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Création d’un scénario mieux adapté à la situation canadienne 46


CHAPITRE 2
 MÉTHODOLOGIE 30


2.2
 L’Analyse du Cycle de Vie axée sur les conséquences 40


2.2.4
 Création d’un scénario mieux adapté à la situation canadienne 46


Comme il a été dit auparavant, un scénario supplémentaire est créé comme résultat de plusieurs observations. Ci-dessous vont être présentés les suppositions, les autres tests et calculs faits pour parvenir à la construction de ce scénario.

 Les recommandations de Schmidt :

Suite à son travail, Schmidt met déjà en évidence la problématique du choix du scénario le plus adapté à la situation donnée et apportant le plus de réalisme. Bien que ses six scénarios représentent à la base un éventail de solutions envisageables pour répondre à cette baisse d’offre

du maïs au Canada, Schmidt recommande les scénarios où une autre culture sera déplacée (scénario 3) ou alors une combinaison entre augmentation locale et importation (scénario 6). Ainsi considérer les scénarios 3 et 6, pour des pays comme le Danemark ou le Canada où beaucoup de contraintes (surfaces disponibles, législations sur les engrais...) existent, est conseillé. Suite à cette affirmation, le nouveau scénario considère une répartition entre production locale au Canada et importation des États-Unis.

 La disponibilité de terres supplémentaires :

Des communications personnelles avec l’association des cultivateurs de maïs du Manitoba (Manitoba Corn Growers Association) et le département de l’Agriculture des États-Unis (U.S Department of Agriculture) ont confirmé le fait qu’au Canada et aux États-Unis il n’y a plus vraiment de surfaces arables disponibles. De plus, aucune déforestation ne sera faite pour faire pousser du maïs supplémentaire (T. Bergsma, communication personnelle, 17 août 2009, S. Crutchfield, communication personnelle, 13 août 2009). Une forte demande pour un certain produit engendrera alors un déplacement d’une autre culture afin d’utiliser la terre de manière plus rentable. Ces informations confirment la théorie de Schmidt disant que dans la plupart des cas où une augmentation de la production d’une céréale se fait par une augmentation de la surface de culture elle déplace une culture moins intéressante financièrement. Ainsi, toute augmentation de production se faisant en augmentant la surface cultivée sera aux dépens d’une autre culture.

 Une boucle de calculs pour les États-Unis :

Afin d’analyser comment les États-Unis répondent à la demande engendrée par la quantité de maïs qu’ils devront exporter au Canada. Une deuxième boucle de calcul, testant de nouveau six scénarios a été faite. Le principal intérêt de cette deuxième boucle réside dans le fait que la Chine est identifiée comme le pays affecté pour des importations de maïs aux États-Unis. De plus, d’après les calculs, l’avoine serait la culture affectée par une concurrence sur l’utilisation de la terre (Food and Agricultural Policy Research Institute, 2009b; National Agricultural Statistics Service USDA, 2009). Cependant le manque de données sur la culture de l’avoine, conduit à poser l’hypothèse que les États-Unis augmenteraient au besoin cette culture en y ajoutant des fertilisants sur des cultures déjà existantes. Une autre supposition est posée pour cette seconde boucle : en Chine l’augmentation de la production de maïs, reliée à une augmentation de la surface, se fera par transformation de terres de différentes natures en terres arables pour le maïs

(US EPA, 2009). Cette supposition est appuyée par l’hypothèse que de la culture chinoise contribue pour peu dans les résultats d’impacts finaux. Ainsi une troisième boucle de calcul n’est pas non plus nécessaire, puisqu’elle engendrerait peu de changement dans les résultats finaux.

