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La contribution des TIC dans l’amélioration de la performance

Chapitre I : L’importance de l’investissement en TIC

Section 02 : La mesure économique des investissements en TIC

2- La contribution des TIC dans l’amélioration de la performance

Dans la recherche en sciences de gestion, la question de la performance dans les organisations est centrale. Plusieurs examens postulent l’existence d’un lien entre la performance de l’entreprise et l’investissement en SI. Néanmoins, l’évaluation de la performance rencontre plusieurs difficultés. D’après Gauzente (2000), ceci est dû à plusieurs raisons : « l’indisponibilité de l’information économique ; le coût relativement élevé pour collecter l’information; la difficulté d’isoler l’impact dudit investissement ».

2-1 La performance des TIC :

Plusieurs recherches ont porté sur le thème de l’évaluation de la performance et des impacts des SI au niveau des entreprises. En effet, depuis le fameux paradoxe de Solow R. en 1987: « On voit les ordinateurs partout sauf dans les statistiques de la productivité », les travaux se sont succédés pour trouver la relation entre les investissements en TIC et la performance des entreprises comme par exemple fonctionnalités des outils utilisés Kéfi et Kalika, 2004 ; De Vaujany, 2005 et R. Reix, 2005. Donc, les retombées des TIC ont longtemps été sujettes à caution. Ce phénomène a été popularisé par le paradoxe de productivité des TIC énoncé par Solow. De nombreux travaux comme les travaux de Aral et Weill, 2007 généralement de nature économétrique, ont autorisés d’obtenir des résultats plus convaincants, mais pas toujours généralisables du fait d’approches méthodologiques trop divergentes. De même, la nature des technologies considérées évolue au fur et à mesure des années, amenant des causalités antérieurement validées à ne plus être vérifiées du fait d’une disponibilité accrue et d’un coût réduit des technologies les plus récentes.2

Malgré ces réserves, la majorité des recherches expérimentales disponibles indique que l’effet des TIC

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David Souter, « Le défi de l’évaluation de l’impact de l’information et de la communication sur le développement », document d’information de building communication opportunities, ict développement associates ltd pour building communication opportunities, traduit de l’anglais par Danielle Elder, octobre 2008, p. 02.

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sur la productivité est positif et significatif.1 La revue de littérature proposée par al. et Melville tend ainsi en 2004 à montrer que les ressources TIC génèrent de la valeur au niveau des entreprises, sachant que cette valeur dépendra également du niveau de ressources complémentaires, du climat concurrentiel et de la situation macro-économique. L’appropriation des TIC apparaît comme un outil d’accompagnement incontournable des stratégies mises en place par les entreprises pour favoriser leur croissance.

a) Des études confirmant le paradoxe de Solow :

Plusieurs recherches n’ont aperçu aucun lien entre les TIC et la performance de l’entreprise comme par exemple les études de Lucas, 1975 ; Turner, 1985 note que « de manière inattendue, aucune relation n’a été trouvée entre la performance organisationnelle et la proportion relative de ressources allouées au traitement de l’information ». Strassman (1985), Roach (1988), Alpar, Kim et Michelman (1990), Loveman (1994), Berndt et Morisson (1995), Greenan (1996), Greenan et Horty (2002) indique que « l’informatisation a un impact négatif sur la performance des entreprises lorsqu’elle n’est pas complétée par des changements organisationnels », ces travaux concluent que l’investissement en TIC, bien qu’éventuellement nécessaire, n’est pas une source de performance pour les entreprises.

b) Des études infirmant le paradoxe de Solow :

Beaucoup de chercheurs ont été en mesure d’identifier un impact réel et positif de l’investissement en TIC. Les systèmes d’information sont étudiés par Raymond, Paré et Bergeron en 1993 à la fois sous l’angle de leur utilisation : pourquoi et par qui ? de leur gestion : comment sont-ils adoptés et évalués ? d’autre part, l’un des problèmes fondamentaux rencontrés par les chercheurs comme par exemple Rowe (1994) et Kauffman et Weill (1989) ; se trouve dans la capacité des chercheurs à élaborer et mesurer la valeur du SI et son impact sur la performance opérationnelle, financière et concurrentielle de l’entreprise. Ceci montre aussi la nécessité surtout de prendre en compte la valorisation et sa contribution à la performance de l’organisation. En effet, l’impact des TIC sur la performance a fait l’objet de nombreux travaux Igbaria, 1990; Huber, 1990; Millman et Hartwick, 1987; Ahearne et Schillewaert, 2000. « L’approche RBV permet d’avancer que le rôle des TIC ne s’analyse pas uniquement en tant qu’investissement en matériel et en logiciels, mais dans le développement d’une capacité spécifique à l’entreprise qui lui offre la possibilité de développer un avantage concurrentiel à l’égard de ses concurrents ».2

