• Aucun résultat trouvé

CRITÈRES D’ÉDITION ET DESCRIPTION DES PIERRES TOMBALES

Le travail de description que je me suis proposée de faire dans cette thèse est une sorte de catalogue critique et non technique. En fait, j’ai volontairement omis les données techniques et les données analytiques concernant les pierres tombales et je n’ai pas suivi les modèles de classement établis par le ministère. En effet, le ministère du Patrimoine culturel et de l’Environnement de l’époque et le Surintendance avaient déjà effectué un travail de ce type il y a une vingtaine d’années et de toute façon mon intention était celle d’examiner d’autres aspects du cimetière et de ses pierres tombales qui concernent l’histoire, la poésie, la paléographie et l’art.

Pour chaque pierre (y compris les fragments), j’ai compilé une fiche contenant un certain nombre de données.

- Numéro de fiche:la numération des pierres tombales a été faite lors de la campagne photographique menée par le prof. Mauro Perani et moi le 14 septembre 2016. Pendant cette occasion, nous avons placé sur chaque plaque une étiquette avec un numéro, du 1 au 1234. Trois autres fragments qui s’étaient échappés lors de la numération et trois pierres tombales bifrons doivent être ajoutés, pour un total de 1240 fiches.

- Nom du défunt auquel appartient la plaque: le nom et le prénom du défunt sont littéralement transcrits à partir du nom et du prénom hébreu figurant dans l’épitaphe, en essayant de normaliser autant que possible la terminologie et en adoptant la translittération de l’hébreu en italien selon les correspondances suivantes:

א

ז

z

ל

l

צ

ב

b/v

ח

מ

m

ק

q

ג

g

ט

נ

n

ר

r

ד

d

י

y

ס

s

שׁ / שׂ

š/ś

ה

h

כ

k

ע

ת

t

ו

w/v

ז

z

פ

p/f

צ

XXXV

Lorsque l’épitaphe est illisible, l’abréviation “n/l” (non lisible) apparaît à la place du nom.

- Photographie: les images des pierres tombales sont pour la plupart le résultat de la campagne photographique de 2016 que j’ai mentionnée précédemment. Cependant, puisque nombreuses pierres tombales sont actuellement endommagées et illisibles, j’ai également utilisé des photographies prises dans les années 80 par Beniamino Canarutto. Certains d’entre eux sont en papier et appartiennent au fonds du Musée Juif de Bologne (MEB), d’autres font partie des images du volume de Aldo Luzzatto.

- Transcription et traduction de l’épitaphe: pour 410 pierres tombales, j’ai fait la transcription et la traduction de l’épitaphe. Le choix a été fait sur la base de la lisibilité de l’épitaphe et de son importance littéraire. La transcription a été faite en copiant, dans la mesure du possible, l’épitaphe de la gravure sur pierre, tous les lacunes ont été remplacés par des crochets avec les points de suspension à l’intérieur […], tandis que les hypothèses de transcription sont données par des crochets avec de à l’intérieur le mot présumé ex.: [

םולש

]. Toutes les observations grammaticales ou de contenu et les références bibliques sont données en note.

La traduction a été l’une des parties les plus complexes de tout ce travail. La langue utilisée pour la plupart des textes est la langue raffinée de la poésie et de la littérature élevée de l’époque moderne. Il y a nombreuses références bibliques, talmudiques et métaphores. Par conséquent, outre un travail de traduction, il a été ajouté celui beaucoup plus difficile de l’interprétation, qui, pour des textes poétiques, peut souvent être relative et ne sous-tend pas toujours une connaissance plus ou moins excellente de la langue. Même dans la traduction, j’ai utilisé les crochets avec des points de suspension pour indiquer les lacunes […], les crochets avec des mots à l’intérieur dans le cas des d’incertitudes de lecture ex.: [pace], et les parenthèses pour intégrer quelques mots qui ne sont pas dans l’épitaphe hébreu, mais qui sont nécessaires en italien pour donner un sens complet au texte ex.: (pace). En traduction, les références bibliques sont directement rapportées dans le texte entre parenthèses et les abréviations sont toutes relâchées.

- Style architectural: à l’exception des fragments et de toutes ces pierres tombales extrêmement endommagées, un style architectural a été défini pour chaque pierre, mentionnant dans certains cas les particularités de la construction et de la sculpture.

XXXVI

- Support lapidaire et état de conservation: dans cette section, le type de pierre utilisé a été défini, qui est pour toutes les pierres tombales du cimetière une pierre calcaire, en particulier la pierre d’Istrie. L’état de conservation a été défini en quatre termes: excellent, bon, médiocre, très mauvais. Les paramètres utilisés pour cette évaluation reposent à la fois sur l’analyse de l’état de la pierre (si elle est fragmentaire, avec des ruptures évidentes, très sale ou parfaitement intacte) et sur la lisibilité de l’épitaphe. - Éléments figuratifs: dans cette section, les armoiries héraldiques et les symboles représentés sur les pierres tombales sont décrits avec le langage héraldique. Pour cette partie, je me suis inspiré du livre d’Elvio Giuditta, Araldica ebraica in Italia.

