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Nous nous intéressons dans cette section au problème de reconstitution lorsque les coupes sont parallèles. Le résultat restreint à dimension 3 est bien entendu moins fort que le résultat obtenu ci-dessus mais on voit apparaître naturellement la théorie de Morse classique. On obtient éga-lement un autre type de forme médiane qui était le point clef dans la démonstration de l’article.

Cette partie est issue de recherches personnelles indépendantes d’autres travaux qui existent à ce sujet.

5.3.1 Notation et Hypothèses

Pendant toute cette partie sur les coupes parallèles,O désigne l’objet original qui est, en terme mathématiques, une sous-variété avec bord deRn, de classeCet de dimensionn.M =∂O est son bord, qui est lui-même une sous-variété (sans bord) de Rn, de classe C et de dimension n −1. {P} désigne l’ensemble des coupes, qui est sont des hyperplans parallèles de Rn. R désigne l’objet reconstitué.

Pour la fonction de n-ième coordonnée xn:O →R on pose :

Oba={s∈ O|a≤xn(s)≤b} etRba ={s ∈ R|a≤xn(s)≤b}. (5.1) Quitte à faire une rotation de l’espace, nous supposons que toutes les coupes sont perpendicu-laires à l’axe xn qu’on note :

Pc={p∈Rn|xn(p) =c}. (5.2)

En supposant que {P} = {Pc1,· · · , Pck} avec c1 < c2 < · · · < ck, notons l’étalement d’un ensemble de coupes parallèles :

E({P}) = max{cici−1|i= 2,· · · , k}. (5.3) Nous supposons que la fonction de lan-ième cordonnéexnn’admet qu’un nombre fini de points critiques qui sont tous non-dégénérés. On suppose de plus que pour deux points critiques p et q quelconques,xn(p) =xn(q) si et seulement si p=q.

5.3.2 Résultat

En s’inspirant de la théorie de Morse nous allons montrer étape par étape le résultat suivant :

Théorème 5.3.1 Il existe > 0, tel que pour tout ensemble de coupes parallèles {P} tel que E({P})< , l’objet reconstruit R est homotopiquement équivalent à l’objet original O.

Pour cela nous montrons d’abord :

Lemme 5.3.2 Pour tout niveau h fixé, il existe > 0 tel que pour toute paire de coupes parallèles {Pa, Pb} satisfaisant h < a < h < b < h+, l’objet reconstitué Rba et l’objet original Oab sont homotopiquement équivalents relativement à Obb∪ Oaa.

Remarque Plus précisément, le résultat veut dire qu’il existe deux fonctions continues f : Rba→ Oab etg :Oab → Rba telles que

On peut remarquer une analogie avec deux lacets homotopiquement équivalents ayant le même point de base, Obb ∪ Oaa jouant le rôle du point de base.

Démonstration Nous montrons le résultat en dimension 3, mais la preuve se généralise faci-lement en dimensions supérieures. non-vide. Par ailleurs, Oaa et Obb ont le même nombre de composantes connexes.

Ensuite, notons Ia,b = SS0 ∪ (Ja,b ×[a, b]) (observons que cet objet ressemble à la forme médiane qu’on a définit dans section 4.2.4). Alors l’objet reconstitué Rba et l’objet originalOba

sont tous les deux homotopiquement équivalents àIa,b (relativement àObb∪ Oaa). On peut alors conclure.

Cas 2) et 4). Les deux sont en fait symétriques, il s’agit d’une transformation (x, y, z) 7→

(x, y,−z). On ne démontre que le cas 2).

On prend d’abord suffisamment petit pour qu’il n’y a qu’un point critique dans la région x−13 ([h−, h+]) (cela est assuré par la dernière hypothèse). Et on se focalise sur la composante connexe S de Oab où se trouve ce point critique. Pour les autres composantes connexes, la conclusion a été prouvée dans le premier cas.

Lorsqueest suffisamment petit, on aOaa=∅, ce qui prouve queObaetRab peuvent se rétracter àObb(relativement àObb∪Oaa). Il s’en suit qu’ils sont homotopiquement équivalents relativement àObb∪ Oaa.

