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Chapitre II: Caractérisation physicochimique du miel et de l’huile essentielle

2. Contrôle de qualité des huiles essentielles

Figure 8: La roue des odeurs et des aromes du miel

c. Granulation

White et al ont établi une échelle de cristallisation allant de 0 (miel totalement liquide) à

9 (cristallisation complète et dure). Les cristaux peuvent être facilement observés à l’aide d’un polarimètre ou simplement entre deux feuilles de plastique Polaroïd. Cependant, la cristallisation du miel est généralement évaluée par analyse sensorielle et est simplement qualifiée de: très fine, fine, assez grossière, homogène, irrégulière... [106].

d. Odeur

Dans les différents miels, les odeurs dépendent des fractions volatiles du nectar ou miellat qui leur donnent origines. Elles varient donc considérablement entres les miels et présentent un caractère d’évaporation très rapidement. Elles sont végétales, florales ou fruitées, puissantes ou non, fines, lourdes, vulgaires. La présence d’une odeur de fumée ou de fermentation est un défaut qui dévalorise un échantillon de miel [13].

2. Contrôle de qualité des huiles essentielles

Les huiles essentielles doivent répondre à des normes analytiques, établies par des commissions nationales et internationales d’experts et imposées par les pays importateurs ou exportateurs. Les points de contrôle à effectuer pour s’affirmer de la falsification des huiles

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essentielles et éviter les confusions entre les différentes espèces concernent l’origine géographique, l’espèce botanique, l’organe producteur (feuilles, fleurs, fruits, écorces…) et les caractéristiques physico-chimiques (couleur, odeur, densité et indice de réfraction). Tout ceci permettra d’utiliser une appellation présente dans la nomenclature botanique et valable dans le monde entier [53]. L’huile essentielle utilisée en thérapeutique doit posséder de nombreux critères de qualité.

2.1. Importance de précision des origines de la matière première des HEs

Durant la chaine de production des HEs et leur traçabilité, il faut préciser tous les paramètres qui ont un impact direct sur leur composition, et donc leur utilisation. La certification botanique doit apparaître selon la nomenclature internationale en latin précisant le genre, l’espèce et la sous-espèce [113–115]. Selon la partie de la plante (feuilles, fleurs…) distillée (ou empressée pour les zestes de Citrus), il peut exister plusieurs huiles essentielles pour la même plante avec des compositions chimiques et des activités différentes [53].

L’origine géographique est un autre paramètre qui permet d’orienter vers l’environnement de la plante déterminant les caractéristiques de l’huile essentielle obtenue. Une même plante émanant de lieux géographiques différents (altitude et latitude, nature du sol) peut produire des huiles essentielles différentes [53]. Le mode de culture permet de désigner si la plante est cultivée ou sauvage. Il est souvent représenté par un label caractéristique (biologique ou autre) [116].

2.2. Mode d’extraction

Différentes méthodes sont mises en œuvre pour l’extraction des essences végétales. Une telle diversité est due à la variété des matières et à la sensibilité considérable de certains de leurs constituants. Le choix d’une méthode dite plus adaptée se fait en fonction de la nature de la matière végétale à traiter, des caractéristiques physico-chimiques de l'essence à extraire et de l'usage de l'extrait.

Les principales méthodes d’extraction sont: l’hydrodistillation, l’entraînement à la vapeur d'eau, l'hydrodiffusion, l'expression à froid, l’extraction par solvants, corps gras, fluides supercritiques et micro- ondes. Quel que soit le type d’extraction utilisé, les étapes restent identiques : 1/ extraire les molécules aromatiques constituant l’huile essentielle de la

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matière végétale, 2/ séparer les molécules de la matrice qui les entoure par distillation comme illustré dans la figure 9 [117].

Figure 9: Les principales étapes de l’obtention d’une huile essentielle

Dans la présente thèse, le procédé utilisé était l'hydrodistillation. Cette méthode apporte une amélioration de la qualité des huiles essentielles obtenues en diminuant les altérations liées au procédé de distillation [116].

