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CHAPITRE 2 NORMALISATION DES MÉTHODES D’ANALYSE DE TÂCHE

2.4 Avant de continuer : un petit secret Ce sont toutes des AHT!

Comme mentionné lors de sa présentation au chapitre précédent, l’AHT permet d'exprimer les agencements de tâches les plus complexes de manière relativement simple, ce qui est en grande partie la raison de son succès durable. De plus, comme on l’a vu au chapitre précédent, il est toujours possible d’associer autant d’attributs que nécessaire aux tâches d’une AHT pour mémoriser toutes informations jugées utiles.32

Grâce à ces deux caractéristiques, il est possible d’exprimer en AHT ce qui peut l’être par les autres méthodes d’analyse de tâche supportées par @Esperanto. Démonstration…

MAD : Plusieurs des exemples d’utilisation de MAD trouvés au cours des recherches exploratoires utilisent des variantes plus ou moins compréhensibles pour noter la structure du corps d'une tâche non élémentaire. Ceci peut être expliqué en bonne partie par le fait qu'il n'existe aucune description satisfaisante de cet aspect de MAD, car la description de la méthode laisse penser qu’il faudrait se contenter de n’utiliser qu’une instruction d’enchaînement des sous-tâches parmi « SEQ », « ALT », « PAR » ou « SIM ». Pour cette raison, il a été décidé que la version de MAD

31 Une telle super méthode serait probablement assez complexe à apprendre et à utiliser. De toute manière, on arrive

à un résultat semblable en offrant la possibilité de passer d’une méthode à l’autre à n’importe quel point de l’analyse et en permettant, pour une même tâche, l’entrée d’informations selon diverses méthodes.

qu'@Esperanto va supporter utilisera la structure des plans AHT pour décrire la structure du corps d'une tâche non élémentaire.

Dès lors, il devient clair qu’il suffit d’ajouter un certain nombre d’attributs aux tâches d’une AHT pour conserver ce que MAD associe à chacune (état initial, précondition, etc.).

OTHI : Il est facile de réaliser qu'un ordinogramme (la base même de tout OTHI) est en réalité un plan (au sens de l'AHT) de toutes les tâches qu'il contient. Conséquemment, un OTHI peut être représenté comme une AHT à deux niveaux dans laquelle la racine est le but ou la tâche à réaliser, les enfants sont les sous-tâches mentionnées dans ledit OTHI et où le plan de la racine est l'OTHI lui-même.

Pour garantir la compatibilité, il suffit donc que la puissance expressive des plans AHT soit au moins égale à celle des OTHI, ce qui est déjà le cas sans même commencer la normalisation.

En corollaire de cette équivalence, on voit que l’on pourra utiliser un OTHI comme représentation graphique d’un plan AHT, pour autant que la puissance expressive des OTHI soit au moins égale à celle des plans AHT. Dans ce cas-ci, il faudra attendre de voir les résultats de la normalisation des OTHI.

Analyse temporelle : La différence entre une AHT et une analyse temporelle réside surtout dans ce qui est noté à propos de chaque tâche. Comme on l’a vu plus tôt, cette différence est éminemment facile à éliminer par l’ajout d’attributs du côté de l’AHT. Quant à la décomposition des tâches qui peut être hiérarchique ou procédurale, soit elle est identique à celle de l’AHT, soit elle correspond à une hiérarchie dégénérée (toutes les tâches étant alors les enfants de la racine).

Cela dit, il faut comprendre que l’analyse temporelle n’est pas habituellement utilisée pour étudier des procédures comportant des choix ou des boucles, surtout parce que les résultats obtenus dans ces circonstances sont loin d’être aussi clairs que dans le cas d’une simple séquence d’opérations. C’est la différence entre obtenir un intervalle de temps possiblement très grand ou une valeur simple.

KLM-GOMS : Cette méthode sert spécifiquement à étudier une tâche procédurale routinière faite sans erreur et avec une grande familiarité (comportement d'expert). Sous forme d'AHT, nous aurions donc un arbre à deux niveaux où la racine est la tâche à réaliser, les enfants sont les étapes de la procédure étudiée en KLM-GOMS et où le plan de la racine indique qu'il faut effectuer séquentiellement les étapes de ladite procédure. CMN-GOMS : Comme l'AHT, la tâche à analyser selon cette méthode est décomposée en

une hiérarchie de sous-buts et de sous-tâches. À la différence de l'AHT, aux tâches les plus élémentaires sont associées une ou plusieurs procédures (KLM-GOMS) qui permettent de les réaliser. En présence de multiples procédures pour réaliser une même tâche, une règle de sélection est définie pour permettre un choix éclairé quant à la procédure la plus appropriée à chaque situation prévue par l'analyste.

En termes d'une AHT, la seule différence est la présence de tâches élémentaires pouvant être réalisées de plusieurs manières. Pour chacune de celles-ci, il suffit de créer autant d’enfants qu’il y a de manières possibles de la réaliser et d’avoir un plan qui calque sa règle de sélection, soit « si (situation1) alors option1 sinon si (situation2) alors option2 sinon …etc. ». Un attribut supplémentaire est suffisant pour distinguer les véritables plans de ceux calquant une règle de sélection. Les tâches nommées dans une règle de sélection sont donc traitées comme si l'on était en KLM-GOMS, alors que les autres sont traitées comme si l'on était dans une AHT.