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8. Contributions clés

Les contributions de ce travail doctoral sont empiriques, pratiques et méthodologiques.

8.1.Contributions empiriques

Sur le plan individuel, le modèle d’élaboration cognitive développé à travers l’Article 1 contribue aux débats sur la capacité et la motivation pour un individu à s’engager dans un comportement socialement responsable en entreprise. Ce travail doctoral a spécifiquement étudié la prise de décision socialement responsable du cadre financier, pour lequel il y a peu de contributions empiriques dans la littérature des sciences/heuristiques de la décision et de la RSE.

Sur le plan organisationnel, le comité RSE au sein du conseil d’administration fait encore l’objet de peu de recherches, pourtant sa présence est associée à une PSE plus élevée (Cowen et al. 1987, Ionnau et Serafeim 2011, Mallin et Michelon 2011), même si la PSE n’est pas l’élément qui contribue le plus à expliquer sa présence par rapport à la sensibilité contextuelle à la RSE et l’inefficience du conseil d’administration pour la RSE. L’Article 2 propose des résultats empiriques qui permettent de soutenir la pertinence de la théorie des parties prenantes, étant donné que cette théorie implique la création de structures de gouvernance pour atteindre un management stratégique de la RSE (Donaldson et Preston 1995). Les résultats de cette étude permettent également de soutenir la pertinence de la théorie du signal car la présence d’un comité RSE au sein du conseil d’administration est associée, d’après les résultats, à une PSE plus élevée et permet donc de signaler aux parties prenantes un engagement stratégique dans la RSE avec des résultats probants. Les résultats de l’étude européenne contribuent à une meilleure prise de conscience pour les praticiens et les pouvoirs publics de l’utilité de la création de comités RSE au

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sein du conseil d’administration, voire d’envisager de le rendre obligatoire comme c’est le cas par exemple en Afrique du Sud et en Inde, en particulier pour des entreprises de grande taille (Kloppers 2013).

8.2.Contributions pratiques

Porter et Kramer (2006) suggèrent que les entreprises devraient concentrer leurs efforts sur l’identification des problèmes sociaux car elles sont les mieux préparées pour aider à les résoudre et elles peuvent en obtenir un plus grand avantage concurrentiel. Sur la base des résultats, comme l’association positive entre la présence d’un comité RSE au sein du conseil d’administration et la PSE, on peut avancer qu’un comité RSE au sein du conseil d’administration peut jouer un rôle important dans le processus préconisé par Porter et Kramer (2006). Ce type de comité peut prioriser en continue les problèmes de RSE et éventuellement remettre en cause, selon la sensibilité contextuelle à la RSE de l’entreprise, les solutions proposées par le management. Cette recherche doctorale contribue à la littérature car l’Article 3 de la thèse est, à notre connaissance, la première étude internationale depuis Lovdal et al. (1977) sur l’efficacité de plusieurs composants de ce comité. Danvilla del Valle et al. (2013) ont limité leur étude au rôle des administrateurs indépendants au comité RSE au sein du conseil d’administration. Lovdal et al. (1977) suggèrent qu’un comité RSE au sein du conseil d’administration optimal devrait être composé de trois administrateurs avec une expérience dans le monde des affaires et de deux administrateurs académiques ou représentants de groupes minoritaires. Les résultats confirment en particulier l’importance de la présence de plus d’administrateurs indépendants dans le comité RSE au sein du conseil d’administration. Les

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résultats de notre étude, basée sur le lien entre la PSE et sept composants du comité RSE au sein du conseil d’administration, pourront être utiles pour les entreprises souhaitant créer ce type de comité. Ils seront également utiles pour celles qui ont déjà créé ce comité et qui souhaitent le rendre plus efficace, même si dans la pratique il est en général difficile d’obtenir le départ d’administrateurs en vue de les renouveler (Sonnenfeld et al. 2013). La sélection initiale des membres siégeant au comité RSE au sein du conseil d’administration doit ainsi retenir la plus grande attention.

8.3.Contributions méthodologiques

Les traductions en français de deux instruments de mesure en version initialement anglaises, non encore utilisés à notre connaissance pour recueillir des données d’individus francophones, pourront être utiles pour de futures études empiriques. Il s’agit de la traduction du

Revised NEP et de scénarii se fondant sur les vignettes de Flannery et May (2006). Quelques

corrections ont également été effectuées dans la version officiellement traduites du DIT-2. L’ensemble de ces questionnaires figure en Annexe 4 et 5.

La recherche contribue par ailleurs à la littérature fondée sur des données provenant de Bloomberg. Cette société est appréciée par les investisseurs en raison de la fiabilité du grand nombre de données financières auxquelles elle donne accès. Bloomberg accroît également le recueil de données ESG, notamment avec plus de données disponibles sur la gouvernance depuis l’exercice comptable 2012 (en particulier relatives aux principaux comités du conseil d’administration, à savoir le comité des nominations, le comité d’audit et le comité des rémunérations). En revanche, la présence d’un comité RSE au sein du conseil d’administration n’est encore qu’une donnée disponible pour l’année en cours et accessible uniquement via une

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lecture à l’écran, en accédant à la fiche de chaque entreprise (cette information n’est pas téléchargeable en une seule fois pour toutes les entreprises). Par contre, Bloomberg met à disposition les rapports annuels dans sa base de données, ce qui évite de devoir télécharger ces rapports depuis le site internet de chaque entreprise. A ce jour, peu d’études académiques ont utilisé Bloomberg à cause de son coût d’accès élevé, son manque de convivialité et des données historiques et complètes parfois indisponibles. Toutefois, Bloomberg est en train de remédier à ces difficultés, ce qui peut encourager de futures recherches empiriques académiques fondées sur leur base de données. L’objectif de Bloomberg est de fournir des données quantitatives et standardisées, ce qui permettra de faciliter l’inclusion d’informations ESG dans la prise de décision par les investisseurs (Park et Ravenel 2013). La présence de données non-financières dans Bloomberg facilitera leur prise en compte par la communauté financière étant donné que cette base de données y est une référence.

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