La revue de littérature proposée par Melville et al mobilise en 2004 l’approche RBV pour ordonner les travaux sur ce thème et tend ainsi à montrer que l’investissement en TIC génère de la valeur au niveau des organisations, mais que cette valeur dépend du niveau de ressources complémentaires, du climat concurrentiel ainsi que de la situation

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Cardona et al. 2013, op.cit. David Souter, « Le défi de l’évaluation de l’impact de l’information et de la communication sur le développement », document d’information de building communication opportunities ; ict développement associates ltd, traduit de l’anglais par Danielle Elder, octobre 2008, p. 02.

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économique. Au niveau des petites entreprises, l’étude du rôle et des spécificités des systèmes d'information a fait l’objet de quelques travaux: Premkumar (2003), Poulin et Tran, (2009), Deltour et al. (2014), montrant que la relation à l’informatique n’est pas évidente pour les organisations de petites tailles, car les petites entreprises développent souvent un «sentiment d’impuissance face aux TIC »1

. Allant aux delà de ces éventuelles difficultés, Rougès et al. (2009) passent en revue les travaux ayant investigué plus directement le rapport avec la performance des petites entreprises.

Parmi la trentaine de travaux quantitatifs identifiés, le rapport des TIC à la performance est très fréquent, même s’il n’est pas systématique. Ce lien est parfois influencé par certains facteurs, particulièrement la manière dont s’est déroulée la mise en place des TIC concernées, leur complexité, leur nombre ou les compétences des personnes associées. « La capacité en TIC qui en découle repose sur la combinaison de ces ressources matérielles (actifs TIC) et humaines (compétences en TIC) ».2 La performance demeure une notion compliquée, son appréhension dépend de plusieurs éléments (internes et externes) extrêmement reliés entre eux. Ainsi, nous nous alignons sur les propos avancés par la majorité des travaux déterministes comme Huber (1990); Mooney et al. (1996); Brynjolfsson et Yang (1996); Grover et al. (1998), qui considèrent que l’impact des TIC est indirect et passe par l'amélioration de processus et de compétences représentant, ce que ces auteurs appellent des bénéfices intangibles intermédiaires. Si elles sont introduites de façon optimale, les TIC peuvent permettre à l’entreprise d’agir sur la performance à travers l’amélioration de variables médiatrices.

C’est ainsi que les TIC, de par les fonctionnalités qu’elles offrent, affectent les relations, les habitudes, les méthodes de travail, et la structure de l’entreprise. Cela peut se manifester à travers le processus de prise de décision et l’amélioration de la communication au sein de l’entreprise. De plus l’arrivée des TIC a donné naissance à de nouvelles formes de travail. Ainsi, le télétravail accroît l’autonomie et la responsabilisation du salarié en le libérant du confinement dans son lieu de travail et en lui permettant une plus grande souplesse quant à l’aménagement de son temps de travail, ainsi que la diminution des frais de déplacement, la flexibilité et des gains de productivité. Sous l’angle d’un enrichissement des tâches, l’effet des TIC sur la responsabilisation et l’autonomie des salariés, est étudié par Millman et Hartwicken 1987. En effet, la disponibilité des données et des informations permet aux employés de s’investir davantage dans la réalisation de tâches d’ordre décisionnel plutôt que dans celles d’ordre administratif (souvent à caractère routinier). Alors, les TIC sont aperçus comme étant des solutions technologiques porteuses d’accroissement puissant et important du rendement des personnes et des organisations. Plusieurs travaux distinguent deux courants qui expliquent les sources de la performance : le premier appartient à l’école des économistes et des stratèges et explique la performance par des facteurs externes. Le second est guidé par les tenants de la théorie des organisations explique la performance par des facteurs internes à l’organisation.

1 Monnoyer et Boutary, 2008, op.cit.

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73 Schéma n° 03 : Les différentes sources de performance.

Source : Laïla Benraiss et Othman Boujena et Loubna Tahssain, op.cit, p.122.

Donc, la performance demeure une notion complexe, son appréhension dépend de plusieurs éléments (internes et externes) très reliés entre eux. L’entreprise réalise une performance en agissant sur ces deux éléments selon le contexte.

3- L’impact de l’intégration des TIC sur le processus de redynamisation et de