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Après l'analyse des résultats des questionnaires et suite à nos entretiens avec les orthoptistes, nous avons décidé de créer un livret d'informations pour répondre à leurs interrogations, leurs doutes sur les troubles neurovisuels. Cet outil de travail semblait être le mieux adapté à leurs demandes car il est pratique, facilement consultable et largement diffusable.

Il nous a paru important de créer une version simplifiée, dans un style abordable et attrayant pour aider les professionnels mais aussi leur permettre de conseiller le livret d'informations aux parents et enseignants afin de mieux comprendre les difficultés du jeune enfant. C'est pourquoi nous avons choisi d'appeler ce livret « coup d'oeil » à la fois pour jouer sur les mots et mettre en opposition la vision d'origine périphérique (œil) et la vision d'origine centrale (cérébrale). Il est une première approche pour connaître les troubles neurovisuels dans leur globalité et leurs incidences sur les apprentissages les plus rencontrés en libéral.

A travers ce livret d'informations nous voulions dans un premier temps mettre en exergue de manière concise et claire les troubles neurovisuels en les différenciant des troubles oculomoteurs. Notre autre objectif était de mettre en avant le travail de chaque professionnel et par conséquent leur rôle dans le diagnostic et la prise en charge des troubles neurovisuels chez un enfant. Il est primordial de mettre en place une prise en charge multidisciplinaire. De plus, c'est en informant et en impliquant les parents et enseignants que l'enfant progressera. En effet, ces derniers sont les plus proches de l'enfant. Ils connaissent parfaitement sa personnalité, ses centres d'intérêt, ses compétences, difficultés et donc les aménagements qui lui seront les plus bénéfiques. C'est en organisant une entraide collective que nous aiderons au mieux l'enfant.

Dans un premier temps, nous avions voulu illustrer cette idée dans la conclusion en choisissant la citation de Rabelais dont la formulation métaphorique « l'enfant n'est pas un vase à remplir mais un feu à allumer » faisant référence au développement de l'enfant. L'apprentissage avant d'être une accumulation de

connaissances doit être avant tout un facteur du progrès global de l'enfant. C'est pourquoi il faudra essayer dans un premier temps de traiter le trouble neurovisuel en suscitant l'esprit d'exploration et de coopération de l'enfant pour pouvoir, par la suite, prendre en charge les différentes conséquences dans les apprentissages. En utilisant cette métaphore nous voulions terminer le livret sur un message optimiste. Ce regard posé sur l'enfant est positif car on voit en lui de multiples possibilités d'action et d'évolution. Néanmoins, le sujet portant avant tout sur les troubles neurovisuels et donc sur la vision d'origine centrale, nous avons trouvé plus judicieux de conclure sur une citation de CHOKRON « on ne sait pas voir ce qu'on n'a pas appris à voir » ce qui résume davantage le travail accompli tout au long de ce mémoire et montre l'importance de la prise en charge des troubles neurovisuels.

Enfin, en ce qui concerne la mini bibliographie, elle s'adresse aussi bien aux professionnels de la santé qu'aux parents et enseignants éprouvant le désir de s'informer sur les troubles neurovisuels. Nous avons sélectionné deux ouvrages des éditions Pommiers car le vocabulaire employé est clair et est illustré par des schémas simplifiés. L'oeil de l'esprit d'Olivier Sacks (adultes seulement) est composé de nombreuses études de cas se déroulant sous forme d'histoires accessibles et facilement compréhensibles.

Faute de temps, nous regrettons de ne pas avoir pu proposer le livret à ces professionnels pour connaître leurs avis, remarques qui nous auraient permis de l'améliorer et de répondre de manière la plus adaptée possible à leurs besoins.

16. Validation des hypothèses

En entreprenant ce travail, nous avions émis deux hypothèses que nos recherches ne nous ont pas permis de confirmer véritablement.

16.1. Hypothèse 1 : Les troubles neurovisuels chez l'enfant tout

venant étant méconnus, par les orthophonistes et les

orthoptistes, sont souvent confondus avec les troubles

oculomoteurs.

Lorsque nous analysons les résultats de nos entretiens et questionnaires nous constatons que la connaissance des troubles neurovisuels est partielle. En effet, peu d'ouvrages sont consacrés à ce type de troubles chez l'enfant. De plus, ils sont difficilement diagnostiquables. Il faudrait demander une IRM pour chaque patient lorsque nous soupçonnons un trouble visuel entravant l'accès au langage écrit. Or, dans la pratique, cette procédure est rarement réalisable : certaines lésions ne sont pas visibles et le radiologue doit savoir exactement ce qu'il faut rechercher.

Par ailleurs, certains troubles neurovisuels sont aussi des troubles oculomoteurs et même lorsque le trouble neurovisuel n'est pas oculomoteur leurs répercussions sur les apprentissages sont similaires. Il faut également rappeler qu'un trouble oculomoteur peut entraîner un trouble neurovisuel et inversement donc ces deux troubles sont souvent associés. Ces difficultés pour différencier ces deux troubles se sont retrouvées dans la littérature. Aussi, il est difficile de parvenir à séparer réellement ces deux types de troubles chez l'enfant.

En définitive, actuellement, il semble exister, d'après notre étude, une confusion entre ces deux types de troubles car ils sont étroitement liés et pas assez maîtrisés.

16.2. Hypothèse 2 : Les orthophonistes et les orthoptistes ont

leur place au sein de l'intervention sur les troubles

neurovisuels.

Les troubles neurovisuels correspondent aux troubles de la vision d'origine centrale c'est-à-dire à la vision cérébrale ce qui sous-entend une prise en charge cognitive. De plus, ils se répercutent sur les apprentissages et se retrouvent principalement dans la dyslexie-dysorthographie, la dyscalculie et la dyspraxie. Le principal professionnel concerné par la prise en charge des dyslexies- dysorthographies et des dyscalculies est l'orthophoniste. Par ailleurs, les troubles neurovisuels étant des troubles cognitifs, l'orthophoniste a, une fois de plus, un rôle primordial dans le traitement de ceux-ci.

Néanmoins, ces troubles sont souvent associés à des troubles oculomoteurs, troubles de la vision d'origine périphérique (motricité de l'oeil) ce qui nécessite une prise en charge orthoptique car si l'oeil envoie de mauvaises informations au cerveau, ce dernier subira une réorganisation corticale importante et entraînera des troubles des apprentissages.

Orthophonistes et orthoptistes ont donc leur place dans cette prise en charge sachant que s'il s'agit d'un trouble neurovisuel pur, les orthoptistes auront une place secondaire.

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