quotidienne (AVQ). Ce chapitre et le suivant présentent l’état de l’art de l’étude des
méca-nismes mis en jeu dans les AVQ en ergothérapie et en neuropsychologie. Les deux chapitres
suivants présentent l’expérimentation mise en place et l’analyse des résultats obtenus.
Les évaluations en ergothérapie permettent de mettre en évidence les difficultés des malades
ou personnes handicapées et d’évaluer leur degré de dépendance dans le quotidien. Pour
répondre à notre premier objectif, une expérimentation fondée sur ces évaluations a été
mise en place. Nous présentons dans ce chapitre les différents tests existant pour évaluer les
performances des personnes dans la réalisation des AVQ. Ces tests sont accompagnés, pour
la plupart, d’une certaine systématisation des erreurs que peuvent commettre les personnes
pendant la réalisation des tâches.
3.1 Les activités de la vie quotidienne
3.1.1 Définition
L’occupation humaine peut être divisée en trois catégories : les soins personnels, les loisirs et
le travail. L’expression activité de la vie quotidienne se réfère aux activités que doit réaliser
une personne pour répondre à ses besoins personnels (Katzet al., 1963). Les AVQ regroupent
les soins personnels (se laver, s’habiller, se nourrir, etc.), l’entretien de la maison (préparer
son repas, faire le ménage, faire sa lessive, etc.) et les activités communautaires (utiliser les
transports et faire preuve de mobilité, utiliser des services, gérer son temps et ses finances,
etc.). Chacune de ces sous-catégories est liée à l’environnement de la personne :
l’environne-ment personnel, l’environnel’environne-ment domiciliaire et enfin l’environnel’environne-ment communautaire (Dutil
et al., 1996). Les activités des deux dernières sous-catégories sont regroupées sous le concept
d’activités instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ), en anglais Instrumental Activities
of Daily living (IADL) (Lawton et Brody, 1969). Ces activités concernent toutes les tâches
d’entretien d’une maison et des habitants qui y vivent (préparer un repas, faire les courses,
nettoyer, utiliser le téléphone, prendre des médicaments, gérer un budget, etc.).
En général, les activités concernant les soins personnels sont les plus simples. Les activités
d’entretien de la maison et de la vie en communauté, ou AIVQ, demandent des capacités
physiques et cognitives plus importantes. Elles requièrent en général des capacités de
plani-fication pour gérer son temps et être capable d’exécuter plusieurs tâches en parallèle (Pigot
et al., 2006). Ce sont les AVQ complexes qui sont les plus touchées par les maladies de type
Alzheimer ou traumatisme crânien, car ce sont elles qui requièrent particulièrement des
ca-pacités de planification et d’organisation. Les malades ont un besoin particulier d’aide pour
se souvenir des tâches à effectuer et du mode opératoire pour de leur réalisation (Pigot et al.,
2005).
3.1.2 Tests neuropsychologiques et ergothérapie
Différents outils de mesure et différentes échelles ont été mis au point pour évaluer la sévérité
des maladies atteignant les fonctions cognitives et exécutives. Pour la maladie d’Alzheimer,
par exemple, l’échelle de Reisberg (Reisberg et al., 1982) ou encore le Clinical Dementia
Rating (CDR) (Berg, 1988) permettent de caractériser l’évolution de la démence en
fonc-3.1. Les activités de la vie quotidienne