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3. Mise en œuvre sur les données de Ouarville

3.2. Cartographie des profils verticaux de résistivité apparente pour α variant de 2 à

3.2.2. Correspondance avec la carte des sols et synthèse

L’annexe 6 montre, pour la gamme de α testée, les cartes de l’ensemble des profils-types définis, auxquelles sont superposées les délimitations d’UCS. Le géoréférencement des données étant imparfait, la Figure 63 expose séparément les délimitations de PCS (Figure 63a) et les délinéations possibles par la cartographie des profils de résistivité pour α=4 Ω.m (Figure 63b).

Légende :

Figure 63. Comparaison des délinéations possibles par la cartographie de profils de résistivité pour α=4 Ω.m (b) avec les délimitations de PCS (a)

Une des principales observations de cette étude est la concordance remarquable, pour les 2 zones prospectées, entre les délimitations :

a.

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- des ensembles où le profil Q ( ), en bleu foncé, est abondamment présent,

- des UCS 12, 13 (pour la zone ouest) et 2 (à l’est) qui sont tous des néoluvisols sur argile lourde.

Cette concordance confirme les prédictions pédologiques qui proposaient d’associer le profil Q à ces UCS. En outre, les zones délimitables par la cohérence spatiale des sondages d’allure Q sont très peu, voire pas du tout, entachées par la présence d’autres profils-types. Ce constat corrobore l’assertion selon laquelle la présence d’argile influe fortement sur la mesure de résistivité électrique.

Cependant, l’UCS 14 de la zone ouest, qui correspond à des néoluvisols sur limon, est en grande partie recouverte de profil Q alors que le profil-type H y était attendu. Cette non distinction des limons par rapport aux argiles est peut-être due à la profondeur importante des néoluvisols de l’UCS 14 dont le substrat calcaire apparaît au-delà de 90 cm (annexe 4).

La zone ouest présente un autre groupement de profils de types A ( ) et C12R3 ( ) (en rouge et bleu clair) qui semble concorder avec une grosse partie de l’UCS 5, pour laquelle la description pédologique prévoyait une présence majoritaire de profil C1R23 ( ).

Cette différence entre le résultat expérimental et la prédiction théorique trouve peut-être son explication dans le fait que les données exploitées sont des résistivités apparentes. En effet l’information contenue dans la mesure de résistivité enregistrée sur les plus grands quadripôles prend aussi en compte l’information des mesures réalisées par les quadripôles de dimension moindre.

Si, pour des sols courts comme les calcisols ou calcosols concernés ici, il est vraisemblable de supposer que la résistivité ne varie plus avec la profondeur une fois le substrat atteint – et donc de s’attendre à des profils de résistivité de type C1R23 – cette possibilité ne doit pas conduire à la présomption que les résistivités enregistrées sur les voies 2 et 3 doivent être équivalentes sous prétexte qu’elles résultent toutes deux de la réponse du substrat. En effet, ayant à faire à des propriétés apparentes, la mesure enregistrée sur la troisième voie de l’appareil intègre un volume de substrat plus important que celle de la voie 2, pouvant conduire ainsi à un profil de résistivité croissante de type A.

Si la profondeur d’apparition du substrat est le premier motif justifiant la présence de profils-types C12R3 à la place des profils-types attendu C1R23, le fait de travailler en résistivité apparente peut également être une explication : il est possible que la mesure enregistrée sur la voie 2 soit affectée par le niveau plus conducteur en surface, et donc sous-estimée par rapport à une valeur réelle de résistivité.

A la jonction entre les deux ensembles de sondages, d’allure Q et A, évoqués précédemment, le ruban de profils de type majoritairement 1c semble concorder avec la bande de colluviosols pour lesquels le profil-type attendu était effectivement celui d’un terrain homogène. Ce groupe de profils-types apparaît notamment pour α=4-5 Ω.m sans pour autant que les autres sondages de la carte aient atteint l’allure 1c qui leur est destinée si α prend de trop grandes valeurs.

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La Figure 63b indique la délinéation, sur la zone est, d’ensembles de profils-types C12R3. Le groupe constitué par ces profils dans le coin NE de la carte semble correspondre à l’UCS 3, UCS à laquelle l’expertise pédologique a justement associé le profil de type C12R3.

La circonscription des deux autres ensembles de profils-types C12R3 pourrait grossièrement être assimilée à la délimitation de l’UCS 4 pour laquelle sont attendus des profils de type H8. Cette discordance entre types attendus d’après la description pédologique et profils-types obtenus expérimentalement peut s’expliquer par la profondeur d’apparition du calcaire qui est d’en moyenne 55 cm sur l’UCS. Par conséquent, le niveau argileux de ces néoluvisols ne peut être que relativement fin et donc non forcément détecté par le dispositif de mesure.

L’aspect intégratif des mesures de résistivité électrique peut là encore justifier le nombre non négligeable de profil A présents parmi les profils C12R3.

Le centre de la zone (non délimité mais visible sur la Figure 63b) est caractérisé par des profils-types R1C23 alors qu’en pleine UCS 1, correspondant aux néoluvisols profonds sur calcaire cryoturbé, le profil attendu devrait être de type H. Ces petits ensembles où le substrat ne semble pas être détecté coïncident peut-être avec des zones où sa profondeur d’apparition est particulièrement importante.

En résumé, la cartographie des taxons géophysiques établis a permis de mettre en évidence la prédominance, à Ouarville, des profils-types : Q, H, C12R3 et 1c. Ceux-ci concordent plus ou moins avec plusieurs unités cartographiques auxquelles il est possible d’attribuer une description sommaire commune (Tableau 15).

profil-type

observé …. sur les UCS Caractéristiques des sols correspondants 2 12 13 14 néoluvisols dont la profondeur du substrat est > 60 cm 1 3 4 néoluvisols dont la profondeur du substrat est < 60 cm 5 6 7 brunisols, calcisols, calcosols

15 colluviosols

Tableau 15. Profils de résistivité observés sur la parcelle de Ouarville et caractéristiques des UCS correspondantes

La présence inattendue de profils-types A ( ) s’explique par le fait que les données exploitées sont des propriétés apparentes. Enfin, lorsque α augmente, le profil-type Q évolue vers les profils-types dérivés R1C23 ( ) et R12C3 ( ) – ce dernier ne figurant pas dans les profils envisagés par la description pédologique –, correspondant à un terrain 2 couches

8 L’UTS 4 regroupant à la fois des néoluvisols et des calcisols, se référer à l’annexe 4 pour savoir quel type de sol est attribué à chaque plage cartographique de la parcelle ; ici, l’UTS de la zone prospectée correspond à un néoluvisol.

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"résistant sur conducteur". Au final, 4 profils-types (éventuellement 5 en comptant le R1C23), sur 6 définis par la typologie pédologique comme étant ceux susceptibles d’être rencontrés sur la parcelle de Ouarville, ont réellement été observés.