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A. La cohorte française BACCARAT

2. Critères d’éligibilité

a) Critères d’inclusion

La cohorte a inclus des femmes traitées chirurgicalement pour un cancer localisé dans le sein gauche ou dans le sein droit et pour lequel le traitement adjuvant à la chirurgie était une radiothérapie avec irradiation du sein ou de la paroi thoracique (voir éventuellement une irradiation des chaînes ganglionnaires), sans chimiothérapie.

Leur âge devait être compris entre 40 et 75 ans et la radiothérapie adjuvante était obligatoirement effectuée à la Clinique Pasteur de Toulouse. Les femmes devaient être affiliées à un régime de Sécurité sociale (ou équivalent) et devaient être volontaires pour participer à l’étude en ayant signé le formulaire de consentement. Celles-ci étaient également soumises à l’échelle de l'Eastern Cooperative Oncology Group (ECOG), publiée par Oken et al. en 1982 [165], également appelée « échelle de l’OMS » ou « échelle de Zubrod » (Tableau 4). Cette dernière s'étend sur six valeurs, de 0 à 5, où 0 représente un bon état de santé et 5 le décès : son avantage principal réside dans sa simplicité d’utilisation et de compréhension. L’indice de performance des patientes devait ici être inférieur à 2 afin qu’elles soient éligibles à l’inclusion.

Tableau 4 : Échelle de Zubrod ECOG/OMS

Échelle de Zubrod ECOG/OMS

Indice Description

0 Asymptomatique (activité normale : aucune restriction à poursuivre les activités précédant l'affection).

1 Symptomatique (gêné pour les activités physiques soutenues mais capable de se déplacer seul et d'assurer un travail léger ou sédentaire, par exemple un travail de bureau ou le ménage).

2 Symptomatique, alité moins de 50 % de la journée (capable de se déplacer seul et de s'occuper de soi-même mais incapable de produire un travail léger). 3 Symptomatique, alité plus de 50 % de la journée, sans y être confiné (capable de

prendre soin de soi-même de manière limitée, alité ou confiné au fauteuil plus de 50 % de la journée).

4 Confiné au lit (totalement dépendant, incapable de prendre soin de soi-même, confiné au lit ou au fauteuil).

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b) Critères de non-inclusion

Différents critères de non-inclusion étaient présents dans l’étude BACCARAT afin de limiter les biais liés au recrutement des patientes.

Une partie de ces critères concernait la présence d’une ou plusieurs métastases cliniquement ou radiologiquement décelable, des antécédents personnels de cancer du sein ou autre cancer ayant nécessité une radiothérapie au niveau du thorax, des antécédents personnels d’insuffisance coronaire ou d’infarctus (manifestations cliniques), la présence d’une pathologie ou d’une infection grave et/ou non contrôlée pouvant compromettre la participation à l’étude ou encore la participation de la patiente à un autre protocole incluant des produits de santé cardiotoxiques (et pouvant donc avoir un impact sur les changements que nous allions observés).

De plus, l’existence de contre-indications à la réalisation de l’examen de tomodensitométrie (le coroscanner), examen indispensable au bon déroulement de l’étude BACCARAT, notamment concernant ses travaux dosimétriques, constituait également un critère de non-inclusion.

D’une part, l’injection de produit de contraste iodé nécessaire pour le coroscanner ne pouvait être réalisée dans les cas suivant :

 Présence d’antécédents d'allergie sévère prouvée au produit de contraste (stade III ou IV de la classification de Meissner, Tableau 5) ;

 Insuffisance rénale avec baisse de la clairance de la créatininémie à moins de 45ml/mn ;

 Grossesse ;  Allaitement ;

 Hyperthyroïdie non substituée et non équilibrée.

D’autre part, des contre-indications formelles aux B-Bloquants (pour le coroscanner) constituaient également un critère de non-inclusion :

84  Insuffisance cardiaque décompensée ou récemment décompensée ;

 Psoriasis sévère ;

 Syndrome de Raynaud sévère ;

 Trouble conductif de haut degré non appareillé ;  Rétrécissement aortique sévère.

Tableau 5 : Classification de Ring & Messner

Grade Classification de Ring & Messner

I Signes cutanéo-muqueux : érythème généralisé, urticaire localisé avec ou sans angioedème.

II Atteinte multi viscérale modérée : signes cutanéo-muqueux ± hypotension artérielle ± tachycardie ± toux ± dyspnée ± signes digestifs.

III

Atteinte mono ou multi viscérale sévère : collapsus cardiovasculaire, tachycardie ou bradycardie ± troubles du rythme cardiaque ± bronchospasme ± signes digestifs.

IV Arrêt cardiaque

Pour finir, toute personne privée de liberté, sous tutelle ou sous curatelle, ne pouvait prendre part à l’étude, et toute personne étant actuellement en situation de grossesse ou d’allaitement ne pouvaient également y prétendre.

c) Critères d’exclusion

Une fois les patientes incluses dans l’étude BACCARAT, des critères d’exclusions étaient nécessaires afin d’exclure toutes possibilités de résultats pouvant biaiser la recherche. Ainsi, l’existence d’une échographie cardiaque anormale avant la radiothérapie constituait un critère d’exclusion lorsque la Fraction d’Ejection du Ventricule Gauche (FEVG) était inférieure à 45%.

De plus, si l’examen de tomodensitométrie montrait avant la radiothérapie qu’une prise en charge thérapeutique était nécessaire pour des raisons médicales, notamment avec la présence d’un score calcique supérieur à 600, la patiente devait également être exclue de l’étude.

85 A noter que, dans le cas où les patientes présentaient un de ces critères d’exclusion, une prise en charge cardiologique adaptée leur était proposée.

d) Sorties volontaires ou involontaires de l’étude

Plusieurs motifs de sorties d’étude ont été retenus.

Ainsi, si des éléments médicaux le justifient, une patiente pourra être amenée à sortir de l’étude, comme lors d’un événement de santé imprévu (autre maladie, voir le décès…) ou du recours à une chimiothérapie au cours des 2 ans de suivi post-radiothérapie un décès en cours de suivi.

Les patientes pouvaient également être sorties de l’étude lorsque celles-ci étaient perdues de vue par les soignants de la Clinique Pasteur.

Bien sûr, toute patiente était libre de quitter la recherche à n’importe quel moment, sans avoir à se justifier, et sans que cela n’ait de conséquence sur la qualité de son suivi. Il lui suffisait de le signaler au radiothérapeute investigateur pour que l’information nous soit remontée et que ses données ne soient plus utilisées dans le cadre de l’étude.