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TAB. 8 : Eléments linguistiques du texte regroupés en valeurs sémantiques

CLASSE ENFANT

3.3 Croisement des résultats

Après avoir comparé le niveau linguistique du texte « NFSA » aux aptitudes linguistiques concernant les enfants entendants de cycle 1 et/ ou âgés de 3 à 5 ans, puis à celles se rapportant aux enfants sourds de maternelle (et de début de primaire), nous avons réalisé le croisement des résultats obtenus.

 En ce qui concerne les STRUCTURES SYNTAXIQUES :

Les structures de phrases du texte « NFSA » correspondent en partie à celles acquises par l’enfant DA à la maternelle et sont tout à fait en adéquation avec le niveau d’un enfant entendant de même cycle, ainsi que d‟un enfant « DA » de cycle 2.

174 Leur degré de complexité se situe donc dans la zone intermédiaire entre les aptitudes de l’enfant sourd et celles de l’enfant entendant de même cycle, ou de l’enfant sourd du cycle suivant.

Les structures syntaxiques du texte « NFSA » ne sont donc peut-être pas adaptées en totalité au niveau attendu pour un enfant sourd de cycle 1 mais peuvent lui apporter des enrichissements, en lui permettant de découvrir les phrases enrichies. Il pourra ainsi progresser vers les aptitudes linguistiques de l‟enfant entendant de même cycle.

Les types et formes de phrases du texte « NFSA » correspondent très bien à celles que l’enfant DA de cycle 1 maîtrise habituellement à la maternelle et peuvent lui apporter un renfort linguistique. La seule incertitude que l’on peut avoir concerne l’acquisition des phrases affirmatives exclamatives qui ne figurent pas dans les repères sur l’enfant sourd.

 En ce qui concerne le VOCABULAIRE :

Les noms, verbes et adjectifs du texte « NFSA » sont adaptés, presque en totalité, aux capacités de l’enfant sourd de cycle 1. Seul le présent de l’indicatif n‟est utilisé qu‟au début de primaire par l‟enfant DA, mais est surement compris plus tôt.

Le texte permet donc d’apporter à la fois un renfort et un enrichissement linguistique à l’enfant sourd, en l’aidant à progresser vers l’acquisition du présent.

Par ailleurs, on peut s‟interroger quant aux verbes de perception qui ne sont pas indiqués dans les repères concernant l‟enfant sourd mais, comme il a été dit, ces verbes n‟ont pas une place majoritaire dans le texte.

Les pronoms du texte « NFSA » sont en grande partie adaptés aux compétences des enfants DA de cycle 1, et sont parfaitement adaptés aux enfants entendants. Les pronoms personnels sujets « je » et « tu » acquis dès l‟âge de 2 ans et demi chez l‟enfant entendant, ne sont acquis qu‟au cycle suivant chez l‟enfant sourd. Ils peuvent donc apporter un enrichissement à l’enfant DA de cycle 1. La forme élidée du pronom personnel complément « t‟ » n‟est présente dans aucun repère.

Les pronoms interrogatifs du texte « NFSA » sont tout à fait adaptés à l’enfant sourd et induisent un renfort au niveau de cette catégorie.

Les pronoms exclamatifs et démonstratifs ne figurent pas dans les repères sur l’enfant DA mais sont présents chez l‟enfant entendant de cycle 1 et pourraient donc contribuer à un enrichissement de la langue de l‟enfant DA.

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Les repères concernant l‟acquisition des adverbes chez l‟enfant sourd sont moins précis et seules des hypothèses peuvent être faites à leur sujet. Ces adverbes du texte « NFSA » font partie du vocabulaire courant (« aujourd‟hui, bon, vite ») et ne présentent que 5 occurrences pour 3 adverbes différents. En outre, ils sont parfaitement appropriés à l‟enfant entendant et ce, dès la PS. Ils pourront donc constituer, dans tous les cas, un enrichissement linguistique pour l’enfant DA.

Les déterminants

Les articles définis, indéfinis et contractés ne sont acquis qu‟en fin de primaire chez l‟enfant DA et représentent donc une catégorie complexe pour lui. Les adjectifs possessifs et numéraux cardinaux du texte, quant à eux, ne figurent pas de façon précise dans ces repères. Il est néanmoins possible que certains éléments comme « ma, mon » soient compris par le jeune enfant sourd.

Ces mêmes déterminants sont tous en adéquation parfaite avec les aptitudes linguistiques d‟un enfant entendant de PS. Par conséquent, ils se situent dans une zone intermédiaire entre les aptitudes de l’enfant entendant et de l’enfant sourd de même classe, et peuvent apporter un enrichissement à ce dernier.

Les prépositions

Les prépositions du texte « NFSA » sont en partie en adéquation avec le niveau d’un enfant DA de maternelle, et sont en parfaite adéquation avec le niveau acquis en début de primaire.

Ces prépositions correspondent dans leur intégralité aux aptitudes de l’enfant entendant de même cycle, et sont mêmes présentes pour la majorité dès la classe de PS. Les prépositions du texte se trouvent donc dans une zone intermédiaire entre le niveau de l‟enfant DA et celui d‟un enfant entendant de même cycle, ou d‟un enfant DA du cycle supérieur.

Elles peuvent donc être source d’enrichissement linguistique pour le petit enfant sourd.

La conjonction « et »

La conjonction de coordination « et », la seule présente dans le texte, est acquise en tout début de primaire par l‟enfant DA mais elle est acquise dès la PS chez l‟enfant entendant. Elle est donc dans une zone proche des compétences de l’enfant DA de

176 maternelle, et peut lui apporter un enrichissement pour progresser vers l’acquisition de cet élément.

Le niveau du texte « NFSA » se trouve donc toujours :

soit en adéquation avec le niveau d’un enfant DA de maternelle, ce qui permet à cet enfant un renfort de sa langue.

soit à un niveau légèrement supérieur, qui est cependant toujours en accord avec le niveau attendu chez un enfant entendant de même cycle, ou le niveau d’un enfant DA de début de primaire.

Ces quelques éléments du texte qui ne sont peut être pas encore acquis, apportent au jeune enfant sourd un moyen d’enrichissement linguistique, dans le but de le faire progresser vers de nouvelles compétences.

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DISPOSITIF EXPERIMENTAL N°2 :

ENQUETE AUPRES DES FAMILLES