Cas 3). Observons que pour un suffisamment petit, le nombre de composantes connexes de Obb est égal à celui de Oaa plus ou moins un. Les deux cas sont en fait identiques quitte à inverser l’axez : (x, y, z)7→(x, y,−z). Supposons donc que c’est plus un.

Nous avons donc une composante connexeSdeOaaet deux composantes connexesS0etS00deObb de sorte que Ja,b1 ={p∈R2|(p, a)∈S et (p, b)∈S0}etJa,b2 ={p∈R2|(p, a)∈S et (p, b)∈S00} sont non-vides. On définit Ia,b = SS0S00 ∪(Ja,b1 ×[a, b])∪(Ja,b2 ×[a, b]). Encore une fois, l’objet reconstitué Rba et l’objet original Oab sont tous les deux homotopiquement équivalents à Ia,b (relativement àObb∪ Oaa). On peut alors conclure.

Notons finalement que le résultat se renforce facilement en lemme suivant :

Lemme 5.3.3 Pour tout niveau h fixé, il existe > 0 tel que pour toute paire de coupes parallèles {Pa, Pb} satisfaisant h < a < b < h+, l’objet reconstitué Rba et l’objet original Oba sont homotopiquement équivalents relative à Obb∪ Oaa.

Démonstration En effet, il suffit de considérer :h < a < b < h eth < a < b < h+. Or, dans tous les deux cas, nous revenons au premier cas dans la preuve du lemme 5.3.2 qu’on a déjà traité.

Démonstration (du théorème 5.3.1) Maintenant qu’on a montré le lemme 5.3.3, il suffit d’appliquer un argument de compacité. NotonsQ(h, ) la propriété :

pour toute paire de coupes parallèles {Pa, Pb} satisfaisant h < a < b < h+, l’objet reconstitué Rba et l’objet originalOab sont homotopiquement équivalents relativement à

Obb∪ Oaa.

D’après lelemme 5.3.3, pour tout h, il existe (h)>0 tel queQ(h, (h)) est vraie.

Les intervalles (h− (h), h+(h)) forment bien un recouvrement de z(O) et sa compacité implique qu’il y a en fait un nombre fini d’intervalles (hii, hi+i),i= 1,· · · , N qui couvrent z(O). Quitte à changer l’ordre des intervalles et jeter ceux qui sont inutiles, on suppose que h11 < h22 < h1+1 < h33 <· · ·< hN+N. On définit= min{hi−1+i−1−(hii)|i= 2,· · · , N}, qui est justement le dans l’énoncé.

5.3.3 Remarques

5.3.3.1 Pourquoi est-il légitime de poser des hypothèses sur les points critiques Ces hypothèses simplifient la discussion ci-dessus et ne sont pas très contraignantes. En effet, nous pourrons les enlever en utilisant des petites perturbations et en appliquant une rotation à l’espace.

5.3.3.2 Le résultat se généralise pour les coupes quasi-parallèles

On aurait pu prendre d’autre fonction que xn dans la discussion comme ce que l’on a fait pour la théorie de Morse. Dans le cadre le plus général, nous pourrons considérer :

— une sous-variété V de dimension n de Rn, appelée "espace curviligne", dans laquelle vit l’objet original : V ⊇ O,

— une injection de classe C f :V →Rn. telles que

f(O) satisfait les hypothèses imposées ultérieurement.

Alors le théorème s’applique sur l’image de l’objet original f(O) et la fonction hauteurxnet on obtient l’équivalence homotopique entre l’objet reconstitué et l’image de l’objet original dans Rn. En utilisant le difféomorphisme f on arrive à montrer l’équivalence homotopique entre l’image inverse de l’objet reconstitué et l’objet original dans l’espace curviligne V. Il faut juste remarquer que l’image inverse de l’objet reconstitué dans l’espace curviligne n’est pas tout à fait le même que l’objet reconstitué directement dans V. Mais dans certains cas, coordonnées cylindriques par exemple, nous pourrons montrer qu’ils sont homotopiquement équivalents.

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