 Le ratio entre la production locale aux États-Unis et les importations de Chine : Comme pour le scénario 6 de Schmidt, et pour la première boucle Canada/États-Unis, il faut déterminer la répartition entre une augmentation américaine et des importations de Chine. Comme pour le premier calcul, la formule proposée par Schmidt, et expliquée à la section 2.2.3.2, pourrait être employée. Cependant, les valeurs d’élasticités des prix pour le maïs aux États-Unis ne sont pas disponibles dans les bases de données de la FAPRI. La difficulté pour obtenir des estimations ou de faire ce genre de calculs pour les États-Unis, à cause de la non linéarité des modèles représentant le marché du maïs aux États-Unis, a été confirmée par des communications personnelles avec les responsables de la FAPRI Missouri (P. Westhoff, communication personnelle, 23 septembre 2009). La formule de Schmidt est alors adaptée pour que ce ratio puisse tout de même être calculé avec les données alors disponibles. Reprenant les définitions d’origine sur les notions d’élasticités des prix le ratio est approximé. L’élasticité des prix sur la demande correspond au rapport entre la variation relative de la demande par rapport à la variation relative du prix sur une période fixée. L’élasticité des prix sur l’offre est une approche similaire, mais concerne la variation relative de l’offre.

La précédente formule de Schmidt est estimée par :

r = ΔS USA (2008-2007) / ΔD USA (2008-2007) (4.2)

où ΔS représente la variation de l’offre en maïs au États-Unis entre 2007 et 2008 et ΔD la variation de la demande. Cette formule s’appuie sur l’hypothèse de marchés parfaits et d’élasticité de l’offre et la demande. En vérifiant ici comment l’offre varie entre deux années et si elle répond à la variation de la demande, on en déduit si l’offre américaine peut répondre entièrement ou non à la demande. Si ce ratio r est inférieur à 1, la variation de l’offre ne complète pas la variation de la demande. Ainsi, il est supposé qu’il devient nécessaire de combler cette différence, pour assurer une certaine stabilité dans les quantités de maïs disponibles et les stocks. Il faut donc importer. Étant donné que dans ce scénario, la demande augmente aux États-Unis puisque ce pays doit répondre aux attentes canadiennes, la réponse de l’offre vis-à-vis de cette

augmentation de la demande est donc estimée approximativement. L’étude se situant en 2009, la tendance observée entre 2008 et 2007 est étudiée. . Ce r sera alors le ratio entre une production américaine et les importations. La variation du prix du maïs aux États-Unis entre 2007 et 2008, se retrouve simplifiée dans la formule ci-dessus. La variation de l’offre peut être calculée grâce aux données disponibles sur l’offre en maïs des années 2007 et 2008 (Food and Agricultural Policy Research Institute, 2009b). La variation de la demande, quant à elle, représente la différence entre l’offre et les stocks finaux de chaque année. Ces données sont également disponibles dans les banques de données de la FAPRI (Food and Agricultural Policy Research Institute, 2009b).

 Confirmation des tendances avec un modèle macro-économique :

Afin de confirmer les tendances observées, à savoir que la réponse à une augmentation de la demande dans une région A se ferait plutôt par une combinaison de productions locales et d’importations, une simulation est réalisée avec le modèle GTAP (Global Trade Analysis Project, 2009). Ce modèle permet d’étudier la réponse mondiale suite à une perturbation de la demande pour un produit dans une certaine région. Il est important de préciser que cette simulation est simplifiée, les paramètres macro économiques (PIB, population des pays...), qui doivent normalement être ajustés suite à une analyse précise des tendances actuelles, ont été fixés aux valeurs alors disponibles dans ce modèle datant de 2004. Les résultats se basent donc sur des estimations. Ainsi, deux simulations ont été faites. La première résulte d’une perturbation (à la hausse) de la demande en grain au Canada. Les résultats montrent alors que le Canada lui-même verrait sa production en grain augmentée et qu’il serait suivi par une augmentation de la production américaine. La deuxième simulation a étudié la réponse d’une augmentation de la demande en grain aux États-Unis. Là encore le premier pays touché serait les États-Unis, répondant par une augmentation de la production de grain, suivi par l’Asie, qui elle aussi augmenterait sa production de grain. Malheureusement, les données étant agrégées dans GTAP, seule une perturbation sur le produit « grain » peut être effectuée et non sur le maïs seulement. Il découle tout de même de cette simulation, que les premières suppositions se voient confirmées. Les résultats chiffrés des ces deux simulations sont présentés dans un tableau disponible à l’Annexe V.

Les résultats des calculs ainsi que les résultats des nouveaux impacts de ce scénario sont présentés aux sections 3.2.2 et 3.2.3.