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Critères de ltrage des signaux enregistrés

Cette section présente deux ltres appliqués aux signaux d'EA enregistrés.

L'ob-jectif est d'identier et de ltrer les salves susceptibles d'inuencer négativement la

localisation des événements. Comme nous l'avons vu dans la sous-section 1.5.3, la

détermination du début des salves joue un rôle majeur dans la localisation par

tri-angulation. Le critère de conservation des signaux sera donc centré sur la possibilité

de dénir le début des salves.

3.3.1 Le nombre de coups et l'amplitude

La gure 3.3 représente le nombre de coups (sur une échelle logarithmique) en

fonction de l'amplitude maximale des salves d'EA enregistrées. Sur la base de la

méthode de ltrage évoquée dans la sous-section 3.3.2, les signaux dont le nombre

de coups est inférieur à 10 et dont l'amplitude maximale est inférieure à 50dB sont

identiés, ils représentent 24,5% des signaux enregistrés au cours de l'essai.

Figure 3.3 Nombre de coups en fonction de l'amplitude maximale des signaux.

La gure 3.4 illustre quant à elle un signal représentatif de l'ensemble identié sur

la gure 3.3. L'instant de dépassement de seuil est symbolisé par un trait vertical

rouge à 256µs (valeur du pre-trigger). L'amplitude maximale de ce signal est de

35dB, deux coups ont été calculés par le logiciel d'acquisition AEwin sur ce

signal à partir du dépassement de seuil.

0 100 200 300 400

Temps (µs)

-5

0

5

Amplitude (Volts)

×10

-3

Figure 3.4 Exemple d'un signal d'amplitude maximale de 35dB et de 2 coups.

Plusieurs éléments sont à souligner sur cet exemple. Premièrement le signal est

relativement court (moins de 500µs). Ceci est due au fait que l'amplitude mesurée

ne dépasse qu'à 2 reprises le seuil d'acquisition (2 coups). Ainsi conformément au

protocole d'acquisition décrit dans la section 1.4.5 la n du signal est déterminée

après une durée de la valeur du HDT soit environ 256 + 200 µs. En revanche le

signal est conforme à la description faite dans la sous-section 1.4.5. On observe un

temps de montée relativement court (entre 200 et 277µs) suivi par une décroissance

lente de l'amplitude même si toute la CODA n'a pas été enregistrée. On observe par

ailleurs une distinction assez claire entre le bruit naturel enregistré entre 0 et 200µs

et le début du signal à environ à 200µs. L'ensemble de ces caractéristiques sont

typiques d'un signal d'EA associé à une libération d'énergie au sein du matériau. Il

n'est pas conséquent pas nécessaire de ltrer ce signal.

La deuxième remarque tient à l'importance du seuil d'acquisition dans

l'inter-prétation de la validité ou non du signal. En eet comme nous pouvons le voir ici,

le début de la salve ne correspond pas au dépassement de seuil. Ainsi le nombre de

coups calculé à partir de ce dépassement de seuil est très faible en comparaison de la

durée réelle du signal. La valeur du nombre de coups calculé de cette manière n'est

donc pas représentative du signal. Le nombre de coups semble donc ne pas être un

indicateur able de la pertinence des signaux enregistrés.

Cette analyse s'applique à l'ensemble des paramètres temporels et fréquentiels

calculés et qui dépendent du seuil d'acquisition. En eet le temps de montée ou

la durée dépendent eux aussi de la détermination du début de la salve et donc du

seuil d'acquisition. Le problème soulevé ici ne concerne pas seulement le ltrage des

données. Il est en relation avec le protocole d'acquisition des signaux et la méthode

employée pour calculer l'ensemble des paramètres associés à chacune des salves.

0 200 400 600 800 1000

Temps (µs)

-0.05

-0.025

0

0.025

0.05

Amplitude (Volts)

Figure 3.5 Exemple d'un signal d'amplitude maximale de 52dB et de 45 coups.

Enn l'importance du phénomène mis en évidence ici est à relativiser pour les

salves dont l'amplitude maximale est plus importante. En eet comme on peut le

voir sur la gure 3.5, le phénomène décrit précédemment est moins important pour

les signaux de plus forte amplitude. Il existe toujours une diérence apparente entre

le début de salve et le dépassement de seuil susceptible d'inuencer les paramètres

dépendant du début de salve. Cependant les valeurs de temps de montée (36µs) et

de durée (566µs) sont plus proches de la réalité ici.

