu'ils encourent quotidiennement (à titre d'exemple la peinture au plomb est constitué de rayons ionisants) et pour lesquels la radioprotection n’est pas une priorité.

Ainsi, les inspections, les séminaires professionnels et le travail collaboratif avec les organisations professionnelles (notamment les sociétés savantes) sont les moyens les plus

efficaces pour sensibiliser les professionnels et transmettre les bonnes pratiques.

L’Autorité a des relations très régulièrement avec des experts extérieurs pour discuter, échanger sur des retours d'expérience (REX) et faire évoluer les pratiques des professionnels pour qu’ils tiennent compte de la radioprotection. À ce jour, l'ASN a édité 24 guides qui ont pour but d’expliciter une réglementation ainsi que les droits et les obligations des personnes impactées par la réglementation, d’expliquer les objectifs réglementaires et de décrire, le cas échéant, les pratiques que l’ASN juge satisfaisantes, de donner des éléments d’ordre pratique et des renseignements utiles sur la sûreté nucléaire et la radioprotection.

La réglementation oblige les professionnels de la santé à déclarer tout évènement significatif pour la radioprotection (ESR) via le site de l’ASN. Cette obligation s’est transformée en opportunité pour recenser les bonnes pratiques et les erreurs des professionnels regroupées sous la publication « La sécurité du patient ». Nous y trouvons dans chaque numéro, un REX sur un thème ayant engendré un grand nombre de déclarations. Cela crée une opportunité pour les professionnels d’identifier un risque auquel ils n'auraient pas pensé. (cf. « La sécurité du patient » n°6 de mai 2014 sur les erreurs de côté).

Les conventions et les accords-cadres passés entre l’ASN et les organisations professionnelles permettent de formaliser les recommandations, les principales orientations, les bonnes pratiques et les procédures en matière de radioprotection pour chaque branche professionnelle impactée.

Les chartes sont là pour qu’il y ait un engagement sur les bonnes pratiques.

Figure 7 - Exemple d'un guide édité par l'ASN

http://professionnels.asn.fr/Activites-medicales/Radiotherapie/Guides-de-l-ASN