Garnier et al ont proposé un procédé dont le principe consiste à immerger directement la

matière végétale à traiter dans un ballon rempli d’eau qui est ensuite porté à ébullition. Les vapeurs hétérogènes vont se condenser sur une surface froide et l’HE sera alors séparée par différence de densité [64]. L’extraction qui s’effectue à température élevée et à pH acide durant une période plus au moins longue peut engendrer des réactions secondaires au sein de l’HE à savoir: hydrolyse, élimination, cyclisation et réarrangement de certains composants [82, 115, 117].

2.3. Analyses et contrôles réalisés en laboratoire

La première étape est une vérification des caractéristiques organoleptiques: couleur, odeur, aspect, viscosité. La saveur n’est que rarement testée, sauf en cas de doute [53]. Selon la Pharmacopée française et européenne, le contrôle des huiles essentielles s’effectue par différents essais, comme la miscibilité à l’éthanol et certaines mesures physiques: indice de réfraction, pouvoir rotatoire et densité relative [66]. En ce qui concerne les propriétés

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chimiques, les huiles essentielles forment un groupe très homogène et doivent présenter les caractéristiques suivantes:

 Liquides à température ambiante.

 N’ont pas le toucher gras et onctueux des huiles fixes.  Volatiles et très rarement colorées.

 Une densité faible pour les huiles essentielles à forte teneur en monoterpènes.

 Un indice de réfraction variant essentiellement avec la teneur en monoterpènes et en dérivés oxygénés. Une forte teneur en monoterpènes donnera un indice élevé et une teneur élevée en dérivés oxygénés produira l’effet inverse.

 Solubles dans les alcools à titre alcoométrique élevé et dans la plupart des solvants organiques mais peu solubles dans l’eau.

 Très altérables, sensibles à l’oxydation et ont tendance à se polymériser donnant lieu à la formation de produits résineux. Il convient de les conserver à l'abri de la lumière et de l'air [53, 78].

2.4. Le chémotype ou chimiotype de la plante (CT)

Il définit les molécules aromatiques caractéristiques des principales propriétés thérapeutiques de l’huile essentielle. On parle alors d’une huile essentielle chémotypée. Une plante de même variété botanique peut produire des huiles essentielles de compositions chimiques différentes selon son origine, son pays, son climat, son sol [116]. Quelque soit le domaine d’utilisation des huiles essentielles (parfumerie, cosmétique, industrie pharmaceutique et agroalimentaire), une parfaite connaissance de leur composition chimique est nécessaire pour en contrôler la qualité et y déceler une éventuelle spécificité en vue de leur valorisation. Ainsi l’analyse des huiles essentielles, qui consiste en des méthodes de séparation et d’identification des composants, reste une étape importante. Cependant, elle demeure une opération délicate nécessitant la mise en œuvre de diverses techniques [53].

Plusieurs méthodes existent: Chromatographie sur couche mince (CCM); Chromatographie en phase gazeuse (CPG); Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GPC/SM); Chromatographie liquide à haute performance (CLHP);

Résonnance Magnétique Nucléaire (RMN). Cependant, La meilleure carte d’identité

quantitative et qualitative d’une huile essentielle reste le profil chromatographique en phase gazeuse. II permet de connaître très exactement la composition chimique et de chercher

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d’éventuelles traces de produits indésirables tels des pesticides ou des produits chimiques ajoutés [118]. Cette technique se base sur les différences d'affinités des substances à analyser à l'égard de deux phases, une stationnaire ou fixe et un autre mobile. La séparation des composants entraînés par la phase mobile, résulte soit de leurs adsorptions et désorptions successives sur la phase fixe, soit de leurs solubilités différentes dans chaque phase [119].

Dans notre étude, nous nous sommes concentrés sur la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GPC/SM). Cette méthode permet de séparer les molécules d’un mélange et de donner la composition de l’HE ce qui permet de déterminer son identité biochimique et son chémotype. Un faible volume de l’échantillon (1-5 μl) est injecté dans l’appareil où il est transformé en gaz par la chaleur du four. Il est alors transporté par un gaz vecteur dans une colonne capillaire où vont être séparées les différentes molécules en fonction de leur affinité à la phase stationnaire. Les molécules avec le plus d’affinité seront retenues par la colonne. L'intervalle de temps entre l’injection de l’échantillon et l’apparition du signal maximal du composant au détecteur, représenté par un pic sur le chromatogramme, indique le temps de rétention. Pour identifier ces pics, le chromatographe est couplé à d’autres informations analytiques comme le spectromètre de masse [119].

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