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Corrélation entre les scores des différentes épreuves

Partie III : L'évaluation du langage en orthophonie (rédaction commune)

D. Corrélation entre les scores des différentes épreuves

L’étude de la corrélation entre les scores des différentes épreuves fait ressortir que l’ensemble des coefficients de corrélation sont positifs ce qui indique que les variables varient dans le même sens. Ainsi quand l’une augmente, il en est de même pour l’autre, et de façon plus pragmatique, on peut donc s’attendre à ce que lorsque les épreuves de lexique sont bien réussies par un enfant, il en soit de même pour les épreuves mettant en jeu des aspects sémantiques, et inversement.

En revanche, l’étude de la force de la relation entre les mesures montre que certaines épreuves sont plus corrélées entre elles que d’autres (annexe I). C’est le cas, par exemple, des épreuves de recherche d’intrus et de production de termes génériques (coefficient de corrélation à 0,75) pour lesquelles la corrélation est forte, de désignation et de production de termes génériques (coefficient à 0,71), ou encore des épreuves de dénomination et de désignation (coefficient de corrélation à 0,69). D’autres tâches

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possèdent un coefficient plus proche de 0, ce qui indique que leur lien est moins fort. C’est le cas de la compréhension de termes génériques avec les deux items de fluence sémantique. Les épreuves relevant du lexique sont plus corrélées entre elles et avec l’épreuve de catégorisation. Les épreuves relevant de l’organisation sémantique, quant à elles, semblent être moins liées entre elles.

3) Résultats chez les enfants déficients auditifs:

À la suite de l’étalonnage de notre protocole sur des enfants normo-entendants, nous l’avons proposé à des enfants déficients auditifs. Nous avons fait cela afin d’effectuer un comparatif entre leurs résultats et ceux des enfants tout-venant, dans l’optique de pouvoir mettre en évidence l’existence d’éventuelles différences dans la constitution du stock lexical et dans l’organisation en mémoire des connaissances sémantiques entre ces deux populations.

Pour l’ensemble de la population d’enfants déficients auditifs, les réponses prises en compte ont été uniquement les réponses verbales.

L’échantillon recueilli étant de petit effectif, nous avons choisi de traiter les résultats obtenus par comparaison avec plusieurs échantillons de même nombre d’enfants tout-venant de notre population. Nous avons constitué mille échantillons d’enfants, au hasard, afin d’avoir une comparaison plus fiable de nos deux échantillons. L’analyse de la présence de différences significatives entre chaque échantillon d’enfants « contrôle » et l’échantillon d’enfants déficients auditifs a été réalisée avec le test statistique Wilcoxon- Mann-Whitney. Tout cela a été effectué grâce au logiciel R. Puis, nous avons calculé une p- valeur globale basée sur l’ensemble des 1000 tirages aléatoires qui nous a permis de conclure à la présence ou l’absence de différence significative entre les deux populations. Un tableau récapitulant les valeurs finales de p, c’est-à-dire la probabilité que la différence relevée soit significative entre les enfants déficients auditifs et les enfants entendants, a été placé dans les annexes (annexe J).

Aussi, un tableau récapitulant le nombre d’enfants ayant des performances pathologiques, inférieures à la médiane et supérieures à la médiane a été inséré en annexe (annexe K).

A. Épreuve de dénomination :

Pour l’épreuve de dénomination, les résultats des enfants déficients auditifs sont significativement inférieurs à ceux des enfants tout-venant, tant en score qu’en temps. Pour ces deux données, la différence est fortement significative puisque la p-valeur est inférieure

50 à 0,001.

La comparaison des résultats des enfants déficients auditifs avec les percentiles obtenus par leurs pairs entendants, indique que dans la population présentant une surdité, six enfants ont un score pathologique et sept ont un score non pathologique, mais inférieur à la médiane. En ce qui concerne le temps, huit enfants déficients auditifs présentent un temps pathologique, et six ont un percentile pour le temps inférieur à la médiane. Seuls trois enfants présentent un score supérieur à la médiane et deux enfants un percentile pour le temps supérieur à la médiane.

Ainsi, ces résultats vont dans le sens d’un stock lexical actif moins important chez les enfants déficients auditifs en comparaison aux normo-entendants. De plus, on peut noter que l’accès aux termes et leur production apparaissent plus coûteux au niveau du temps chez les enfants présentant une surdité.

B. Épreuve de désignation :

Ici, les performances des enfants déficients auditifs sont significativement inférieures à celles des normo-entendants. On retrouve une différence fortement significative puisque la p-valeur est égale à 0,001 pour le score et inférieure à 0,001 pour le temps. Ainsi, on peut noter, ici, un lexique passif également moins développé chez les enfants présentant un trouble sensoriel par rapport aux enfants tout-venant. De plus, on remarque que l’accès au terme à désigner nécessite un temps plus important chez les enfants déficients auditifs, possiblement à cause de leur déficit auditif qui entraîne un accès plus lent à la compréhension des mots.

Pour le score en désignation, sept enfants présentent une performance sous le seuil pathologique, et cinq présentent un score inférieur à la médiane. Les quatre derniers enfants ont, eux, un score supérieur à la médiane. Concernant le temps, on peut constater que la différence entre enfants entendants et enfants déficients auditifs est importante, étant donné que douze de ces derniers obtiennent un temps pathologique à cette épreuve. Deux enfants présentent un percentile pour le temps inférieur à la médiane et deux enfants un percentile supérieur à la médiane.

Avec ces résultats, on constate une nouvelle fois une différence entre les stocks lexicaux passifs des enfants ne présentant pas de déficit sensoriel et ceux qui en présentent un.

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C. Épreuve de production de termes génériques par le biais d’une