- Écriture: cette section indique le type d’écriture avec lequel l’épitaphe a été faite: ashkénaze, séfarade ou italo-séfarade.

- Épitaphe: les épitaphes, s’ils sont lisibles, sont toutes analysées du point de vue textuel (sestina, octave etc. etc.). Dans cette section, en fait, on examine la forme poétique, prenant également en compte la disposition de l’épitaphe et les rimes de chaque vers.

- Commentaire historique: la fiche de chaque pierre tombale est enrichie par des

informations historiques concernant le défunt, obtenues principalement à partir des registres des morts qui couvrent une période de deux siècles environ. Les registres pris en compte pour cette recherche sont conservés en partie dans les archives de la communauté juive de Venise et en partie dans l’Archive National de la même ville: dans le premier, on trouve les registres compilés par la communauté juive qui vont de 1601 à 1839, tandis que dans la seconde il y a les registres compilés par les Provveditori alla

sanità de Venise par rapport à la période allant de 1631 à 1765. Les deux sources

présentent des lacunes temporelles. Donc, dans l’ensemble, nous avons des actes de mort écrits en deux siècles et demi, avec deux intervalles de temps allant de mars 1656 à avril 1671 et de mars 1794 à juillet 1795. Les registres des morts sont des sources historiques extrêmement précieuses car elles fournissent des informations sur la cause du décès, sur l’âge, et permettent souvent de comprendre la date exacte du décès lorsque la lecture de l’épitaphe est difficile ou d’identifier le nom ou le prénom exact du défunt. Il faut cependant souligner que la correspondance entre la pierre tombale et le registre n’est pas toujours possible: il arrive très souvent que le défunt signalé sur une épitaphe ne soit pas dans les registres. Ces lacunes ne peuvent s’expliquer si on pense que l’absence de déclaration de décès pouvait être sanctionnée du magistrat, mais nous ne

XXXVII

pouvons même pas penser au démembrement des registres ou aux fuites de documents puisqu’il s’agit d’omission d’actes individuels. Parfois, il arrive même de trouver un acte dans les notices nécrologiques des Provveditori et non dans celles de la Communauté ou vice versa. Cette situation suggère donc que ce sont de simples oublis.47

D’autres informations historiques ont été obtenues à partir des notes manuscrites de Moisè Soave au XIXe siècle dans le Manuscrit Soave, écrit par le petit-fils de Leon Modena, Isacco Levi, et d’autres sources bibliographiques.

- Épitaphe publiée en: cette section contient les références bibliographiques dans

lesquelles l’épitaphe en question a déjà été transcrite (et éventuellement traduite). Les références sont les suivantes:

 DV (Diwan di Leone da Modena), numéro épitaphe et numéro folio  MS (Manoscritto soave), numéro épitaphe et numéro folio

 BL (Avraham Berliner, Luḥot Avanim. Hebräische Grabschriften in

Italien), numéro épitaphe

 BD (Simon Bernstein, The Diwan of Leo de Modena. Collection of his

Hebrew Poetical Works. Edited from a Unique MS in the Bodleian Library) numéro épitaphe

 BS (Simon Bernstein, Luḥot Avanim. Part II: 180 Italian-Hebrew

epitaphs of the sixteenth-nineteenth centuries), numéro épitaphe

 PI (Riccardo Pacifici, Le iscrizioni dell’antico cimitero ebraico a

Venezia), numéro épitaphe

 LL (Leone Luzzatto, Quaderni manoscritti dell’Archivio del Tempio

Italiano a Gerusalemme-Museo Nahon) numéro épitaphe

 SP (Antonio Giulio Spagnuolo, Una raccolta di poemi e un’anagrafe su

pietra in alcune stele funerarie dei secoli XV-XVIII conservate nell’antico cimitero ebraico al Lido a Venezia), numéro épitaphe

 LZ (Aldo Luzzatto, La comunità ebraica di Venezia e il suo antico

cimitero), numéro de page

47

Pour plus d’informations sur la valeur documentaire des enregistrements de décès vénitiens, reportez-vous à mon article: S.LOCATELLI, I registri dei morti della Comunità Ebraica e dei Provveditori alla Sanità di Venezia: fonti preziose per lo studio degli epitaffi dell’Antico Cimitero Ebraico del Lido, en «Materia giudaica», XXIII, (2018), pp. 141-150.

XXXVIII

EXEMPLESDEFICHESDUCATALOGUE

Documents relatifs