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Critique de la méthode forces et limites

MATÉRIEL et MÉTHODES

I. Critique de la méthode forces et limites

a. Points forts

1. Analyse qualitative

La méthode d’analyse qualitative nous a semblé être la plus appropriée pour répondre à notre objectif scientifique. Le terme semi-dirigé signifie que les entretiens étaient menés avec des questions ouvertes formant notre canevas d’entretien. Ceci devant permettre d’aborder les thèmes principaux importants attendus en réponse à la question de recherche en laissant la discussion libre pour aborder d’autres aspects qui n’auraient pas été imaginés par les investigateurs.

Les entretiens individuels ont été réalisés sur le lieu de travail des soignants, ce qui a pu permettre de les mettre en confiance pour l’entretien. Cela a permis aux soignants de répondre aux urgences du service si besoin. L’heure des entretiens a été discutée avec les cadres, et parfois les infirmiers eux-mêmes, pour ne pas interférer sur le travail des soignants.

A partir du sixième entretien, une suffisance des données est apparue, qui a été confirmée par quatre entretiens supplémentaires. Les thèmes n’avaient pas été définis à l’avance et ont été tirées des étiquettes, regroupées pour créer un arbre de thématiques. Ces mêmes étiquettes avaient été codées à partir de morceaux des verbatims semblant répondre à notre question de recherche ; c’est un codage axial.

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2. Canevas d’entretien

Notre canevas d’entretien a évolué dès les premiers entretiens, en accord avec notre directrice, en prenant en compte des thèmes qui ressortaient spontanément et à plusieurs reprises dans les entretiens antérieurs. Les entretiens restaient très ouverts avec souvent un véritable échange avec les soignants sur leur expérience de téléconsultation. Le canevas était plutôt court, n’empiétant pas sur le travail des IDE ; un questionnaire plus long aurait été beaucoup plus chronophage et aurait pu décourager certains soignants.

b. Points faibles

1. Un début lent du projet

Notre recueil d’informations a nécessité plusieurs mois ; les téléconsultations n’étaient pas toujours demandées de façon réflexe, et de ce fait, plutôt rares. Presque tous les soignants interrogés n’avaient fait qu’une seule téléconsultation au préalable, ce qui peut accentuer le ressenti négatif des soignants, avec des premières téléconsultations qui ont été hésitantes. Une des explications à cela peut être la mise en place d’un projet nouveau, sans équipe dédiée, reposant donc sur du temps supplémentaire du personnel en place pour de la formation et de la pratique. On peut se demander si en interrogeant des soignants plus expérimentés en téléconsultation, nous aurions pu obtenir des verbatims plus riches.

2. Grille d’entretien

Plusieurs remarques peuvent être exprimées concernant le questionnaire. Avant de débuter notre étude, nous pensions voir se dérouler plus de téléconsultations au sein des EHPAD. Nous avons dû modifier notre grille devant l’absence de recul des IDE par rapport aux téléconsultations ; les questions semi-dirigées entrainant un grand nombre de possibilités de réponses qui parfois n’étaient pas pertinentes.

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3. Biais

➢ Traitement de l’information

Les principaux biais de ce travail sont représentés par un biais de traitement de l’information de la part de deux chercheurs novices. Nous étions entourées d’une directrice de thèse qui n’avait pas encore encadré de travail de ce type mais nous avons tout de même bénéficié de séminaires à la faculté, ainsi que de conseils par des personnes formées à la méthode qualitative et lu de la documentation sur le thème.

De plus, nous nous présentions aux soignants comme internes en médecine faisant partie du projet Mismi pour évaluer leur ressenti sur la téléconsultation, et cela a pu orienter leurs réponses, notamment de façon positive, en voulant encourager le projet que nous faisions. Nous avons seulement interrogé des infirmiers et des cadres-infirmiers pour ce travail car ils étaient les seuls à avoir participé à des téléconsultations, ce qui a pu limiter les caractéristiques de notre échantillon. Cela s’explique par le fait qu’aucun aide-soignant n’avait encore participé à une téléconsultation jusqu’à la fin du recueil de nos données.

➢ Sélection

L’échantillonnage s’est effectué en fonction des soignants ayant participé à une téléconsultation, nous avons choisi de ne pas réinterroger un soignant déjà interviewé après une deuxième téléconsultation (deux cas), devant le fait que les deux téléconsultations étaient rapprochées dans le temps et que les entretiens risquaient d’être redondants.

Le projet a plus été soutenu dans l’EHPAD de Moutiers ce qui entraîne un déséquilibre et nous amène à des conclusions sur une réalité du terrain plus proche de ce dernier. Plus d’acteurs étaient impliqués dans le projet de téléconsultation, alors que l’organisation des téléconsultations au sein de l’EHPAD de Bozel semblait essentiellement reposer sur l’IDE et elles ont donc eu du mal à se lancer. De même, à Aime, la taille de la structure et le petit nombre de soignants n’a pas aidé à son déploiement. On notera aussi la proximité de l’EHPAD de Moutiers avec l’hôpital, ce qui permet l’accès à des avis cardiologiques, pneumologiques, gastro-entérologiques,

53 hématologiques, endocrinologiques, ORL et orthopédiques, limitant ainsi le besoin de téléconsultation.

Un seul homme a été inclus lors de l’étude, en effet la population soignante sur les lieux étudiés était composée en majorité de femmes, mais on peut se poser la question de savoir si les hommes auraient répondu différemment aux questions.

➢ Mémoire

Un biais de mémoire peut être retrouvé, les entretiens étant parfois réalisés à distance de la téléconsultation effectuée (parfois plusieurs semaines).