A la vue des résultats présentés ici, la méthode de ltrage basée sur le nombre

de coup ne constitue pas un bon indicateur des signaux à ltrer pour la

probléma-tique de la localisation. Ce ltre n'est donc pas appliqué aux données présentées

ultérieurement dans ce chapitre.

3.3.2 L'énergie contenue avant le début des salves

Ce ltre se base sur le contenu énergétique du bruit avant le début de salve.

Conformément à la dénition du début de salve donnée dans la sous-section 1.5.3,

l'amplitude enregistrée avant le début de la salve correspond à un bruit constant

et faible. Ainsi l'énergie contenue dans cette partie de l'enregistrement est censée

être constante au cours de l'essai et être la même sur tous les signaux. Le ltrage

proposé ici consiste donc à ne conserver uniquement que les signaux dont l'énergie de

bruit calculée est inférieure à une valeur dénie. L'énergie est normalisée par unité

de temps puisque que la période sur laquelle elle est calculée est diérente avant

chaque début de salve (gure 3.6). L'énergie calculée est donc divisée par la durée

de la période considérée.

-2 -1 0 1 2 3 4

Temps (s)

×10-4 -0.01 0 0.01

Amplitude (volts)

-2200 -2100 -2000

AICk

Signal Seuil fixe AICk foncion akaike Durée selon le seuil fixe Durée selon le critère d'Akaike

Figure 3.6 Périodes considérées sur lesquelles l'énergie est calculée en fonction

de la méthode de détermination du début des salves.

La gure 3.7(a) présente la proportion cumulée de signaux (tous capteurs

confon-dus) en fonction de l'énergie de bruit normalisée (de 0 à 1) pour chaque méthode de

détermination du début des salves. Les courbes présentées ici ne représentent que

partiellement la disparité des énergies calculées puisque l'axe des absices est limité

à1.10

6

. De plus, la proportion de signaux est systématiquement supérieure lorsque

le début des salves est déterminé par le critère d'Akaike.

Pour dénir la valeur limite d'énergie qui va nous permettre de ltrer les salves

on se propose d'éxaminer 3 signaux positionnés à diérents quantiles (gure 3.7(b)).

Les trois signaux associés aux énergies des quantiles 90%, 95% et 98% et dont le

début de salve a été déterminé par le critère d'Akaike sont présentés gure 3.8.

Comme on peut le voir sur les deux premiers signaux (90% et 95%), le niveau de

bruit avant le début des salves est constant. Ces salves ne sont donc pas à ltrer. On

observe en revanche pour le troisième signal (98%) que la période symbolisée par la

double èche noire ne correspond pas à du bruit. Il n'est donc pas possible de dénir

réellement le début de la salve. La fonction Akaike présente plusieurs minimums

importants qui reètent l'incompatibilité de la technique dans ce cas précis. A la

vue des résultats présentés ici et dans le cas d'une utilisation du critère d'Akaike

pour dénir le début des salves, les signaux dont l'énergie de bruit calculée se situe

dans les 4 derniers quantiles (entre 96 et 100%) sont à supprimer.

La même opération est répétée pour les signaux dont l'énergie de bruit est

cal-culée jusqu'à un début de salve déterminé par seuil xe (gure 3.9). Dans les trois

cas présentés le niveau de bruit est relativement constant, le début des salves semble

pouvoir être déterminé manuellement. Ces signaux ne sont donc pas à ltrer au

regard du critère déni au début de cette section. La diculté ici pour déterminer

un niveau d'énergie tient à l'utilisation du seuil xe. Comme on peut le voir le

dé-passement de seuil ne correspond pas au début du signal. La période sur laquelle

l'énergie est calculée comprend alors le début des signaux.

La méthode de ltrage sur l'énergie du bruit est applicable dans le cas ou le début

de salve est correctement déterminé. Ici l'utilisation du critère d'Akaike permet de

ne supprimer que 4% des signaux pour lesquels la période précédent le début de

salve ne correspond pas au bruit de fond constant. Le ltre proposé est adapté à une

problématique de localisation. L'objectif est d'identier les signaux pour lesquels le

début de salve ne peut pas être correctement identié. Son application nécessite un

pre-trigger susament grand pour estimer à la fois le début de salve par le critère

d'Akaike et l'énergie contenue avant ce début de salve.